Elle. Lune ensanglantée.

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Moins de 18 ans

18 ans ou plus

Lady_Schimaere   Elle. Lune ensanglantée. 10 15/05/08 à 23:37

Plop, plop, plop. Bon je me tâte. Suite ou pas suite ? Cet écrit est un premier jet, je n'ai pas eu le courage de le relire ou si peu. M'enfin, j'attends quelques avis, verras-t'on ou pas.
Et bien entendu, je corrigerais. j'avais juste une furieuse envie de le "publier" pour recueillir vos avis.
Et merci à tous ceux qui auront le courage de le lire. Wink
Je corrige au passage mes erreurs de balise (ça craint, je sais).

Malgré le temps, rien ne s'est effacé.
J'avoue ignorer son âge véritable, malgré les liens que nous entretenons.
Elle, est rousse, au teint légèrement hâlé, fine et délicate silhouette.
Moi, je suis blonde, au teint pâle et à la maigre constitution.

Elle, c'est une belle femme à qui j'attribuerais la trentaine malgré le fait qu'elle le nie.
Moi, j'en aurais bientôt seize. Quand ? A la moitiée de l'année, au moment où le soleil se fait le plus brûlant, et où la châleur se fait la plus insupportable.
Nous sommes si proches, et pourtant tellement opposées.
Elle m'a tout donnée et pourtant, moi, je l'ai écorchée vive.


I/

Il me semble que cela va être une journée tout à fait agréable.
Tu voudra sortir dans le jardin ? Hum, non. Fais un effort, je t'en conjure, tu ne peux pas rester éternellement comme tu es là, amorphe, fanée, morte.
Et ne me regarde pas comme cela, tu me ferais presque culpabiliser. Presque...


II/

Elle, est belle, cultivée, intelligente, et elle occupe un poste à responsabilitées, dans la société de son époux, ou plutôt "occupait".
Grande, rousse, gracieuse, angélique même, mais avec un regard vide, amplis de néant. Si si, j'insiste, absolument, j'y tiens. Des répétitions ? Et alors ? C'est mon récit ou le votre ? Bon alors, laissez moi m'exprimer.


Moi ? Ho, je ne pense pas que cela soit tellement important. Si ? Ho hé bien. Je suis grande et blonde, comme je l'ai déjà dit. Je suis bien éduquée, et cultivée. Je pense également posseder une certaine intelligence, sans pour autant fanfaronner. Mais ceci n'empêche pas cela. Je suis une jeune, je préfère utiliser ce terme plutôt que de parler d'une adolescente. Ce terme est tellement... cela fait tellement "généraliste", que je préfère à la limite l'oublier. Mais bon, passons.

III/

Allez, viens, surtout n'essaie pas de me retenir. Non ? Un jour peut-être pourrai-je espérer une réaction de ta part.
Tu ne crois pas ? Ton regard pourrait au moins être un tantinet expressif. Même pas, décidement, tu ne sert à rien.
Sérieusement. Tu es là depuis des jours et des jours, tu dépéris à vue d'oeil. Tu ne mange pas ou si peu, ne sort pas, ne parle pas, ne pleure pas, ne te plaint pas. Tu es lamentable. Tu vas bientôt rendre l'âme si tu continue comme cela... Tu es tellement pitoyable. Et ça, tu ne l'a même pas vue, ce qu'il t'a mis sur les épaules... Râh et ça tombe, tu pourrais au moins le redresser, histoire de te rendre plus honorable... mais ça non, ça ne t'es même pas venue à l'esprit, décidement. Et dire que tu as fait de meilleures études que les miennes et que tu as réussie dans la vie. Bon, rajustes ce châle bon sang ! Tu es ridicule ! Bon d'accord, je vois qu'une fois de plus, je vais devoir t'assister...

