Je sais que c'est un peu spécial et que la fin est vraiment nulle, mais bon, l'idée me tentait donc voilà, vous me direz ce que vous en pensez
Hier était un jour comme les autres. Devait être un jour comme les autres.
J’allais acheter le pain, à la boulangerie d’à côté. Je marchais, pas spécialement tranquillement, pas spécialement anxieusement.
Je n’étais ni bien ni mal, j’étais juste … neutre.
C’était un jour comme les autres. Ça devait être un jour comme les autres.
C’est arrivé au carrefour, ce carrefour si compliqué, où l’ont met tant de temps avant de comprendre que c’est à nous de traverser …
J’ai tourné la tête à gauche, et j’ai vu Florian, prêt à traverser. J’ai été profondément troublée. Florian … Des souvenirs, des images, du bonheur, une confusion, une colère … Florian … J’ai fais mine de ne pas l’avoir vu. Je ne voulais pas le revoir, je ne pouvais pas le revoir.
J’ai tourné la tête à droite, et j’ai vu Matthieu, prêt, lui aussi, à traverser. J’ai été saisie d’un mal de tête atroce. Le corps retranscrit toujours ce qui arrive à l’esprit.
A gauche il y avait Florian, à droite il y avait Matthieu.
Je fermais les yeux, et en les rouvrant, à droite il y avait Matthieu, à gauche il y avait Florian.
Ce n’était pas possible, tout simplement pas possible.
Je n’y ai pas cru. Je n’ai pas voulu y croire.
J’ai avancé, et c’était fatal, au milieu du carrefour on s’est croisés.
C’était impossible, juste impossible.
Tous les trois, au même endroit, au même moment, après tant de temps … Tant d’années, tant de larmes, tant de regrets, tant de doutes …
C’était il y a trois ans. Nous partagions un appartement depuis déjà plusieurs années, nous étions les meilleurs amis du monde, à rire, à tout partager, nous avions les uns envers les autres une confiance absolue. Je vous aimais, vous m’aimiez, vous vous aimiez, c’était tout.
Jusqu’à ce mercredi 12 avril, je m’en souviens encore, où vous m’avez fait asseoir, où vous m’avez dit d’un ton beaucoup trop grave, d’une mine beaucoup trop anxieuse « on est amoureux de toi ».
Je n’ai pas compris pourquoi vous m’aviez dit ça, évidemment qu’on était tous amoureux, notre amitié était beaucoup trop forte pour n’être que de l’amitié. Il y avait forcément de l’amour dans tout ça. Mais c’était simple, beaucoup trop simple pour avoir à être remarqué. Tout ça je vous l’ai dit.
Et vous m’avez expliqué que ce n’était pas possible, que vous deveniez jaloux quand l’autre était avec moi, que vous ne pouviez plus supporter cette vie, qu’il fallait que je choisisse. Soit l’un de vous deux, soit aucun des deux.
En trois, quatre phrases, tout s’est écroulé. Le conte de fée dans lequel je vivais, cette simplicité à tout casser, cette joie, ce sourire sur mes lèvres … Avant ce jour, jamais je ne m’étais posé de questions. Je vous aimais, vous m’aimiez, vous vous aimiez, c’était tout.
Comme si je pouvais choisir l’un de vous deux. Mais je ne voulais pas vous perdre … Alors j’en ai choisi un, au pif, toujours dans l’état d’esprit enfantin qui était mien. Florian, Matthieu, Florian, Matthieu ?
J’ai dis Matthieu, peu importait, ça ne pouvait pas être vrai, tout allait redevenir comme avant.
Vous m’aviez promis de rester amis malgré mon choix.
Vous vous êtes détestés.
Moi j’hurlais, je pestais, je criais, je ne pouvais pas vivre si vous ne vous entendiez plus.
Mais vous ne m’entendiez même plus, tellement aveuglés par votre haine l’un pour l’autre.
J’ai « quitté » Matthieu.
Matthieu m’a quittée.
Florian m’a quittée.
Florian a quitté Matthieu.
Matthieu a quitté Florian.
J’ai quitté Florian.
Et pendant trois ans, on s’est perdus de vue. Je n’en vivais plus. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus, je ne faisais plus rien de bien. Je fumais trop, je passais mes journées enfermée.
Puis j’ai fini par grandir, par comprendre que ce n’était plus possible.
Je vous ai rangé dans le coin le plus oublié possible de mon esprit. Et j’ai vécu à peu près normalement. A ça près que j’étais une. Et non plus trois.
Hier était un jour comme les autres. Devait être un jour comme les autres.
Mais quand je les ai vus, tous les deux, trois ans après, ça a été comme un choc, une secousse.
Mais aucun de nous n’a eu la réaction attendue. Ils ont changé de direction et ont marché dans le même sens que moi.
On a marché comme ça, côte à côte tous les trois, comme avant, pendant presque 10 mètres.
Puis on a explosé de rire, comme avant, aussi simplement qu’avant.
Maintenant je le sais, je les aime, tous les deux, sans distinction, je n’aime pas Matthieu quand il n’y a pas Florian, je n’aime pas Florian quand il n’y a pas Matthieu. Et ils doivent s’aimer tous les deux aussi pour que je les aime.
Après cette nuit passée dans vos quatre bras, je le sais, je vous aime, vous m’aimez, vous vous aimez, c’est tout.
Après cette nuit passée dans vos quatre bras, je le sais, le hasard fait bien les choses.
Amour à trois (nouvelle) |
21/23 |
15/10/2007 à 15:26 |
up
Merci tout le monde !
DemagoS ==> Bah à la fin, ils retournent en "couple" tous les trois finalement. Sans qu'elle aie à choisir.
Amour à trois (nouvelle) |
22/23 |
15/10/2007 à 16:04 |
ouai franchement j'ai pris le temps de lire (rare lol) jusqu'au bout et franbchement c'est super!
Amour à trois (nouvelle) |
23/23 |
15/10/2007 à 16:05 |
merci !