Voila...La seule nouvelle finie que j'ai ! Je l'ai jamsi trop retravaillée, donc soyez pas trop durs si y'a qques fautes.
Après, c'est plus des impressions sur le fond que j'aimerais avoir, en fait...
['tention c'est longuet...]
J'ai tant besoin d'elle. Elle a tant besoin de moi. Ce depuis plus d'un an. Lorsque je la rencontrai, j'exerçais mon "métier". Je refourguai de quoi foutre une vie en l'air tout en la rendant plus belle, le nécessaire pour fuir la vie ou bien juste pour prendre un peu de plaisir... Je dealais à la gare Saint Jean. Jusque là ma vie n'était que celle d'une merde comme une autre... Piqûre sur piqûre, argent sale sur argent sale, des camés et leur yeux vides encore et encore. J'étais comme tous ceux de mon milieu, asocial par nécessité, je ne connaissais ni amitié ni amour, et ma seule connaissance de l'érotisme se limitait aux prostituées en période de richesse, et à ces films pornographiques si terriblement laids.
Elle déboula dans ma vie un Vendredi. Quelqu'un devait l'avoir renseignée car elle se dirigea vers moi dès qu'elle m'eût vu. Elle était belle, terriblement belle ce jour là. Ce qui me frappa en premier fut son attitude, acerbe, piquante. Cela se voyait partout en elle : sa posture, son port de tête, son pas sûr, la voix dont elle s'adressa à moi.
Son visage pâle, très poudré était cerné d'un carré blond qui contrastait durement avec sa pâleur, mettant excessivement en avant ses lèvres épaisses d'un rouge violent, tutoyant le carmin. Elle était vêtue de noir, des pieds à la tête en passant par ses lunettes de soleil. Une jupe courte, en skaï noir, par dessus laquelle était fermée un de ces imperméables courts, très cintrés.
Elle me fascinait, m'impressionnait. C'est là que je sus que je l'aimais.
"Excuse moi, t'aurais pas vu Hélène..?"
Elle était donc bien là pour moi. je lui fit signe que oui, et nous partîmes nous isoler là où se déroulaient habituellement les transactions. Je lui refourguai ce que j'avais de meilleur, au prix le plus bas possible, espérant qu'elle reviendrait. Après coup, je trouvai cela puéril, et pitoyable. Pourtant en moi son souvenir ne cessait d'apparaître, furtif, virant bien vite à l'obsession. Je ne comprenais absolument pas ce qui m'arrivait. Toujours est-il que je retournai, maladif, sur les quais les jours suivants. Je savais lui avoir fourni de quoi tenir une semaine, avec une consommation à peu près modérée.
Durant tout le week-end une boule maléfique m'emplit l'estomac, se baladant en moi, m'insinuant un malaise. Du lundi au jeudi la tension monta, graduellement, jusqu'à quitter le malaise pour le mal-être. Je me sentais infiniment triste, misérable et en même temps j'avais l'impression que des flammes me léchaient les entrailles.
Tout ceci jusqu'au Samedi.
Elle apparut de nouveau, à mes yeux détonant du reste de la foule, devenue insipide. Elle me cherchait, maîtresse d'elle même mais nerveuse tout de même. Lorsqu'elle m'aperçut, elle avança, toujours aussi belle, toujours aussi impressionnante mais un je ne sais quoi en elle trahissait la nervosité typique de la personne en manque.
Son approche fut brève, d'un ton presque agressif.
"La même chose."
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Ce manège dura longtemps, et ma vie n'était guère qu'une danse macabre dictée par ses envies de came. Ma vie commençait le Vendredi matin, lorsque je lui préparai son sachet, sa dose, la surdosant autant que je le pouvais, et se finissait le Samedi au matin, lorsque les dernières de ses effluves s'en étaient allées de mes vêtement. Je n'existai plus que pour ces vingt quatre heures là, j'avais même arrêté la came. Rien ne m'intéressait plus que cet Amour malsain dont elle ne soupçonnait pas l'existence. J'étais le seul protagoniste d'une histoire d'Amour qui n'en était pas une, et tout mon être tournait vers la folie. C'est à ce moment là que je sus que l'Amour m'avait bien plus détruit que les drogues ne l'avaient jamais fait, et que le plus dangereux pour moi n'était autre que moi-même.
