Aux poètes disparus
Vous qui êtes proche mais en même temps si loin ;
Vous qui me comprenez tout en m’ignorant ;
Vous qui me rendez triste, tout en contribuant
A ma joie quotidienne ; vous êtes mon copain.
Arthur, vous êtes ma muse… Jour après jour j’écris
En pensant à votre vie : un enfant rebellé,
Adolescent fuyant toute sorte d’autorité
Adulte insatisfait : vous refaites votre vie.
Plongée dans vos textes pour rechercher la clé,
Je fouille dans votre vie en écho à la mienne :
De votre relation, au célèbre Verlaine,
A la fuite en Afrique et l’écriture reniée.
Je vous écris ceci, à l’égard de ma plume :
Plume frêle d’un soir, qui tremble sous l’écume,
Qui plie, qui se sent mal mais qui sait que bientôt,
J’irai vous rejoindre, vous qui êtes mort trop tôt.
V. J. Lunard
3 derniers commentaires sur le poème
"A ma joie quotidienne ; vous êtes mon copain."
Je t'en supplie, change ça, ça casse tout le truc x)
"Arthur, vous êtes ma muse… Jour après jour j’écris"
Muse, c'est une inspiration féminine, j'aurais plutôt utilisé pygmalion
"Je fouille dans votre vie en écho à la mienne :"
faisant écho à la mienne, le message serait plus clair ;)
"De votre relation, au célèbre Verlaine,"
Là je sais pas, ça fait bizarre...
La dernière strophe, c'est pas clair, on sait pas si tu compares la plume et le texte ou la plume et toi.
Voilà, sinon, bon sujet !
EDIT: Le titre n'est pas la partie la plus importante du texte, surtout en poésie. (par exemple, cf Les contemplations, où franchement, les titres sont pas très très recherchés pour certains poèmes, y'en a même où y'en a pas du tout et qui pourtant sont cultes, comme Demain dès l'aube ;) )
Le plus important c'est la forme du texte en poésie, rien ne sert d'avoir un titre grandiose ;)
Et bon dieu, on évoque pas un caractère universel quand la poésie est dédiée à un poète en particulier, je suis désolée mais on ne peut pas parler d'universalité dans la poésie quand on évoque l'âme vagabonde d'un poète précis, on peut pas comparer Hugo, figure phare des romantiques, avec Rimbaud .
Ça donne l'impression que t'as planché des mois avant de me la sortir celle-là. :mdr:
Et je ne suis pas d'accord sur le fait que le titre soit la chose plus importante d'un texte et encore heureux d'ailleurs, il est censé refléter le thème de celui-ci et non le résumer en une ligne.
Le poème parle de la vie d'Arthur Rimbaud.
Enfant, il se sentait opprimé dans une vie provinciale plate (il habitait Charleville, il y est d'ailleurs enterré). Vivant seul avec sa mère et ses quatre frères et soeurs, sa mère rend le contexte parental très étouffant par son éducation stricte. Il fait d'ailleurs de nombreuses fugues pour tenter de gagner Paris. Il noue un lien affectif particulier avec son professeur de français.
Il compose ses premiers poèmes.
Dès qu'il en a la possibilité, il monte sur Paris et devient ami avec Verlaine avec qui il vivra une relation amoureuse particulière.
Adulte, après une violente rupture avec Verlaine, il part en Afrique. Il abandonne définitivement l'écriture et vit des péripétie assez fascinantes.
Voilà ce que raconte la deuxième strophe.
(J'ai d'ailleurs acquit un livre passionnant qui s'appelle "Face à Rimbaud", en plus des oeuvres complètes d'Arthur Rimbaud . L'auteur a choisit l'angle photographique pour parler de la vie de Rimbaud, ce qui n'est pas sans me plaire vu la finesse du visage de cet angelot penseur)
Le reste de cette petite poésie relate simplement la quête incessante du poète vivant pour l'écriture et qu'à travers l'écriture. Le poète narrateur s'émerveille donc de la facilité avec laquelle Rimbaud a pu s'affranchir des chaines de l'écriture. Il devient donc une muse infranchissable mais l'auteur se rappelle sans cesse que pour devenir muse, il faut mourir. Le temps emporte tout sur son passage, et un jour, il faudra partir.
Le pluriel est simplement là pour rappeler le caractère universel de cette déclaration. J'aurai pu choisir le ténébreux Baudelaire, le larmoyant Lamartine ou Victor Hugo le conquérant. Je m'adresse à eux aussi et à tous...
Voilà pourquoi j'ai choisis de mettre le titre au pluriel, et c'est loin d'être une incohérence ou une erreur de ma part. Le titre est la partie la plus importante d'un texte et il est essentiel de s'y pencher un moment.