Un automobiliste frappé à mort

CaRaMbAr

Un automobiliste frappé à mort

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15/05/11 à 14:32

Édition du vendredi 06 mai 2011:

Thierry Simon est mort sur le bitume après avoir été battu à mort. Trois jeunes Bollénois se sont présentés hier à la gendarmerie de Bollène en expliquant avoir eu une altercation avec la victime.

Ils viennent d'univers que tout oppose. Les uns sont ancrés dans la petite délinquance. Malgré leur jeune âge, ils sont déjà mis en cause pour de multiples cambriolages. Lui, est un homme sans histoires de quarante ans, totalement inconnu de la Justice, un ouvrier qui semblait mener une vie simple et tranquille.

Mercredi, Thierry rentrait d'ailleurs du travail, après une journée de labeur dans un atelier de mécanique, au volant de sa Fiat. C'est en début de soirée qu'il a croisé la route de ces trois jeunes Bollénois d'une vingtaine d'années qu'il ne connaissait visiblement pas. Ceux qui, selon nos informations, se seraient présentés hier matin à la brigade de gendarmerie de Bollène en indiquant avoir eu une altercation avec un automobiliste. En l'occurrence, Thierry.

En sang sur la chaussée

Ces jeunes ont très certainement senti l'étau se resserrer autour d'eux après un déploiement de moyens très important des gendarmes de la compagnie d'Orange appuyés par des militaires de la section de recherches dépêchés de Marseille qui se sont mobilisés dans Bollène pour tenter d'amasser les indices et les témoignages qui permettraient de comprendre. Comprendre pourquoi Thierry a été retrouvé ensanglanté sur la chaussée par un pompier qui passait par là mercredi aux alentours de 20 h, avant qu'il ne décède là sur le bitume à l'intersection des rues Fontaines Wallace et François Mauriac malgré les soins qui lui ont été prodigués par les secours.

Et cette scène, dans un quartier résidentiel paisible, qui de prime abord pouvait laissait penser à un accident de la circulation, a d'emblée attiré l'attention des gendarmes qui l'ont rapidement envisagée comme une scène de crime, afin de ne rien laisser au hasard. La voiture de la victime était en effet garée sur le bord de la route, la porte conducteur ouverte. Mais le quadragénaire ne présentait pourtant aucune plaie, aucune trace de traumatismes sur le corps, à peine une légère marque bleutée sur une arcade. Mais des ecchymoses sont peu à peu apparues sur le visage de la victime, ne laissant désormais plus de doute quant à la nature criminelle des faits.

Si son autopsie devrait être pratiquée cet après-midi à Marseille, la victime serait décédée au terme d'un déchaînement de violence inouï. Au point que les trois jeunes Bollénois qui se sont présentés chez les gendarmes sont interrogés dans le cadre d'une enquête pour homicide volontaire. Reste néanmoins à déterminer les responsabilités de chacun dans les coups portés à la victime.

Selon nos informations, les trois mis en cause étaient mercredi soir sur le bord de la route lorsque la victime est passée en voiture. Ils auraient eu une altercation avant que la situation ne dégénère totalement. Thierry est-il sorti seul de son véhicule ou l'y a-t-on forcé ? Le quadragénaire a-t-il également porté des coups ? Les mis en cause l'ont-ils délibérément laissé pour mort sur la route ou n'ont-ils pas d'emblée pris la mesure de la gravité de la situation ? Des points qui restent encore à éclaircir.


Édition du dimanche 15 mai 2011:

En cette journée de printemps, Thierry Simon aurait sans doute lancé quelques lignes en rivière, aurait peut-être rejoint des amis autour d'une bonne table et pris plaisir à rire de leurs plaisanteries. Il aurait, comme chaque jour qui passait, goûté à l'infinie richesse des instants simples, comme le font tous les "bouffeurs" de vie de cette terre. Tous les Bollénois qui le connaissaient, cet enfant du pays, vous le diront, comme sa soeur Georgette l'a rappelé hier matin devant le parvis de l'hôtel de ville, Thierry "il aimait la vie".