-Ne me touche pas.
Ho voilà, que j'ai enfin réussie à te décrocher un mot, ta langue commençait à se décomposer, il était temps.
-Enfant de la pourriture, native de la fange et du vice, quitte cette pièce.
J'avoue que... tes paroles me troubles. Je ne pensais pas avoir de sentiments, mais là... tu viens de me toucher, c'est étrange...
-Immondice, târe. Poursuit-elle.
-Il suffit. Arrêtes maintenant ! Arrêtes toi avant que je ne parte définitivement.
-Je n'attends que ça, depuis le moment où tu es sortie des entrailles de la pêcheresse, de la patricide que je suis !

IV/

Pourquoi a-t'il fallu que nous en arrivions là ? Je suis surnommée Cruella par les personnes qui me connaisses peu, pas tellement original je sais, mais je n'ai pas choisie, sinon j'aurais ôptée pour quelque chose qui m'aurais plus mise en valeur. Mes "proches", me surnomme la Beautée aux milles épingles. Cela s'apparente tout d'abord à mon physique mais également à ma personnalitée... Certains disent que je suis dangereuse, d'autres sulfureuse et vénimeuse. Pourquoi pas... Cela me plait. Tant que je peux asservir ces gens qui se prétendent mes amis, tant que je peux avoir une emprise sur eux, exercer une dépendance sur leurs pauvres esprits... peu importe le nombre de surnoms que l'on me donnera, je m'en contre-fiche. Je les veux tous, et je les aurais tous.
Minables et méprisables Êtres, écervellés et inutiles.


V/

-Papa, Maman a parlée, elle a été très injurieuse vis-à-vis de ma personne.
"Papa", cela me fait tellement bizarrre de prononcer un mot derrière lequel je ne trouve aucun sens.
-Laisse-là tranquille, je ne vois même pas ce que tu viens faire ici.
-Mais voyons Papa, je m'occupe d'elle, comme elle l'a toujours fait pour moi... Quelle question !
-C'est toi qui l'a rendue comme ça, alors laisse-là, laisse-là moi et va t'en. Ne vois-tu pas que tu es indésirable ?
-Ho Papa, je te connais, tu serais bien incapable de me mettre dehors, tu m'aime tellement...
L'homme que je nommais Papa, se retourna alors vers moi, et je vis ses yeux s'animer tels deux grandes fournaises prêtes à me réduire en cendres à n'importe quel moment.
-Je ne sais pas si le fait de vouloir t'étrangler pour te faire taire, de vouloir te crever les yeux pour t'ôter ce regard hautain que tu nous inflige, ou de vouloir te défigurer pour t'ôter toute cette fichue prestance que tu nous impose... Bref, je ne sais pas si c'est ce que l'on peut appeller de l'amour.
Je ravalais difficilement ma salive.
-Hé bien, tu es dûr dans tes propos. Je ne pensais pas que mon si "faible Papa", se relèverait face à sa fille.
-Fille ? Je voudrais presque rire si je le pouvais encore. Ta grand-mère a crachée sur sa fille, l'a reniée, alors qu'elle n'avait fait que quelques bétises mineures... insignifiantes comparées aux tiennes. Mais toi, ce que tu as fait... Je me demande comment est-ce-que tu peux encore te regarder dans un miroir. Tu es si laide... Regardes-toi, le vice et la pourriture t'ont attaquées... tu es immonde.
-Il faut croire que c'est de famille. Puisque tu viens de le dire toi-même, ma grand-mère ne voulait plus de Maman.
Papa me regardait une nouvelle fois, mais cette fois-ci, il avait troqué son regard incendière contre un regard de chiot ou d'orphelin désespéré, désemparé.
-Tu as une quinzaine d'années, et tu nourris une haine féroce à l'encontre du genre humain. Y compris, contre ceux qui t'on aimée jusqu'à aujourd'hui...
Il se rapprocha alors de moi.
-Tu me dégoutes. Quitte cet endroit, et ne revient plus jamais. Démon.
Je pensais qu'il m'insulterais de façon crûe, qu'il irait même jusqu'à me gifler et à me cracher au visage, mais il n'en fit rien. Ce qu'il fit, me fit bien plus mal au restant de coeur que j'avais, que tout ce qu'on avait bien pû me dire ou me faire. Que tout ce que je n'avais pûe imaginer.
-Papa, un jour, tu comprendra pourquoi j'ai fais tout cela. Pour l'instant je ne le sais pas moi-même, alors je ne pense pas pouvoir te l'expliquer... Dis-je tristement, avec un ton proche du Mea-Culpa.
-Ta mère, me disais que j'étais comme son Père face à son épouse, à ta grand-mère, à sa mère. Faible, soumis, et j'en passe. Je sais qu'elle s'est trompée, je suis différent. Car aujourd'hui, je te met dehors, car ta Mère, n'est pas comme la sienne. Elle est en train de mourir, face à son monstre de fille, cette pourriture... J'aime ma femme, je l'ai toujours aimée et l'aimerais toujours. Tu es en trop. Tu représente un bien trop grand danger que je ne peux pas me permettre de prendre. C'est Elle que j'aime avant toute chose, je vais toute faire pour la sauver.
Ce sont les dernière paroles que mon Père m'ai adressée, après cela, je suis partie.

