Disparue

Lorsque Alice emménagea dans sa nouvelle maison, ses yeux s’attardèrent presque aussitôt après son arrivée, sur un tableau. Il présentait un visage clair sur fond noir. Ses cheveux gris semblaient être agités par le vent. Ses yeux profondément vides et sa bouche ouverte surmontée d’une moustache touffue et soignée exprimaient l’étonnement ou la surprise (impossible de mieux définir). Ses profondes rides creusées dans ses joues témoignaient d’une vie rude et laborieuse. En l’observant plus, Alice put remarquer dans ses traits une certaine peur indescriptible.
- Que représente cette peinture ? Demanda-t-elle à l’ancienne propriétaire du lieu.
- C’est le visage de mon mari, répondit celle-ci d’un air nostalgique. Il l’a peint lui-même, il y a six mois. Il aimait tellement passer des heures dans le grenier, à travailler sur des portraits ! J’avais moi-même du mal à la détacher de ses œuvres. Il paraissait absorbé par la peinture…
- Je le comprends tout à fait, j’adore peindre aussi. Vous devriez essayer un jour : il est impossible de ne pas être envoûté par cet art si digne qui a suscité la passion de tant d’hommes célèbres !... Ce serait bien de rencontrer votre mari, madame…
Le visage de Mme Grunière perdit cet aspect de bienveillance et de réconfort pour laisser place à de la douleur. La vieille femme baissa les yeux. Elle confia :
- Justin a disparu, depuis bientôt cinq mois…

Quelques heures plus tard, avant qu’elle ne s’apprête à dîner, Alice se regarda dans le miroir situé à côté du portrait. Ses blonds et longs cheveux encadraient un visage clair et mince marqué d’une fine cicatrice à côté de sa bouche. Dans ses yeux vert clair brillait toujours la compassion éprouvée pour cette vieille dame qui avait perdu son mari.
Sans qu’elle pût prévoir, le miroir se fissura et déforma son reflet.
- Eh merde… À peine je suis installée, et la maison s’écroule… Pfff… Je vais dire quoi aux invités, moi ?...
Elle qui était si fière de sa nouvelle demeure, était à présent obligée de présenter ce défaut à ses amis. Elle paraîtrait ridicule mais après réflexion peu importait. Elle ne les avait pas invités pour qu’ils la jugent.


Elle jeta sur le tableau un regard qui changea aussitôt. Le visage de Mr Grunière avait disparu. Il avait laissé place à un fond noir et vide. Qu’est-ce que cela signifiait ? Elle posa un doigt sur la peinture…

- C’est bien là, dit Guillaume à Marie. C’est allumé à l’intérieur, elle doit être bien chez elle alors.
Guillaume et Marie, suivis de quelques autres, se présentèrent devant la porte fermée d’une grande maison. Le jeune homme appuya son doigt sur la sonnette… Aucune réponse…
- Alice, c’est nous ! Cria Marie avec un sourire.
Ils attendirent encore deux minutes. Alice ne s’était toujours pas manifestée.
- Elle est pourtant bien là, il y a la lumière…
Marie, légèrement inquiète, poussa la porte qui grinça sur ses gonds. Les autres la suivirent à l’intérieur.
- Alice, t’es là ?
Silence absolu. Même les autres invités ne firent plus aucun bruit. Ils scrutèrent le salon : tout était dans un ordre parfait. Guillaume, dans son observation, posa ses yeux sur un tableau placé à côté d’un miroir craquelé. Il fronça les sourcils et pointa du doigt la toile.
- Eh ! Regardez…
Tous portèrent lentement leur regard vers l’endroit indiqué et s’approchèrent.
Un visage clair et mince entouré de cheveux longs et blonds, les yeux vert clair exprimant une sorte de compassion, une cicatrice à côté de sa bouche fine…

Nalys  

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Disparue

4/5

25/06/2006 à 14:10

t'ecris avec le meme style que moi et j'ai horreur de mon style (facon de te dire que j'aime pas comment t'ecris par allusion mal masquées ) et je lutte enormement pour le changer parce que j'adore ecrire mais je suis incapable de me relire sans dechirer la feuille (alors je devrais ecrire sur l'ordi pour pas pouvoir dechirer )