Et il y avait le train [Nouvelle]

Albion

Et il y avait le train [Nouvelle]

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11/11/07 à 18:35

[Pardon du titre pas terrible j'ai jamais réussi à trouver des titres accrocheurs=)]


L'avion c'est le moyen de transports des névrosés de la vitesse,des érotomanes,la voiture à ce côté banal et boeufisant de la masse qui se précipitent dès juillet arrivé sur les routes afin de vivre l'été de tous les amours. Et puis il y a le train. Pour tous les pseudo-poètes,les réveurs aux yeux perlés d'étoiles et au cœur vagabondant de musique en musique,errant sur du jazz,lisant des romans du XIXe et refusant de croire que l'amour se contentait de baisers insipides et de promesses édulcorées prises à la va-vite dans un spot télévisé.Je faisais parti de ces drôles d'oiseaux migrateurs,de ceux qui attendent des heures sur le quais de la gare. J'avais connu toute sorte de garçons, des TER,des Corail,des Intercités,des TGV et puis plus rarement des Transsibériens...

Bien souvent j'allais demandé des tickets,avant de monter dans le wagon et puis parfois je préférais grimper par effraction et attendre qu'un contrôleur me fasse sortir ou sur un coup de chance préfére me laisser au chaud encore quelques instant,au cœur,au cœur du train.

Et puis un jour,je décidais de ne pas monter dans le train,je venais tout juste de sauter en marche et j'en avais encore le genou et le cœur tout égratigné. Je ne montais pas,je l'observais.C'était un drôle de train. Un train tout noir qui servait de transports à des œuvres d'art de Teutonie à Froggyland. Je venais tous les jours pour regarder ce train,avec sa si jolie locomotive, je restais quelques minutes puis repartait loin de la gare,oubliant que mes yeux étaient rempli à rabords des sourires du conducteur.

Jours après jours,le conducteur, qui commençait à se demander quel genre de schizophrène je pouvais bien être, fini par m'aborder,d'abord nous parlâmes de la gare,puis des voyages qu'on avait fait.Même un jour il me proposa de grimper quelques secondes dans la locomotive,j'effleurais discrétement les touches,je savais bien qu'il me voyait,mon contrôleur,mais il ne disait jamais rien. Alors jour après jour je m'enhardissais davantage,espérant secrétement que mon Monsieur m'invite lors d'un de ses voyages de « traffic de Culture » comme il aimait à dire.

Le 1er décembre,un certain samedi,je décidais de passer la journée à la gare.Mon chauffeur et son train ne vinrent pas.Pour dire vrai,ils ne revinrent jamais. Je mis un mois avant de m'en remettre,et au premier Janvier,pile à la nouvelle année,je me mis à prendre l'avion...