VI/

A quinze années et des poussières, je me retrouve à errer dans les rues qui ont été mes complices de débauches. Personne ne s'en inquiétera. Pour la première fois, je me sent tellement honteuse... et Eux, ils sont tellement haineux... que personne ne me demandera de revenir. Et puis ici, c'est commun, des jeunes qui errent dans les rues il y en a plein. C'est maintenant que je me met à regretter, à éprouver un semblant de culpabilitée...
Pour une fois, je suis réellement dans la merde. Pas comme la fois où il y avait ce type qui me courrais après pour me faire sauter la cervelle, parce qu'il disait que je l'avais allumé et roulé.
C'est fou cette capacité que j'ai à m'adapter ou ce second visage. Je passe aisément de la jeune fille bien élevée et rebelle, à l'adolescente pourrie de base. Dans les deux cas, je suis cruelle. Et j'aime ça. Enfin, j'aimais ça, tant que je pouvais faire souffrir et garder ma position. Mais là, je sent qu'il va y avoir du changement.
J'ai quinze ans, dans quelques jours, plus exactement 33, c'est mon anniversaire, et je suis seule.

Pas de panique, avec toutes les connaissances que j'ai, je ne devrais pas avoir du mal à trouver une piaule. Bon pour commencer, je vais aller voir le type qui me sert de "mec".


VII/

Un type assez imposant, proche des deux mètres et des quatre-vingt-dix kilos, à la masse musculaire importante, se tient dans l'encadrement de la porte.
-Qu'est-ce-que tu veux ?
-Une piaule.
-Rentre chez toi.
-Non, c'est fini. Mon père m'a mise dehors. C'est dire...
-Okay, entre.
Je savais bien entendu où il vivait mais c'était la première fois que j'y mettais les pieds. Et je dois dire que j'étais réellement surprise.
-Tout est tellement... enfin, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.
-J'aime bien m'y retrouver dans mes affaires, plutôt que dans la merde.
Je posais le peu d'affaires que j'avais pue emporter, c'est à dire, un simple sac à bandoulière, contenant le strict minimum.
-Tu crèche ici, tu bouffe ici, tu deale et tu baise. C'est bon ?
-Nikel.
Tu parle si ça l'était, la routine quoi.
Il m'enlaça alors.

-Ma belle Metzli... Ma Lune...
-Ho mais c'est que tu peux te montrer tendre. Trop tendre à mon goût.
Il me lâcha, comme s'il s'était ressaisit et mumura alors;
-Je me demande comment une telle diablesse peut-elle porter un nom aussi doux...
-C'est pour mieux séduire les gens avant de les pigeonner.
Raoul éclata de rire avant de se diriger vers sa table de chevet, il y pris l'arme qui y était posé et dont je n'avais pas remarqué la présence auparavant, et se dirigea vers la porte d'entrée de l'appartement.
-J'ai une course à faire. J'en profiterais pour rammener quelques "amis" pour toi.

