[Voilà, c'est juste un début, je ne sais pas encore si ça va devenir un roman ou une longue nouvelle, mais j'aimerais déjà savoir ce que vous en pensez ! ]
Le vent soufflait fort ce matin là. Fauve marchait aussi vite que ses jambes pouvaient la porter. Elle espérait trouver une demeure, un quelconque refuge où passer la nuit, loin du froid, loin des loups.
Elle marchait, donc, et ses jambes aidées du vent la menèrent en haut de la colline. De là, elle surplombait un paysage romanesque ; quelques arbres dont les branches grinçaient, dont les feuilles voltigeaient à leur gré, puis, une étendue de vert. De l’herbe mal coupée, qui s’épanouissait à sa guise. Et, tout au bout, seule, dressée, haute, une grille. Une grande grille, qui brillait, comme si elle venait d’être lavée, frottée, astiquée. A ce niveau il n’y avait rien d’autre, rien que cette grille métallique qui ne protégeait rien. Mais quelques dizaines de mètres plus loin, un énorme château, rustique, sale et loin d’être engageant, imposait le calme et le respect à toute la nature environnante.
Fauve, d’abord impressionnée, pensa à faire demi-tour et à chercher autre part. Mais le froid qui lui glaçait le dos lui servit de courage, et elle s’engagea dans le chemin qui descendait la colline, traversait la petite forêt et s’arrêtait brusquement devant la grille. La grande grille argentée.
La forêt, bien que toute petite, était très sombre, et le balancement des branches, le hululement des chouettes, tous ces bruits inquiétants eurent pour conséquence de terroriser Fauve. Elle s’immobilisa, pensa un instant à rebrousser chemin et à partir, courir de toutes ses forces. Mais elle avait si froid ! Elle avait si faim !
Du haut de ses 16 ans fraîchement fêtés, Fauve avança doucement parmi les troncs d’arbres que la nuit rendait grisâtres. Pour se donner un semblant de courage, et pour oublier que non loin de là, il y avait des loups, Fauve se mit à chanter. Un souffle incertain sortit de sa bouche, et une mélodie presque inaudible vint se mêler aux bruissements des feuilles sous ses pas.
La jeune fille s’enfonçait dans les arbres. Elle était de petite taille, et avait de courts cheveux d’un roux flamboyant. Ces cheveux qui, déjà présents à sa naissance, lui avaient valu son prénom. A la lumière du jour, on voyait sur ses joues de belles tâches de rousseurs, et dans ses yeux, un bleu brillant, sûr de lui. A cela s’ajoutait un nez un peu trop long, qui faisait tout son charisme.
Mais ce soir là, l’obscurité ne laissait transparaître que sa peur, sa fatigue et sa faim.
Enfin, elle pu sortir de la forêt, presque déçue qu’il ne lui soit rien arrivé. Elle suivit alors le chemin qui zigzaguait inutilement parmi les herbes hautes. A mesure qu’elle s’avançait, la grille grandissait devant ses yeux. Cette grille avait un pouvoir presque hypnotique sur Fauve. Etait-ce sa brillance, sa hauteur ? Fauve la regardait et en oubliait l’immense château qui se dressait derrière.
La grille ne servait à rien, on pouvait passer à sa droite, à sa gauche, et pourtant elle était là, et Fauve sentait qu’il fallait passer par la porte. Elle se serait sentie comme une voleuse de passer à côté.
Elle posa donc délicatement sa main sur la poignée ronde et argentée, la mania avec soin, comme s’il s’agissait d’un objet précieux et tira la porte. Ce qu’elle s’attendait à être un ignoble grincement ne fut qu’un léger déclic, doux, mélodieux. Fauve se rendit compte que ce à quoi elle pensait était ridicule, le bruit d’une porte qui s’ouvre n’a rien de mélodieux.
La grille dépassée, elle se sentit minuscule. Le château qui lui faisait face cachait tout le ciel. Mais Fauve n’avait plus peur ; une fenêtre laissait voir de la lumière, et l’idée de la chaleur d’une cheminée et du goût d’un morceau de pain la réconforta.
