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Louise. |
Témoignage. |
40 |
05/05/12 à 18:42 |
Bonjour à tous.
Je vous préviens tout de suite, ce topic n'a pas de but précis, si ce n'est me soulager un peu d'un poid énorme que j'ai sur le coeur depuis bientôt un an. Je ressent le besoin d'en parler, de dénoncer ce que j'ai vécu, et de connaître les réactions que vous pouvez avoir vis à vis de ça.
Alors voilà. J'approche aujourd'hui d'une date assez douloureuse. Il y a pratiquement un an, le 23 Mai 2011 précisément, j'ai fait une tentative de suicide. Bon, vous devez sans doute vous dire "Encore une ado qui a fait un caprice et qui a voulu attirer l'attention sur elle", mais non, ce n'est pas du tout le cas.
A cette époque, j'étais en couple depuis peu avec un garçon formidable appelé Matthieu, qui avait à mes yeux toutes les qualités du monde. Il était la seule chose positive dans ma vie. A côté de ça, j'avais des problèmes dans tous les domaines. J'avais de gros problèmes de santé, ma mère était totalement hystérique et avait de grosses crises de larmes et de colère tous les jours, son nouveau mari était alcoolique et surendetté ... Quant à mon père, il était parti depuis des années à l'autre bout de la France en emportant avec lui tout notre argent. Ca, c'est juste pour le plan familial. Au lycée, je n'avais absolument aucun ami. Je restais seule dans mon coin à broyer du noir pendant toute la journée. Niveau études, j'avais plus aucune motivation. Les profs passaient leur temps à m'enfoncer au lieu de me soutenir, alors qu'ils étaient parfaitement au courant de ma situation familiale. Ils m'humilliaient, litteralement. Mes résultats étaient en chutte libre, alors que j'avais 17,3 de moyenne de troisième, je me suis retrouvée avec une moyenne générale de 10,4 en seconde. Je me suis mise à sécher de plus en plus les cours pour aller trainer en ville ou dans des parcs.
Ma vie était une véritable catastrophe. Il n'y avait que Matthieu qui me soutenait. Il a été vraiment formidable tout le temps de notre relation, je tiens à le préciser.
Seulement voilà. Le 22 Mai au soir, ma mère a encore eu une crise. Elle s'était engueulée avec son mari à propos d'argent, il est parti en claquant la porte, et comme je me retrouvais seule avec elle dans la maison, elle s'est clairement défoulée sur moi. Ca a duré toute la soirée, puis une fois qu'elle s'est calmée, elle est partie se vider une bouteille de vin blanc sur le canapé.
C'est à partir de cet instant que tout a basculé. Dès qu'elle est partie se saouler, je me suis retrouvée dans un état second. C'est comme si mon esprit se retrouvait à l'extérieur de mon corps, je ne contrôlais plus mes actes. Je ne pensais plus à rien, tout était embrouillé. La seule chose que je me suis dite, c'est que je ne voulais plus subir tout ça. J'en avait marre de cette existence misérable. Je ne pense pas que je désirais clairement mourir, c'était plutot un ras le bol général où la seule solution qui me venait à l'esprit était d'en finir. C'était radical, ça me convenait.
J'ai donc tout préparé. Je me suis renseignée sur les dangers du paracétamol sur internet. Suite à cela, j'ai rassemblé tous les cachets de dafalgan que j'ai pu trouver et je les ai stockés dans ma chambre.
Ensuite, je suis simplement allée me coucher.