VIII/

Cela fait trois jours que suis chez Raoul, j'ai retrouvée mon ancienne vie. Pourtant quelque chose me tracasse.
Mon âge et ce que je fais. Quand j'étais petite, j'avais hâte d'être une adolescente pour faire comme mes amies, les boutiques, lire des magasines, sortir en charmante compagnie et j'en passe.
Maintenant, je ne suis qu'un détritus. J'ai l'impression que je ne pourrais m'en sortir. C'est fou, parce que j'ai choisie cette vie... Mais en y réfléchissant, l'ai-je réellement choisie où suis-je tombée dedans quand j'ai commencée à aller mal ? Je ne sais pas. Et il faut vraiment que j'arrête de me poser ce genre de questions ridicules. J'ai quinze ans et je suis une pute et une junkie.


IX/

Raoul est de retour d'une énième "course" comme il les appelles, et il rapporté de quoi se nourrir.
-Tequila, Mezcal...
-Y a rien à bouffer ?
-Frijoles en conserve, tacos au poulet, et burritos, ça conviendra Princesse ?
-Ton ton est bourré d'ironie, en parlant de burritos. Dis-je sarcastique.

C'était ça, le quotidient depuis neuf jours, et c'était ça avant, lorsque l'on trainais en bande. C'est étrange, depuis que je suis chez lui, on ne sort plus ensemble, en fait, correction; je ne sort plus du tout.
Je viens d'y penser que maintenant. Bah c'est peut-être parce que je n'en ai pas ressentie le besoin.
Quand je repense à mon ultime visite chez mes "Parents", et quand je la compare avec ma vie de maintenant, il y quand même un sacré contraste !


-Je sort. Dis-je à Raoul en fermant la porte derrière moi.
Comme ça, il n'aura pas le temps de me dire quoi que ce soit.


X/

J'ai envie de parler, de voir des gens, peut-être devrai-je contacter mes amis ?
Faute de moyen et faute de mieux, je me pointe chez les gens que je crois être mes amis, et on m'envoie chier mémorablement. Il n'y a pas mieux comme terme pour décrire la façon dont je me suis faite jetée.
Je commence à éprouver certaines choses que je n'avais jamais ressenties avant, des sentiments inescriptibles.
J'ai envie de parler.
Faute de mieux, je me dis que n'ayant pas non plus les moyens pour aller consulter, et qu'ici à Guadalajara, les psy ne sont pas installés à chaque coin de rue, je me décide à aller dans un endroit où jamais je n'aurais pensée mettre les pieds un jour; une Eglise.
Je suis devant, là, et j'attends, j'essaie de me décider, de me raisonner, de trancher. Au final c'est la pourrie qui l'emporte, sur la repentie, et je rentre.


XI/

-Où tu étais ?
Me siffle une voix grave aux consonances latines, à peine la porte passée.
-Je suis sortie faire un tour, ça faisait longtemps.
-Prends-ça, et va vendre.
Il me lance un sachet contenant, ce qu'on pourrait décrire comme étant de la farine, mais même un enfant, ici, dirait tout naturellement qu'il s'agit de cocaïne.
-Je rentrerais pas tard.
-Je m'en tape, vends et reviens après.
-Parce que tu crois que tu va me dicter ce que je vais faire ?
Il me regarde fixement.
-Pour qui te prends-tu ? Sale gosse. Des gens tueraient pour avoir ta place, du moins celle que tu avais avant... Là, tu n'es qu'une petite pute, une gosse. Alors obéie ou je te tue. Qui se souciera de ta vie ? Personne.

