|
Kuea |
Cauchemar. |
9 |
09/02/08 à 19:48 |
Voilà un de mes textes écrit à la suite d'une courte déprime ^^. J'ai déjà reperé quelques unes de mes lacunes (adjectifs trop sublimés, lourdeur par moments, phrases mal tournées ...) mais j'espère avoir d'autres critiques constructives sur ce texte qui me plaît bien au final.
J'espère que la longueur ne vous bloquera pas.
__
Vendredi 17 mars, 1h23
Il est une heure vingt trois, la nuit est tombée depuis longtemps déjà et la lune brillante éclaire son visage dans la pénombre. Penchée au dessus de son épaule, je contemple son visage aux contours fins et caresse ses cheveux lentement, très lentement, avec des gestes de velours, pour ne pas le réveiller.
Les yeux clos, la bouche légèrement entrouverte, j'écoute sa respiration faible et régulière. Je suppose que ses pensées le transportent bien loin d'ici, dans un rêve merveilleux ; je me demande si j'en fait partie. Une larme argentée coule de mes yeux et vient tout doucement s'écraser contre son épaule nue, Il est beau. Beau comme le soleil, comme un Prince digne des contes de fées. Je ferme à mon tour mes yeux, la tête nichée au creux de son cou.
Je m'imagine alors, de grands jardins d'Eden, des oiseaux de mille couleurs se pavanant prétentieusement attendant un signe de reconnaissance, ce bruit de cascade qui coule à flots et surtout cette verdure magnifique, qui je crois, me nargue de sa beauté. Je regarde tout autour de moi, j'aperçois une fille seule qui se promène d'une démarche gracieuse et élégante. Puis à ce moment là arrive l'Elu de mon coeur, un bouquet de roses à la main. J'essaye de courir vers lui, mais j'en suis incapable. Et tandis que, frappée par l'horreur de le voir offrir ces fleurs à la femme que je croyais errante, elle lui saute dans les bras. Tels deux amoureux s'étant quittés pour un temps beaucoup trop long, je les vois, impuissante. J'essaye d'hurler mais aucun son ne s'échappe de mes lèvres. Plus ils se rapprochent, plus j'hurle. Plus is se rapprochent, plus je ferme les yeux. Au moment où leurs lèvres se touchent, j'ai les yeux totalement clos. Après un moment qui me parût une eternité, je les rouvre, lentement. Elle caresse sa joue. Il sourit. Jamais il ne m'a sourit de cette façon ! J'ai l'impression de le voir heureux pour la première fois de sa vie. Je dévisage cette fille, une expression mêlée de colère et ... D'admiration. Elle n'est pas forcément jolie ; mais comparée à moi elle est ... Splendide. Il ne cessait de me répéter "Tu es la plus belle, aucune fille ne sera jamais aussi belle et douce que toi" et il m'embrassait et riait, pour m'agacer toujours un peu plus, lorsque je lui répétais que non, que je n'étais pas belle et que je ne le serais jamais. Je me rends compte aujourd'hui que ses rires, ses sourires, ses paroles, tout cela était faux. La plus belle, c'est la femme qu'il tient dans ses bras à l'instant même. Même de loin, j'aperçois ses yeux noirs, brillants d'une lueur amoureuse et bienveillante, et ses cheveux bruns soigneusement relevés sur ses épaules.
Ils s'embrassent à nouveau, et comme deux enfants, finissent par se jeter l'un l'autre dans la cascade, riant aux éclats. Le bouquet de fleurs a été jeté à la diable sur le banc le plus proche, et un petit coup de vent m'en envoie un pétale sur le visage. Mes larmes continuent de couler, toujours un peu plus.
Mais après tout, j'ai conscience que depuis que je lui ai égoïstement pris sa vie, depuis que je lui ai enlevé tout ce qu'il affectionnait et ce qu'il possédait dans sa ville natale, depuis que, par amour pour moi, mon fiancé m'a rejoint dans cette grande ville qu'il ne connaissait pas, laissant derrrière lui sa famille, ses amis, sa passion, il ne connait plus la signification du mot "bonheur". Pas avec moi.
