Écran d'amour et d'illusions...

C r a s h y _

Écran d'amour et d'illusions...

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08/10/07 à 01:04

Je préviens que c'est un long texte...Mais bon, reste que j'avais envie de le poster. Sans trop savoir pourquoi ^^.
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Assis confortablement sur sa chaise de cuir, son coeur bat à une intensité redoutable. Son écran l’illumine, lui procurant ainsi la douce illusion d’un rêve sensuel. Même s’il ne peut la toucher, il la respire. Même s’il ne peut la sentir, elle l’inspire.

Ses doigts fins parcourent les touches du clavier, ses phrases se dessinent à l’écran tels des mirages déchaînés, ses yeux amoureux parcourent les paragraphes de sa bien-aimée.

Il l’aime, oui il l’aime. Ou du moins, il croit l’aimer.
Quand les rayons de lumière cognent à sa fenêtre, son ordinateur l’interpelle, lui priant de répondre à l’appel.
Puis, quand la froideur de la lune obscurcit sa chambre, c’est dans ses songes qu’il pense à elle.
Sa vision des choses l’obsède, sa personnalité l’émerveille…

Sa relation illusoire semble durer depuis des millénaires. Son coeur savoure chaque moment de ses conversations avec elle, il se délecte des jolies phrases prononcées par la douceur de son clavier.

Son bonheur utopique dura encore quelques jours, quelques semaines, quelques années lumière. Puis, avant que la nuit succède au jour, elle lui fit la proposition tant attendue et redoutée.

« Dis…Ça te dirait qu’on se voit? »

Son cœur se mit à battre violemment, tel des coups de canons déchirant sa poitrine. Son majeur semblait collé sur le «O» menaçant de son clavier. Inconsciemment, une phrase esquissant un sourire prit forme sur son écran. Ses yeux récoltèrent les mots enflammés de sa Douce avant de s’abandonner aux noirceurs de la nuit.

N’arrivant pas à trouver le sommeil, caché sous toutes ses craintes, il se résigna à réfléchir. À l’aurore, il faudra qu’il se prépare, afin d’être à la hauteur de ses attentes, de ne pas la décevoir.
La nuit semblait durer des décennies, des siècles. Malgré sa fatigue omniprésente, ses peurs refusaient de le laisser couler dans les profondeurs suaves du sommeil.

Le soleil approche et il en est conscient. Plus que quelques heures avant qu’il soit contraint de quitter son refuge de soie blanche. Plus que quelques heures avant que ses inquiétudes prennent la totale possession de son être. Plus que quelques heures avant la rencontre de son illusion, de son rêve, de sa future réalité.

[…]

Sa main moite peigne ses cheveux d’un mouvement sphérique, répétitif. Des tissus colorés recouvrent le tapis grisâtre de sa chambre illuminée. Une odeur de transpiration parfume ses murs d’un poison suffocant.

Il n’est pas prêt, mais peu importe; l’heure avance et il ne peut plus reculer.

Un court instant plus tard, il se retrouve au fond de l’autobus 38, entre une dame lisant « L’amour est passion » et un homme se rendant sûrement à son boulot, à en juger par son habit veston cravate.
Les paysages défilent devant ses yeux, tels les images d’un film en mode accéléré. Tenant fermement une rose rouge entre ses doigts, les scénarios paradisiaques tourbillonnent dans sa tête tel un ouragan de puissance 10.

Tirant maladroitement sur la petite ficelle jaune, il sort de l’autobus après un court moment d’hésitation.

Son cœur battait à une vitesse folle, et chaque pulsation provoquait en lui une douleur palpable, presque jouissive. Il marchait lentement vers l’arbre magistral dont elle avait tant vanté les pouvoirs apaisants. Ses feuilles étaient d’une beauté hypnotisante et respiraient la vie dans toute sa simplicité.

Sous les feuilles colorées se tenait une fille dégageant une puissante fragilité. Ses jambes refusèrent de le laisser marcher vers elle. Il se sentait si minuscule, devant la beauté orgasmique que lui procurait la poitrine, les yeux, les lèvres de sa Douce. Elle le fixait de son regard envoûtant, ses yeux pénétraient les siens.

Prenant son courage à deux mains, il risqua un pas dans sa direction. Se trouvant enfin face à elle pour la première fois, il fit tomber la rose rouge sur ses mains d’une sensualité exquise.
Prenant place à côté d’elle et prenant bien soin de coller son épaule à la sienne, il la fixa intensément d’un regard rempli de tendresse, pour lui murmurer à l’oreille un délicieux
« Je suis si heureux d’être enfin avec toi, ma Douce.»

Il la troubla par ces mots délectables, elle le fit frémir grâce à son timide sourire. Puis, il osa passer ses doigts fins dans sa chevelure rousse, provoquant en elle un souffle de plaisir.


[Et ils restèrent là, enlacés dans l’herbe, amoureux d’une illusion n’en étant plus une…]