Le lendemain matin je suis partie en cours comme si de rien n'était. A 11h30, la fin de mes cours, j'ai marché les 5km qui séparent mon lycée de ma maison. Ma mère n'était pas censée être là, je devais être seule, mais malheureusement elle était présente. Ca m'a vraiment perturbé, ça n'était pas dans mon "plan". Tant pis. A 12h15, j'ai avalé les 26 comprimés de dafalgan 500 que j'avais pu trouver. Puis je suis partie manger avec ma mère, comme si de rien n'était. Vers 13h, j'ai commencé à me sentir vraiment mal. Je me suis allongée sur mon lit. En même temps, je discutais avec Matthieu par sms. J'ai fini par "reprendre conscience", et j'ai eu peur, très peur. Je lui ai dit. Il a litteralement pété un cable, et je le comprend tout à fait. Il m'a ordonné d'aller le dire à ma mère pour qu'elle puisse m'emmener à l'hopital, ce que j'ai fait. Ma mère n'a pas compris. Elle m'a ris au visage, et m'a demandé "T'as fait ça pour sécher encore une fois hein ?" ... Je crois que jamais elle ne m'a fait autant mal avec seulement des mots. Elle a tranquillement terminé ce qu'elle faisait, c'est à dire discuter avec un mec sur msn, puis elle a finalement jugé bon de m'emmener aux urgences.
A 14h30, je me retrouve aux urgences. Je tenais à peine debout, et ma mère m'engueulait parce que je peinais à avancer. Je me suis retrouvée en culotte sur un lit sans comprendre vraiment comment, deux infirmières sont venues faire toute une série d'examens et me poser une multitude de questions.
On m'a ensuite demandé de me rhabiller, et on m'a emmené dans une autre chambre à l'autre bout de l'hopital. La chambre 119, tout au bout du couloir. Je me suis retrouvée seule, ma mère étant partie remplir divers papiers administratifs ou je ne sais quoi. Une infirmière est venue me poser un catétaire et m'a injecté un produit, puis je me suis endormie. A mon réveil, ma mère me fixait avec le regard le plus noir que j'ai jamais vu. Elle a commencé à me hurler dessus, comme quoi je lui pourrissait l'existence avec mes caprices de gamine. Un médecin est arrivé et lui a demandé de sortir pour qu'il puisse discuter calmement avec moi sur ce que j'avais fait. Le docteur Boilau. Très gentil, et assez drôle avec son accent créole. Seulement, en 34 jours d'hospitalisation, je ne l'aurais vu que 5 minutes.
Commence alors la pire période de ma vie. Au début, les infirmières disaient que je ne resterais que trois jours, le temps que le paracétamol soit éliminé de mon organisme. Soit. J'ai donc attendu ces trois jours, où un nombre incalculable d'infirmières, d'assistantes sociales et d'internes en psychiatrie ont défilé devant moi. Ils disaient tous vouloir m'aider à me sentir mieux. J'étais contente, je me disais que ma vie allait enfin changer.
Seulement voilà. Une infirmière est arrivée et m'a annoncé que je ne sortirais qu'au bout d'une semaine, sans m'en dire plus. Dès cet instant, je commence à m'inquiêter. Mais j'attend, encore.
Le temps à l'hopital passe beaucoup plus lentement qu'à l'extérieur. Heureusement j'avais de nombreuses occupations. La télé, l'iPad, et puis, il y avait Matthieu. Il a tout le temps été là pour moi. Il est resté fort et courageux malgré ce que j'avais fait.
La première semaine de mon hospitalisation n'a pas été trop dure à vivre. J'étais encore sous le choc de ce que j'avais fait, mais le personnel de l'hopital se montrait optimiste à mon égard. C'est tout ce qu'il me fallait.
En parallèle, ma mère ne m'a pas rendu visite une seule fois. Ma grand mère en revanche venait tous les jours, et c'était le meilleur moment de la journée. Elle était adorable, me redonnait de l'espoir. Elle croyait en moi, c'était ça le plus important.
Le reste de la famille n'était pas au courant de ma TS. J'étais une honte qu'il fallait à tout prix cacher.
Bien entendu, je voyais un interne en psychiatrie assez régulièrement. Antoine. Il me forçait à tout lui dire. Avec lui se trouvait Cécile, je n'ai jamais su ce qu'elle était réellement, mais par la suite elle a eu un rôle important.