Le laisser partir serait la solution, la plus douloureuse, la plus déchirante, mais je n'y arrive pas. La scène qui se déroule devant mes yeux a quelque chose de beaucoup trop irréel. Pourtant ils s'aiment, cela ne fait aucun doute. Et je reste là attendant de m'auto-détruire, ma seule arme étant mes larmes. Je ne peux même pas courir vers eux. Je ne peux que regarder. Une éternité passe. Sa robe de tulle rose tombe et vient flotter élégamment au dessus de l'eau, suivi de ses délicats sous-vêtements en dentelle blancs. La tête penchée en arrière, elle offre son cou à mon fiancé. Je tombe à genoux dans l'herbe humide, tandis que je vois l'homme de ma vie, celui qui m'a sauvée du désespoir, celui qui m'a rendu le sourire et le rêve, entrain de faire l'amour à une autre femme, leurs deux corps unis au milieu des eaux. Unis pour l'éternité, c'est ce qu'il me disait à moi, lorsque nos corps à nous étaient scellés. Et moi ...
1h32
Je me réveille en sursaut, le coeur battant la chamade, l'image du jardin s'estompant peu à peu. Le réveil à cadran digital posé sur la petite table de chevet affiche une heure trente deux. Si peu de temps a passé, depuis que le sommeil m'a gagné. Dans le noir, je caresse sa joue à tatons, comme pour me rassurer. La lune ne l'éclaire plus. Ce n'était qu'un cauchemar. Il n'aime que moi. Seulement moi. Je le regarde encore de longues minutes, puis je m'endors à nouveau, priant de toutes mes forces de ne jamais plus faire un rêve aussi horrible à mes yeux.
Dimanche 19 mars, 17h45
Il descend du train, de sa démarche un tantinet féminine, qui me fait toujours craquer. Même après un jour l'un sans l'autre, nous nous retrouvons comme si cela faisait des années. J'avais tout oublié de mon cauchemar, sauf lorsqu'il me montra des photos de sa ville natale. Il y était reparti pour y voir sa famille, ses amis. Une particulièrement, attira mon attention. Des cheveux bruns soigneusement coiffés, des yeux noirs, une robe de tulle rose, avec à l'arrière du décor de grands arbres fleuris et un banc sur lequel était posé ... Un bouquet de roses. Je relève la tête vers lui, d'un regard horrifié. Sa voix n'avait pas changé, ne trahissant aucune gêne, aucune émotion.
"Sur cette photo, c'est Amélie, une très bonne amie pour qui j'ai beaucoup d'estime. Avec quelques autres personnes nous avons été dans de grands jardins. Je t'y emmenerai un jour."
Je portai ma main à ma bouche la photo glissa de mes mains.
Ils étaient seuls dans ce jardin. Et ils ont fait l'amour.
Sabaku no Kuea
(^^)v
Cauchemar. |
1/9 |
09/02/2008 à 20:02 |
C'est très beau..
Cauchemar. |
2/9 |
09/02/2008 à 20:08 |
Magnifique
Cauchemar. |
3/9 |
09/02/2008 à 20:18 |
Sublime
.
Cauchemar. |
4/9 |
09/02/2008 à 20:18 |
C'est très beau.
Cauchemar. |
5/9 |
10/02/2008 à 12:41 |
Je m'attendais pas à ça a vrai dire xD. Merci à vous =) ! Ca fait plaisir pour une des premières fois où je poste un texte ^^.
Sabaku no Kuea
(^^)v
Cauchemar. |
6/9 |
10/02/2008 à 12:49 |
Cauchemar. |
7/9 |
10/02/2008 à 17:01 |
Franchement j'aime bien =)
Un peu confus par moment, mais je trouve ça très réaliste ; on s'identifie vraiment au personnage !
Je ne peu que t'encourager à continuer ;)
Cauchemar. |
8/9 |
10/02/2008 à 17:03 |
Je n'ai lu que les 2 premiers paragraphe, et je trouve ca très beau
Cauchemar. |
9/9 |
10/02/2008 à 17:20 |
... A la fin du 4° paragraphe, une envie de pleurer m'a soudainement gagnée... Je n'ai pas cédé mais, en "voyant" le personnage dans un tel état, je me suis rappelée de ma propre déception et de ma propre souffrance...
Ce texte est magnifique