Arriva le jour fatidique, le jour qui concrétisa ma folie, lui donnant forme. C'était un Vendredi, elle allait arriver, et tout mon corps se piquait d'impatience. Nerveux je regardai la porte, les questions habituelles me trottant dans la tête... Si elle ne venait pas? Si elle avait trouvé moins cher ailleurs..? Si, si....
Jusqu'à ce qu'elle franchisse la porte. Je ne la reconnus qu'à moitié. Son aigreur, sa carapace si dure s'étaient évanouies. Elle était éperdue, et autour d'elle le monde semblait trop grand... Elle s'approcha de moi, et je vis ses yeux. Son mascara coulait jusque sur ses pommettes qui étaient légèrement saillantes, rondes et qui m'avaient toujours semblées si douces. Ses yeux étaient trempés de larmes, plus grands, plus bleus que jamais... Avant même de me parler, elle agrippa ma manche...
C'était la première fois qu'elle me touchait. Et alors, tout passa au second plan... La gare surpeuplée, les trains qui s'arrêtaient dans un crissement effroyable, le bruit de fond des gares que j'affectionnais tant. Plus rien ne touchait réellement mes sens, trop accaparés par cette main trop blanche, trop fine, si fragile...
"Chris, Chris, il faut que je te parle, Chris écoute moi ..."
Je ne répondis pas durant les quinze premières secondes. Ses yeux, sa main qui me touchait encore, mon prénom sortant de ses lèvres..
"Chris mais bordel réponds moi !"
Et alors je lui répondis...Et elle m'expliqua tout. Tout d'abord, agacée elle me dit que tout le monde savait mon prénom, que j'étais le dealer du coin, que j'étais vraiment con de poser la question. Son joli visage pris une expression très surprise, ses yeux s'écarquillerent et sa bouche s'entrouvrit légérement lorsque que je lui demandais son prénom. Puis vint la réponse... :"Dolores". Ce prénom était si... Parfait pour elle. Trois syllabes, tellement rares. Juste un peu décalé sans être choquant. Elle le portait magnifiquement. Mais elle ne me laissa que peu le temps de m'extasier. Elle m'expliqua, au début nerveuse, et c'était dû a cette introduction qu'elle n'attendait pas, que comme toutes les semaines il lui fallait de quoi tenir jusqu'a Vendredi prochain...Et c'est la qu'elle craqua, qu'elle se remit a pleurer. parce qu'elle n'avait plus d'argent, qu'elle n'avait plus un sou en poche parce qu'elle avait des problèmes et qu'a cause des ces problemes la elle avait plus que jamais besoin de sa dose...
"Avance moi Chris, j't'en supplie, j'y arriverai pas si j'ai rien... Tu sais c'que sais hein..? Chris aide moi ! J't'en supplie..."
Que pouvais-je dire face a ca..? Elle était secouée de sanglots horribles, et sa voix se déchirait au fur et a mesure de ses supplications... La gorge nouée, ma seule envie étant de la prendre contre moi, de faire corps avec elle et son malheur, de pleurer longtemps moi aussi, en la serrant dans mes bras. Je ne fis rien de cela, non... Je sortis le sachet d'Héroïne et lui donnait. Elle partit doucement, quelque peu honteuse d'avoir brisé sa carapace je crois. Elle me dit cependant qu'on se reverrait la semaine prochaine, qu'elle me paierait, que merci, que merci Chris, que je lui sauvais la vie...
En effet elle revint, en temps voulu. Elle aroborait un air serein, et m'adressa la parole d'un ton presque dégagé.
"Tu sais, Chris, c'est chic ce que tu as fait pour moi la derniere fois... Vraiment."
Je ne répondis pas, ca je savais en mon for intérieur que quelque chose n'allait pas. La vraie Dolores m'aurait donné mes billets du bougt des doigts, avec dédain, et peut-être même un reniflement de mépris.