Au bout de dix jours, je n'étais toujours pas sortie. J'étais seule. De 7h à 2h du matin, je restais éveillée dans cette chambre d'à peine 10 mètres carrés. Je ne sortais qu'une fois tous les deux ou trois jours pour aller parler avec Antoine, qui était à l'autre bout du couloir. Je redoutais cet instant, c'était une véritable torture. Je ne mangeais plus, je ne dormais presque pas, j'étais épuisée. J'ai commencé à pleurer tous les jours, de plus en plus. Je ne savais pas quand j'allais quitter cet enfer. Je me suis rendu compte que tout le monde me mentait. Antoine disait que j'allais mieux, mais ce n'était pas le cas. Les infirmières me répétaient sans cesse "Tu vas bientôt sortir, ne t'en fait pas !". Il n'y avait que Matthieu et ma grand mère qui me donnaient de l'espoir.
Deux semaines après ma tentative, j'ai enfin revu ma mère. Mais pas dans de bonnes conditions. Je devais l'affronter devant un psychiatre, je devais me défendre et prouver que je n'étais pas une folle dingue. Seulement, comme dis plus haut, j'étais épuisée aussi bien physiquement que psychologiquement. J'ai été minable, j'ai fondu en larmes et je n'ai pas réussi à dire grand chose. Ma mère en revanche était toujours très en colère. Elle a même raconté des mensonges odieux pour me faire passer pour la pire des filles. Elle a dit que je draguais ouvertement son mari, que je lui volais de l'argent, bref ... Elle a tout fait pour que je reste à l'hopital. Et ça a marché.
Le lendemain, la fameuse Cécile est arrivée dans ma chambre. Elle m'a pris mon iPad, mon téléphone, la télé, et elle m'a interdit de visites. En clair, j'étais totalement coupée du monde extérieur. Et tout ça pourquoi ? Pour que je "réfléchisse calmement aux conséquences de mes actes". A présent, je n'avais plus qu'un bloc de papier et un crayon pour m'occupper.
Dès cet instant, j'ai cru devenir dingue. Je ne voyais plus Antoine, ni le psychiatre. Les jours passaient lentement, très lentement. Trop lentement. Je ne dormais plus que trois heures par nuit. Les 21h qui restaient, je les passait devant ma fenêtre, à regarder les toits de l'hopital et les tuyaux de ventilation. J'avais l'impression d'être dans un asile de fous, où on me considérait comme tel. Parfois, je m'imaginais en train de faire voler en éclat ma fenêtre pour sauter et m'écraser cinq étages plus bas.
C'était pas humain comme traitement. Je n'avais rien fait de mal. Ou du moins, rien qui ne justifie une chose pareille.
Personne n'essayait de me comprendre vraiment. Personne à part une femme qui venait nettoyer ma chambre tous les matins. Elle prenait le temps de discuter avec moi, mais pas comme une psy, plutôt comme une mère. Elle m'a expliqué que ce genre de traitement ici était assez habituel. Elle m'a d'ailleurs appris qu'une fille de 17 ans vivait la même chose que moi depuis trois mois. Ca m'a anéanti. J'ai imaginé ne jamais sortir d'ici. J'ai alors vraiment touché le fond.
Matthieu me manquait terriblement. Je ne pouvais pas lui parler, et lui ne savait même pas pourquoi je ne répondais plus ... Je me disais qu'il devait s'imaginer le pire, j'avais horriblement peur de le perdre, et je n'osais même pas imaginer dans quel état il devait être.
Au bout d'un mois, j'ai eu l'impression d'être à l'hopital depuis toujours. C'est comme si ce qu'il s'était passé avant ma tentative, ça avait eu lieu dans une autre vie.
