Etant pourtant un grand fan de Pink Floyd, je trouve cet album d'une médiocrité incroyable
Ce qui me frappe à l’écoute de "The Wall", c’est l’écart vertigineux entre la forme et le fond. La forme (le concept et les thèmes) est techniquement parfaite, (ce qui n’en fait pas la meilleure pour autant), mais cette perfection conceptuelle est mise au service d’un fond (les compositions et la musique) passable, voire médiocre.
Pink Floyd n’est pas un groupe de grands compositeurs. Sa force est ailleurs : étirer le temps, occuper l’espace et créer les climats à partir d’un embryon écrit ("Meddle" en est le meilleur exemple).
Je le compare à une huître perlière, où le grain de sable serait la composition, matière de base, ordinaire et la nacre l’improvisation, le délire planant, le psychédélisme, la technologie, et dans une moindre mesure, le visuel. Tant que l’écriture est confinée à ce rôle, la sauce prend et Pink Floyd est excellent, mais sitôt que les compositions prétendent à une qualité intrinsèque et tentent de se suffire à elles mêmes, c’est le naufrage et ce naufrage est entamé avec "The Wall" (ce qui suivra "A Momentary Lapses Of The Reason" ou "The Division Bell" sera encore pire). Il faut dire les choses clairement, en terme de compositions "pop", Pink Floyd est un groupe mineur parmi les artistes de la fin des années 1970.
Le soin extrême apporté au contenant détonne d'avec la pauvreté du contenu. Ce qui, à la base, était passable, devient insuffisant. De 1967 à 1977, Pink Floyd est un groupe d'une grande richesse. En 1979, Pink Floyd est surtout une société d’emballages, et "The Wall", une montre Carrefour dans un coffret Quartier. Un album fard.