Elle s'est brutalement arrêtée au soir du 4 mai dernier. Il rentrait en voiture, s'est fait siffler par trois jeunes qui croyaient avoir affaire à une fille, leur aurait ensuite refusé une cigarette. Puis la bagarre, au moins deux coups de poing... Et la chute. Fatale. Thierry est mort là, dans la montée du Barry, un lieu bucolique, tenu à l'écart de l'agitation d'une ville, où les Bollénois n'imaginaient pas devoir se retrouver un jour pour dire au revoir à l'un des leurs.

Près de 3000 personnes y ont convergé hier, au terme de cinq kilomètres à pied. Une marche où chacun avait à la main une fleur blanche, parce que dira Georgette "Thierry les aimait tant et m'en piquait toujours quelques unes dans le jardin". Anonymes, familles, amis, Bolénois ou pas ont ensuite déposé leurs fleurs au pied d'un solide chêne, sans doute plusieurs fois centenaire. Mais face à lui, même les plus gaillards se sont sentis tout petits avec leur tristesse pour seule compagnie. Contre ce chêne, Odette, la maman de Thierry, s'y est appuyée un instant. Sans doute y a-t-elle puisé quelques ultimes forces après une marche d'une heure. Elle l'a ouverte soutenue par des proches, malgré ses 80 ans et le poids incommensurable de sa peine.

"C'est une manière de lui dire au revoir car on nous l'a enlevé sans que l'on puisse le faire" a expliqué Georgette au nom de sa famille aux participants à la marche. A ses côtés se tenaient Michel, Monique, Martine, Véronique, Isabelle et Lionel, une fratrie soudée qui se demande aujourd'hui à la lumière de ce qui est arrivé à leur frère "que sommes-nous en train de devenir si on n'accorde pas plus d'attention aux autres ?" De nombreux participants sont aussi venus pour cela, "pour dire notre indignation de cette violence" assure Marie-Martine.

Guy a connu Thierry quand ils étaient gosses ensemble à la fanfare de Bollène. "Il était très joyeux et ne s'embrouillait jamais avecpersonne, confie-t-il. Pour un regard de travers, maintenant on en arrive là... C'est révoltant, on doit pouvoir circuler et vivre tranquille. Bollène n'est pas sûre et je ne suis pas le seul à le penser". Et selon Guy, cette mort à la montée du Barry, un "bel endroit, classé et préservé, va marquer Bollène pour longtemps.Aujourd'hui, toute une ville est traumatisée". Valérie, confirme, sa rose blanche à la main. "Oui les gens n'ont parlé que de ça, au travail, partout, ils ont été très choqués par cette violence qui va crescendo. Aujourd'hui, on exprime un ras-le-bol", dit-elle au coeur du cortège qui tout au long de l'avenue Jean-Moulin a vu grossir ses rangs de passants venus rejoindre cette déferlante humaine.

Rosemarie ne connaissait pas Thierry. Elle arrive de Piolenc et dit avoir rencontré des gens venus de Valence et des Bouches-du-Rhône, réunis dans ce sentiment "que l'on n'est pas en sécurité et que cela pourrait arriver à nos enfants, à nous tous". À peine quelques mètres devant lui dans le cortège, Jean a refusé à plusieurs reprises de laisser sa place. Sa banderole il la tiendra jusqu'au bout. Il l'a financée "avec ses propres deniers", l'a faite concevoir à la hâte lorsqu'il a su que cette marche serait organisée. Il n'y a fait apposer que trois mots. En noir sur fond blanc "Justice pour Thierry". Ce natif de Bollène connaît bien la famille Simon, ils furent un temps voisins. Alors cette banderole, c'est pour que "tous prennent conscience et que la Justice se réveille".

Source: LaProvence


Voilà, certains en prendront pas peine de tout lire, mais ce drame s'est passé dans ma ville.. Et j'ai besoin de vous faire partager ma révolte, car les 3 jeunes tueurs était des connaissances, même des anciens amis au collège.. Pour une cigarette vous pourrez vous retrouvez mort en sang par terre..


CaRaMbAr.

Boris.  

chat_pitre  

ΔΣ  

pocrom  

CaRaMbAr  

CaRaMbAr