Arrive le 34ème jour. Vers 10h, je vois arriver dans ma chambre ma mère qui m'ordonne de faire mes valises. Je n'ai pas compris tout de suite, mais j'ai obéis, à moitié sonnée.
J'ai timidement dis au revoir à la femme qui faisait le ménage, puis j'ai traversé ce couloir. J'ai croisé Antoine et Cécile qui me fixaient bizarrement.
La sensation que j'ai ressenti en franchissant les portes de l'hopital est absolument indescriptible. J'entendais à nouveaux les oiseaux, je sentais enfin le souffle du vent ... Tous ces parfums de fleurs à peine écloses m'ont sautés en pleine figure.
Je marchais enfin sur des distances plus longues que celle qui séparait la fenêtre de la porte de ma chambre.
C'était ... Une seconde naissance. J'étais tellement soulagée. C'était merveilleux.
Ma mère m'a simplement expliqué que ma grand mère avait fortement insisté pour me faire sortir. Elle en a donc fait la demande. Tout simplement. L'enfer que je vivais pouvait être stoppé d'un simple claquement de doigt.
Elle m'a rendu par la suite toutes les affaires qui m'avaient été confisquées.
J'ai retrouvé Matthieu. On était si heureux de se retrouver, il n'y avait que du bonheur à cet instant. Je n'avais alors jamais été aussi heureuse de toute ma vie.
Par la suite, j'ai vu un psy toutes les semaines pendant environs six mois. Je le dis honnêtement, ces consultations ne m'ont servies à rien, et j'ai du jouer la comédie devant le psy pour qu'il me dise qu'il ne servait plus à rien que je vienne le voir.
Voilà. Le 23 Mai prochain, cela fera un an que ma vie a basculée. Aujourd'hui, je ne suis plus du tout la même personne. Mais le plus important ici est que je ne fais plus du tout confiance aux adultes. L'être humain me dégoute.
Je pense que je garde un certain traumatisme de tout ça. Il ne se passe pas une journée sans que j'y repense. Et approchant de cette date, c'est encore pire. Je devrais vivre avec ça toute ma vie.
Merci aux rares qui auront le courage de tout lire. Et n'hésitez pas à donnez vos impressions, ça m'intéresse.
Témoignage. |
1/40 |
05/05/2012 à 18:51 |
J'ai tout lu
Malheureusement le souvenir de ces moments te resteront à vie mais le plus important est que tu en sois sorti
L'attitude de ta mère m'a quand même bien surpris mais bon .
Témoignage. |
2/40 |
05/05/2012 à 18:59 |
Et bah putain .... j'ai aussi ma petite histoire personnel mais à côté de toi ce n'est pas grand chose
Ça se passe comment avec ta mère depuis ?
Témoignage. |
3/40 |
05/05/2012 à 19:06 |
Oui, ma mère est assez surprenante ...
Depuis, elle a divorcé et elle se conduit mieux avec moi. Il lui arrive même d'être très gentille, mais ça reste rare encore. Peut être qu'avec le temps ça continuera comme ça, enfin j'espère.
Témoignage. |
4/40 |
05/05/2012 à 19:37 |
Malgré ce qui t'es arrivée tu a réussie à t'en sortir et c'est ça le plus important ! Tu dis que tu devras vivre avec toute ta vie mais au moins tu vas vivre et la plus heureuse possible j'espère !
Témoignage. |
5/40 |
05/05/2012 à 19:43 |
C'est difficile de rester calme ou sans réaction quand on lit ton histoire car je suis vraiment choquée qu'on t'a enfermée sans t'expliquer pourquoi.
Mais il y avait quand meme des gens qui étaient de ton coté comme ton dopain ou ta grand mère oy la femme de chambre.
Et ensuite les choses sont allées de mieux en mieux m^me avec ta mère et c'est ça qui est le plus important et tu va pouvoir comparer entre les deux années et voir que celle ci est bien mieux ! C'ets toi même qui le montre dans ton sujet ! Bon courage !
