Là, derrière les barreaux, elle rêve d'une autre vie.
Oublier.
Oublier l'enfermement. Le bruit grincant des ongles sur les portes. Les clés qui s'entrechoquent. Le lever du soleil qui la réveille. L'attente. Les draps sales. La gamelle qu'elle refuse de manger. La pluie qui ruisselle. Les lettres qu'elle ne recoit plus. L'enfermement. Un cri au bout du couloir. Le silence. Le visage de ses proches qu'elle oublit. Quels visages? Quels proches? Son ventre qui se contracte. La faim. Les pleures. Tout ces pleures. Elle ne pleure plus. Elle refuse. Le livre qui lui servait de refuge et qu'elle a lu cent fois. Les pages arrachées. Un autre cri. On l'aimait. Le monstre qu'elle est devenue. Le souvenir de ses enfants. La mort de ses enfants. Le meutre de ses enfants. Son regard dans le vide. Le vide. La folie. Une enveloppe qui arrive. Elle ne la lit pas. Elle s'en veut. Elle s'en voudra jusqu'au bout. Le goût amer sur la langue. La patience. L'impatience. Le temps qui passe devant elle sans qu'elle ne puisse rien y faire. L'attente. Un cri. Son cri de douleur et de peine. Les saisons qui passent. Le temps avec. La mort. Sa mort. L'envie d'arracher ses draps et de mettre fin à cette interminable vie. Plus rien ne la retient. Et puis.
Et puis le courrier qui revient. Une nouvelle enveloppe sans expéditeur. Plus rien à espérer. Plus de compte à rendre. Pourquoi l'ouvrir? Elle l'ouvre finalement. Rien. Rien d'autre que du papier vierge. Sans aucune inscription. Ecrire. Elle sait qu'elle doit le faire. Elle demande aux surveillantes. On lui apporte un crayon. Elle hésite. Elle écrit un mot puis le raye. Elle ferme les yeux, et l'inspiration lui vient, la transcende. Elle écrit jour et nuit. Elle retrouve goût à la vie. Elle s'aime et aime ce qu'elle raconte. Le monde qu'elle imagine sur ces feuilles. Elle en redemande d'autres. Elle s'invente des villages, des paysages, des enfants qui s'amusent. Elle teinte son récit des bribes de souvenir qu'il lui reste. Ces enfants ressemblent aux siens. Elle les revoit. Elle s'enferme dans ce monde. Elle rigole toute seule en laissant sa main s'exprimer sur sa feuille. Elle sourit. Elle est belle, elle sait qu'elle l'est de nouveau. Ecrire devient sa cure de bonheur. Elle affiche toutes ces pages dans sa cellule. Des murs blancs et noirs. Elle demande des crayons de couleurs et y ajoute de la vie. On est loin du cadre austère dans lequel elle se trouvait avant. Elle oublie même parfois où elle est. Tout se joue entre elle et ces contrées lointaines qu'elle se figure. Le temps passe, la dépasse sans qu'elle ne s'en apercoive. Une nouvelle arrive. Une mauvaise nouvelle. Sa peine est rejugée. Elle doit sortir. Elle doit de nouveau affronter cette vie qu'elle a souhaité quitter. Ce n'est plus sa vie. Sa vraie vie est entre ces quatre murs, accrochée.
Le jour arrive. Le soleil se lève. La gamelle est à nouveau au pied de son lit, intacte. Tous les murs sont recouverts d'un arc-en-ciel de couleurs. Le temps semble figé dans ce monde fictif, à part. La cellule est silencieuse. Les pas des gardiennes se rapprochent petit à petit. On s'arrête devant sa porte. Un temps. On appelle son nom. On appelle son nom une seconde fois. On ouvre sa porte. Ses draps ne sont plus sur son lit.
Dans sa cellule dorée |
1/4 |
15/11/2011 à 21:37 |
Ça manque principalement de rythme et c'est dû aux phrases nominales trop nombreuses. De toute façon, je supporte difficilement les textes qui sont basés sur ce modèle. Et il y a aussi le fait que l'idée n'est pas assez développée. On a toujours l'impression que tu précipites les choses, que tu bases tout sur la chute et que le reste de l'histoire passe après.
Dans sa cellule dorée |
2/4 |
15/11/2011 à 21:49 |
Frosties a écrit :
Ça manque principalement de rythme et c'est dû aux phrases nominales trop nombreuses. De toute façon, je supporte difficilement les textes qui sont basés sur ce modèle. Et il y a aussi le fait que l'idée n'est pas assez développée. On a toujours l'impression que tu précipites les choses, que tu bases tout sur la chute et que le reste de l'histoire passe après.
Pourtant là, je jure que pendant tout le temps, je n'ai pas du tout pensé à la chute. Elle m'est venue à la fin.
Dans sa cellule dorée |
3/4 |
23/11/2011 à 21:35 |
Dans sa cellule dorée |
4/4 |
25/11/2011 à 21:29 |
Je suis assez partagée.
J'ai du mal avec la succesion de phrases courtes que je trouve beaucoup trop nombreuses, mais au final j'ai aimé ce que j'ai lu. Je n'sais pas vraiment comment le formuler, donc voilà, à la lecture ça ne m'a pas plu, mais j'ai aimé ce qui ressors du texte.