Bêtises acides

Indian Fog

Bêtises acides

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25/04/08 à 01:32

Jolon passait ses jours à jouer à un jeu,
Un jeu où l'on ne peut rien refuser.
Jolon n'est pas un homme, il est le vent,
L'air, l'orage, le sable et le temps;
C'est un taureau en pierre, fort comme les braves,
Nonchalant, et qui ne rit que seul.

Et surtout, il se chantait ce refrain à lui-même, comble du narcissisme.
"-Amis ! disait-il, en descendant de la montagne, je vois tout ! Le monde, moi, vous, et même l'infini. Les choses que personne ne perçoit, les vapeurs d'esprit qui se perdent dans les hautes cîmes enneigées des Appalaches. Et ô paradoxe suprême, je vois même le réel, moi qui suit si peu ! Le réel, et ses légions éternelles : le bien et le mal, l'amour et la haine, les assassins et les pauvres gars, le juste et l'injuste.
Le vieux marin, noyé en rentrant au port, laissant une femme et une enfant errer pauvres dans les rues terribles de Seattle.
Billie, bien née, à l'aise dans son rôle de briseuse de coeur insouciante et réellement inconsciente.
James Douglas Morrison, génie ou pas, simple sac d'os comme vous, mais porté au podium de la reconnaissance humaine.
Unis ! Face à la mort ! Face à la vie ! Face à nos peurs, face à nos pleurs, face à nos joies, à nos gosses, à nos envies, nos cendres et nos lits !
Ô monde terrible, qui nous noie entre horreur et beauté."