Non au contraire
Par contre, à cause du format des forums de sortirensemble les passages en italiques ne peuvent pas être transposé ici, mais ce sont les passages à la première personne
II
Par précaution, Nigel dégaina son PAMAS G1 en ouvrant le petit portail à droite de celui qui était plus large : visiblement, l'un servait à l'entrée des véhicules (ou aux foules d'enfants en heures de pointe) et l'autre aux enfants en petit nombre. Lorsqu'il poussa le petit portail et qu'elle grinça d'un bruit fort désagréable, il s'aperçut que quelque chose de l'autre côté coinçait l'ouverture. En inclinant son regard vers le bas (son foulard gênait sa vision), il vit le squelette d'un enfant qui était tombé par terre et s'était tenu contre le portail en agonisant de douleur, et il mourut dans cette position-là. Nigel avait l'habitude de ce genre de situation, mais pas d'être confronté au cadavre d'un enfant, ça en devenait trop, mais il devait refouler ces sombres pensées, celles qui vous invitent à baisser les bras, à vous suicider... ces pensées qui vous rendent faible. Le squelette de l'enfant tomba en morceau lorsqu'il força sur le portail. Le colonel maintenu le regard droit devant lui et vida son esprit. Il avait tout au plus deux ou trois jours de réserve de nourriture, et trouver un collège au beau milieu d'une ville envahit par ce sable venu d'on ne sait où relevait du miracle. Il franchit la porte donnant à l'accueil et à sa grande surprise, il n'y avait aucun cadavre et plus encore, l'intérieur semblait être entretenu. Peut-être trouverais-je des survivants après tous, se dit-il. Suite à cette réflexion, Nigel braqua son arme devant lui, paré à toute éventualité : si des gens avaient pu survivre si longtemps, rien ne dit qu'ils seraient amicaux. Il fouilla le bureau de l'accueil et ne trouva rien d'utile, seulement de la paperasse ancienne et désormais inutile : la société n'existait plus. En tous cas la France n'existait plus. Mais si le reste du monde était encore intact, en toute logique ils devraient avoir reçu de l'aide extérieur, mais nada, pas même un ou deux hélicoptères passant par là afin de secourir d’éventuels survivants. Nigel se rappela que même les communications satellites avaient disparuent. Décidément, vider son esprit pour ne pas penser à la mort rôdant autour de lui avait pour effet de lui faire peu à peu perdre la boule...
Il traversa le couloir face au bureau de l'accueil et tomba sur une rangée de portes toutes fermées. Des notes au-dessus de chacune d'entre elles lui indiquèrent qu'il s'agissait de salles de classe, en les fouillant une à une, il dut utiliser la lampe-torche fixée sur son gilet tactique pour scruter l'obscurité, car les fenêtres étaient toutes fermées. Dans la dernière salle de classe de la rangée, il ne put se retenir d'ouvrir les documents qui traînaient sur le bureau du professeur, cela relevait plus de nostalgie que d'utilité stratégique, mais après tout, il avait trois jours pour trouver de la nourriture. C'était une classe de quatrième, pensa-t-il, ils avaient tous entre treize et quatorze ans. L'un d'entre eux avait quinze ans. Putain... Toutes les salles qu'il venait de visiter étaient intactes : même le sol brillait d'une splendeur que Nigel n'avait pas vue depuis un moment. En effet, avec cette maladie était arrivé un étrange ciel empli de sable qui se déversait régulièrement dans le sol et provoquais parfois des tempêtes de sable dangereuse et meurtrière. Lorsque ça arrivait, Nigel se contentait de se réfugier à l'intérieur d'un immeuble et attendra que ça passe. Après chaque tempête, le monde changeait de plus en plus, comme si la planète entière se transformait en grain de poussière... sablée.
Le colonel ferma la porte de la salle de cours et posa son arme sur le bureau du professeur. Il marcha entre les tables des élèves, les bruits de ses pas étant rythmés par les entrechoquements de son équipement et sa respiration restait froid et insipide. Il savait qu'en agissant de la sorte, il touchait le fond. Se laisser aller à la nostalgie était la dernière des choses à faire, car peu à peu il sombrerait dans la folie, se remettrait à penser à ses parents et... et sa femme... sa belle et aimante femme. Il n'avait même pas pu la toucher lorsqu'il dut lui faire ses adieux, avant le départ en guerre de lui et ses hommes. Un grincement retentit derrière lui, la porte venait de s'ouvrir.