Alkian
Salut, voici le prologue de mon roman en cours d'écriture, si cela vous plait et/ou que vous souhaitez lire la suite, n'hésitez pas à me faire signe :)
Toute critique serait aussi appréciable car j'en ai grand besoin.
Et si vous souhaitez discuter littérature, n'hésitez pas à me mp aussi :)
Bonne lecture aux courageux !
Prologue
— Départ du Murum Confederam nord dans cinq minutes. Icharios, relayez l'information aux conseillers.
— Ce sera fait, mon colonel.
Dix-mille hommes. C'était le nombre de soldats aux ordres du colonel Matrakiar ; chaque escouade était divisée exceptionnellement au nombre de cinquante, ainsi, deux-cents sergents transmettaient les ordres du colonel à leurs hommes. Une telle armée ne passerait absolument pas inaperçue s’ils ne disposaient pas de générateurs d'invisibilité mobile ; des robots quadrupèdes de grande taille dont les antennes pointées vers le ciel émettaient des dômes transparents bloquant toute sorte d'ondes et camouflaient les hommes à l'intérieur en plus de servir de barrière énergétique. Les c'thar, noms donnés aux soldats non gradés de la Confédération, était tous inférieurs au rang cinquante, seule l'avant-garde était composé de c'thar de rang maximale, cent. La marche à travers les plaines d'apparences infinies, les montagnes et les immenses vallées verdoyantes ne laissa échapper aucun son, les dômes fonctionnait à merveille.
Placé sur son robot quadrupède de commandement, Matrakiar avait une vue de l'ensemble de son armée non seulement depuis sa pagaille d'écrans holographiques qui lui permettait de commander ses troupes, mais aussi de ses propres yeux, et cette sensation de supériorité et de domination sur cette armée qui était la sienne le réconfortait quant à sa volonté de garder son grade actuel, ni plus ni moins. Diriger une bataille tout en y étant sans faire partie des soldats lui procurait une joie démesurée. Il aimait la guerre, mais il ne voulait pas rejoindre le néant. Pas aujourd'hui.
Les jours passèrent et les repas se faisaient nombreux tout autant que les réserves se vidaient : nourrir dix-mille hommes n'était pas compliqué, ce qui l'était, c'était d'arriver à trouver un équilibre entre la consommation des réserves, la durée du trajet et le nombre d'hommes à nourrir. Un repas toutes les six heures, et à chaque fois, l'armée s'arrêtait là, en plein territoire ennemi, avec comme seule assurance de vie ces robots géants et leurs dômes. Si des doutes effleurait l'esprit des c'thar, nul d'entre eux n'en aurait fait part à leurs camarades, et encore moins à leurs supérieurs. Les ordres étaient les ordres, c'était indiscutable.
L'armée se rapprochait de leur objectif, la cité frontalière Bellum, spécialisée dans la fabrication de l'armement des armées, la cible de choix dans cette guerre qu'essayait tant bien que mal de remporter la Confédération. Hélas, cette intrusion furtive et suicidaire n'était autre qu'un assaut désespéré suite à la conquête de plusieurs de leurs cités par l'Ordre. Le colonel à la chevelure argentée et à l'armure en adamantium bleu cobalt continuait à organiser le mouvement de ses troupes groupe après groupe par de simples pressions de ses doigts sur ses écrans holographiques. Mener une armée était à vue d'œil simple, mais anticiper une stratégie ennemie tout en organisant la sienne l'était bien moins. Mais ça, Matrakiar avait l'habitude, après avoir vaincu une seule fois les troupes ordrique aux champs de bataille et en ayant perdues plus d'une dizaine. Trois autres armées bien plus conséquentes assiégeaient à l'heure actuelle les cités voisines Ellos, Jarum et Ryllos, mais il lui était impossible de savoir si elles appartenaient désormais à la Confédération ou si les centaines de milliers de soldats concernés étaient dans le néant, car le dôme marchait des deux sens : il était impossible de recevoir et d'envoyer des données réseau.
Trois jours après. Il ne manquait plus que deux-cents kilomètres avant d'atteindre l'objectif, et pendant cet avant-dernier repas, le colonel ne put s'empêcher d'exprimer ses doutes quant à leurs survies à ses trois assistants qui l'accompagnaient.
— Icharios, Ryllos, Eremos, que pensez-vous de cette mission ?
— Nous n'avons pas notre mot à dire, mon colonel, répondit Icharios.
— Je suis votre supérieur et je vous l'autorise exceptionnellement. Nous marchons tous vers le néant ; l'Ordre ne nous laissera jamais capturer la seule cité fabricante d'armes de la région.
— Mon colonel, intervint Ryllos, permettez-moi de vous dire qu'Icharios a raison. Nous n'avons pas notre mot à dire, nous sommes à vos ordres et nous vous faisons confiance. Nous sommes vos assistants depuis votre promotion en tant que colonel et nous vous succèderons un jour. Regardez devant vous, mon colonel, voyez cette armée qui est la vôtre. Cette armée prête à vous accompagner jusque dans le néant. Pour la Confédération, mais d'abord pour vous.
Matrakiar fut ému des paroles de son plus jeune assistant ; de ses quinze ans, il avait déjà une façon de s'exprimer capable d'affecter l'âme de ceux auquel il s'adressait. Tu ferais un bon conseiller confédéré, Ryllos.
