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Pepitodu59 |
Auschwitz |
45 |
19/12/07 à 21:31 |
J’ai été arrêté en même temps que mon frère et un ami, un soir d’automne, début novembre. Les SS sont entrés chez la personne qui me cachait. Comment je suis arrivé là, je ne sais plus. Pendant des mois j’ai fui, avec mes deux compagnons, et nous avons été recueillis par ce fermier qui nous a cachés dans sa cave. Ils nous ont amenés de force dans un camion, à coups de crosses de fusil, et nous sommes montés. Dedans, une dizaine d’autres personnes étaient là, certains avec une valise à leurs pieds.
La route dura trois bonnes heures. A mi-chemin, un jeune garçon a tenté de s’échapper. Il n’avait pas plus de 10 ans, mais a couru aussi vite que possible, tentant d’atteindre un petit bois de l’autre coter du champ à côté duquel nous nous étions arrêtés, regardant les soldats manger tandis que nous étions affamés. Je n’avais rien mangé depuis deux jours déjà, les repas donnés par le fermier étaient maigres et il n’y en avait que deux ou trois par semaine. Au moins, nous survivions…
Le garçon a couru vers le bois, mais les soldats l’ont repéré. Sa mère, à coté de moi, criait, lui disait d’aller plus vite, mais un des soldats prit son fusil. Une détonation se fit entendre et l’enfant, à l’aube de sa vie, s’écroula. Les soldats n’allèrent même pas voir la dépouille, ils remontèrent dans le camion, l’un d’eux s’assit près de moi, et nous sommes repartis.
Enfin, nous arrivâmes à la gare. Ils nous firent descendre, et nous nous dirigeâmes vers le quai. Un train, traînant des wagons à animaux, attendait, et l’une des portes était ouverte. Dedans, des dizaines de personnes s’entassaient, et les soldats leurs jetaient leurs valises. Ils nous firent monter, mais c’était très difficile : les gens se bousculaient, n’avaient pas de place et pouvaient à peine remuer. Malgré le froid omniprésent, je sentis une certaine chaleur en montant. Les soldats tentèrent une première fois de fermer la grande porte coulissante, puis durent repousser les détenus qui se pressaient vers le fond du wagon avant d’y parvenir au second essai. Nous étions alors plongés dans le noir complet.
Pendant combien de temps sommes-nous restés là à attendre ? Je ne sais pas. Pendant plus d’une journée de pense, le train ne bougea pas. Ce fut enfin lorsque les rayons du soleil parvinrent à passer à travers un petit trou dans une planche que le train se mit en route, pour un voyage qui dura sans doute plusieurs heures, avec quelques haltes par moment. A un ou deux mètres de moi, une jeune femme tenant un enfant par la main sembla vaciller, puis s’effondra. L’enfant l’appela, cria, pleura, mais elle ne bougea pas. Les personnes à proximité la regardèrent, essayèrent de la relever, puis, mesurant son pouls, fermèrent les yeux et la laissèrent sur place.
Plusieurs personnes moururent ainsi pendant le voyage, et l’épuisement se faisait sentir : nous n’avions même pas la place de nous asseoir.
Enfin, nous nous sommes arrêtés et la porte s’ouvrit. Devant nous se dressait une sorte de grand rempart, un peu comme un mur de quelques mètres de haut, dans lequel une arche était formée. Au dessus de l’arche sous laquelle le train s’était arrêté, des allemands s’affairaient dans une petite tour. Et tout autour de nous, des barbelés.
A l’entrée du camp, plusieurs soldats nous regardaient passer, nous séparant en deux groupes :
« Les hommes à gauche, les femmes à droite. Les hommes à gauche, les femmes à droite ».
Je tenais alors la main de mon frère, car même si nous n’étions plus des enfants, cela nous rassurait. Mon ami, quant à lui, nous suivait, craintif. Nous étions morts de peur.
Nous suivîmes donc la troupe de gauche, où un second soldat nous jugeait. Parfois, il s’arrêtait devant un des détenus, lui demandant son âge et son métier. A certaines réponses, il les mettait à part : les orfèvres semblaient l’intéresser, ainsi que les tailleurs et autres coiffeurs, cordonniers, etc. Lorsqu’il s’arrêta près de moi, il me regarda longuement et me demanda dans un français approximatif :
« Ton métier ?
- Bijoutier », bégayais-je, la peur me prenant au ventre. Il me pris par l’épaule, me poussa en dehors du groupe, mais je trouvais le courage de l’appeler :
« Attendez ! Lui… C’est mon assistant », lui dis-je en pointant du doigt mon frère.
