vous y comprenez quelque chose au half-pipe ?

Vancouver, Canada

“Allez. Il attaque direct avec le front side combo 1080 cork. Oooohh superrrrbbe! Superbe. Super run pour l’instant, Mathieu. Allez, fakie avec front side nine… euh 900, pardon… (sic)“ (Doriane Vidal, au micro de France Télévisions, à Cypress mountain, Vancouver).

Non, Doriane ne t’excuse pas. Ni ne te vexe, mais on a lâché prise à la première galipette. Mercredi soir, c’était épreuve de snowboard half-pipe (”demi-lune”) en V.O à la télé. Et charabia au dîner. En fermant les yeux, on jurerait que la médaillée d’argent de Salt Lake City en 2002 nous commente un duel entre Ryu et Ken de Street Fighter… Avec, en kimono imperméable rouge, le frenchy Mathieu Crépel, en blanc, le ricain Shaun White. Combo.

A Zone mixte, on revendique notre identité multi-sports. C’est le créneau. Sauf qu’aucun d’entre nous est un “monsieur-de-la-montagne”. Alors quand il y a les JO, paie ton casse-tête-aspirine. Pour déconner, on s’est collés au décryptage, branchés en mode freestyle. Comme ses pseudos ados, life-style décontracté du baggy, qui ambitionnent la vie la tête à l’envers. Nous, néophytes de la planche sans roulettes, on a sorti le Petit Robert du jeune branchouille à bonnet-casquette et blouson flashy. Le tout agrémenté d’un langage up-to-date. “Vieux con va!”

On reprend tout à la base, bro. “Front side : position face à l’obstacle pour sauter. Dans un pipe (prononcez paill-pe, fortement conseillé), le mur front side pour un regular est celui de droite en descendant. Virage face à la montagne, à gauche pour un goofy (?!).“Goofy”, ettttt merrrddde ! Une page de néologismes plus loin. “Goofy: le pied droit en avant sur le surf“. Ah ok… good, va pour goofy, man. On transpose nos connaissances toutes fraîches sur l’écran en essayant de les caler sur les coms. Fastoche a priori.

C’est reparti pour un tour… avec le futur champion olympique, Shaun la “tomate volante” à la gouffa broussailleuse. “Oulala, 1260. Il est en regular, il se jette sur le front… Tip grab, 1080 cork, indy straight legs, double back twist… Enorme, woooo !!” Moiiinnnss vitttte Dorriiianne, moiiiiinsssss viiittee ! Mission impossible. “Superbe prestation, il a monté, il a tourné, il a grabé”, synthétise Franky Pedretti, l’oeil en loucedé sur Le snow pour les Nuls. Shaun, lui est free, et il a tout compris. L’enchaînement des pirouettes dure en l’air le temps d’un kiss aux nuages. Autant dire que pour assimiler les combines, il faut s’accrocher. Douze secondes plus tard, le run est fini, quatre petits jumps et puis s’en va.

Pour schématiser (à peine), comprendre le snowboard, c’est un peu comme le hors-jeu au foot pour la gent féminine. Tu penses que cette fois, enfin c’est la bonne, la pédagogie a pris le dessus, mais au premier hors-jeu de trois mètres, aucune réaction. Ben là, pareil. Sauf qu’à la place d’un footballeur de mari, ce sont des gosses trop aware, qui tentent vainement de t’expliquer le grab et le switch. Mêmes causes, mêmes effets: ils te saoûlent…

Niveau linguistique, le triple-axel-lutz-double-piqué du patinage, ou les daffy, nose grab, et autres truck driver des bossers, franchement, c’est aussi coton. On risque de se mordre la langue sur la chaîne du service public. Reste le curling. Passé le côté soporifique, honnêtement ça peut le faire. Bourré honnêtement par contre. “Il y a très peu d’erreurs stratégiques. Une partie se joue à 80% sur le mental”, tentait de nous la faire à l’envers Thomas Dufour, du team France, avant de se faire poudrer par les cousins so british (9-4). En gros, plutôt accessible à première vue quand on est amateur de pétanque. D’autant que le consultant, qui est un peu ce que Jacques Santini est au foot, combiné à la lenteur du jeu, ça laisse le temps de potasser le dico au cas où un une action spectaculaire nous échapperait…

Le truc, c’est qu’une partie de curling, ça dure… une dizaine de manches. Alors nous, on pionce. La télé, elle, nous regarde. Comme lors de Chasse, pêche et nature, en des temps immémoriaux, le samedi au retour de bringue. Là, 4 plombes du mat’, on est réveillé en sursaut par les voix australopithèques de Francky Pedretti et Cricri Choupin. Quoi, déjà les finales du snow ? Mathieu Crépel a toujours la moustache de Mario Bros avant de s’envoyer en l’air pour un deuxième run (on progresse) au couperet. Au bout du pipe (paill-pe, surtout là) une breloque éventuelle. Au coms, toujours Doriane. “1080 cork”. Bien parti ? Ouais, p’têtre…“Aaaaaah, aïe aïe aïe… sur les feeesses...” Ah bah voilà, là on a compris.

vous y comprenez quelque chose au half-pipe ?

3/5

20/02/2010 à 12:51

Cerebral Suicid a écrit :

Jolie copier/coller.
Sinon pour resumer c'est tout con,c'est un contest ou les riders sont jugés sur les figures qu'ils effectuent,la propreté et la qualité de l'éxécution de ces dernier ainsi que la hauteur à laquel ils monte.
Après pour les thermes spécifiques aux figures suffit de regarder ce qu'a fait le mec juste avant le commentaire.



Avec un peu de réflexion on arrive à tout

vous y comprenez quelque chose au half-pipe ?

4/5

20/02/2010 à 14:08

Une demi pipe, c'est sadique !

Roots-to-zion