— À tous les êtres humains sous mon commandement, dit le colonel dont la voix émit par les haut-parleurs de son robot de commandement retentissait jusqu'au dernier de ses dix milles hommes, cela fait plusieurs jours que nous sommes entièrement livrés à nous-mêmes, depuis le départ du Murum Confederam nord. Dans moins de quarante-huit heures, nous arriverons au dôme de Bellum. Dans moins de quarante-huit heures, soit nous rejoindrons le néant, soit nous avancerons d'un pas de géant vers la défaite de l'oppresseur ! POUR LA CONFÉDÉRATION !!
— POUR LA CONFÉDÉRATION !! répondirent en chœur ses hommes. Le hurlement massif fut si intense que le colonel et ses assistants furent assourdis pendant cinq secondes.
Les dix milles hommes étaient assis pour déguster leurs nourritures, et suite au discours du colonel, ils terminèrent rapidement leurs repas et se relevèrent, se réalignèrent et lorsque l'ordre fut donné, reprirent la marche vers le nord en territoire ennemi. Le son strident de la marche de l'armée prit place au silence qui s'était installé lorsqu'ils attendirent l'ordre de reprendre la marche du colonel ému par ses hommes, et comme depuis le début du trajet, il n'y avait plus que cette harmonie de bruits de pas frappant le sol de l’armée retentissant à l’intérieur du dôme.
Deux jours après. Depuis les premiers rangs de l’armée, le dôme de Bellum était visible, mais du point de vue d’un soldat, il ferait à peine la taille de la pomme de sa main. Le sol sablé, stérile, s’étendait jusqu’à la cité qu’ils s’apprêtaient à assiéger, et même au-delà. Depuis son panel de commandement, le colonel continuait à faire bouger les icônes représentants les escouades qu’il dirigeait, tandis que ses mains s’alourdissaient au fur et à mesure que son armée s’approchait de la cité. Il sentait que chaque pression de ses doigts décidait du destin de nombreuses vies humaines. Le paysage était si paisible, le ciel bleu dénué de nuage et le vent qui pénétrait dans le dôme créaient une ambiance totalement contradictoire avec ce qui allait se passer dans moins de quatre heures. Personne ne relâchait son attention ne serait-ce que pour admirer le ciel, le paysage, ou encore observer une tâche de buée sur la visière de leur masque. Bellum ne cessait de grandir, et la tension était désormais au maximum.
— Mon colonel, nous serons dans dix-huit minutes et cinquante-six secondes à portée de tir des obusiers lourds, dit Icharios.
— Antidôme de cité ou antibouclier énergétique ?
— Antibouclier énergétique.
— Cela ne suffira pas pour percer le dôme. Nous nous approcherons plus avant de désactiver le camouflage.
— Mon colonel, nous risquerions d’entrer dans les radars de proximité ordrique.
— Si nous sommes détectés, ordonnez aux unités d’artillerie de faire feu à volonté sur le dôme.
Icharios fit un geste du regard à Ryllos et Eremos. Le colonel comprenait bien que son ordre relevait presque de la démence, mais quitte à prendre autant de risque, autant bien le faire. Le colonel porta son regard sur sa droite, en direction de son premier assistant, qui, depuis le début du trajet, marchait côte à côte avec le robot quadrupède de Matrakiar, tous comme ses deux autres collègues ; ils n’avaient pas le droit à ce genre d’outil.
— Icharios, quelles sont les chances pour que l’Empire ait abattu la station orbitale d’artillerie ?
— Mon colonel, juste avant l’enclenchement des générateurs de boucliers protecteurs et de camouflage, la bataille spatiale venait à peine de débuter. Impossible de savoir si la station est toujours active ou non.
Le regard du chef de l’armée se posa à nouveau sur son panel de commandement. Il n’y a plus qu’à espérer que l’Empire ait réussi, se dit-il, ou sinon, nous serons tous anéantis par ma faute.
Vingt minutes après. L'armée venait d'entrer depuis deux minutes à portée de tir des obusiers lourds antibouclier énergétique et comme ordonné par le colonel, ils continuèrent à s'approcher de la cité. À présent, la tension était au-delà du seuil possible : à chaque seconde qui passait, des milliers de vies humaines pouvaient tout à coup disparaitre dans le néant. Pourtant, les minutes passaient et toujours aucune réaction de l'ennemi. Nous ont-ils repérés ? Nous allons tous de suite le savoir. Ne pouvant pas diriger l'artillerie de son armée à l'aide de son panel de commandement, puisque part besoin d'être le plus précis possible, il devait leur ordonner oralement de faire feu.
— Obusiers antidôme, au rapport, ordonna Matrakiar aux unités d'artillerie à l'aide de son micro partant de son oreille jusqu'à sa bouche, dans une fréquence qu'eux seuls utilisaient.
Les unités d'artillerie une, puis deux, puis trois... jusqu'à trente répondirent tous en même temps : « en position. Prêt à faire feu à votre commandement. »
Le colonel prit plusieurs secondes à se décider à donner l'ordre, observant le gigantesque dôme qui recouvrait l'ensemble de la cité de Bellum. À cette distance-là, le dôme était si immense qu'il atteignait le ciel et la taille de l'armée à côté semblait microscopique. L'Ordre savait désormais qu'ils étaient là, c'était évident. C'est à cet instant que le chef de l'armée de la Confédération donna le premier ordre de la bataille pour Bellum.
— FEU À VOLONTÉ ! :)
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