Je te remercie beaucoup Cyrille pour ton avis développé qui va vraiment m'aider à avancer!
Je vais tâcher de m'expliquer un peu sur ce texte :
Tout d'abord j'ai hésité sur le titre. En premier lieu je voulais l'intituler "Elucubrations aporétiques". Et puis finalement je me suis dit que non, que cela allait faire trop pédant et surtout que (d'après moi) reprendre le dernier mot du poème était une meilleure idée pour semer le doute.
Ce texte repose donc sur plusieurs apories. En premier lieu celle du moment. Au début le cadre spacio-temporel est placé "à l'aurore, à l'heure où les champs brûlants se taisent" et puis finalement le narrateur "retrace la nuit" mais ceci sous "l'ardente fournaise" qui elle fait référence au midi, au zénith comme chez Friedrich Nietzsche où ce moment de la journée est celui des révélations et du lever du voile. Mais ce temps imprécis qui finalement est qualifié en dernier lieu de "lever du jour" est transpercé également d'éclairs, ce qui traduit en quelque sorte un "trop plein" céleste, comme si le ciel montrait lui aussi une grande incertitude et un questionnement incessant. Et j'ai repris cette idée en parlant du "vent au rire fielleux" que je voulais être une périphrase des éclairs.
De plus, tu as tout à fait compris l'idée du passé qui se mêlait au présent mais également à l'avenir puisque bien que le narrateur ravive les feux d'un amour enterré, il disperce ses regrets et vit dans le présent. Son amour déchus lui inspire de la mélancolie aussi bien que de la nostalie mais l'aide également à avancer et à construire son présent, ceci étant montré dans le deuxième quatrain ou le narrateur se trouve "à l'orée de l'amour" mais donc plus dans l'amour en lui-même. Et le futur est présenté implicitement dans les deux tercets où le personnage s'envole vers des grandeurs transcendantes et invisibles.
Ensuite, j'ai voulu mettre en valeur le paradoxe par la contradiction sur la position du personnage. Celui-ci est d'abord "allongé" mais s'en va brusquement "dans sa nacelle" ce qui laisse penser qu'il est soit en l'air soit sur l'eau.
Mais, finalement, toute cette mise en scène surréaliste se révèle n'être qu'un simple rêve, comme une envolée onirique qui prendrait promptement fin sans explications pour semer le doute.
En fait c'est un peu moi que j'ai mis dans ce texte... L'innocence du rêve et l'ivresse de la transcendance se mêlant à la triste réalité, monotone et fade, deux mondes opposés qui se croisent et qui se touchent presque mais qui reposent malheureusement sur un triste paradoxe...