Le liquide qui me submerge possède une texture étrange. Cet océan dans lequel je suis plongé me rassure, m'apaise. J'ouvre la bouche, j'aspire la substance, j'y trouve un goût qui me picote la langue mais qui réchauffe mon corps.
Mes membres si fins et si petits sont recouverts d'une peau blanche, presque transparente; on peut y voir de petits vaisseaux sanguins. Autant de fleuves et de rivières infimes, rouges, bleues, ne convergents nulle part et allant en tous sens.
Je suis bercé par le "boum-boum" que j'entend depuis toujours, et dont les échos sont renvoyés contre les parois qui me protège. Ce son n'a pas de rythme régulier, il se fait tantôt, lent et paisible, tantôt rapide et inquiétant. Cette fois c'est un son doux, assez régulier, entendu par à-coup.
J'entends également autre chose. C'est la plus belle chose qu'il m'est été donné d'entendre. La voix de celle qui me porte en son sein.
Elle me chantonne un air enjoué, qui me font bouger mes pieds minuscules au tempo de cette mélodie enchanteresse. Bien que je ne comprenne pas ce qui ait dit, je me laisse simplement emporté par la belle voix.
Je viens d'ouvrir les yeux, j'ai appris à fermer mes doigts dans ma paume, pour n'en laisser que mon pouce dépasser. Puis je l'introduit dans ma bouche, et je le suçote. C'est quelque chose de formidable.
Le coeur de maman bat très vite, cela m'effraye, je m'agite. Je suis repoussé tout au fond de la paroi par un coup violent, j'ai mal. Plus tard, je suis secoué par les soubresauts de maman, ce n'est pas la première fois que cela arrive mais là c'est différent. Elle ne passe plus sa main sur son ventre et ne me parle plus.
J'ai un peu grandis depuis quelques jours, je deviens de plus en plus fort. Quelque chose m'a dérangé dans mon sommeil, deux longs doigts, bien plus grands et plus épais que les miens, recouverts de gants blancs, sont venus me titiller, m'agacer...
C'est horrible. J'ai mal, tellement mal. Le coup donné à maman m'a directement atteint en plein ventre. J'ai perdu des forces depuis un certain temps parce qu'elle ne s'alimente plus et le succulent nectar qui glissait le long de ce tuyau ne me parvient plus. J'entends des cris, ce n'est pas maman. Je déteste celui qui nous fait mal à moi et à maman.
Encore ces grands doigts blancs qui viennent me toucher, me palper. Je me laisse faire, je suis fatigué.
Je peux voir maintenant qu'on met un grand tube blanc près de mon corps.... Au secours! Le tube veut m'avaler! Je me débats mais je ne peux pas résister, je suis aspirée vers l'ouverture qui menace de me faire disparaître. Je détends tous mes membres et je fonce à l'opposé du monstre, droit dans la paroi à laquelle je tente de m'accrocher, mais en vain. Il est plus fort que moi... Alors je regroupe mes dernières forces pour me recroquevillé sur moi-même, mon propre coeur bat à toute vitesse... Tout est fini...
A l'aube de la vie... et de la mort... |
1/7 |
27/09/2005 à 20:36 |
Il n'y a vraiment personne qui n'a lu ce texte ou alors vous jugez simplement qu'il n'est aps digne de recevoir un commentaire?
A l'aube de la vie... et de la mort... |
2/7 |
27/09/2005 à 20:38 |
c minion ce thème du bébé, d'après ce que g compris
en tout cas, je vois bcp de tes textes et sont tous aussi beaux...
et chui pas faux-cul, g fait des poèmes avant
A l'aube de la vie... et de la mort... |
3/7 |
27/09/2005 à 20:43 |
Merci de ta franchise
A l'occaz je lirai tes poémes...
A l'aube de la vie... et de la mort... |
4/7 |
27/09/2005 à 20:57 |
franchement, c tro tro bo!!!
A l'aube de la vie... et de la mort... |
5/7 |
28/09/2005 à 13:25 |
je trouve ce texte vraiment très réussi. c'est un sujet interessant. continue comme ca
A l'aube de la vie... et de la mort... |
6/7 |
28/09/2005 à 19:38 |
Une petite nuit qui est passée, une petite journée qui est terminée... Et 2 nouveaux commentaires ajoutés!
Merci!
A l'aube de la vie... et de la mort... |
7/7 |
28/09/2005 à 20:03 |
trés joli