Au bout de deux minutes, je l'interrompis séchement, lui demandant si elle avait de quoi effacer sa dette. La question sembla la brusquer quelque peu, et, pour se donner une contenance, baissa la tête et mordilla le bout de ses doigts. Puis, brusquement elle releva la tête et porta les yeux sur moi. En son regard on pouvait lire une touche d'insolence noyée dans une marée de volupté. Elle me fixa longtemps, de sa candeur diabolique, persuadée qu'aucun homme ne résisterait a ces yeux la... Oh Lolita, toi ma capiteuse Lolita qui me devinait fou de toi, qui me croyait charmé et soumis comme tant de ces stupides mâles que tu avais manipulé... Comment aurais tu pu deviner que c'était sur toi que le piége se refermerait?
"Chris... Désolée. Non j'ai pas un rond de plus que la dernière fois...Et...Et j'sais pas, j'm'en veux."
Je ne le pris pas mal. Je ne la crus pas non plus, évidemment. Je me contentais de la fixer. Je ne dis rien et attendit. Probablement attendait-elle une réaction, car elle sembla perdre pied et je vis son teint se ternir quelque peu...
"Et voila... Enfin, j'me suis dit que si tu l'avais fait une fois... Bah tu pourrais le faire deux. Enfin, ca changera rien non..? Puis tu sais tout est une question de jours maintenant. Ca va bientôt s'arranger..."
Et alors, une idée s'insinua en moi. En quelques secondes je la sentis me traverser, me posséder.Elle m'échappa presque des lèvres.Cependant je parvins a me taire... Pourquoi d'ailleurs? Je savais très bien que ces mots allaient sortir. Mais je me contins... Pas longtemps.Quelques secondes de silence après, ces deux mots, si perfides, sortirent de ma bouche, d'une voix blanche que je ne connaissais pas.
"Embrasses moi."
Et instantanément je regrettais. Je regrettais ma connerie, je ne parvenais pas a m'expliquer comment ces mots avaient pu franchir mes lèvres, pourquoi étais-je devenu fou. Tout cela m'échappait.
Cruelle comme savent l'être les femmes, elle éclata de rire. Un rire aigu, enfantin, entrecoupé de petits hoquets.
"Attends mais.. t'as dis quoi, la?"
Sans doutes n'y croyait-elle pas. Et face a mon silence affolé, elle arrêta tout d'abord de rire puis afficha un sourire ironique. Doucement, sa bouche se plissa en coin, et elle reprit doucement :
"En fait tu veux que je te vendes mon cul pour une dose, c'est ca..?"
Le pire était que ca ne semblait pas la choquer. Elle pesait calmement le pour et le contre, un brin amusée. Comme si l'idée d'être fournie pour si peu ne lui déplaisait pas tant que ca, au fond.
Je ne parvins guère qu'a articuler que je ne voulais qu'un baiser. Longtemps, elle me dévisagea, se questionnant sur le fond de ma pensée, ou jaugeant ma folie peut-être...
S'approchant doucement, elle saisit mon menton et ses lèvres effleurerent les miennes. Une première fois. Une seconde. Lorsqu'elle réitéra, ses lèvres caressantes se firent morsures. Sa langue appella la mienne. Elle était a cet instant précis le vice incarné, le Diable auquel je vendais mon âme.
Puis vint la fin du baiser. Comme si tout cela n'était rien, sa main partit négligeamment dans la poche de mon blouson, en retira son sachet et revint dans la sienne. Le tout sans un seul réel regard. Elle ne semblait pas s'apercevoir de ma présence, comme si déjà une autre pensée l'occupait.
Et elle partit...
Une fois seul seulement je pus bouger et réalisai tout ce qui s'était passé. Je pris conscience qu'en moi quelque chose s'était fêlé, ou au contraire était né. Je n'étais plus le même homme, et j'avais l'impression de ne plus rien ressentir.
Une violente nausée me prit, je tombai à genoux et vomis sur les rails.
Je regagnai mon appartement, cherchais une seringue dans ma salle de bain et injectais dans mes veines le seul réel lien nous unissant Elle et moi.
