Ce soir-là, les parents d’Aurélie allaient au théâtre. Ils avaient insisté pour qu’elle vienne avec eux, mais elle avait refusé : L’envie de pouvoir passer une soirée toute seule à l’appartement la tentait trop. Elle avait maintenant douze ans et ses parents n’avaient pas vu d’objection à la laisser seule pour une soirée.
Ils étaient déjà partis depuis une bonne heure, et Aurélie était tranquillement installée sur le canapé, occupée à regarder la télé. Posée sur ses genoux, une assiette qui était bien remplie il y a encore peu de temps était maintenant presque vide. Repue, ayant fini de manger, elle posa l’assiette par terre pour que son chien, Floppy, vienne la lécher.
Les minutes passaient et Aurélie était toujours hypnotisée par la télé, mais son chien ne venait pas. Finalement, préoccupée par son absence, elle l’appela :
« Floppy ?... Floppy ?... Hé mon toutou ! il en reste encore un peu dans l’assiette ! T’en veux pas ? »
Mais Floppy n’arrivait pas.
Alors Aurélie, un peu inquiète, se leva et regarda autour d’elle : Il n’était pas dans le salon. Elle partit voir dans la cuisine, il n’était pas là non plus :
« Floppy ? ... Allez mon p’ti chien ! Tu t’es caché où ? »
Elle sursauta quand le téléphone à côté d’elle sonna. Elle hésita juste un instant, puis décrocha :
« Allo ?
- ...
- Allo ? C’est qui ?
- Ca va Aurélie ?
- Heu… vous êtes qui ? Je ne vous connais pas ?
- Mais moi je te connais ! Je connais encore mieux ton chien d’ailleurs... Au fait, tu le cherches ? Tu sais, tu ne risques pas de le trouver, je me suis occupé de lui, puis je l’ai mis dans une cave du sous-sol de l’immeuble. »
- Quoi !
- Là je suis à côté de lui, et il est un peu mal en point tu sais.
- Vous avez fait du mal à Floppy ?
- Oh, si peu... Mais maintenant Aurélie, c’est à ton tour : je viens te chercher !»
Submergée par l’effroi, elle raccrocha le téléphone.
Il allait venir ! Il avait pris Floppy !... Ca n’était pas possible ! Ca ne pouvait pas être vrai ! C’était une plaisanterie ! Floppy devait être encore tranquillement quelque part dans l’appartement !
« Floooppyyyyyy ! Alleeezzzz ! Viens ici s’il te plait ! »
Elle commençait à courir vers la chambre de ses parents quand la sonnerie du téléphone reprit et lui glaça le sang : Il rappelait.
Il n’y avait rien dans la chambre, tout était en ordre, Floppy n’y était pas.
Et le téléphone, entêté, continuait de sonner.
Aurélie courut alors vers la salle de bain et ouvrit la porte à toute vitesse espérant voir Floppy à l’intérieur : mais elle était vide.
Apeurée, elle regarda dans la baignoire, craignant de ce qu’elle aurait pu y découvrir, mais il n’y avait rien non plus.
Et le téléphone, obstinément, continuait de sonner.
La sonnerie obsédait et stressait de plus en plus Aurélie, elle finit par craquer : Elle couru jusqu’à la cuisine, et nerveusement prit le combiné.
« Ca n’est pas très poli de raccrocher au nez des gens, Aurélie.
- ...
- Tu sais où je suis ?
- Heu… n... heu... n... non.
- Au rez-de-chaussée, je suis sorti de la cave, et je continue de monter !
- Vous… vous… allez... ! Non, j’… j’ai… j’ai peur !
- Ah oui ? Tu as peur ? C’est bien ça !
- ...
- Et tu sais, si tu bouges de chez toi, je redescends et je tue ton chien !
- Quoi ! ne faites pas de mal à Floppy, il est gentil ! Il fait de mal à personne ! »
Aurélie pleurait, elle tremblait à tel point qu’elle avait du mal à tenir le combiné du téléphone dans sa main.
La voix à l’autre bout du fil reprit :
- Tu sais Aurélie ?
- Nooonnn, arrêêêteeezz, et ne faites pas de mal à Floppy !
- Je suis au premier étage maintenant ! »
Aurélie fut prise d’une énorme montée de panique : Elle habitait au deuxième étage ! Elle raccrocha le téléphone : Il était tout proche d’arriver.
