Moins de 18 ans
18 ans ou plus
_Zeste- | Les années passent... | 2 | 18/01/09 à 21:27 |
Court texte écrit dans la voiture sur un long trajet.
--->
Assise sur son banc elle pense. Elle se remémore sa jeunesse : Ses rires, ses joies, ses peines. Elle tente une nouvelle fois d’ouvrir le livre fragile et abîmé de ses souvenirs. Elle aperçoit des silhouettes, des visages, qui vivent, qui rient, qui pleurent, qui meurent. Elle voit son existence si courte et pourtant si remplie. À ce point éphémère et insaisissable, elle voit sa vie. Ce parcours chaotique et inespéré vécu des plus intensément, en émotions toutes diverses s’exprimant dans une palette aussi colorée qu’inégale. De l’allégresse au désespoir, du rire aux larmes, c’est sa vie, douce et rugueuse à la fois. À l’image d’une attraction de foire, le grand huit du destin, cela même ; un début calme et insouciant, avant d’atteindre les sommets toujours plus hauts des cimes de l’extase, et de plonger toujours plus bas dans les abîmes du désespoir. Puis vient la fin, encore tétanisé par le frisson des émotions, elle vous foudroie sans crier gard. Enfin, la machine s’arrête en silence et se repose. Sentir une ultime fois les papillons de l’amour voleter dans son ventre, jouir à nouveau des plaisirs et goûter une dernière fois à la réussite, sentir trembler son cœur et chauffer son sang. C’est tout ce qu’elle recherche, ce à quoi elle aspire, assise sur ce vieux banc en bois.
Mais le corps est lent, il ne répond plus, le souffle est court, le cœur fatigué, et la peau fine et fragile. Les yeux sont humides et le regard faible, il a perdu sa lumière ; elle s’est éteinte peu à peu, année après année. Le Ciel, pourquoi s’y remettre lorsque la vie est devant soi ? Mais maintenant que le fil de l’existence ne tient qu’à un filament, que les craintes ressurgissent, que l’esprit seul ne suffit à raisonner la peur de l’inconnu, il faut trouver une solution. Parce qu’elle a trop souvent retardé la question, mais désormais elle s’impose à elle. Terrible angoisse devant trouver remède. C’est pour ça que pour la première fois elle a amené son vieux corps chétif ici, sur le banc froid et dans les murs austères d’une église.
Les années passent... | 1/2 | 18/01/2009 à 21:31 |
Les années passent... | 2/2 | 19/01/2009 à 19:27 |