Chapitre 1
Entends-tu cette Lame Chantante…
Oraison Funèbre sur le Champ d’Honneur…
Ressens-tu cette Âme Violente…
Elle leur instille la peur….
Le guerrier s’éloigne de son château. L’homme s’éloigne de sa bien-aimée. Il ne monte pas à cheval, non. Le fardeau sur son âme est trop lourd pour un frêle destrier. Il porte donc son fardeau seul. Il porte sur ses épaules les vies de mille hommes, qui, comme lui, ont tout quitté, dans un espoir fou de réduire à néant la bête qui approche, trop grande, trop puissante pour eux.
Son épée est dans son dos, telle une croix de pénitence, résultat d’une vie de péchés. Il n’en est rien. Tel est le principe d’une religion : Quoi qu’on fasse, on ne fait jamais assez. Alors il porte son épée comme un fardeau supplémentaire.
Il marche. Il marche à la tête de ses hommes. A la tête d’hommes fous, que leur foi a aveuglés. Il marche à la tête d’une armée qui mourra inutilement. Alors il marche en silence, sans un mot. Personne ne parle. Tous ont le visage baissé, mais une haine implacable. Demain, ils seront impitoyables. L’énergie du désespoir les fera se battre comme si ils étaient invincibles. Puis les lames pénétreront leurs corps, durs retours à la réalité obscurcie par la Lumière.
Le fanatisme les rend indifférents à leur propre mort. Ils ne pensent plus qu’au résultat. Inutile, mais nécessaire. Les autorités religieuses en ont décidé ainsi. Il est de leur devoir d’obéir, pour accéder à une vie éternelle. Tuer et mourir, se souiller. Les mains tachées de sang, l’âme purifiée.
L’un deux se met à chanter, d’abord à voix basse, puis de plus en plus fort.
« Entends-tu cette Lame Chantante…
Oraison Funèbre sur le Champ d’Honneur…
Ressens-tu cette Âme Violente…
Elle leur instille la peur….
Entends la Voix éloquente…
Qui t’inspire la terreur,
Ressens cette plainte déchirante,
De l’acier dans ton cœur…
Pourfendons les ennemis du Seigneur,
Brisons l’armure mécréante,
Massacrons les blasphémateurs,
Comme l’exigent les hiérophantes…
Frappez ! Tuez ! Frappez ! Tuez !
En Son nom sacré…
Mourrez ! Pour lui ! Mourrez !
Puisse votre feu brûler….
Essence de vie affluente,
Quand s’immisce la Douleur…
Pars au ciel et chante,
Pourquoi tu meurs. »
Le chant est repris par tous. Seul le chef ne chante pas. Il doute depuis bien trop longtemps. A quoi bon mourir, alors que de si précieux hommes seraient utiles ailleurs ? Pourquoi gaspiller tant de force pour un symbole si éphémère ? Il a appris que les religieux se souciaient moins des stratégies que du sacrifice divin…
Il se souvient des paroles du prêtre… « La Foi est plus pure, sans le doute. ». Il doute de plus en plus….
Il a affronté bien des dangers auparavant, il connaît son ennemi. Pourtant, cette fois, il ressent les choses différemment. Il devrait être sans peur, à un jour de sa mort, mais…C’est comme si il allait être témoin d’évènements indicibles dans les prochaines heures, d’évènements si horribles que la mort serait un soulagement…Et qu’il le savait déjà. Il en est même persuadé. Cette fois sera différente, à la fois dans l’ouverture, le déroulement et l’issue.
Que peut-il faire ? Rien. Que doit-il faire ? Rien. Il doit simplement se rendre sur cette plaine, et mourir. Quel ordre simple… : Mourez. La mort. Franchement, il suffit d’attendre.
Il se dit qu’il obéira. Car il est à l’aube du jour de sa mort, et il veut mourir comme on le lui a demandé, comme Il le lui a demandé.
Mais….comme partout…Une odeur de rébellion flotte dans son esprit….
Pas encore de titre >< |
1/9 |
22/10/2007 à 22:05 |
Je passe en coup de vent et j'ai entr'aperçu le mot "éphémère" dans ton récit....