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Je passais une semaine terrible. Je me sentais fiévreux et chaque heure menacait de faire exploser mon crâne. Mes nuits de sommeil n'étaient que rêves étranges ou se mêlaient l'érotisme et la mort. La danse commencait. Macabre, certes, mais sur un ryhtme bien trop vif pour que je puisse saisir pleinement a quel point elle serait longue.
Le Vendredi vint enfin, m'ammenant la délivrance. Elle était quelque peu en retard, cette fois-ci. Ce n'était pas la première fois et je ne m'en inquiétais aucunement. Je ne la vis pas arriver, et elle dû toussoter afin que je remarque sa présence, juste derrière moi.
Dans sa petite main était froissé un billet. Lorsqu'elle me le tendit, je ne pensai tout simplement pas a le prendre... C'était Elle que je voulais. Elle que j'aurais, quelles qu'en soient les conséquences. J'avoue ne pas y avoir réfléchi sur le moment, bien que je sentais confusément que rien de tout cela n'eu dut arriver. J'étais bien trop accaparé par ce terrible manque d'Elle qui sévissait en moi. J'y mis terme.
Mon index vint se poser sur ses lèvres, lui intimant le silence. Puis, doucement ma main partit caresser ses cheuveux...Je la posai enfin sur sa nuque, puis rapprochais son corps du mien. Et cette fois ci, je ne subis pas son baiser...
Je le savourai comme bon me semblais. Mes mains parcouraient ses hanches et ses lèvres domptées n'étaient que douceur. Lorsque j'en eu envie, doucement je me détachais d'elle et lui dis de partir, lui jetant son sachet de dope dans les mains.
Aigre douce, elle me dit que cette fois cela méritait plus. En fait, elle n'avait rien perdu de sa superbe, ma douce Lolita, et je me sentais perdre pied, de nouveau faible face a elle. Certes, je m'y attendais quelque peu, et c'est pour cette raison que j'avais mis fin a notre échange de facon aussi abrpute. Pourquoi fallait-elle qu'elle me nargue..? Il ne fallait pas que nous dialoguions, non. Paniqué, je ne lui répondis pas et lui tournais le dos, m'en allant vers la sortie de la gare...Elle me traita de goujat, rit puis me doubla d'un pas rapide, atteignant avant moi la porte et s'engouffrant dans la ville.
Face a l'immense porte vitrée, je ne bougeai plus, seul parmi la foule... Je réalisai n'être qu'un pantin grotesque. Déesse sadique, elle tirerait a jamais les ficelles, un sourire d'Ange dessiné sur son visage radieux.
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Le pire était que je m'étais fais une raison. Semaine après semaine je vivais mon amour et encaissais les coups qu'elle me portait. La situation semblait l'amuser au plus haut point... L'envie lui prenait d'avoir deux doses que baisers langoureux a la clé elle réussissait a me les extirper. Parfois encore il lui prenait un coup de folie, et lors de ses baisers ses mains couraient mon corps, et elle se faisait plus érotique que jamais, pour le simple plaisir de s'amuser de moi et mes sens.
Quand a moi... Non content de s'être fait une raison, je me complaisais dans ce rôle. J'éprouvais sans doute le même amour que celui qu'éprouve nos chiens vis-a-vis de nous. Il subsistait bien en moi une amertume, une honte... Mais, sa frêle silouhette apercue, tout ceci s'évaporait, laissant place au désir. Ses baisers me réconfortaient toujours, tant ils me semblaient doux... Et, bien qu'au fond de moi même je fusse conscient de leur immonde froideur, ils ne manquaient jamais de m'évoquer ce premier amour que jamais je n'avais vécu, tant de fois lu ou vu durant mon adolescence.
Une nuit, je me rendais sur une des nombreuses boîtes que l'on peut trouver dans le prolongement des quais, a Bordeaux même. Un de mes clients, un célébre exemplaire de la faune bordelaise, souhaitait avec quelques un de ses amis le non-lieu qu'il avait obtenu a son dernier jugement. Il avait donc loué une salle et m'avais joint pour abreuver de cocaïne sa centaine de petits copains et éventuellement passer la soirée avec eux. Vers une heure du matin je partis, songeant que je ne participerais probablement pas a leur soirée. Le mélange de cocaïne et de musique techno ne m'avait jamais séduit, et j'étais tout bêtement fatigué...