Il le regarda longuement avant de le faire à son tour sortir du groupe. J’avais perdu de vue mon ami, et j’espérais qu’il ne lui était rien arrivé. Au loin, un homme se débattait, hurlant qu’ils allaient tous nous tuer, et il fut emmené derrière un bâtiment. Je suis persuadé d’avoir alors entendu une détonation malgré les haut-parleurs qui continuaient inlassablement de nous diviser.
Notre groupe fut enfin emmené dans une série de camions, et nous arrivâmes à un autre camp. Un homme d’une trentaine d’années me dit qu’il s’agissait d’Auschwitz. Je n’avais jamais entendu parler de ce lieu, mais en descendant, je compris : il s’agissait d’un immense camp entouré de barbelés électrifiés. A plusieurs endroits, des miradors étaient installés, et à l’entrée, une grille était surplombée d’un écriteau en fer forgé :
« Arbeit macht frei », ou « Le travail rend libre ».
Les soldats nous firent entrer. Nous longeâmes d’interminables séries de baraquements en bois, croisant des patrouilles allemandes. Un homme en uniforme d’officier cria :
« Bienvenue à Auschwitz. Vous allez prendre une douche, et ensuite vous irez dormir. Dès demain, vous irez travailler. »
Je fus alors séparé de mon frère qui fut emmené vers un autre groupe. Sans m’en rendre compte, j’avais rejoins le mauvais groupe en réalité, mais la fatigue et la faim l’emportèrent sur mes sens : machinalement, je suivais la personne devant moi, et on nous enleva nos bagages qui furent jetés en tas dans un camion. Nous fument ensuite déshabillés, puis rasés, les cheveux, la barbe, et le reste… Des dizaines de kilos de cheveux s’entassaient, et nous, nous attendions notre tour. Ensuite, on nous emmena à l’arrière, dans une sorte de petit bunker en partie enterré. Nous entrâmes, nous étions serrés comme dans le wagon, impossible de bouger. La porte se referma puis des trappes, dans le plafond, s’ouvrirent, et des sortes de cristaux tombèrent. Alors, ce fut la panique : mes poumons commençaient à me brûler, la respiration devenait difficile, impossible. Tout autour de moi, je voyais les gens tomber, s’agripper, essayer de sortir sans succès. Une femme gratta le plafond, espérant peut-être y faire un trou pour respirer, et je vis ses ongles se retourner sur le béton, s’arracher.
Mon pauvre frère, finalement j’ai préféré mon sort au tien. Le tien, qui consistait à enlever les dents en or des morts, avant qu’on ne les brûle. A trier les vêtements, les chaussures, les objets de valeur. A ne pas manger, à mourir de faim, de froid ou de maladies. A entendre, machinalement, que la seule façon de sortir de ce camp serait par la cheminée, d’où s’échappait une odeur atroce de chaire brûlée, crachant ses cendres qui se répandaient dans la campagne environnante. A servir de sujet d’expériences sur les maladies, pour finalement mourir électrocuté sur les barbelés. Et surtout, à reconnaître la montre que je portais, comprenant ce qui m’était arrivé… Tout ça pourquoi ? Parce-que nous étions différents… Homosexuels, juifs, tziganes…
Auschwitz |
21/45 |
19/12/2007 à 22:38 |
frenchement bravo ca m'a touché :/
jdis ca c'est un compliment d'habitude jm'en fou complétement et là j'ai lu jusqu'au bout
vraiment je hais ce gros C******
Auschwitz |
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19/12/2007 à 22:38 |
ptichi a écrit :
je vais critiquer un peu ^^ je cite "Comment je suis arrivé là, je ne sais plus."j'ai eu la chance d'avoir deux témoignages d'ancien déporter quand j'était au collége , la seul chose qui les tenais vivant était de compter les jours et de se souvenirs de tout dans les moindres détailes donc je trouve cette phrase un peu étranges pour un texte étant sensé être écrit par une personne enfermer dans une cave qui n'as rien d'autre a faire que de se souvenir d'avant .voila mais j'ai trouver ton texte trés bien écrit un grand bravo !!!!
Selon les témoignages écrits que j'ai eu, la plupart des personnes ne se souviennent pas, ou ne veulent pas s'en souvenir, parce-qu'ils ont vécu l'enfer.
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19/12/2007 à 22:48 |
Pepitodu59 a écrit :
ptichi a écrit :
je vais critiquer un peu ^^ je cite "Comment je suis arrivé là, je ne sais plus."j'ai eu la chance d'avoir deux témoignages d'ancien déporter quand j'était au collége , la seul chose qui les tenais vivant était de compter les jours et de se souvenirs de tout dans les moindres détailes donc je trouve cette phrase un peu étranges pour un texte étant sensé être écrit par une personne enfermer dans une cave qui n'as rien d'autre a faire que de se souvenir d'avant .voila mais j'ai trouver ton texte trés bien écrit un grand bravo !!!!
