Premier acte

Elle dort.
Un spasme.
Les deux ailes de l’abeille se sont soudainement déplacées et restent figées, adoptant une position inhabituelle.
Est-elle atteinte d’un mal mystérieux ?

La vie s’interrompt, tous les éléments retiennent leurs souffles lorsque la voix superbe de la muse envahit la pièce.
Son corps semble ciselé.
Il est étrange qu’un son si pur, sachant retrouver le chemin du rêve de l’abeille, puisse résonner d’une façon si paralysante.
Mais l’abeille n’en est pas à son premier tressaillement. Elle se remémore les fois, où elle était enchantée par le secret des sens, l'ivresse sonore la plongeait dans une atmosphère fantastique.
De la musique de la muse naît une rencontre intense et subtile entre le mystère et l’émotion.
Petite, elle rêvait de guider un orgue au cours de la marche nuptiale. Les instruments, des étrangers qu’elle voudrait mieux connaître, mais qui lui échappent tant.
La voix de la muse.
Ce tressaillement.
Imagine les battements de son cœur. Il bat déjà la chamade.
L’abeille est si sensible.
Des airs divins parviennent à noyer son cœur dans un tumulte effréné.
Mais on ne sait pas encore qu’elle rencontrera une fleur plus belle que la musique.

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