Il fallait qu’elle se cache, elle pensa à aller sous le lit, ou encore dans la baignoire, mais elle se dit qu’il la trouverait facilement dans ces endroits-là.
Le téléphone se remit à sonner, le son la fit sursauter.
Aurélie avait douze ans et sa petite taille lui donna soudain une idée : Elle ouvrit la porte des placards sous l’évier, et doucement, elle se glissa dedans en poussant tout au fond les bouteilles de produits ménagés. Elle se recroquevilla, arriva à trouver assez de place pour s’y glisser complètement, puis referma la porte de l’intérieur.
Et le téléphone continuait de sonner...
Et le téléphone n’arrêtait pas de sonner...
Et la sonnerie continuait, entêtée, obstinée...
Et la sonnerie devenait insupportable !
Brusquement, à bout de nerfs, sans réfléchir, elle sortit de sa cachette, et décrocha le combiné. Fauchant ses derniers espoirs d’entendre ses parents au bout du fil, la même voix sinistre reprit :
« Quand même ! Tu as fini par décrocher Aurélie.
- ...
- Tu sais où je suis ? »
Aurélie ne répondit pas, elle était pétrifiée, peut-être était-il juste à côté d’elle, là, dans l’appartement.
« Je suis au troisième étage, et je viens te chercher ! »
La surprise s’empara tout d’abord d’Aurélie : Il ne s’était pas arrêté à son étage ! Il ne s’était pas arrêté au second ! Puis comme un éclair dans sa tête, elle se dit qu’elle avait là une occasion unique pour s’échapper. Sans réfléchir plus longtemps, elle raccrocha le téléphone et se précipita à la porte d’entrée. Doucement et promptement, elle ouvrit la porte et se glissa à l’extérieur : sur le palier il n’y avait personne. Sans prendre plus de temps pour observer les étages, elle descendit l’escalier à toute vitesse. Elle était pieds nus, et l’escalier était froid, mais au moins elle ne faisait pas de bruit.
Elle descendit en trombe jusqu’au rez-de-chaussée. Là elle s’arrêta net : elle entendait les gémissements d’un chien provenir de la cave, elle en reconnu le son : C’était Floppy, il était là, en bas. Elle aurait voulu sortir de l’immeuble, puis courir sans plus s’arrêter, mais son petit chien était dans une des caves du sous-sol de l’immeuble, peut être blessé, peut être en train de souffrir, peut être en train de mourir. Des larmes coulèrent sur les joues roses d’Aurélie. Torturée par les plaintes de son chien, elle ouvrit la porte de la cave, et descendit.
Elle entendait son chien gémir, de temps en temps il émettait un petit aboiement timide. En se guidant au son, elle finit par trouver la cave : La porte était ouverte, Floppy gisait sur le sol, couché sur le côté, les pattes avant et arrière attachées. Quand il vit Aurélie, il aboya un peu plus fort. Le voir comme ça la fit pleurer.
« Bouh ! Floppy... Hmmm… hmmm… hmmmph… je vais te détacher mon petit chien… oh ! mon petit chien... »
Elle s’approcha précipitamment vers lui, il aboyait avec force maintenant. Elle s’accroupit à côté de lui, elle commençait à défaire ses liens tout en réfléchissant : Le téléphone sonnait quand il est passé du premier au troisième étage... Mais alors il aurait dû entendre la sonnerie quand il est passé sur le palier ?... Il aurait dû entendre le téléphone sonner ? vu le bruit qu’il fait !... Alors si… si… s’il avait vraiment été dans… l’escalier, pourquoi il...
JE SUIS DERRIERE TOI !
Voila c'est un peu long ..... Dite vos critique , vos commentaires ect ...
Marchiiii
Je suis derriére toi ! |
1/4 |
29/10/2007 à 15:02 |
J'aime bien , même si c'est un peu prévisible comme scéne .
Je suis derriére toi ! |
2/4 |
29/10/2007 à 15:38 |
Pas mal !!
Je suis derriére toi ! |
3/4 |
29/10/2007 à 15:47 |
bonne histoire qui me donne des frissons
Je suis derriére toi ! |
4/4 |
29/10/2007 à 20:39 |
Deja vu =)