[ Hmm bon je ne sais pas trop ce que ce texte donne, j'attends vos avis ]
Nous sommes entrés chez lui vers midi, un jeudi. Un jeudi tout simple, un midi tout simple, en fait nous passions juste chercher quelques affaires pour repartir. J’avais dit non. D’ailleurs cela faisait des mois que je lui disais non. Mais comment dire à un garçon avec qui l’on sort depuis des mois que l’on ne veut pas aller chez lui, même pas passer prendre quelque chose. Ça paraît ridicule, et insensé. Bien sûr, moi, j’avais ma raison, cette raison profonde et que je m’acharnais à enterrer au fond de moi, cette raison dont je ne parlais jamais, cette raison qui prenait parfois seulement le nom de « maladie » dans ma bouche honteuse.
Bref, je ne pouvais plus m’entêter à refuser une petite visite chez lui. Il n’aurait pas encaissé un énième refus sans une explication. Et cette explication, j’étais incapable de la lui donner.
Nous sommes donc entrés tous les deux dans un intérieur sans prétention, avec peu de décorations mais beaucoup de meubles et de bibelots. Des bibelots. Premier frisson d’adrénaline.
-Bon alors … Il faut que je prenne mon sac de sport … a-t-il répété pour lui-même.
-Ecoute, je t’attends là d’accord ? Je visiterai une autre fois hein, on est … On est quand même assez pressés …
J’avais envie, besoin, tout d’un coup. Être seule, tous ces bibelots. Et encore, sur le moment je ne me rendais pas compte qu’il s’agissait de ça. Sur le coup on ne s’en rend jamais compte.
-Viens voir au moins ma chambre ! ça prend deux secondes !
C’est parti comme c’était venu, ça m’a paru normal d’aller voir sa chambre avec lui. Nous avons traversé un couloir, sommes passés devant deux pièces fermées.
-Et voilà, c’est là !
J’étais quand même curieuse de voir sa chambre. Elle était toute petite, mais chaleureuse, avec des tissus, des couleurs, un tapis rouge sur le sol, des coussins … Bref, tout à fait lui. Je m’y suis tout de suite sentie bien, et tout d’un coup ma peur de venir chez lui, mes refus des derniers mois me parurent ridicules. « Enfin quand même, chez lui, je peux me contrôler ! ». Dans cette pièce agréable, sa pièce à lui, je n’avais qu’une seule envie, c’était de l’embrasser, ma « maladie » me semblait bien loin de nous.
-Wahou, c’est vraiment sympa chez toi !
-Tu aimes ?
-Ouais, j’aime vraiment …
Il m’a embrassée, après je ne sais plus vraiment, il a du aller aux toilettes, quelque chose comme ça … Je me suis retrouvée seule, un sourire aux lèvres. J’ai observé les petits détails de sa chambre, heureuse de découvrir où il passait ses nuits, où il avait passé son enfance.
Des détails, plus je regardais, plus j’en voyais. Des petits objets, tout simples, des pin’s, une épingle à nourrice, des stylos, une chaine en argent, toutes ces petites choses, une pièce, un caleçon … Et puis je n’étais plus moi. C’est toujours comme ça. Le vice m’appelle, et je ne suis plus moi. J’ai pris la chaine en argent, et je l’ai fourrée dans ma poche. Il pouvait revenir à tout moment et je ne savais pas combien de choses je pourrais prendre. C’était excitant comme jamais, j’ai attrapé les pin’s, et puis le stylo, mon souffle s’accélérait, j’étais heureuse, le bonheur se trouvait dans ces stylos, ces petits trucs tout simples qui en deux secondes se retrouvaient dans mon sac, avec la peur qu’il entre, qu’il me voie, et plus je me disais qu’il pouvait revenir, plus j’avais envie d’en prendre, qu’il vienne, qu’il vienne, pour voir !
J’ai entendu la porte des toilettes s’ouvrir, un frisson d’exaltation m’a parcourue de long en large et j’ai attrapé un dernier objet, un médiator pour sa guitare.
Il est entré dans la pièce, il m’a souri, m’a dit « on y va ? », je l’ai suivi, surexcitée, heureuse.
