Vous allez lire un texte. Celui ci n'est que le début d'une nouvelle d'une vingtaine de pages que j'ai commencé dans mon ancien lycée. Suite à ma déscolarisation j'ai laissé le projet en plan.
Je me demande si continuer en vaut la peine.
La trame scénaristique globale est la suivante. Dans le désert, un faux prophète prêche pour son propre bien, on suit l'évolution de son discours et son ascension. Arrivé au sommet de la montagne le prophète est seul, et l'adoration des hommes, il veut leur amour, mais ne sait comment y parvenir. Il se suicide à l'aide du serpent biblique.
Voici les 3 premiers chapitres (6 sont déjà écrits, le projet total en compte 33)
1
De l’Homme et du Soleil
« Le soleil brille et brule tout. Sa course meurtrit la terre et brunit la plaine. Il est Dieu et père.
De son union avec le vide naissent les lumières.
De son union avec les choses naissent les ombres.
De son union avec les hommes naissent les colères.
Et la colère est mère de toute vie.
Votre bonheur n’a de sens que s’il est suivi ou précédé par la colère. Votre tristesse n’a de beauté que si elle porte en elle une volonté de colère.
Le soleil est votre ami et votre maîtresse, il accompagne vos jours. Et Lorsque vous dormez étreints par la lune froide et sage, vos songes réclament son indécente caresse.
L’homme lunaire est une fable, une créature de fantasme inventée par ceux qui ne peuvent vivre sous le soleil. Mes frères, laissez moi vous apprendre l’homme solaire ! Sa Lumière est plus vive et son Ombre est plus nette ! Il dort aux premières lueurs de la nuit et combat ses peurs en songe ! Il laboure tout le jour et pense au crépuscule ! Il pleure et il crie quand les pleurs et les cris montent à lui ! Il est capable d’amours et de colères ! Et à sa mort, l’astre le saluera d’un éclat plus blanc. »
L’homme avait parlé. Il s’assit dans le sable humide et son ombre le suivit. Les autres demeuraient en silence. Les dernières rougeurs du ciel disparurent, et en un instant, il fit nuit.
2
De l’Aigle et du Lézard
« Le lézard mes frères, est d’écailles et de paresse. Comme vous il habite le désert mais ne craint ni sa chaleur ni sa sécheresse. Il est pourri par l’habitude de la fuite. Sa crainte des bêtes plus nobles l’a forcé à ensevelir sa dignité et à se terrer près d’elle sous la dune. Il craint l’homme, la vipère et la gerboise. Mais sa peur de l’aigle est la plus forte. Quand l’ombre de l’oiseau du prophète apparaît dans le lointain, le lézard lui envie son envergure.
L’Aigle évolue dans des sphères dont le reptile ignore tout. Son acuité est plus grande, son esprit plus libre et son bec plus tranchant. Quand il pique, il n’est que flammes d’or sous le ciel. L’aigle est monarque tandis que le lézard est esclave. Car oui ! Tout oisif est esclave ! L’est plus encore, celui qui croit que penser relève de l’action ! Il est facile pour l’oisif d’avoir du génie, regardez autour de vous ! Voyez tous ces génies en sieste ! Le génial et le sublime ne peut être vraiment atteint qu’en sillonnant le champ. N’y a-t-il pas plus de reconnaissance dans l’œil de votre femme lorsque vous comblez le ventre de ses fils plutôt que lorsque vous lui faites miroiter les vérités de la morale et du bien ? Car c’est de cela qu’il s’agit, l’homme ne devient génie que par la reconnaissance de ses pairs et de ses maîtres.
La noblesse de l’Aigle réside dans sa chasse et dans son nid. L’ Aigle vole, il ne parade pas. Il jouit de la vraie liberté, celle de la vie, qu’il donne et entretient. Ses aiglons après lui voleront et chasseront à leur tour. Ils nourriront leurs propres aiglons qui poursuivront le sacre de la vie.
Mes frères, ne célébrez pas le lézard ! Il est la survie ! Il est votre perte !
Mes frères, célébrez l’aigle ! Il est la vie ! Il est le chemin qui mène à l’homme solaire »
Après avoir parlé, l’homme resta debout quelques instants puis il se mit à genoux comme en signe d’humilité. Il entama son repas. Les autres se levèrent et chargèrent les bêtes.