Témoignage. |
6/40 |
05/05/2012 à 20:12 |
J'ai tout lu !!! je m'en fout de c'que vous direz... J'ai chialé à partir de la 21ème ligne et j'ai mal à ta place aussi 'fin je crois que j'ai mal à ta place... Bref alors déjà j'trouve que t'es une fille très forte (plus forte que moi je pense) Et franchement à ta place j'aurai pas résister à quelques petites envies de suicide tu vois mais j'suis content que tu sois en vie !!!
Témoignage. |
7/40 |
05/05/2012 à 22:39 |
Ça a du être difficile, très difficile. Ça m'a choqué quand j'ai vu qu il t'avait tout supprimé, et enfermé sans réellement t'expliquer ;o Comment des personnes peuvent elles faire ca ?!
Mais tu t'en es assez bien sortie au final (:
Je te souhaite un bon courrage pour la suite en tout cas
Témoignage. |
8/40 |
05/05/2012 à 22:47 |
Je tiens à remercier tous ceux qui ont donné leur point de vue et qui me soutiennent, aussi bien par MPs que sur ce topic. Ca me touche, vraiment.
Ensuite, en effet ça va beaucoup mieux aujourd'hui. Malheureusement, je ne suis plus avec Matthieu depuis un moment à présent et nous n'avons gardé aucun contact, mais ma grand mère reste présente et sait trouver les mots qu'il faut lorsqu'elle s'aperçoit que je ne vais pas très bien.
Cette expérience m'a fait grandir, et je fais de mon mieux pour être heureuse et m'en sortir malgré ce que j'ai vécu et les difficultés que je vis encore au quotidien.
Et enfin, je vois que certains sont choqués ou émus par mon histoire. Ce n'est pas ce que je recherche, pas du tout. J'essaie de montrer que malgré cette expérience vraiment effroyable, je m'en suis sortie, je suis restée courageuse malgré tout. Et aujourd'hui je suis là, plus forte que jamais, parée pour affronter la vie.
Dans tous les cas, je remercie tous ceux qui m'encouragent. Ca me va droit au coeur, vraiment.
Témoignage. |
9/40 |
05/05/2012 à 22:49 |
Louise. a écrit :
Je tiens à remercier tous ceux qui ont donné leur point de vue et qui me soutiennent, aussi bien par MPs que sur ce topic. Ca me touche, vraiment.
Ensuite, en effet ça va beaucoup mieux aujourd'hui. Malheureusement, je ne suis plus avec Matthieu depuis un moment à présent et nous n'avons gardé aucun contact, mais ma grand mère reste présente et sait trouver les mots qu'il faut lorsqu'elle s'aperçoit que je ne vais pas très bien.
Cette expérience m'a fait grandir, et je fais de mon mieux pour être heureuse et m'en sortir malgré ce que j'ai vécu et les difficultés que je vis encore au quotidien.
Et enfin, je vois que certains sont choqués ou émus par mon histoire. Ce n'est pas ce que je recherche, pas du tout. J'essaie de montrer que malgré cette expérience vraiment effroyable, je m'en suis sortie, je suis restée courageuse malgré tout. Et aujourd'hui je suis là, plus forte que jamais, parée pour affronter la vie.
Dans tous les cas, je remercie tous ceux qui m'encouragent. Ca me va droit au coeur, vraiment.
De rien on est là pour ça, continue de te battre et tu reussiras ;)
Témoignage. |
10/40 |
05/05/2012 à 22:52 |
Le truc qui me choque, c'est le comportement de ta mère, à mentir pour t'enfoncer. Je trouve ça clairement dégueulasse.
En tout cas, je te souhaite bon courage pour la suite...
Témoignage. |
11/40 |
06/05/2012 à 03:28 |
Je sais pas quoi dire... tu pense que tu aurais préféré aller dans une famille d’accueil ?