Selon les témoignages écrits que j'ai eu, la plupart des personnes ne se souviennent pas, ou ne veulent pas s'en souvenir, parce-qu'ils ont vécu l'enfer.
Personellement je pense qu'il sen souvienne mais qu'il ne veulent pas en parler pour ne plus y penser mais ce sont des chose tellement atroces que tu es obliger de garders les marques aprés nous avons eu la chance de ne pas connaitre sa donc nous ne serons jamais coment nous aurions réagis
ps : je sais pas si tu as lus le livre de Primo Levi "si c'est un homme" je pense que c'est le plus grand témoignage que nous avons sur ces atrocités
Auschwitz |
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19/12/2007 à 22:54 |
J'ai un livre regroupant les journaux de bord d'un scientifique, du directeur et d'un soldat, franchement rien que de l'avoir lu j'ai mis beaucoup de temps à retrouver le sommeil...
Auschwitz |
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19/12/2007 à 23:06 |
Pepitodu59 a écrit :
J'ai un livre regroupant les journaux de bord d'un scientifique, du directeur et d'un soldat, franchement rien que de l'avoir lu j'ai mis beaucoup de temps à retrouver le sommeil...
Le livre de Primo Levi ( ancien déporté ) explique de maniére neutre ( sans aucuns sentiments ) se qu'il as vécus je ne pense pas que sa tempécheras de dormire mais tu pourrais as mon avis le trouver "superbe" au sens literaire et du témoignages qu'il emets je te met un resumer :
Si c'est un homme raconte l'expérience des camps d'extermination des juifs, vécue par l'auteur, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il explique à partir de son quotidien dans le camp, la lutte et l'organisation pour la survie des prisonniers. Tout au long de ce récit, Primo Levi montre les horreurs de la déshumanisation des camps.
Ce livre comprend de nombreuses citations et rappels de La Divine Comédie de Dante : là où Dante descend dans les neufs enfers avant de retrouver le paradis, Primo Levi s'enfonce dans l'horreur de ce camp de concentration.
Ce livre est considéré comme un des meilleurs témoignages sur la Shoah, car contrairement à d'autres récits, Primo Lévi ne raconte pas la vie des camps de manière linéaire mais l'explique sur un ton neutre et dépassionné presque à la manière d'un sociologue.
L'auteur est arrêté en décembre 1943, en Italie, alors qu'il débutait des activités de résistant, dans un groupe très peu organisé. Il est envoyé à Auschwitz, dans un camp de travail. Il échappe de justesse à la sélection qui conduisait à l'élimination pure et simple. De son récit se dégagent l'humiliation, la perte de dignité humaine que les nazis ont fait subir aux Juifs. Il explique le rôle des kapos qui sont en fait des prisonniers de droit commun, sélectionnés pour leur violence. Il explique aussi les hiérachies à l'intérieur du camps, le "système" de promotion interne, les combines et ainsi pourquoi certains prisonniers ont pu survivre au "Lager" plusieurs années alors que la plupart y moururent en quelques mois.
Son témoignage est aussi marqué par cette crainte du froid, la faim tenace, du désintéressement complet des prisonniers pour les plus faibles d'entres eux. Dans le camp, la solidarité était totalement absente.
Heureusement, grâce à sa formation de chimiste et essentiellement à sa chance (selon Primo Levi), il va se trouver une place plus protégée. Malade de la scarlatine à l'évacuation du camps par les nazis, il echappe ainsi aux terribles marches de la faim,et organisera avec 2 autres camarades encore valides la survie de son "Block" à l'infirmerie, où il passera ses derniers jours avant la libération du camp par les Russes.
Un appendice a été ajouté en 1976 à certaines éditions de Si c'est un homme, où Primo Levi essaie de répondre aux questions récurrentes posées lors de ses conférences.
et j'arrette de tembeter avec ce livre
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26/45 |
19/12/2007 à 23:18 |
Très bon.
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19/12/2007 à 23:34 |
c'est tellement long que jai la flemme de repondre
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20/12/2007 à 00:40 |
Sadomasochistic a écrit :
Très bon.
je dirais même plus: très bon.
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20/12/2007 à 04:59 |
je ne trouve pas ça "très" bien écrit... Manque de profondeur. C'est "gentil".