Je crois que je ne me suis rendu compte de ce qu’il s’était passé qu’une fois revenue chez moi le soir. J’ai ouvert mon sac dans ma chambre, et j’ai vu tout ce que j’avais volé. Jamais je ne m’étais sentie aussi coupable, de toute ma vie. Je suis restée une minute entière bouche bée devant toutes les choses que j’avais prises, puis j’ai fondu en larmes. Je suis monstrueuse, et je mérite d’être enfermée, et j’ai envie de m’arracher les cheveux, de m’éclater le crâne contre le mur, je me cache devant des faux-semblants d’inconscience mais je sais très bien ce que je fais, j’aurais pu dire non, insister, je ne veux pas venir chez toi, non, non, je suis malade. Je suis malade, je suis malade ! Malade mentale. C’est grave. Grave.
J’ai tout jeté dans le vide-ordure. Toutes ses affaires, tout ce qu’il aime. Je n’aurais jamais pu lui avouer. Je n’ai jamais pu l’avouer. Le dire. Dire oui, je le suis. Ce mot ignoble que je vomis, qui gâche mon bonheur sous couvert de plaisir, d’exaltation. J’ai même peine à y penser. Et quand je prononce les mots, je me dégoute. Kleptomane, je suis kleptomane.
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
1/16 |
08/03/2009 à 22:14 |
Pas mal.
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
2/16 |
08/03/2009 à 22:17 |
C'est quand même duraille d'écrire tout un texte pour s'entendre dire un unique "pas mal" ! Tu ne veux pas me dire ce que tu trouves bien, ce que tu trouves moins bien ... ?
Merci néanmoins d'avoir lu et d'avoir donné ton avis
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
3/16 |
08/03/2009 à 22:20 |
Ben j'ai pas grand chose à dire d'autre. Le rythme est entraînant et grâce à cela on rentre assez vite dans le texte. Le style convient assez bien au langage parlé.
Je trouve pas grand chose à redire.
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
4/16 |
08/03/2009 à 22:22 |
J'aime l'effet de suprise que le vol produit. On s'attend à quelque chose de lubrique, et sbam, l'envie. C'était ca, non ?
Par contre, je pense que tu pourrais essayer de retravailler le style du début, il fait assez " banal ", il n'accroche pas. Par contre la fin est bien faite je trouve, les phrases courtes accentue l'impression de folie.
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
5/16 |
08/03/2009 à 22:26 |
Okay merci Frosties !
Grands Airs, oui c'est vrai que le début est assez banal ... Mais je n'arrive pas trop à voir en quoi je pourrais le changer, au début il faut bien introduire la situation, et si un style est trop prononcé, je ne suis pas sûre que le lecteur va vraiment rentrer dedans ... Enfin je ne sais pas, je vais y réfléchir et voir comment le retravailler ! Merci beaucoup de ton avis !
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
6/16 |
08/03/2009 à 22:28 |
Peut-être en accentuant sur la répétition de ces journées avec lui, de tes refus.
Après, c'est peut-être en prononcant ton style que ca plairera, justement.
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
7/16 |
08/03/2009 à 22:42 |
Ouais okay, je vais essayer ! Merci !
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
8/16 |
08/03/2009 à 23:00 |
D'autres avis ?
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
9/16 |
09/03/2009 à 01:31 |
ça déchire
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
10/16 |
09/03/2009 à 02:48 |
J'aime bien, on voit bien la scène. Dommage j'aurais bien voulu qu'elle lui annonce =/. =D.
BOu.
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
11/16 |
09/03/2009 à 04:31 |
J'ai aimé jusqu'à "Kleptomane, je suis kleptomane."
Je trouve que la phrase est de trop... Ou mal tournée...
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
12/16 |
09/03/2009 à 16:18 |
Et bien, c'est agréable de lire quelque chose qui change un peu des sempiternels textes tournant toujours autour de la même chose. J'ai trouvé que justement, le style du début convenait bien pour nous faire entrer dans le texte. Enr evanche, j'aurais aimé que tu développes encore plus le moment où elle vole, pour qu'on ressente vraiment à quel point c'est incontrôlable. Sinon, très bien!
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
13/16 |
09/03/2009 à 17:44 |
J'aime..
Et puis, hors sujet, mais ça me fait penser à " La cicatrice " de Lowely.
;-)
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
14/16 |
09/03/2009 à 17:51 |
J'aime bien.
Un peu comme toujours.
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
15/16 |
09/03/2009 à 20:48 |
Et ben, merci beaucoup pour tous ces avis, ça me fait super plaisir !
Quand le vice m'appelle (nouvelle) |
16/16 |
10/03/2009 à 16:58 |
C'est vrai que ca change de d'habitude.
J'aime beaucoup cet effet de suprise.