Témoignage. |
12/40 |
06/05/2012 à 03:45 |
A vrai dire, au mois de décembre dernier, ma mère a voulu m'envoyer dans un foyer. Au début je me disais "Cool, j'aurais pu à la supporter ! J'vais pouvoir recommencer une nouvelle vie loin d'elle !", puis je me suis souvenue du comportement des gens de l'hopital, de mon psy et de l'assistante sociale que j'ai vu par la suite. J'ai eu véritablement peur, de retomber dans un système où je ne contrôlerais de nouveau plus rien. Je me suis alors battue pour ne pas y aller. J'ai joué la comédie devant ma mère et le reste de ma famille, je me suis comportée comme la fille qu'elle aurait aimé avoir. Je préférais encore supporter ma mère et rester dans un univers que je connaissais plutôt que de replonger là dedans. Je ne fais plus confiance à tous ces gens là.
Témoignage. |
13/40 |
06/05/2012 à 12:49 |
"L'être humain me dégoute."
C'est bizarre, cette phrase revient souvent.
L'être humain me dégoute.
Mouais.
Tu dis ça, mais t'as vu qu'une facette de la vie comme on peux la vivre, pourtant yen a des centaines de millards. Avant de penser au suicide, pense à autre chose que le suicide.
Et pour l'histoire du foyer, faut savoir qu'un foyer n'est pas un hopital psy, c'est différent. Un hopital c'est fait pour soigner (j'sais pas si on peux dire la même chose pour le psy '.' c'est plus des cons qu'autre chose hein), un foyer c'est une maison pour jeune. Perso, j'ai fait le foyer, ils te laissent pas dans ta chambre sans sortir, t'es avec d'autres personnes que tu peux voir, tu peux sortir (t'as presque que ça à faire, pas d'ordi hein :3).
Voilà, je voulais eclaircir ces deux points là.
Sinon, bonne continuation. Et une date c'est juste pour se situer dans le temps, pas pour se remémorer des épisodes difficiles d'une vie. Le passé, c'est le passé. L'avenir est plus tard.
Témoignage. |
14/40 |
06/05/2012 à 14:06 |
C'est triste cette histoire ..
J'ai pas compris ta mère, t'es sa fille quoi, elle aurait du t'aider.
Désolé de ctitiquer ta mère ..
Témoignage. |
15/40 |
09/05/2012 à 23:36 |
Minute a écrit :
Et pour l'histoire du foyer, faut savoir qu'un foyer n'est pas un hopital psy, c'est différent. Un hopital c'est fait pour soigner (j'sais pas si on peux dire la même chose pour le psy '.' c'est plus des cons qu'autre chose hein), un foyer c'est une maison pour jeune. Perso, j'ai fait le foyer, ils te laissent pas dans ta chambre sans sortir, t'es avec d'autres personnes que tu peux voir, tu peux sortir (t'as presque que ça à faire, pas d'ordi hein :3).
Le soucis que j'ai aussi avec le foyer, c'est que je vais être contrainte de quitter mon "petit univers", ma chambre, où je me suis réfugiée durant toutes ces années. Ca peut paraître débile, mais j'ai besoin d'y être pour me sentir bien. C'est un peu mon sanctuaire, c'est le seul endroit où je pouvais être tranquille lorsque j'avais des problèmes.
D'autre part, j'suis quelqu'un de super renfermée quand j'me retrouve dans ce genre de milieu, où les gens savent ce que j'ai, où j'suis avec d'autres jeunes que j'connais pas ... Je suis pas tellement convaincue de me sentir mieux là-bas en fait.
J'préfère donc attendre encore un peu, prendre sur moi, et patienter sagement jusqu'au jour où je pourrais partir loiiiiin de chez moi pour aller faire des études.