Trois quart d'heures plus tard, je parvins enfin auprès du club. Je laissais ma voiture dans une rue environnante, puis arrivais enfin devant la porte. De dehors le club ne ressemblait a rien d'autre qu'un immense cube chammarré, pourvu d'une miniscule porte. Non moins austeres que la porte dont ils surveillaient l'entrée, deux videurs fumaient une cigarette dans le froid. Je leur indiquais qui j'étais, et ils me laisserent passer...
Je ne distinguais rien de la salle. L'obscurité constante, les flashs de lumière et la fumée empechaient toute observation, pour peu qu'il y eut quelque chose a observer. Je me frayais un chemin parmi les danseurs. C'était un enfer... M'apparaissent en flashs des silhouettes que j'entrapercevais et qui semblaient se volatiliser entre deux instants de clarté. Si je ne bougeais pas, des corps d'hommes et de femmes, des bras dont je n'aurais su dire la provenance m'écrasaient, semblant surgir de nulle part.
J'avancais donc, repoussant tant que je le pouvais cette marée humaine. Je mis plusieurs minutes a trouver le bar, bar auquel m'attendait mon compagnon. Il m'acceuillit par un grand sourire et une chaleureuse accollade.
"Hey Chris, mon fournisseur préféré..! Dire qu'a cause de quelques témoins a la con, j'aurai pu n'plus goûter a ta blanche pendant deux ou trois berges ! C'est a s'demander ou va le monde, non?.. Bref, assez parlé. J't'offre un verre et j'te régle en même temps, ca t'va..? Oh et puis tiens, prends toi un rail sur ce que t'as rammené, après tout c'est la fête, non?"
Vodka-Cocaïne. Adossé au bar, j'observais la salle... Des mecs, des gonzesses. Des corps les uns contre les autres. Des images qui se succedent. Et la musique qui tambourine...
Je détournais mon regard des danseurs pour le poser sur les côtés de la salle. Il y avait la des tables, longées de banquettes de velours mauve. Ici on buvait un verre, on fumait une clope, on posait sa main sur une cuisse ou on s'envoyait un rail.
Et mon regard se posa sur elle. Un tailleur blanc, de fines bottinnes de cuir noir sous les pans évasés du pantalon et un Stetson noir la faisait détonner de ses insipides compagnons, deux lourdauds en costume noir.
D'un trait, je vidais ma Vodka, sniffais mon rail et me dirigeais vers sa table. Lorsque j'arrivais, elle se tenait debout, de dos a moi, face a ses compagnons restés assis. Appuyée sur la table, riant bruyamment, elle semblait leur raconter quelque chose. Peut-être était ce les mésaventures de ce pauvre abruti de Chris, le dealer de Saint Jean?
Toujours est-il que lorsque je m'appretais a saisir son poignet au détour de l'un des grands gestes qu'elle effectuait, un des molosses se leva brusquement. Je saisis son poignet, elle se retourna d'un coup, et je serrai peut-être ses os frêles un peu trop fort, ce qui lui arracha un petit cri aigu, semblable a celui d'une gamine qu'on aurait giflé.
Le deuxiéme homme, plus proche, était presque déjà sur moi lorsqu'elle le repoussa de son bras libre.
"C'est bon Marco...T'inquiétes c'est un pote. Ouais, j'le connais j'te dis."
Puis, voyant que j'avais desséré mon etreinte, sa main se faufila au creux de la mienne, et, me tenant ainsi la main, elle avanca vers un coin plus isolé. Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire ou dire en me rendant la voir. Tandis qu'elle me trainait tout au long de la salle, le décor changeait... Les sons me semblaient ralentis, l'image se floutait et j'avais l'impression de marcher sur du coton. L'alcool, la fatigue nerveuse et la Cocaïne qui cohabitaient en moi ne faisaient pas bon ménage, vraisemblablement...