Elle gravit rapidement les marches du perron et appuya son doigt contre la minuscule sonnette.
Avant même qu’elle n’ait eu le temps de penser à quoi que ce soit, la porte s’ouvrit. Un homme d’un certain âge, courbé, bossu, ridé, mais aux yeux d’un gris envoûtant la dévisagea.
« Qui es-tu ? Que veux-tu ? Demanda-t-il d’une voix franchement désagréable.
-Bonjour monsieur, je suis désolée de vous importuner à cette heure si tardive, mais voilà six jours que je marche en quête de chaud, de nourriture et d’un lit. Puis-je compter sur votre hospitalité pour une nuit ? »
Une moue désapprobatrice se dessina sur les lèvres abimées de l’homme, puis il chuchota, comme s’il s’agissait d’un secret :
« Suis-moi, je vais t’emmener dans un endroit sûr. »
Il la prit par l’épaule et la serra d’un peu trop près au goût de Fauve. Ils n’avaient pas fait deux pas, qu’une voix empressée s’écria derrière eux :
« Je ne sais pas qui tu es jeune fille, ni ce que tu veux, ni combien de temps tu vas rester, mais apprends que jamais, au grand jamais tu ne dois suivre le vieux. »
Fauve se retourna. Un jeune homme d’une petite trentaine d’année se tenait debout, essoufflé. Il avait l’air réellement inquiet, et à son air si sincère, Fauve préféra se dégager du « vieux » et marcher vers lui. La vitesse à laquelle il avait prononcé ses mots semblait lui dire que le vieux présentait un réel danger.
« Bien. Maintenant, viens au salon. J’imagine que tu as froid, que tu as faim, que tu es fatiguée. »
Elle ne répondit rien et suivit le jeune homme. Elle voulut regarder le vieux, et se retourna. Mais à sa grande surprise, il avait disparu. Probablement dans l’escalier obscur où il s’apprêtait justement à l’emmener.
Le château (début de roman) |
1/8 |
05/02/2008 à 19:27 |
(Je sais, je sais, c'est long, mais courage !)
Le château (début de roman) |
2/8 |
05/02/2008 à 19:47 |
J'ai d'abord cru à une de ces histoires peu originals de la porte du chateau et qui s'ouvre et se referme toute seule masi finalement, on sent deja une pointe d'originalité
à vérifier par la suite ( oui oui, je veux la suite ! )
Le château (début de roman) |
3/8 |
05/02/2008 à 20:05 |
Merci beaucoup de ta réponse (et d'avoir lu !)
Le château (début de roman) |
4/8 |
05/02/2008 à 20:10 |
désolé pa très courageuse moi
Le château (début de roman) |
5/8 |
05/02/2008 à 20:11 |
pOuChiKette a écrit :
désolé pa très courageuse moi
(Nan en vrai, j'te comprends)
Le château (début de roman) |
6/8 |
05/02/2008 à 22:34 |
ça fait un peu conte pour enfant, excepté le style d'écriture particulièrement remarquable ;) Mais voilà, ça m'a fait penser au Petit Chaperon Rouge... Et cette histoire d'hospitalité etc, c'est un peu trop classique. Enfin, ce n'est que mon humble avis, et c'est un peu bref pour se faire une opinion plus marquée. Je me répète, mais l'écriture en revanche est très bonne !
J'écris des romans, moi aussi. Je dis "des" parce que j'en ai au moins une soixantaine de commencés, dont seulement deux de terminés. Si tu veux discuter, envoie-moi un MP, j'adore parler à d'autres "écrivains en herbe"
Le château (début de roman) |
7/8 |
06/02/2008 à 14:52 |
Merci d'avoir répondu !
Je vais continuer l'histoire et peut-être que je la mettrai ici, comme ça vous pourrez vous faire une opinion plus précise.
Moi aussi, j'en commence beaucoup et il n'y a qu'un que j'ai terminé !
Le château (début de roman) |
8/8 |
07/02/2008 à 20:07 |
J'aime bien, mais j'attends de voir la suite.