Blagues anti-rasciste |
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29/07/2005 à 13:03 |
Dans les années 60 en Angleterre, les jeunes prolos blancs et noirs se retrouvent autour d'une musique : le ska, musique jamaïcaine antérieure au reggae et dont découle le rock steady et le dub. Et elle est notamment diffusée grâce au label anglais Trojan, qui donnera naissance au style vestimentaire du même nom, axé sur les tenues prolo en réaction à la mode hippie répandue dans les classes bourgeoises : chapeaux ou casquette, chemise, polo Fred Perry, blouson de travail, fringues Harrington, Doc Martens, cheveux courts et favoris... Et c'est Desmond Dekker, qui lancera en 69 (d'où l'expression spirit of 69), la mode skinhead, celle du crâne rasée. Le mouvement skin est alors apolitique et multiracial. Les damiers noirs et blancs utilisés par de nombreux groupes skas en témoignent (Spécials, Madness, etc.).
Les Skinheads Fachos ou Boneheads
Aussi cons et agressifs que leurs pitbulls, ces braves garçons sont facilement identifiables grâce à leur crâne rasé de près, leurs tatouages et leurs tenue vestimentaire style paramilitaire : jeans serrés, bretelles, rangers ou Doc Martens montantes à lacets blancs ou jaunes, Bomber's noir ou kaki. Mais il est clair que sans les insignes, il est parfois difficile de différencier un skin faf d'un redskin, ou d'un skin "originel" dont il a conservé une partie du look (polo Fred Perry, fringues Harrington, Doc Martens, favoris). Ainsi, tels de bons SA (les Sections d'Assaut d'Hitler), les fachos arborent en badge, patch ou brassard, la croix celtique ou la croix gammée, voire des runes utilisées par les nazis. Certains portent des t-shirts aux logos de groupes RAC (rock Against Communism) comme Skrewdriver ou des slogans "politiques" genre White Power, KKK, etc...
Les skins fafs servent de bras armé, de service de sécurité et de colleurs d'affiches pour de nombreux groupuscules néo-nazis (PNFE, Union des Cercles Résistance, Oeuvre Française, etc), mais aussi pour le plus gros parti d'extrême droite français. En effet, Serge Ayoub, dit "Batskin", et ses Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires ont rejoint en 96 les rangs du FN après avoir squatté les locaux des petits bourgeois du GUD (Groupe Union-Défense). Leurs activités principales se résument à boire de la bière et à cogner sur tout ce qui bouge, mais ils s'adonnent parfois à la profanation de cimetière, et servent aussi d'indicateurs pour les flics et les Renseignements Généraux. Autres signes disctinctifs, les skins ne se déplacent qu'en groupe, accompagnés de pitbulls ou de battes de base-ball, et parfois de fusils à pompes.
Hooligans
Le skinhead (faf ou rouge) est prolétaire (mais parfois petit-bourgeois aussi, c'est le cas des GUDules), il a donc des passions de prolos : la bière et le foot dont il est grand amateur. Mais comme chacun le sait, il y a le bon supporter et le mauvais supporter de foot. Les skins eux, fricotent avec les pires supporters : les hooligans, des gars pas forcément politisés, mais en tout cas bien abrutis. Hasard ou pas, c'est dans les stades et parmi les hooligans que les groupes d'extrême droite ont pu trouver une partie de leur main d'oeuvre. Ainsi, le National Front (le FN anglais) détourna les premiers skins/hooligans apolitiques pour former ses troupes de choc, destinées à nettoyer les rues des "parasites" en éclatant punks, homos ou immigrés pakistanais. Depuis les années 80, on retrouvent les skins fachos dans les tribunes, parmi les hooligans, beuglant et jouant à assassiner les supporters "adverses" ou à écraser la foule comme au Heyzel en 84. En France, les supporters nazis du PSG se sont également rendus célèbres pour leur technique du lancer d'Ultras (les hooligans marseillais). Le terme hooligan désigne en fait les supporters de foot particulièrement violents et pochtrons. Il a pour origine un ouvrage, écrit par Clarence Rook en 1890, The Hooligan Nights, où le héros, un certain Patrick Hooligan, videur, cogneur et bon buveur, fait les poches de ceux qu'il pulvérise, tue un flic, puis séjourne en tôle avant de finir au cimetière. L'histoire d'un prolo de Londres, que ne connaissent sans doute pas les assassins du Heyzel.
