Merci à vous
sunnydale01 : Non, l'inspiration m'est venue en lisant un poème du Prince Vogelfrei en appendice du "Gai Savoir" de Nietzsche :
:''La vocation du poète''
Tout récemment j'étais assis,
Me reposant à l'ombre des arbres,
Lorsque j'entendis frapper des coups,
Doucement, comme en mesure.
Je voulus me fâcher, je fis la grimace, -
Enfin je finis par céder,
Jusqu'à ce qu'enfin, moi aussi, comme un poète,
Je me mis à parler en tic-tac.
Tandis que je faisais des vers, houpsa!
Syllabe par syllabe,
Je me mis soudain à rire,
Au moins durant un quart d'heure.
Toi poète? Toi un poète?
Ta tête est-elle donc dérangée?
- « Oui, Monsieur, vous êtes poète! »
Pic, l'oiseau, hausse les épaules.
Qui j'attends dans le buisson?
Brigand, qui veux-tu surprendre?
Est-ce une maxime, une image?
Et vite je mets la rime.
Tout ce qui rampe, ce qui sautille,
Le poète vite en fait un vers.
- « Oui, Monsieur, vous êtes poète! »
Pic, l'oiseau, hausse les épaules.
Les rimes, oui, sont comme des flèches,
Tout cela s'agite et tremble,
Lorsque la flèche pénètre
Dans le corps de la bête!
Vous en mourez, pauvre diable!
Hélas! si ce n'est d'ivresse.
- « Oui, Monsieur, vous êtes poète! »
Pic, l'oiseau, hausse les épaules.
Versets obliques, pleins de hâte,
Petits mots fous qui se pressent!
Jusqu'à ce que, ligne après ligne,
Tout soit pendu à la chaîne.
Et il y a des gens cruels
Que cela amuse? Poète sans coeur?
- « Oui, Monsieur, vous êtes poète! »
Pic, l'oiseau, hausse les épaules.
Railles-tu oiseau? Veux-tu rire!
As-tu la tête dérangée'?
Mon coeur le serait-il davantage?
Gare, tu craindras ma colère!
Mais le poète tresse des rimes,
Même en colère, brèves et vraies.
- « Oui, Monsieur, vous êtes poète! »
Pic, l'oiseau, hausse les épaules.