Ce texte ressemble à d'autres, mais en étant moins bien. On reconnait le style "écolier". on voit que tout ça découle des idées toutes faites que l'on peut trouver à n'importe quel coin de rue. Aucune réelle nouveauté et un manque flagrant de style.
Non, il n'y a vraiment rien à voir dans ce texte, ni d'un point de vue littéraire, ni d'un point de vue humain.
A+,
Max.
Auschwitz |
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20/12/2007 à 12:31 |
mjjsun a écrit :
je ne trouve pas ça "très" bien écrit... Manque de profondeur. C'est "gentil".
Ce texte ressemble à d'autres, mais en étant moins bien. On reconnait le style "écolier". on voit que tout ça découle des idées toutes faites que l'on peut trouver à n'importe quel coin de rue. Aucune réelle nouveauté et un manque flagrant de style.
Non, il n'y a vraiment rien à voir dans ce texte, ni d'un point de vue littéraire, ni d'un point de vue humain.
A+,
Max.
on vas dire que c'est parce que tu as écrit pendant la nuit que tu ne voyer pas claire sur ce texte
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31/45 |
20/12/2007 à 13:41 |
mjjsun a écrit :
je ne trouve pas ça "très" bien écrit... Manque de profondeur. C'est "gentil".Ce texte ressemble à d'autres, mais en étant moins bien. On reconnait le style "écolier". on voit que tout ça découle des idées toutes faites que l'on peut trouver à n'importe quel coin de rue. Aucune réelle nouveauté et un manque flagrant de style.Non, il n'y a vraiment rien à voir dans ce texte, ni d'un point de vue littéraire, ni d'un point de vue humain.A+,Max.
Je ne suis pas un littéraire, et je sais que ce texte est loin d'être parfait, je l'ai écrit sur le vif, sans le relire. Si tu as une version améliorée, poste là et on pourra juger à notre tour. Vu ton profil, je pense qu'on va bien rire XD (les autres, jetez un coup d'oeil, ça vaut le détour, j'ai jamais vu autant d'égocentrisme dans une seule personne lol).
Auschwitz |
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20/12/2007 à 17:25 |
J'en ai des frissons =/
*J'ai lu jusqu'au bout*
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20/12/2007 à 17:37 |
Auschwitz
Un homme flambe
Auschwitz
Odeur de chair brûlée dans l'air
Auschwitz
Un enfant meurt
Auschwitz
Le Soleil brille
Auschwitz
Une mer de flammes
Auschwitz
Du sang se fige sur l'asphalte
Auschwitz
Des mères hurlent
Auschwitz
Le Soleil brille
Auschwitz
Un charnier
Auschwitz
Pas d'issue
Auschwitz
Plus un oiseau ne chante
Auschwitz
Et le soleil brille
Qu'en pensez-vous?
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20/12/2007 à 17:51 |
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35/45 |
20/12/2007 à 17:52 |
...
C'est vrement prenant.. Même si ca pourrait l'être plus ^^
Mais j'ai beaucoup aimé, c'est un texte très compréhensible et assez emotife.
Ptichi, mijjsun a le droit de critiquer tu sais.. Tant que cela n'est pas instulant. (Même si je ne suis pas d'accord avec lui)
Continue frenchement
Auschwitz |
36/45 |
20/12/2007 à 17:52 |
...
C'est vrement prenant.. Même si ca pourrait l'être plus ^^
Mais j'ai beaucoup aimé, c'est un texte très compréhensible et assez emotife.
Ptichi, mijjsun a le droit de critiquer tu sais.. Tant que cela n'est pas instulant. (Même si je ne suis pas d'accord avec lui)
Continue frenchement
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37/45 |
20/12/2007 à 17:53 |
Oulla que j'ai beugé
Auschwitz |
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20/12/2007 à 17:54 |
Magnifique absolument magnifique.. je suis d'origine juive cela décrit parfaitement ce que le mondes avec des "différences" ont pu subir durant la 2ème guerre mondiale
Auschwitz |
39/45 |
20/12/2007 à 18:08 |
Il n'empeche que les Juifs ont étaients + gagnants que perdants . Apres la WWII, ils gagnent un territoire, qui sera la cause de toutes les tensions au Moyen-Orient.
Auschwitz |
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20/12/2007 à 18:54 |
KamaradeKriska a écrit :
Il n'empeche que les Juifs ont étaients + gagnants que perdants . Apres la WWII, ils gagnent un territoire, qui sera la cause de toutes les tensions au Moyen-Orient.
Est-ce qu'un bout de terre est une bonne compensation pour avoir subi tout ça et après les millions de juifs morts pendant la guerre?