Nous en reparlerions à loisir le lendemain. Je lui proposai, pour avoir au moins sauvé cela, de lui faire un câlin. Elle me chuchota « Bien sûr », en ajoutant qu’il ne devait surtout pas y avoir de faux espoirs. Elle ne savait pas pourquoi l’amour n’avait pas réussi à trouver place, ni où se trouvait la différence énorme entre ce qu’elle attendait et la réalité. Les étoiles, le calme, les parents partis pour le week end, la nuit dans les profondeurs du jardin, tout tendait pourtant vers notre rêve.
Maintenant que tout était perdu, il ne restait plus qu’à apprécier cet instant fragile, libre d’enjeu et de sens, une chute libre partagée à travers les morceaux d'histoire dispersés. Quelques minutes proches passèrent généreusement, gratuites et silencieuses. Je sentis ses mains dans les miennes, sa tête sur mon épaule, et tout son corps contre le mien, vibrant. Je lui fis remarquer qu’elle tremblait. « Je me sens au bord du gouffre » fit-elle, faiblement. Cela dut être pour nous deux un moment agréable, une trêve dans la terrible vérité qui avait surgi. C'était notre pause improvisée, la parenthèse heureuse d'un grand roman de chagrin. Les étoiles étaient belles, l’air agréable à respirer, un certain plaisir des sens s’opposait à la confusion de nos sentiments. Au fond, je faisais un câlin triste à une jeune fille triste, où nos mains évitaient des fragments d'amour disparu. Un déchirement intérieur hurlait et ensemble, nous le faisions taire.
Une relation amoureuse perdue (suite) |
1/3 |
10/11/2007 à 19:07 |
Dernière phrase fait mal au coeur.
J'aime beaucoup.
Très triste, c'est ça que j'aime dans ton texte.
Une relation amoureuse perdue (suite) |
2/3 |
10/11/2007 à 19:22 |
Je préferais la première partie.
Une relation amoureuse perdue (suite) |
3/3 |
23/02/2008 à 00:36 |
c'est toujours agréable d'etre lu...