Un des plus beaux mots de la langue française selon moi.... Et qui définis si bien la réalité... Enfin bon... Bonne chance... ^^
Pas encore de titre >< |
2/9 |
22/10/2007 à 22:07 |
ouao sa jadore c'est magnifikement bien ecri.
c'est sublime.
continu mek jve la suite c'est trop bien.
Pas encore de titre >< |
3/9 |
23/10/2007 à 17:42 |
Kholalalla
Pas encore de titre >< |
4/9 |
23/10/2007 à 18:52 |
La suite est pour ce soir ;-)
Pas encore de titre >< |
5/9 |
23/10/2007 à 18:56 |
Très beau, on voit que c'est réflechi. Ca me rapelle Fanatisme, de Voltaire xD
Yeuxbleus11==> comme disait le prof de francais de Donnie Darko, le plus beau mot, c'est porte de cellier ;p
J'attend la suite avec impatience
Mais….comme partout…Une odeur de rébellion flotte dans son esprit….
J'aime bien ca =)
Pas encore de titre >< |
6/9 |
23/10/2007 à 21:35 |
Chapitre 2
Brutal retour à la réalité. Un coup de poing mental.
Angelus Mysticus se balançait très légèrement de gauche à droite. Ses yeux rouges comme le sang ne voyaient que le ciel bleu et les rares nuages qui l’occupaient, tel des ruminants épars dans un immense champ. Ses mains jointes au niveau de la poitrine, ses ailes déployées, sa robe de bure et sa capuche cachant son visage, lui faisaient porter à merveille son nom. L’auréole au dessus de sa tête rappelait à chacun son statut religieux. Au dessus de l’auréole, émergeait la lame, tranchante comme un rasoir, plus d’un mètre trente d’acier créée par un prêtre-forgeron de la Diktat Luminis, l’église de Sedunum, dieu de la Lumière et de l’Empire Sédunois. Sur la lame couraient des runes de purification, de bannissement et d’encouragement destinées à motiver le porteur.
Samaël Matteus portait l’épée sur son dos, par-dessus sa longue robe de bure couleur café, celle-ci flottant malgré sa lourdeur apparente. Le Capitaine Hoatzin vint à sa rencontre.
-Seigneur Matteus ?
-Oui.
-Nos éclaireurs sont formels….Il n’y a trace que d’une dizaine d’hommes à chaque fois…Pourtant, pas le moindre survivant dans nos armées…C’est inquiétant.
-On m’a fait cette remarque par trois fois depuis que nous sommes partis, Capitaine. Retrouvez vos hommes et accordez-leur les litanies de la Fureur. Nous en aurons besoin.
-Bien, Seigneur.
Le Capitaine Hoatzin baissa les yeux et retourna auprès de ses soldats, tel un enfant qu’on punit pour n’avoir pas compris l’ordre si simple de se taire.
Samaël gardait la tête haute et le regard fier, malgré le fait qu’il s’interrogeait sur la nature de l’ennemi. Il se remémora les paroles de l’hiérophante. « Ils seraient une dizaine. Et, par Sedunum, ils ont réduites à néant plusieurs de nos places fortes, désintégré des murailles, massacrés des villages entiers. Vous n’avez aucune chance. Résistez-leur aussi longtemps que possible, pour que nous puissions édifier la défense nécessaire. Mourrez pour Lui. »
Et, son esprit se voyait martelé par cette pensée. « Pourquoi ? ». C’était tellement inutile….Samaël avait une femme, et une fille. On lui demandait de mourir inutilement ! Si ces mystérieux ennemis étaient invincibles, pourquoi les retenir le temps d’unifier les défenses ? Alors que son esprit se posait toutes ces questions, son corps marchait, automatisé par une décennie d’obéissance silencieuse. Mais jamais il ne saurait « pourquoi ». Car la réponse n’existait pas.
Ses pieds foulaient le sol dur, cette poussière ocre, de petits cailloux s’insinuant dans ses bottes comme la Diktat Luminis s’était insinuée plusieurs siècles auparavant dans la société. Subrepticement.