XII/

C'est la première fois que je me sent aussi mal. Tout ce que je me suis échinée à construire, cette constance, cette cruautée que j'ai tant voulue faire croire et croire moi-même qu'elle était inée... Tout est en train de s'effondrer.
Je suis tombée sur plus fort que moi. Et encore, je crois que le terme n'est pas adéquat. Je suis nue, mes blessures sont apparentes, mes larmes le seront bientôt.
Je me dirige vers une ruelle à quelques mètres de l'immeuble de Raoul, et je me poste, assise, en attendant les clients. Cela ne devrait pas tarder, ici, c'est courant. On achète un peu de came, comme un gosse achèterait un bonbon. Tiens en parlant de gosse, mon premier client, ne doit pas avoir plus de douze ou treize ans. Apparemment, il ne vient pas que pour la drogue. Pour moi ? Ok. On se dirige vers un parc, dans un coin; un local comportant l'inscription "Baños". Les chiottes, ça m'a toujours révulsée, surtout celles d'ici, m'enfin bon, il paie.
Ce n'est pas non plus la première fois qu'un de mes clients est si jeune et qu'il a pourtant autant de fric.
Celui-ci est différent, il me laisse un peu de la came qu'il a pourtant acheté, il sait que je n'ai pas le droit de toucher au reste. En le regardant mieux, il ne fait pas aussi jeune que je le pensais au début, légèrement plus je dirais, un an ou deux supplémentaires. Il me laisse m'habiller et dépose ses lèvres sur ma joue avant de partir.
C'est tellement étrange... je n'ai jamais connue ça.


XIII/

-T'as tout vendue ?
-Ouais.
-Bien, viens là. Viens, tu l'a bien méritée.
Il m'indique un rail de cocaïne, sur la table basse du salon.

C'est mon quotidient. Mon horreur, ma vie. Et je l'ai choisie.
Je me sent mal, peut-être que je commence à ne plus supporter la drogue mêlée à la culpabilitée ? Le mélange est détonnant si je peux dire, en faisant un brin d'humour.
Je me retrouve, la tête dans l'évier, faute de mieux, à rendre ma vie, mon Âme, mes soupirs, mes larmes.
Raoul assis sur le sofa, ricane bêtement en me disant que je dois "juste être pleine".
Bah voyons, il ne manquerait plus que ça.


-Je sort. Dis-je dans un semblant de mieux.

XIV/

Je tourne, et tourne dans les rues de la ville. Elle est immense cette ville, je n'avais jamais pris le temps de l'explorer.
Pourtant, j'ai passée pas mal d'années ici. Avant, je vivais à Los Angeles, aux Etats-Unis, mais j'ai commencée à faire des conneries, alors mes parents ont pensés qu'il valait mieux que l'on change d'endroit pour que je me "calme" comme ils le disaient... malheureusement, ça n'a fait qu'accroître mon désir de pseudo-rebellion.
Guadalajara, c'est ma ville, enfin, c'est la ville où je ne suis qu'un Être misérable, un pion de la vie. Un pion des Hommes.
J'ai l'impression d'avoir mûrie. Demain c'est mon anniversaire et je vais le passer loin des Miens.
Tiens, ne serait-ce pas le gamin de l'autre fois ? Ha, il me fait signe, bah après tout...


XV/

-Ha te voilà, t'en a mis du temps, où t'étais ? M'interroge Raoul.
-Nul part.
Il n'insiste pas, c'est étrange.
Je m'enferme dans la salle de bain et étale sur un morceau de carrelage la précieuse substance que le gamin de tout à l'heure m'a donné. Juste un peu, juste un peu... Pour me donner du courage. Et je me remémore son baiser, cette fois-ci sur mon front.
Raoul est comme moi, ce n'est pas un véritable mexicain, enfin, il l'est quand même plus que moi, c'est certain. Sa mère est Latine, son père est allemand, quel étrange mélange... mais cela explique son nom.
Et moi, mes parents sont loins d'être mexicains, mais ils vivent ici depuis... hé bien, depuis que j'ai huit ans. En y repensant, j'ai commencée jeune mes conneries. Enfin, je me sentais une véritable Latina, mais maintenant, j'ai l'impression que je suis en train d'être broyée par ce pays. Par ce système dans lequel je me suis enfournée.
Je dois m'en sortir. Je ne veux pas pourrir plus.


