[Essai] Un Beau Jour pour Mourir

Hello la populass'
Donc voila je poste ici ce qui est mon premier essai d'écriture, bon j'ai écrit ça hier soir en deux heures donc ne vous attendez pas à un truc au scénario ultra-consistant, c'est assez court.
Donc ce serait sympa de poster vos avis ( et occasionellement de lire ) en étant sincère et en soulignant les points négatifs/positifs.

C'était plus un exercice de style avant de m'attaquer éventuellement à quelquechose de plus consistant, comme une nouvelle.

Donc voila, bonne lecture


Le jour est venu. Cent mille de mes frères se tiennent à mes côtés, unis par les armes. Le vent des hautes montagnes souffle d'un air doux et habituel sa tendre mélodie hivernale, voilant le hurlement des corbeaux et enrobant le bruit des chevaux en marche sous son linceul mélancolique. Le soleil couchant toise une dernière fois l'étendue de ses terres, imprégnant de sa magnificence ce lieu où nombre d'hommes au coeur brave périront par la lame une fois la nouvelle aube levée. La lune s'élève dans la voûte céleste, emportant sous son étreinte tous mes camarades couchés attendant patiemment l'aube de la bataille qui fera rage dans quelques heures.
Je profite du silence régnant sur les lieux pour m'éloigner de mon groupe, allant arpenter les sentiers solitaires de ces montagnes sauvages qui virent moult héros tomber et nombre de braves triompher par l'acier à travers les siècles derniers. Je m'adosse à un vieil arbre, aux branches éreintées par le passage du temps et dont le tronc semble tenir aux années tant bien que mal.
Tout en gardant mon bouclier et la vieille lame abrasée de mon épée à mes côtés en cas de danger, je jette un dernier regard furtif vers les flammes vacillantes du feu de camp avant de plonger la tête dans les étoiles. Un long voyage dans les tréfonds de mon esprit s'offre à moi. Mon âme se perd, bercée par la somptuosité de ces étoiles peintes de sang, m'emportant loin au-delà de l'insignifiance humaine, loin au delà de tout le sang qui vient maculer les terres de givre en ces heures impitoyables. Je me repasse le douloureux chemin de la vie. Abandonné à moi-même, torturé tant physiquement que mentalement, solitaire jusqu'à l'os, c'est non sans douleur que j'ai avancé durant toutes ces années. Le temps du massacre de mon village alors que je n'étais âgé de seulement dix printemps me parait si proche. Pourtant, nombre d'hivers se sont écoulés depuis. J'ai traversé tant de champs de bataille depuis, arraché la vie à tant d'hommes assujettis au pouvoir de la haine, vu tant de lâches vaincre sans honneur et tant de vertueux tomber avec orgueil. J'ai vu tant de frères rejoindre Odin au Valhalla, tant d'enfants pleurer le décès de leur paternel, tant de veuves. J'ai appris à me connaître sur le sentier de la peur. J'ai appris à maîtriser cette peur par la nature, la sagesse et la solitude. J'ai appris par la dure loi de la guerre que la volonté était la clef de la vie et du pouvoir. Elle insuffle aux hommes une rage de vaincre et cette envie indéterminable d'aller au bout de leur illusions, envers et contre tous. Elle permet au faible de triompher, au pauvre d'aller arracher de ses propres mains la couronne sur la tête du roi, au pelerin de se construire son propre empire et au guerrier de trouver un sens à sa vie. Ma vie à moi, est loin derrière. J'ai du laisser mes rêves et ma femme il y a de cela plusieurs années car le devoir d'honneur m'appellait. Je vis encore dans l'espoir de retourner en mon domaine un jour, revoir ceux qui sont devenus les miens. De toute façon, il en importe peu. Demain sera un grand jour. La terre et les esprits humains seront gouvernés par les flammes de la haine. Les faibles périront, seul ceux qui ont trouvé le courage de croire verront leurs vies épargnées.

Les étoiles m'emportent dans un sommeil profond, à travers les terres de glace et le ciel de feu.

Le fracas de l'acier me sortit du sommeil lorsque le petit matin commencait à chasser la nuit. J'atrappe d'une vive poignée de main mes armes et je rejoins mes frères qui attendent sans peur la bataille qui fera rage d'un instant à l'autre. La fierté se lit dans leur regard.

L'armée adverse lance l'assault. Les hurlements de douleur se mêlent aux visions d'horreur des membres arrachés sous un élan de barbarie. L'homme retourne à son état primitif, authentique. La haine règne sous les cris de mille guerriers marqués par la volonté.
Le fer se croise, les têtes tombent à terre sur la neige maculée de sang guerrier. Les hommes sont dans un état de frénésie totale, renouant avec le côté bestial d'une humanité qui n'a rien à gagner d'autre que l'anéantissement des faibles. Plusieurs blessures fleurissent sur mon corps. Mon bras verse des larmes de douleurs. Je me sens harassé par la folie adverse, par la soif de sang et de victoire qui n'est plus en mon âme vieillie par la vague du temps. Le coup fatal me parvint par derrière. Mon corps s'allonge contre ma volonté, je vois trouble. Je comprends qu'il est temps pour moi d'aller rejoindre mes frères tombés au Valhalla. Finalement, la mort est belle.
Mon nom ne sera pas écrit, mes exploits ne seront pas contés au coin du feu, mais je meurs avec honneur à travers les bruits furieux des cheveux écrasant les os des braves tombés au combat.
Les flocons de neige recouvrent peu à peu mon corps lorsque je sens que mon esprit commence à partir. Ce champ de bataille sera ma sépulture, la nécropole des grands hommes avides de puissance. Je jette un dernier regard sur la neige tombant sur cette terre glorieuse, ce doux paysage hivernal joliment repeint couleur sang, avant de m'en aller éternellement, là où les hommes ne sont plus. Les corbeaux retournent à leurs nids, les loups solitaires pleurent des larmes gelées.

Finalement, aujourd'hui est un beau jour pour mourir.

Frosties  

[Essai] Un Beau Jour pour Mourir

2/2

09/07/2008 à 00:39

Oui. Y'a pas de réel fil dans l'histoire ( y'a une histoire ? ), j'ai juste raconté la vision d'un guerrier avant sa dernière bataille.

J'essaierais de faire un truc un peu moins creux la prochaine fois, merci d'avoir lu