La sueur coulait sur son visage découvert et rougi par l’effort. Il ne se plaignait pas. Jamais il ne s’était plaint, ce n’était pas l’heure de commencer. Ce fût le moment que choisit Hoatzin pour revenir à la charge.
-Monseigneur...?
-Quoi, encore ?
-Les hommes refusent d’avancer.
-Pourquoi ?
-Ils ne veulent pas mourir pour rien.
-Dites-leur qu’ils ne mourront pas inutilement.
-J’ai déjà essayé, et…
-Recommencez !
-Ils ne sentent pas la conviction dans ma voix…
-Capitaine Hoatzin…Croyez-vous que j’aie la conviction de leur expliquer en quoi notre sacrifice est honorable ?
-Je ne puis aller plus loin. Je resterai avec mes hommes, où qu’ils aillent. Je ne suis pas sûr que vous soyez convaincus de l’utilité de ce sacrifice, monseigneur. Sauf votre respect.
-Très bien…Partez. Sedunum vous voit. Il vous punira en temps et en heure, soyez-en certain.
Le Capitaine Hoatzin eut comme un regard de pitié envers Samaël. Il soupira, et, baissant les yeux :
-Monseigneur…Si vous voulez rebrousser chemin, c’est encore possible…
-Je suis Seigneur Militant de l’Empire Sédunois, j’obéis au Diktat Luminis et je sers Sedunum. Il n’est pas question de rebrousser chemin.
-Nous rendrons compte de votre courage aux hiérophantes…Soyez-en assuré, monseigneur.
-Je ne suis pas certain que les hiérophantes vous accordent le droit de vous exprimer quand vous serez de retour à Eneloy. Maintenant, hors de ma vue.
Alors Hoatzin et sa centaine d’hommes se détachèrent de la formation en silence, quittant ceux qui restaient pour se battre tel des fous. Angelus Mysticus, dans le dos de Samaël, paraissait bien plus lourde, comme si le départ de ces hommes était un avertissement. « N’y vas pas », semblait suggérer l’arme bénite.
Son pied gauche se posa sur le sol, mais hésita à décoller pour avancer à nouveau, pendant une fraction de seconde.
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7/9 |
23/10/2007 à 23:17 |
Chapitre 3
Finalement le pied gauche redécolla du sol, et Samaël se remit en marche, à une cadence régulière. L’ambiance était devenue pesante, lourde, telle une chape de plomb qui contraignaient au silence les neuf cent hommes du détachement.
La compagnie qui avait déserté, celle du capitaine Hoatzin, était celle des Angels of Absolution. Il en restait neuf. Neuf compagnies de Templiers de la Diktat.
Seigneur Militant Samaël Matteus, compagnie des Hands of Blood. Les meilleurs, vétérans endurcis.
Capitaine Nidar Yarrick, compagnie des Sons of Eneloy. Natifs d’Eneloy, à la parole virulente.
Capitaine Sinderion Gennaio, compagnie des Hearts of Steel. Défenseurs acharnés du Col de Drowavar. Ne cèdent jamais le moindre pouce de terrain.
Capitaine Nikolaz Gremeor, compagnie des Shields of Fire. Vouent un culte au feu.
Capitaine Ezekyle Eeklo, compagnie des Shadows of the Moon. Réputés pour leur barbarie sans égale, très controversés.
Capitaine Cartarus Eeklo, compagnie des Wings of the Phoenix. Connus pour leurs prises de flanc des armées ennemies absolument incroyables.
Capitaine Sion Preteor, compagnie des Prayers of Punishment. Parmi les plus pieux des serviteurs de la Diktat Luminis.
Capitaine Anvilus Imperator, compagnie des Steel Soldiers. Toujours les premiers à la charge, plus téméraires que courageux.
Capitaine Lysander le non-nommé, compagnie des Unspoken Words. Une compagnie mystérieuse, secrète, dont même Samaël ignorait presque tout.
Le capitaine Yarrick était un homme assez grand, dans la cinquantaine, qui n’hésitait pas à hausser la voix dès qu’il s’agissait de répandre la Parole Sacrée. Il enseignait à ses hommes de toujours suivre les principes de la Diktat Luminis.
