Jour après jour

Scott Meridian ne ressenti rien – pas le moindre soupçon de peur, même pas la satisfaction de la vengeance proche – lorsqu'il entendit derrière lui le doux langage des jeunes des cités.

Alors qu'il venait de quitter l'oasis de clarté d'un réverbère, tache de civilisation dans cette jungle urbaine qu'est la ville une fois la nuit tombée, il clopinait déjà vers la prochaine zone de lumière, située a quelques dizaines de mètres devant lui.

Scott portait une courte veste de velours prune sur une robe aux motifs floraux fanés et un sac de cuir noir qu'il serrait contre lui. Sur sa tête, un chapeau ridicule trôné sur sa perruque grise, il avançait, une canne en bois a la main. De loin comme de près, il donnait l'impression d'être une de ces petites vieilles sans défenses qui foisonnent a notre époque...

Le travesti était convaincant, il fonctionnait extrêmement bien, et ce, depuis le moment, où, 25 ans auparavant, alors membre du MI-5, Meridian avait infiltré le Q.G du K.G.B à Moscou, décidément, les Russes n'en ont pas l'air, mais ce sont de vrais gentlemens devant les petites vieilles se remémore t-il avec un sourire, sitôt effacé a l'entente des insultes des jeunes des quartiers qui le suivait.

Il osa un petit coup d'œil en coin et la...
Déception!
Ils n'étaient pas aussi nombreux qu'il imaginait...
Il espérait qu'ils seraient au moins quatorze, comme ceux qui avaient violé Jaina, sa fille âgée de quinze ans a l'époque. Il avait encore leurs sourires arrogants, lorsque dans le box des accusés, ils entendirent leurs avocats dire que c'étaient « des braves garçons issus d'un quartier défavorisé », et plus tard, demander, avec une brutale arrogance, leur acquittement puisque la jeune fille étant aveugle, n'avait pu reconnaître aucun de ses agresseurs....
En fait il se serait contenté de douze, car douze ils étaient cette nuit où Silvanna, sa femme, fut assommée et jetée violemment sur le trottoir, elle non plus n'avait pu témoignée, étant morte avant l'arrivée l'ambulance.

Il entendit un pas de course derrière lui, lorsque quatre d'entre eux se rapprochèrent de ce qui leur semblait être une petite vieille, il s'arrêta, n'importe qui aurait cru « qu'elle » était tétanisée de peur, il n'en était rien. Il dévissa calmement sa canne, sans grand geste, sans précipitation...et attendit.
-Hey m'dame, z'aurais pas quelques euros pour nous.
La voix jailli de l'obscurité, à cinq ou six mètres sur sa gauche.
-Donnez 10 euros m'dame, et on vous fera pas de mal, vous êtes trop vieille pour le reste, on veut que d'la tune m'dame!
La phrase provoqua quelques plaisanteries,que Meridian encaissa sans rien dire, mais elles cessèrent bien vite quand le jeune maghrébin qui avait parler sorti de l'ombre, un couteau à cran d'arrêt dans la main.
-C'est ta dernière chance la vieille, tu nous file ton sac ou on te cut!
Meridian lança son sac aux pieds du grand malandrin, qui l'envoya d'un coup de pied vers un de ses loubards.
-V'la qui est un peu mieux, m'dame, mais tu l'a pas fait quand j'te l'ai demandé, alors on va te faire une petite leçon sur la politesse...
Il avança vers Scott, tenant fermement son couteau, l'envie sadique de frapper une personne sans défense se lisait dans ses yeux.
Meridian attendit qu'il soit a peu près a un mètre de lui, quand il sorti la lame de sa canne, et la planta en plein milieu du ventre, la ou il n'y avait aucun chance de croiser un os. Un gargouillement étouffé se fit entendre, alors que le chef s'écroulait a genoux, les deux mains crispées sur sa blessure. Scott fit un pas en avant et effectua un mouvement de faux, il entendit des cris, mais surtout le bruit d'un corps qui tombe.
-Gaffe! La vieille a une canne épée!
Et ils s'enfuyaient tous, comme il l'avait prédit, laissant leur chef mourir a petit feu, l'autre était déjà mort, la tête tranché net. Il balaya la zone des yeux, plus de traces du sac, pas folle la guêpe, ils l'avaient prit dans leur fuite.

D'un pas lent, il reparti vers son domicile, c'est alors, qu'a trois pâtés d'immeuble, le sac fut ouvert, que le ciel entre en éruption, crachant cuir et chair humaine, la déflagration fut telle, qu'il fut presque projeté par terre.
Scott Meridian ne ressenti rien – pas le moindre soupçon de joie, même pas la satisfaction de la vengeance accomplie. Demain il revêtirait ses habits de vieille femme, et s'en retournerait dans les quartiers « difficiles »de West Street, c'est jour après jour que sa vengeance s'assouvirait...


Merci (elle est plus courte que les autres) :p

Jour après jour

1/1

23/01/2009 à 19:31

toi t'es chaud avec les topics en ce moment