J'étais jeune, j'étais stupide. J'avais treize ou quatorze ans à cette époque, plein de rêves démesurés de liberté face à cette vie d'esclave de l'Empereur. Ma vie n'était tournée que vers cette libération, déjà nous avions assassiné les prêtes dans une grande liesse populaire, heureux de nous débarrasser de ceux qui nous aveuglaient, profiteurs de notre condition.
L'Empereur n'avait plus notre confiance. La famine, la corruption, les maladies... Tout ça, il n'aurait pas dû le permettre. En ouvrant de vieux livres interdits, nous trouvâmes ceux qui méritaient un vrai culte. Ils allaient nous offrir plus que des mots, mais bien des cadeaux divins, notre salvation, la panacée à nos problèmes. Au prix de quelques mutations, nous serions bientôt résistants aux maladies, forts, capables de survivre dans cet environnement où rien n'était fait pour nous aider, pas même le sol toxique.
Au prix de vendre nos âmes, nos vies s'élèveraient.
Et alors, alors, alors que le rituel prenait place, alors que nous priions, afin d'invoquer le regard de nos nouveaux dieux sur nous, je vis les larmes couler.
"Quelles larmes? Quelles larmes, demandes-tu, toi, là? Les larmes dans le ciel, voyons."
Elles tombèrent, sans bruit, puis dans un sifflement, puis dans un rugissement, puis dans un hurlement, puis, elles heurtèrent le sol comme le tonnerre!
Les larmes de métal s'ouvrirent, comme les pétales d'une fleur qui éclosent. Et de ces larmes, sortirent les Anges de la Mort.
Jamais je n'avais vu de telles choses. Pour sûr, ils étaient des dieux, mais pas ceux que nous voulions. Ils avaient déjà tué des dizaines d'entre nous avant que leurs bottes de géants ne foulent le sol de notre planète. Ils avaient des armes atroces, qui aboyaient chaque seconde, faisant exploser les nôtres. Des épées inimaginables, qui déchiraient la chair, avec leurs dents.
Le regard de leurs yeux rouges n'était que haine, que violence. La brutalité avec laquelle ils écrasaient les corps sous leurs bottes comme si il s'était agi de vulgaires insectes avait quelque chose de fascinant. Nous n'étions rien, rien, rien que des animaux, des vermines, à purger.
Je revois les langues de feu lécher mes compagnons, mes amis hurler leur douleur. J'avais du sang dans la bouche, mais pas le mien. J'étais tâché, trempé, de ce fluide rouge, l'odeur de fer m'écœurait.
Ils avançaient encore, sourds à nos suppliques, hurlant dans une langue qui m'était inconnue des hymnes effrayants et nous tuant l'un après l'autre, sans considération. Je cherchais à fuir, ils étaient partout. Ils brisaient les os d'un simple coup de genou, tuaient comme on déboise. Ce jour-là, j'étais destiné à passer à l'abattoir.
Les Anges purifiaient le sol même dans notre sang, la peur se lisait dans nos yeux, alors que nous courions pour échapper à leur jugement. Les corps explosaient encore, les organes se répandaient au sol.
Et soudainement, tout cessa.
L'un d'eux s'approcha, et parla dans ma langue, à ma grande surprise.
"-Ceci est un avertissement."
Les Anges marchèrent, et repartirent, loin, et vite.
Un simple avertissement, par des milliers de morts. En regardant un cadran solaire, sur un des rares murs encore en état, je vis que la boucherie n'avait duré que quelques minutes. Et nous n'étions plus qu'une centaine sur cette place où auparavant se tenaient une dizaine de milliers d'hommes et de femmes.
"Je vous en conjure, écoutez-moi, nous faisons une erreur. Quoi? Pourquoi dis-tu ça? Mon histoire ne te suffit pas? Tu veux vraiment offrir ton âme à d'autres dieux? Tu n'as pas compris?"
Je tourne la tête, et au moment ou le prêtre meurt, je vois une larme dans le ciel, puis une autre. Ils reviennent, et ils sont en colère. Cette fois, nous allons être punis. Je vais mourir. Et pourtant, ils sont si gracieux...
Les Anges reviennent. |
1/11 |
04/07/2009 à 02:15 |
J'aime.
Les Anges reviennent. |
2/11 |
04/07/2009 à 02:18 |
Très joli
Les Anges reviennent. |
3/11 |
04/07/2009 à 02:37 |
Oui, j'aime ton style, franchement, oui ^^
C'es franc, vrai, simple, fort. C'est pour l'instant ce que je connais de toi et j'aime ton ecriture.
Poste encore des textes de ce genre, ils sont beaux.
Les Anges reviennent. |
4/11 |
04/07/2009 à 04:09 |
C'est beau, bien écrit.
Les Anges reviennent. |
5/11 |
04/07/2009 à 14:57 |
Merci à vous.
Les Anges reviennent. |
6/11 |
04/07/2009 à 15:36 |
C'est trop bien
Les Anges reviennent. |
7/11 |
04/07/2009 à 15:42 |
Jet d'1D6, si vous faites moins de moins de 5, votre espèce est annihilée.
Les Anges reviennent. |
8/11 |
04/07/2009 à 18:31 |
Texte d'excellente qualité comme tout ce que tu as écrit avant et tu t'améliores =) Bravo ^^
Les Anges reviennent. |
9/11 |
04/07/2009 à 18:43 |
A la première lecture, je me suis stoppée avant même la moitié (chose que je fais très rarement), tellement ça m'ennuyait.
J'ai tenté une deuxième lecture, qui elle s'est achevée à la fin du texte. Pourtant, mon avis ne change pas grandement. Je le trouve ennuyeux, lourd. Les répétitions du style : "rien, rien, rien", ça le fait pas du tout. Une fois ça passe, deux fois ça lasse, trois fois ça casse; comme on dit.
Sinon, au niveau du thème, c'est assez répétitif chez touah. Tu devrais changer un peu, parce que, voilà, faut savoir innover de temps en temps.
Bref, je n'aime pas.
Les Anges reviennent. |
10/11 |
04/07/2009 à 18:49 |
Je trouve que c'est assez ennuyant et lourd. Peut être parce que l'histoire ne m'intéresse pas du tout aussi.
Les Anges reviennent. |
11/11 |
04/07/2009 à 18:49 |
Pourquoi changerais-je si ça me plait?
Concernant le style en lui-même, j'ai voulu faire brutal, implacable, violent, et gracieux à la fois. J'avoue ne pas être satisfait encore une fois: Le texte me plait, mais il n'est pas assez... Pas assez comme je le voulais.
Mais je vais continuer de travailler.