Sinderion Gennaio, lui, était un visionnaire. Il soutenait en secret à ses hommes qu’il valait mieux se battre pour soi-même que pour la Diktat Luminis. Samaël s’était toujours demandé comment une telle hérésie ne s’était pas sue dans les hautes sphères de la Diktat. Sinderion, d’autre part, était un combattant tenace, déterminé, et capable de tenir une position plusieurs mois de suite. C’était sûrement la raison pour laquelle aucun soupçon ne planait sur lui.
Nikolaz Gremeor, au contraire, était un fervent disciple de la Diktat Luminis, à ceci près qu’il préférait se tourner vers le Feu, élément bien plus concret. Il était célèbre pour avoir brûlé un à un les mille survivants d’une armée ennemie vaincue, alors qu’il commandait trois compagnies.
Ezekyle et Cartarus Eeklo étaient frères. Alors qu’Ezekyle était un barbare primaire aux yeux de bon nombre de gens, même des simples miliciens de la Diktat, les soldats de base de l’Empire, Cartarus était un fin stratège, privilégiant un plan minutieusement étudié à un assaut violent. Ce qui provoquait parfois des disputes explosives entre les deux hommes.
Sion Preteor, lui, n’était apprécié de personne ou presque, à part ses propres templiers. Il prônait l’extermination de toute forme de pensée à peine déviante du Codex Diktatus, le livre saint de la Diktat Luminis. Et il lui était arrivé de massacrer des villages entiers pour des histoires de statues. Un illuminé, donc.
Anvilus Imperator. Un cœur pur dans un corps quasiment détruit par les batailles. Il arborait plus de blessures que toute sa compagnie réunie, bien que celle-ci fût réputée comme extrêmement peu regardante au niveau des pertes. Beaucoup les qualifiaient de berserkers.
Lysander le non-nommé, plus communément appelé Capitaine Lysander. Personne ne savait quoi que ce soit sur sa compagnie, ses membres étant extrêmement secrets. Lysander était jeune mais pourtant très capable. Malgré l’individualisme très marqué de la compagnie, quelques rapports de batailles arrivaient parfois aux oreilles des autres compagnies. Si Lysander avait rapproché ses hommes des autres, nul doute que la gloire aurait déjà rejailli sur lui.
Samaël Matteus. Depuis dix ans qu’il se battait, il était déjà un grand commandeur. Sa plus grande qualité était de savoir rassembler ses hommes. Il était en outre un bon épéiste. Ses cheveux étaient noirs, bien que souvent cachés par sa capuche, ses yeux marrons, très profonds, et il avait un regard d’acier. Son visage était fermé, mais à l’intérieur, il bouillonnait. Il ressentait tout les sentiments au centuple.
Samaël se surprit à penser à tout cela. Après tout, pourquoi maintenant ? Il connaissait chaque compagnie par cœur, du moins, il connaissait ce qu’elles laissaient filtrer. Il restait encore beaucoup de marche avant d’atteindre la Plaine des Destins, et lui pensait déjà beaucoup trop.
La pensée engendre le savoir. Le savoir fait le pouvoir. Il faut le cacher.
Et toujours cette même question : « Pourquoi ? »
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8/9 |
11/11/2007 à 00:52 |
Pourquoi....Cette question obsédait Samaël. Il arriva enfin aux Plaines du Destin, ou Plaines de Sacolexxor, l´antique dieu de la loyauté des tribus barbares du Sud. La réponse viendrait bientôt.
Les plaines de Sacolexxor s´ouvraient après un étroit passage dans un ravin rocheux, et étaient le seul passage entre les domaines barbares du Sud et l´Empire Sédunois. Si l´ennemi voulait passer, aussi peu nombreux soit-il, il devrait prendre ce chemin. "Il" avait déjà réduit à néant plusieurs forteresses qui servaient d´avant-postes à l´Empire pour surveiller les peuples barbares, mais, la Diktat Luminis espérait le stopper à l´entrée de ce passage étroit.
Samaël fit sortir les troupes. Aussi petit soit le corridor, il ne pouvait acceuillir mille hommes en défense.