Occupé a réfléchir a mon état, elle du me ramener a la réalité en me bousculant. Nous étions dans un coin de la salle, proche de l'entrée. La musique ici était atténuée et l'éclairage presque inexistant...
Lo, complétement ivre, titubait sur place, devant moi. Au bout de quelques secondes, elle appuya ses mains sur ma poitrine, m'obligeant a m'adosser au mur. Puis, avec une lenteur incroyable, elle releva la tête et me fixa longtemps. Son maquillage avait coulé, et le dessous de ses yeux était barbouillés de noir. Ses lèvres, voluptueusement entrouvertes, vulgaires, tentantes et narquoises m'obnibulaient...
Elle produit quelques sons, puis parvint a articuler des mots, entrecoupés tantôt de rires bêtes, tantôt d'un silence pesant appuyé par son regard.
"Chris... Dis moi, Chris. Tu...Tu m'veux quoi exactement..? J'ai jamais vraiment compris, même a jeun. C'est moi qui capte que dalle ou c'est toi qu'est complétement bizzarre comme mec..? J'sais pas. Pourquoi t'es la, tu m'poursuis? J'dois avoir peur de toi, si ca s'trouve t'vas m'violer. Bah remarque c'sera pas la première fois... Vous êtes bien des connards, vous, les mecs, y'a pas a dire, hein. Vous pensez avec vos queues ou vous tapez. Et toi t'es le pire de tous. Connard, va... Ouais, parce que toi, bah tu m'le dis pas directement que tu veux m'sauter... Non toi tu mets les formes et en prime tu me léches le cul... T'es un faible parmis les cons, p'tit mec. Tu vaux pas mieux qu'eux, j'le sais !! Au fonc c'est ta bite qui pense mais toi t'assumes pas d'être qu'un pauvre mec alors t'essaies d'etre romantique ou un truc comme ca...Dans l'fond t'es pathétique et tu le sais...Connard va!.."
Le coup porta. Abasourdi, je ne retorquai rien durant la minute qui suivit. J'essayai desesperement de comprendre autre chose dans ces mots crus qu'elle m'avait jeté a la figure. Et je ne pouvais pas, car il n'y avait rien d'autre a comprendre. Avait-elle raison..? Je ne sais pas. Ma tête tournait. Je venais d'avoir un vertige lorsque je sentis sa langue effleurer mes lèvres.
Nous nous embrassames longtemps, passionément. Mes mains se posaient sur la chaleur de sa peau, et nous titubions tous les deux, nous embrassant toujours.
Au bout de dix minutes peut-être elle s'affalla en arrière, puis vomit a même le sol. Elle perdit son chapeau dans la chute.. Quelques secondes elle le chercha, puis finit par y renoncer. Elle essuya sa bouche de la manche de son tailleur, puis prit la main que je lui tendais. Une fois relevée, elle murmura deux mots au creux de mon oreille..:
"Les chiottes.."
Ebranlé par les substances que j'avais ingurgité, terrassé par le trop plein d'émotions, et dépassé par cette histoire qui défiait la raison, je la transportais au toilettes du club. Je ne me rapelle plus vraiment du chemin, mis a part quelques flashbacks durant lesquels je titube au milieu de la foule, Dolores dans les bras.
Mes souvenirs revinrent dans les gigantesques toilettes pour femme du club. Au milieu de cette lumière si blanche, je déposais Dolores au fond de la salle, qui formait un L. Je l'assis entre deux éviers, et elle se laissa tomber sur l'immense glace les surplombant. Elle se reposa quelques minutes, puis revint contre moi, entoura mon cou de ses bras et y déposa quelques lourds baisers, les mêmes baisers que celle d'une gosse peureuse s'appretant a laisser sa virginité a un mec qu'elle n'est pas sûre d'aimer. Je m'appretai a la repousser doucement au contre la vitre afin qu'elle se repose, mais, d'une voix froide, elle me coupa :
"Baise moi"
Notre etreinte fut brève. Je lui faisais l'amour tandis qu'elle se faisait baiser, et j'essayais de l'aimer tandis qu'elle s'autodétruisait. Nous étions tous deux, pauvres cons, possesseurs du pouvoir aux yeux de l'autre, mais dans le fond pauvre con, a atteindre minablement le point final des existences que nous nous étions imposées. Moi en lui faisant l'amour, elle en se laissant baiser par n'importe quel mec. Elle était une traînée au paroxysme de sa descente en enfer, et moi un pauvre fou qui venait de vider de leurs saveurs les illusions desquelles je me nourrissais... Chacun avait détruit l'autre, et nous n'avions plus rien a nous dire. Nous n'avions jamais rien eu a nous dire.