XVI/

Aujourd'hui, j'ai seize ans. Seulement trente-trois jours se sont écoulés depuis que j'ai été expulsée du domicile de mes parents. J'ai l'impression que cela fait une éternitée. Là, je suis assise en face de l'Eglise où j'ai tant de fois hésitée à entrer. Aujourd'hui est un jour comme un autre, qui ne doit pourtant pas le rester.
Je me sent prête pour mon Mea-Culpa.
J'entre, c'est la première fois. J'avoue être impressionnée...
Je me dirige vers un confessional, je ne sais pas, je présume qu'un prêtre ou quelqu'un, va venir et m'écouter.
C'est si exigüe. C'est étrange, simple, et grave. Je me sent une toute autre personne.
Quelqu'un entre, dans le confessional voisin.
-Pardonnez-moi mon Père pour les propos crûs que je vais tenir. Je m'appelle Metzli, j'ai seize ans, je suis une droguée et une pute.

[...]

XVIII/

Il est bientôt minuit et Raoul n'est toujours pas rentré. Je ne vais pas dire que je m'inquiète, mais presque.
Je me remémore ma confession. C'est la première fois que je sollicite une personne pour parler. Avant, ma mère voulait toujours savoir si j'allais bien, et si ce n'était pas le cas, elle voulait que je partage ma douleur avec elle, je n'ai jamais voulue... Je ne comprends pas pourquoi j'ai fais tout ça. Je n'en sais rien.
Aujourd'hui j'ai eu seize ans, et je ressent le besoin de revoir mes parents, je suis si jeune après tout. Malgré l'expérience que j'ai de la vie, je veux ma mère et mon père, ils me manquent. J'ai l'impression de rajeunir...
Demain, je sortirais, et j'irais les voirs. Je veux voir s'ils s'en sortent sans moi; leur fille.


XVIII/

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans le centre ville, près des boutiques chics et des grands parcs où les gens aisés promènent leurs chiens. Je fais "tâche" maintenant. J'essaie de conserver une certaine hygiène, mais les conditions font, que je ne peux laver mes affaires qu'une fois tous les quinze jours. Toutefois, aujourd'hui je pense être bien habillée par rapport aux autres jours. J'attend, j'espère, les voirs, la voir.
Ils pourraient ne pas venir, je sais bien, mais mon instinct me dicte autre chose.
La nuit est tombée, et je les vois.
Je me sent bizarre... Je suis étrangement calme, et pourtant... je les vois. Je vois Maman et je vois Papa. Je ne dirais pas qu'ils ont l'air heureux, mais ils ont plutôt l'air de revivre, ou de vivre tout court.
Ma mère est plus fraîche et vivante, mon père plus amoureux et plus attentionné. Et moi je les regarde. Pauvre déchet que je suis. Le Prêtre m'a dit qu'on avais tous droit à une seconde chance, tous droit au Pardon et à l'absolution des pêchés. En temps normal, si ça ne me concernais pas, j'aurais dit que je ne croyais pas à toutes ces conneries, mais là c'est différent, j'y crois parce que ça m'arrangerais bien si c'était vrai. Je ne suis pas cachée, mais pour une personne de mon entourage qui me verrais maintenant, elle me qualifierais comme étant "méconnaissable" et "transfigurée" mais dans le sens contraire du terme.
Avec tout ça, je me suis rendue compte de beaucoup de choses. Des choses auxquelles je ne prêtaient même pas attention avant.
Maman... Elle regarde par là... elle me cherche ? Maman... ?
-Viens Chérie...
-Mais j'ai crue que Metzli était là... J'en étais persuadée...
-Ma Chérie, tout cela est terminée. Elle reviendra peut-être un jour, le jour où elle aura changée, et on sera là, mais dans l'immédiat, il y a plus important. Nous deux. La reconstruction et la consolidation de notre Amour et de notre couple. Et ce n'est certainement pas en aussi peu de temps qu'elle aura réussie à changer.
Papa... Je suis là... Maman... j'ai changée.