Sinon, de manière générale, je ne remercierais jamais assez toutes les personnes qui m'ont apportées leur soutien suite à ce topic. J'ai reçu un nombre faramineux de MPs, jamais j'me suis sentie aussi soutenue. Rien que d'en parler, ça me ferait presque monter les larmes aux yeux, haha. Vous êtes formidables, merci beaucoup.
Témoignage. |
16/40 |
26/05/2012 à 01:02 |
Bonsoir à tous.
Bon, eh bien voilà, j'ai passé la date fatidique. Durant toute la journée du 23, j'ai été très occupée, ce qui fait que je n'ai pas réellement pensé à ce qu'il s'est passé l'année dernière. En revanche, dès que je me suis couchée, ça a été dur ... Tous mes souvenirs m'ont sauté en pleine face. J'arrêtais pas de me dire qu'il y a un an j'étais coincée à l'hopital, que je ne savais pas encore ce qui m'attendait ... J'ai ressenti les mêmes choses que l'année dernière, c'est à dire de l'incompréhension, de la peur et du désespoir.
Aujourd'hui je suis toujours à peu près dans le même état. J'pensais être capable d'affronter cette épreuve, mais je suis en train de me ramasser lamentablement. De plus, du fait que je suis fort malade, je ne suis pratiquement pas allée en cours de la semaine, ce qui fait que je suis restée seule chez moi à ressasser ces souvenirs toute la journée durant. J'me pensais plus forte que ça en réalité. Je me trouve minable maintenant.
Toutes mes amies m'ont tourné le dos. Elles n'ont pas compris pourquoi je n'étais plus joyeuse comme avant, et elles m'ont progressivement mise de côté. Hier, celle que je considérais alors comme ma meilleure amie est venue en clair m'engueuler par sms parce que je lui ai avoué plus tôt dans la journée que j'allais certainement déménager cet été dans une autre ville. Elle a simplement conclu par un "Bon eh bien, bon débarras, au moins tu ne fileras plus le bourdon à personne" ...
J'me sens cruellement seule. C'est terrible. J'ai peur de replonger, ça me terrifie, vraiment. J'me suis même dit cette après-midi que si je retentais cet acte de me suicider, il ne faudrait vraiment pas que je me loupe pour être sûre de ne pas retourner à l'hopital ... C'est terrible de penser ça ! J'suis en train de me morfondre totalement, c'est tellement dur de s'en sortir. J'me suis fait des illusions, je ne vais vraiment pas mieux.
Enfin voilà, je ne sais pas vraiment pourquoi je dis tout ça ... Peut être que ça me fait du bien ... J'en sais rien ...
Témoignage. |
17/40 |
26/05/2012 à 01:11 |
Wow .. Ca fait réfléchir ton histoire ..
Témoignage. |
18/40 |
26/05/2012 à 01:17 |
O_o
Non mais c'est quoi ces "amies"?
Je pense que si tu déménages, ce sera une bonne chose: Nouvelle ville, nouvel établissement scolaire, nouveaux amis.
Puis ça te permettra peut etre de prendre de la distance avec tout ça, d'éviter de tomber sur des choses qui évoquent des souvenirs.
Témoignage. |
19/40 |
26/05/2012 à 01:32 |
nebuleuse40 a écrit :
O_o
Non mais c'est quoi ces "amies"?
Je pense que si tu déménages, ce sera une bonne chose: Nouvelle ville, nouvel établissement scolaire, nouveaux amis.
Puis ça te permettra peut etre de prendre de la distance avec tout ça, d'éviter de tomber sur des choses qui évoquent des souvenirs.
Oui, c'est exactement ce que je me dis ... J'ai envie d'un nouveau départ, ça devient urgent ...
Témoignage. |
20/40 |
26/05/2012 à 01:41 |
Tu pourrais tenter de t'occuper pendant les vacances, peut être avec un petit boulot, du sport ou une colo histoire de pas trop ruminer tout ça.
ça pourrait te permettre de faire un peu le vide et de prendre de la distance afin de bien commencer l'année scolaire suivante