L'enterrement (texte)

Alhambra

L'enterrement (texte)

34

10/10/07 à 21:26

[ Je sais que je suis pas très douée pour écrire des choses tristes mais bon ... ]

Aujourd’hui est une belle journée.
Quand j’ai ouvert mes volets ce matin, les rayons chauds du soleil ont inondé ma chambre.
Ma mère m’a fait un sourire compatissant et m’a dit :
« C’est dur hein … Le temps nous nargue en plus … »
Je ne suis pas d’accord avec elle, je suis contente qu’il fasse beau aujourd’hui, spécialement contente.
« Tu es sûre que tu ne veux pas que je vienne ?
-Oui maman. »

Du soleil donc. Une Eglise et du soleil. Et des litres de larmes.
Ta mère pleure, ta sœur pleure, des gens que je ne connais pas pleurent. Et en fait moi aussi, je pleure.
Des hommes en blanc font des discours impersonnels qui ne soulagent personne.
Peut-être qu’ils ont des textes à trou, « … nous a quitté, c’était un(e) … formidable ».
Enfin je ne sais pas, mais moi, c’est l’effet que ça me fait.
Après ces discours, ces formalités banales, ces banalités formelles, nous sortons, pour déposer des fleurs sur ta tombe.
Ça non plus, je n’aime pas. Ils nous distribuent des roses et on les lance dans le trou … Comme si la dernière chose qu’on voulait te donner de nous était une rose. Une rose spéciale enterrements.
J’ai serré le rose trop fort, les épines m’ont entaillé la peau. Je saigne. Ce n’est pas important.
Avec la rose, je jette sur ta tombe un papier sur lequel j’ai écris des lettres, puis des mots pour toi.
J’aurais voulu un bel enterrement en ta mémoire, de la joie, des ballons, quelque chose qui te ressemble.
Ta famille est partie, je n’ai pas eu le courage de parler à ta mère.
Je reste au cimetière et je les regarde te recouvrir de terre. Des kilos et des kilos de terre sur toi. Je n’aime pas cette idée.
Heureusement qu’il y a mon papier pour t’accompagner.
Dessus, je n’ai pas écris que je t’aimais, que tu me manques déjà atrocement, que la plaie que ta mort a ouverte ne pourra jamais se refermer.
Je n’ai pas écris que jamais on ne fera de meilleure amie que toi, je n’ai pas écris combien je t’ai aimée toutes ces années, combien je me sens toute seule maintenant.
Je ne sais pas écrire tout ça, je ne sais pas l’exprimer.
Personne ne m’a appris.
Non, j’ai écris une blague. Juste une blague, une histoire drôle, comme on s’en racontait il n’y a même pas deux jours.
Je ne sais pas où tu vas, mais si tu veux te faire des amis là-bas, il faudra bien les faire rire comme tu nous as fais rire ici …

L'enterrement (texte)

21/34

11/10/2007 à 12:30

J'adore !!
Je lis souvent les textes ici, et pour moi franchement les meilleurs sont ceux que tu écris.
C'est un peu long sans l'être trop, facile à lire, et avec un style génial !

Alhambra  

L'enterrement (texte)

22/34

11/10/2007 à 18:30

LB___ a écrit :
J'adore !!
Je lis souvent les textes ici, et pour moi franchement les meilleurs sont ceux que tu écris.
C'est un peu long sans l'être trop, facile à lire, et avec un style génial !

( up, désolée )

Merci beaucoup beaucoup, ça me touche énormément ! (d'autant qu'il y a beaucoup d'auteurs beaucoup plus talentueux que moi sur ce forum) !

speedtrips  

L'enterrement (texte)

24/34

12/10/2007 à 11:42

excellent !!
tres bien ecrit =)
ça m'a donné la chair de poule

x

Alhambra  

L'enterrement (texte)

25/34

12/10/2007 à 21:08

up


Merci tout l'monde

Alhambra  

L'enterrement (texte)

27/34

12/10/2007 à 21:52

Am Stram Gram a écrit :
J'aime beaucoup. Le style d'écriture, le côté peu sentimental qui dégage des émotions bien plus qu'il n'en laisse paraître, les phrases simples, la légère touche d'humour ici et là...

Chapeau bas,
Bonne continuation.

Am Stram Gram.

Hèè mais ne serait-ce pas mon ex-coéquipière de récits infinis ?

Merci beaucoup d'apprécier, ça me fait extremement plaisir

Lemon_Cake  

Drug&sex  

L'enterrement (texte)

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23/07/2009 à 17:43

J'ai envie de dire bravo.

Si si c'était pas ironique. Fluide, simple mais ça semble touchant même si ça me touche pas j'aime bien le défilement. ça manque peut être un peu de citation comme la dernière mais sinon c'est un beau texte.

Alhambra