A l´aube du troisième jour d´attente, il se mit à neiger. Un manteau blanc recouvrait le sol, mais n´éteignait pas la Flamme qui brûlait en chaque homme. Il faisait de plus en plus froid mais personne ne s´en plaignit, à part Nikolaz et ses hommes, habitués à la chaleur d´un bûcher, avec des hérétiques dessus de préférence.
Enfin, le sixième jour, parûrent les ennemis. Tout les Templiers dormaient à poing fermés, l´agitation de la veille ayant été grande, car on croyait avoir aperçu plusieurs bandes barbares. Les hérétiques étaient au nombre de treize, et seuls le bruit de leur pas dans la neige, craquant, alerta la sentinelle qui elle aussi somnolait. Aussitôt, celle-ci donna l´alerte, voyant les adversaires à environ cinquante mètres.
-ALERTE!
Samaël fût le premier debout. Il toisa longuement les treize hommes, qui n´avaient plus bougé. L´agitation était de plus en plus grande chez les Templiers.
Tous étaient à présent debouts, la main au fourreau ou sur le manche de leurs armes, prêts à se défendre, à défendre l´Empire Sédunois.
Les dix hommes levèrent leur mains comme un langage tacite, puis, derrière eux, dans la neige, se dessinèrent des empreintes, de plus en plus nombreuses. Alors des corps de fumée se matérialisèrent, d´abord vaporeux, puis, finalement, prenant une consistance solide. Ces choses étaient assez petites, environ un mètre à un mètre cinquante, noires comme la nuit, sauf leurs yeux jaunes. Elles avaient des griffes et des bras longs, et se tenaient sur leur deux jambes arrières. Leur colonne vertébrale ressortait telle une sinistre chaine de montagnes, elle aussi noire.
Des démons...pensa Samaël. Derrière lui, les templiers n´en croyaient pas leurs yeux. La masse noire avançait très lentement vers eux. Le Seigneur Militant Matteus devait motiver ses troupes.
-Templiers de la Diktat! Aujourd´hui et depuis notre départ, je me suis posé des questions! Sur la foi, sur notre but! Mais maintenant, alors que se tient devant moi une armées de DEMONS, je n´ai plus de questions! Que des REPONSES! Nous devons éradiquer ce MAL, pour la Lumière, Pour l´Empire, Pour la survie de notre genre! Aujourd´hui, je lève mon bras, je lève haut, et il porte mon épée, car aujourd´hui, je DETRUIS DES DEMONS!
Angelus Mysticus, au bout de son bras gauche, était resplendissante. Sa lame brillait, d´une lumière blanche et chaude, et illumina les démons. Alors les mille Templiers exultèrent et crièrent en coeur.
-FRAPPEZ ! TUEZ ! FRAPPEZ ! TUEZ ! EN SON NOM SACRE…
Pour toute réponse, un des hommes, que Samaël présumait être un sorcier, cracha un énorme jet de flammes sur le Seigneur Militant, des flammes mauves et pourpres, non pas chaudes, mais étouffantes, démoralisantes. Ce fût à ce moment que Samaël montra la puissance de sa foi. Il révéla l´Epaulière de Saint Léonidas.
Samaël se mit de profil, genou et épaule droite vers l´avant, et les flammes, qui avaient commencé à brûler sa tunique, mirent à jour l´épaulière de bronze. L´épée de Samaël était en retrait, derrière lui. Un puissant bouclier d´énergie bleu se leva, chaleureux, rassurant. Les flammes s´arrêterent dessus, ne pouvant pas dépasser cette puissante protection magique.
Alors un autre sorcier pointa Samaël du doigt. les démons chargèrent. Les Templiers dégainèrent leurs épées, leurs haches et leur marteaux. Enfin commençait la bataille.
Les berserkers du Capitaine Anvilus chargèrent à leur tour, frappant les démons en premiers. Ces derniers étaient vifs, mais leur nombre les comprimait, leur empêchant des mouvements rapides d´évitement. Anvilus rit de sa voix caverneuse et rauque:
-On dirait qu´on les cueille!
Et il recommenca à frapper dans le tas, de sa hache d´au moins deux mètres de long.
