Calme et mortuaire.

Quel âge avez-vous ?

Moins de 18 ans

18 ans ou plus

Forums pour ados - Création & littérature

Alhambra

Calme et mortuaire.

14

10/08/08 à 20:12

[ Cette histoire va peut-être vous paraître floue, ou vous allez peut-être trouver qu'il n'y a pas d'histoire, justement. Mais il y en a une, il y en a peut-être plusieurs. Au lecteur d'imaginer la sienne. (Au fait, j'attends des avis Smile .) ]

Des plantes indomptées grandissent dans la moiteur de l’atmosphère. Tout est calme. La nature a pris la place aux dialogues vains et aux querelles démesurées. Le ciel, que l’heure avancée a rendu rose, recouvre la scène et semble, cette nuit, vouloir se coller à la terre, couvrir ce balcon où la verdure jaillit à chaque endroit. Le silence pourrait paraître lourd. Mais il n’y a personne pour l’écouter, et le silence donne à l’ambiance un caractère tranquille, disons … paisible. Cruellement paisible.
Le vert stoïque des feuilles – car aucun vent ne vient agiter cette végétation – semble déborder de toute part, et envahir le long balcon. De la vie qu’il y avait ici, reste une table basse en bois, et deux transats. Mais l’un d’eux est renversé. La lampe, qui autrefois tentait d’adoucir les soirées, brille faiblement, agitée parfois de quelques soubresauts, car son ampoule commence à rendre l’âme, avec le temps.
Les bêtes grimpent doucement sur les branches, les moustiques dansent près de la lumière, et la lourde chaleur de cette nuit d’aout vient caresser le tout.
Si le bruit de l’ampoule ne venait pas briser par instants le silence, on pourrait presque dire que tout est bien.
Les choses suivent leur cour, simplement, là où il n’y a plus d’homme et de cris pour venir mettre fin à cette vie mouvante et sans problème.
Un voyageur, s’il venait à passer par-là, prendrait probablement plaisir à s’asseoir un moment. Il relèverait le transat renversé, sans se poser de question. Il s’allongerait dessus et apprécierait la douceur de cette soirée. Il s’assoupirait puis, gêné par la lampe, il l’éteindrait. Et alors il ne verrait pas, que là, sur le côté, et caché par les touffes et les ombres des plantes, git un corps d’homme, sans vie. Et qu’au fond, tout au fond du balcon, je suis tapie dans l’ombre, mon couteau à la main, plein du sang de cette brute que j’ai aimée, et j’attends.
Qu’il vienne ! Qu’il se relève ! Je n’ai plus peur, maintenant.