RAC & RIF
Les skins se délectent de musiques oï ou psychobilly aux propos racistes, nationalistes, antisémites, homophobes, etc. Ian Stuart, leader du groupe Skrewdriver, lança d'aillleurs le mouvement RAC, ou Rock Against Communism. Et depuis peu en France, nous avons la chance d'avoir le RIF, ou Rock Identitaire Français, dont les groupes sont promus et parfois même édité et distribué par le FN, c'est le cas de Brixia, et aussi Basic Celtos, un groupe de rap. Il y a également plein d'autres groupes qui puent du derche : Vae Victis, Elendil, In Memoriam, Ile-de-France, Fraction Hexagone, Aïon, Docteur Merlin, etc.
Hammer Skins
Voici des fachos bien organisés et à la pointe du progrès. En quelques années, les Hammer Skins ont développé des sections dans de nombreux pays européens ainsi qu'aux USA. Grâce à cet important réseau et à leurs sites internets, ils parviennent à faire circuler des infos (concerts, zines, actions) et de la propagande haineuse (révisionnisme, antisémitisme, racialisme), dont la nouvelle bible des nazis, déjà traduite en plusieurs langue y compris le français, "les Chroniques de Turner" (The Turner Diaries).
Lektures
Comme dans la plupart des mouvances undergrounds, et subversives, la littérature skin n'est pas accessible dans les magasins. Leurs torchons se commandent chez des éditeurs indépendants souvent présents à la fête des Bleus-Blancs-Beaufs (la Fête de l'Huma du FN), comme disent eux-mêmes les skins. Les zines aussi se distribuent par correspondance ou lors de festival RIF, citons par exemple : Faits & Documents, Front Est, le Glaive (zines des Vosges), Napalm Rock (édité par l'Union des Cercles Résistance), Réfléchir (sic) & Agir, Fer de Lance, etc. (A Nancy on trouve la prose nazie à La Librairie Lorraine et à l'Oriflamme, deux magasins situés dans la Grande Rue).
Le GUD, ou Groupe Union Défense, mouvement créé en 1973 et regroupant des étudiants, souvent équipés de battes de base-ball, sans pour "donner le goût de la trique aux gauchistes dans les facs" comme ils le disent dans leurs tracts. Issus des classes bourgeoises ces trou du cul ont choisi comme emblème (en plus dela croix celtique), le rat noir, l'infâme ennemi de la sympathique souris Chlorophyle dans une BD du journal Tintin.
Union des Cercles Résistance, est un mouvement national-bolchévique, ou rouge-brun, ou encore nationaliste révolutionnaire. De par sa double identité et l'ambiguïté de ses discours, l'UCR parvient à infiltrer de nombreux groupes gauchistes, libertaires, autonomistes, séparatistes et écolos. On les retrouve dans des collectif anti-McDollars ou contre les OGM, soutenant des prisonniers politiques comme Mumia ou Peltier, au nom de l'anti-américanisme. Bref, ils s'infiltrent facilement, alors soyons sur nos gardes.
Unité Radicale, nom donné au regroupement du GUD, de l'UCR et de Jeune Résistance, et dont l'emblème est la croix celtique.
Sharps et Redskins
Apparus en 86 aux USA, les SHARP ou SkinHead Against Racial Prejudice décident de refuser l'amalgame entre le mouvement skin d'origine et les Boneheads. Présents dans de nombreux pays, et généralement trés actifs dans la lutte antifasciste (manifs et actions musclées), ils sont de tendance anarchiste à la différence des Redskins. Comme leur nom l'indique, les Skins Rouges seraient eux plus communistes que libertaires, mais tout aussi actifs que les SHARP dans la lutte antifascistes. Ils apparurent vers 78 à Londres et sont issus de la musique oï (du punk musclé - oï est une contraction de "hey you").