Coeur de pierre

Kokottenpapier

Coeur de pierre

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31/08/07 à 14:57

"Elle a un coeur de pierre" disent certains. "Elle est faite de glace" ajoutent d'autres. "Elle n'aime personne. Elle n'est pas humaine ! " continuent les suivants. Qui pourrait prétendre l'avoir vu rire ou sourire ? Personne. Qui pourrait prétendre l'avoir trouvée gentille et agréable ? Personne. Ses yeux lancent des éclairs qui pourraient tuer le premier qui croiserait son regard. Quand elle parle les mots vous giflent. Mais contrairement à ce qu'on pense ce n'est pas pour attaquer et être respecter qu'elle est comme ça. Non, c'est pour se protéger. Se protéger de ce que tout le monde ignore. Personne ne sais ce qu'elle sait. Personne n'a vu ce qu'elle a vu. Personne n'a entendu ce qu'elle a entendu. Personne n'a ressentit ce qu'elle a ressentit.

Sa mère entre dans sa chambre. Affolée. Elle la prend par la main et l'emmène dans le grenier. Une minute après son petit frère la rejoint. Sa mère les regarde, met un doigt sur leurs bouche et les embrasse tendrement. Un silence angoissant s'installe dans la maison. Puis tout se passe rapidement. Un carreau cassé, des hommes qui courent dans toutes la maison en ouvrant toutes les portes à la volée. Un hurlement. "Maman" pense-t-elle. " Les enfants ne sont plus dans leur chambres..." Un silence encore plus lourd et plus angoissant s'installe. Plus les minutes s'écoulent et plus le silence devient lourd. Elle serre son frère contre elle. Il tremble comme une feuille. Elle aussi. Un hurlement. Sa mère. Les hurlements de sa mère sont plus horrible que tout ce qui c'était passé jusqu'à présent. Son père doit être bâillonné car elle ne l'entend pas hurler. Après un dernier gémissement, un coup et le bruit sourd d'une chute sur la moquette, le silence reprend sa place. "NOOOOOOOON !ASSASSINS ! " Un autre coup, et puis encore un et encore un. Cela dure plusieurs terribles minutes. Il ne hurle pas, il gémis à chaque nouveau coup. Et puis, "TU LES A PLANQUER OU ? ALLER PARLE ESPÈCE DE CONNARD ! TU LES A MIS OU ! " Les coups s'arrêtent. "PARTEZ ! FUYEZ ! MAINTENANT ! ". "FERME TA GUEULE CONNARD ! " Elle prend la main de son frère. Les larmes coulent le long de leurs joues. Ils ont peur. Ils ne savent plus ce qu'ils doivent faire. Ils tremblent. Ils sortent par la porte arrangée plusieurs semaines auparavant. Ils courent dans la rue. Un coup de feu. Elle pousse son frère dans les buissons et l'y rejoint. Un moteur. Un voiture passe juste devant les buissons où ils sont cachés. Ils restent quelque minutes assis dans ces buissons épineux. Puis, le silence de la nuit. Elles se lève et son frère la suit. Elle retourne en direction de la maison. Arrivée devant, elle hésite mais voyant son frère entrer elle le suit. Elle a trop peur de rester seule. Son frère est déjà dans l'escalier. Il monte, et arrivé devant la porte de chambre de ses parents il s'arrête. Il regarde sa soeur, et ouvre la porte. Il hurle, recule et tombe dans les escaliers. Il finis sa chute en bas. Il semble dormir mais le sang qui coule au niveau de sa tête rend ce tableau étrange. Elle se précipite en bas et hurle le nom de son frère. Elle appelle sa mère puis son père. Elle est seule. Elle a peur. Elle ne peux plus bouger. Des sirènes résonnent dans la nuit. La porte s'ouvre et la lumière envahie ce tombeau. Elle ne bouge plus. Elle n'arrive même plus à pleurer. Elle est terrorisée et hurle lorsque qu'un des policiers s'approche d'elle. Elle se lève et s'enfuit dehors. Des mains solides l'entoure et l'empêche de partir. Elle hurle, se débat et puis, elle abandonne.

Trois ans plus tard elle a enfin fait son deuil. Mais elle a enfermer son coeur dans un coffre de métal. Plus personne ne pourra l'ouvrir. Elle a jeté la clé dans le sang de son frère et de ses parents. Elle se protège d'un passé fait de souffrances et d'horreur. Qui pourrait prétendre être capable de brisé ce coffre qui entoure son coeur meurtrie ? Personne. Personne sauf ses parents et son frère.