XIX/

Elle. Lune ensanglantée. 1/10 15/05/2008 à 23:44
okay Shocked

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je dirait ce que j'en pense apres Mr. Green

EDIT: 5 PAGES Shocked
Elle. Lune ensanglantée. 2/10 15/05/2008 à 23:45
Et flûte, et reflûte, mes balises ! MDR
Edit: Ha tant que ça ? Mr. Green
Elle. Lune ensanglantée. 3/10 16/05/2008 à 00:03
C'est.. Comment dire.. Ah si!
MAGNIFIQUE.. Smile
Premiere personne a avoir tout lu, ahh je suis trop fiére. Non mais je suis sur le c*l.. Vraiment bien.. Bravo !
EDIT : Oui aufait! Fais une suite ! Sinon je vais plus pouvoir dormir Sad . Ca en vaut la peine ;) ..
Elle. Lune ensanglantée. 4/10 16/05/2008 à 00:06
Ha, heu merci. J'pensais qu'on me dirais tout le contraire en fait.
"ué strop crû ! trop trash ! ça vaut rien, arrête tout". En caricaturé, c'est ça. Mr. Green
Elle. Lune ensanglantée. 5/10 16/05/2008 à 00:37
Ah mais non ! Moi justement j'adore, cette violence qui dégage, ce coté cruelle mais inocent au meme temps. Ce paradoxe, voir ce personnage se détruire, et les questions qui suit..
Enfin bon, tu te démarque, t'as vraiment ton style, un trés bon style, a en parraitre malsain mais VRAI =)
Tu sais quoi? Je me suis retrouver dans ton texte, méme si le degré est différent, et pour moi c'est tout ce qui compte.. =)
Elle. Lune ensanglantée. 6/10 16/05/2008 à 08:08
J'adore. Bien écrit, histoire intéressante, la suite ^^
Elle. Lune ensanglantée. 7/10 16/05/2008 à 10:21
Pas mal du tout, hum par contre les italiques ca craint un peu =), j'ai faillit décroché a cause de ca ^^, continue c'est pas mal =)
Elle. Lune ensanglantée. 8/10 16/05/2008 à 14:34
Lady_Yakuza a écrit :
Edit: Ha tant que ça ?

ouai trop mais je regrette pas Mr. Green


je l'ai lu hier soir avant de me coucher et j'ai ete plonger par l'histoire Coeur

j'ai adoré c'est dingue j'en suis fou je l'ai lu deux fois d'afiller Mr. Green

Elle. Lune ensanglantée. 9/10 16/05/2008 à 19:05
C'est bien ! On rentre facilement dans l'histoire et on a même du mal à s'en décrocher.
Elle. Lune ensanglantée. 10/10 16/05/2008 à 20:07
Ho merci, j'en suis ravie. Je vais essayer d'écrire la suite, mais dans l'immédiat, je ne suis pas inspirée, quand ça viendra, j'écrirais, donc ça ne sera pas immédiat.
Mais merci à vous.
Beyond: Bah je sais... sur un fichier Word ou autre, ou ailleurs, ça rend bien, mais là, j'avoue... m'enfin c'était très important. Alors je l'ai mis.
Le papa tissier: Mais quel suicidaire ! Mdr. Merci.
Mal Laurie: Tiens ravie d'avoir pûe ou sûe te contenter. Wink
Zuck_My_Tv: Oui c'est également mon cas. Ce personnage possède une part de Moi, une part de ma personnalité, une part de mon passé, et j'en passe. Et je trouve qu'un écrit passe beaucoup mieux si l'auteur y dissémine une partie de lui. Une part seulement dans mon cas. Mr. Green Merci à toi, trois commentaires à ton actif sur ce topic. Mdr.
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