Après qu'elle eu atteint l'orgasme, je la gardais contre moi quelques secondes, puis l'allongeai aussi bien que je pus sur le meuble sur lequel elle se trouvait.
Hagard, perdu, je quittais la salle en titubant. Je traversais la boite aussi vite que je le pus. Je me jurai de ne jamais plus retourner a la gare.
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1/10 |
12/02/2008 à 22:49 |
En général je n'aime pas tellement les histoires comme ça, concernant drogue, hérotisme, et tout ça, mais là j'aime beaucoup j'sais pas pourquoi. Je trouve ça vachement bien écrit en plus. Chapeau.
Rien à dire de plus, bonne continuation !
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2/10 |
12/02/2008 à 22:49 |
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3/10 |
12/02/2008 à 22:51 |
xsorax a écrit :
J'ai pas lu mais sa a l'air pas mal
ok je sort
Ouais et t'as bien raison -_-'
Moi en tout cas, je ne regrette pas d'avoir pris mon temps pour lire. J'avais peur de me lancer dans une histoire pourrie mais je ne suis pas du tout déçue au contraire. Encore bravo.
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4/10 |
13/02/2008 à 15:06 |
Waouw...Bah merçi Palichon
Mais dis...euh la fin-fin..Moi jla trouve un peu bâclée, simpliste. Point toi?
Quand a xsorax on t'en veux pas...moi aussi j'ai eu une période de ma vie ou je m'emmerdais tellement que j'avais que des trucs comme ca a foutre...Je compatis, quoi
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5/10 |
13/02/2008 à 17:28 |
J'adore =D
Je trouve que tu as beaucoup d'immagination et j'aime bien la façon dont tu écris. Faudrait que je prenne exemple sur toi =)
Faut que tu les finisses tes histoires parce que c'est vraiment ce qui t'entrainera à améliorer tes textes !
Et non la fin n'est pas "baclée" ni trop "simpliste" à mon goût ;)
Une plus détaillée aurait était plus nulle à mon avis.
PS : "cheuveux" s'écrit "cheveux"
=X
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6/10 |
13/02/2008 à 17:52 |
J'adore c'est trop bien écrit
Franchement je te félicite, normalement j'aime pas trop lire des textes trop long mais là tu as réussit à me captiver avec tes mots, tes tournures de phrases, tout simplement remarquable merci ^^
Ma nouvelle...Des avis bienvenus! -Junkiss- |
7/10 |
13/02/2008 à 19:04 |
Ouais j'avoue lol la fin ça va un peu vite mais franchement j'aime vraiment beaucoup
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8/10 |
13/02/2008 à 19:09 |
c'est pas mal ... mais ca m'étonnerait sincèrement qu'un dealeur ait des états d'âme comme celui-la ...
Ma nouvelle...Des avis bienvenus! -Junkiss- |
9/10 |
14/02/2008 à 01:32 |
Je coonnais assez de dealers et de junks, ssimer... Le but n'était pas du tout le réalisme, a ce niveau la du moins
@chyante immagination s'écrit imagination
. nan mais comme j'te dis, c'est qu'un premier jet, jlai jamais retravaillé...Faudrait que jle fasse et le repost, d'ailleurs
@hell_m3me...Merci
Bah...vu que les avis sont pas trop négatifs...j'en posterai probablement d'autres d'ici peu...ayant une dizaine de nouvelles inachevées et une bonne centaine de poemes quiu trainent..
merci a vous tous en tout cas
Ma nouvelle...Des avis bienvenus! -Junkiss- |
10/10 |
14/02/2008 à 09:08 |
Ouaiiis j'attends la suite de tes oeuvres avec impatience !!