3
Des prêcheurs et de la foi
« Les prêcheurs sont des nuisibles. Des hommes malheureux qui vivent aux dépens de leurs idoles, inscrivant leur peine dans une figure immatérielle. Ils ne peuvent vivre seuls et sont incapables d’amour et de partage, alors, infirmes qu’ils sont, ils s’appuient sur leur Bâton. Mais ils sont insatisfaits et veulent plus de ripailles à leur table, ils ont besoin de vous pour donner des airs pieux à leur sainte bêtise. Ne leur donnez rien ! Ils encenseraient votre esprit et le confondrait dans un trouble abject où chaque vérité serait masquée par une image sacrée.
Mes frères, croyez plutôt en l’homme solaire ! Lui n’est pas de bois, ni de bronze ; il est de chair, de sang et de lumière ! Suivez le chemin qu’il vous indique !
Il vit seul, animé par votre joie. Mais lui ne mange pas votre pain, ni ne boit votre vin, il a ses propres nourritures. Il dort dans le sable et a pour tout repas les plantes sèches du désert.
Aimez le !
Ecoutez le !
Il prend soin de votre oreille, la satisfait de ses murmures. Il voit le vide en vous et ne cherche pas à le remplir. Sa parole peut griffer, autant que l’épine du chardon :
Ces plaies sont les sensibles traces de votre marche vers l’existence solaire »
L’homme ferma ses poings et croisa les bras sur son torse. Les vents se levèrent. La caravane continuait d’avancer vers le Sud
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1/12 |
10/06/2011 à 12:28 |
Toi, t'as lu Also sprach Zarathustra.
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2/12 |
10/06/2011 à 14:07 |
Evidemment, "Le prophète" de Gibran est à lire aussi.
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3/12 |
10/06/2011 à 19:09 |
qu'en pensez vous ?
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4/12 |
11/06/2011 à 01:47 |
Vinsou a écrit :
qu'en pensez vous ?
Moi pareil que Kashvili, ça m'a tout de suite fait penser à Zarathoustra. Mais comme j'ai pas été passionnée par Zarathoustra, j'ai oublié comment il parlait ainsi. Si c'est pas du copié-collé, c'est bien écrit et ça fait classe - après j'ai pas tout médité à fond. Bon, après on devine trop l'inspiration nieztschienne (ça s'écrit comme ça ?) pour que ce projet puisse trouver son propre souffle...
Quant à le continuer, tu en es évidemment le seul juge. Tout dépend de ce que tu veux en faire et de ce que ça t'apporterait. Le sujet est intéressant. Pourquoi ne pas le présenter autrement pour en faire une véritable création et non un calque de Nietzsche ?
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5/12 |
11/06/2011 à 02:00 |
D'Ainsi parlait Zarathoustra, ça n'a que la forme. Le fond est très différent. Je suis trop jeune pour écrire de la philosophie. En réalité, à travers ses discours je veux montrer l'homme.
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6/12 |
11/06/2011 à 17:15 |
En réalité, c'est peut être plus proche du "Prophète" de Gibran
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7/12 |
11/06/2011 à 19:49 |
Les allégories animalières font davantage Nietzsche que Gibran, je dirai.
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8/12 |
11/06/2011 à 20:01 |
Oui, c'est vrai, mais c'est davantage ma lecture récente de Gibran qui m'a poussé à écrire ça.
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9/12 |
11/06/2011 à 20:10 |
Hmm... À mon humble avis, c'est trop proche de tes inspirations, un peu comme un pastiche. Ça gagnerait à être mis au goût du jour, rafraichi.
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10/12 |
12/06/2011 à 17:50 |
j'ai peur de ne pas être capable de l'écrire autrement.
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11/12 |
17/07/2011 à 21:51 |
Moi je te dis bravo pour avoir eu le courrage de t'affronter au critiques surtout que nous les ados on ai très difficille a séduires. Moi je trouve ton écriture très bien tu a un style a toi et je pense qu'on doit lire entre les lignes . Et moi je te dis continuent et le jour ou tu l'auras fini dit le moi je voudrais être la première de tes lectrices et lecteurs .
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12/12 |
18/07/2011 à 19:58 |
Bon on va dire que c'est de la prose poétique. Qui était le grand maître de cet art? Mesdames et messieurs, voici Rimbaud ! Le temps de me glisser dans la peau de cet enfoiré et je critique ce texte...
Bon bon bon. Bien écrit, joli fond, jolie forme. Belle références.
MAIS
Peu d'originalité et trop peu vendeur (j'aime vraiment mais je ne pense pas qu'un editeur t'éditera ce texte) .
Toutes mes fessilitations
Jesuisuneloutre.