Malgré qu´un templier batte un démon en combat singulier, le poids du nombre avantageait ces derniers, et les défenseurs de la Lumière étaient débordés.
Samaël menait une défense exemplaire à l´est des premiers combats, aidé par Lysander et leurs deux compagnies respectives. Lysander avait un marteau et s´en servait à merveille. Il tuait un démon presque à chaque coup, et ces derniers s´évaporaient.
Samaël, lui, pourfendait ses agresseurs à l´aide d´Angelus Mysticus, et la lame de l´épée brillait comme jamais. Il la brandissait parfois devant lui, faisant jaillir un rayon lumineux blanc, qui ouvrait de longues brèches dans les rangs des démons.
Plus aucune question. Que des réponses. La Lumière était nécessaire pour vaincre les hordes impies. Sur la neige, le sang écarlate des Templiers coulait, tachant le manteau immaculé de petits lacs rouges. Aussi héroïque soit la défense, les Templiers reculaient à chaque minute.
Samaël le savait, tant que les mystérieux sorciers ne seraient pas vaincus, la victoire serait impossible. Il tenta une percée dans leur carré de défense.
-TEMPLIERS! LES SORCIERS DOIVENT PERIR!
Il restait environ deux cents braves hommes, que leur haine de l´Obscurité poussait à frapper encore et encore.
Alors il avancèrent, frappant, parant, empêchant leurs cris de douleur de sortir, se battant pour un but inatteignable. Il ne restait, à en juger par les robes et insignes, que des Angels of Absolution et des Unspoken Words.
La progression était difficile. Chaque mètre gagné était une victoire. Depuis deux jours que la bataille avait débuté, chacun était exténué. Alors qu´il ne restait que quelques mètres à faire, la marée de démons pièga totalement les défenseurs de la Diktat.
Samaël sentit soudain Angelus Mysticus l´appeller, dans sa tête.
"Relève-toi."
Malgré les griffes qui le lacéraient, il se releva.
"Brandis-moi."
Malgré la fatigue qui le terrassait, il brandit l´arme.
"Libère ton courroux."
Malgré le sang qui lui battait les tempes, il tâcha de se souvenir ce pour quoi il combattait.
La lame brilla comme jamais, et dans le crépuscule, libéra une vague d´énergie destructrice. Les démons furent projetés à plusieurs mètres quand ils n´étaient tout simplement pas désintégrés, et les sorciers avaient tous explosé. Mais les siens aussi furent tués. Seul restait Lysander, qui se releva tant bien que mal.
Le dernier sorcier émergea d´un bouclier de fumée, très affaibli.
Lysander prononça alors ses premiers mots en présence de Samaël:
-Craignez la Parole Tacite!
Un mur de flamme l´assaillit, et il ne dût sa survie qu´à Samaël qui s´était interposé en utilisant l´épaulière de Léonidas.
Le sorcier rit, puis, profitant de la fatigue de Samaël, pointa son doigt vers lui, et, par les forces sombres, le forca à s´agenouiller devant lui. Lysander n´agissait plus, il semblait captivé. Mais la réalité était tout autre.
Le sorcier arriva enfin à quelques centimètres de Samaël. Ce dernier lui tendait Angelus Mysticus, comme une offrande votive. Lysander choisit ce moment.
Courant vers Samaël, il lui marcha sur le dos, s´en servant comme d´un appui, et passa au dessus du sorcier. En atterrissant, il retourna au prêtre impie un coup de marteau qui lui brisa la mâchoire et le fît tomber au sol. Alors qu´il tentait de se relever, Lysander leva haut son marteau et maintint définitivement l´ennemi au sol, le clouant d´un coup surpuissant. Le hurlement du sorcier se perdit.
Samaël avait retrouvé ses esprits, et regarda la lande ravagée.
Pas encore de titre >< |
9/9 |
11/11/2007 à 01:04 |
Bon...
Mon cher Jacen je vois que ton topic est un peu...comment dire...mort
Alors juste pour confirmer que je suis ta MA, je te laisse un minuscule message XD
C'est...bien écrit ^^mais des fois c'est mal dit
Tsss tfacon t'en fais qu'a ta tete alors moi ce que j'en dis...
Gitem quand meme va