Je n'étais pas super inspirée pour la dissert' et le commentaire, alors j'ai pris l'écriture d'invention dans le but de passer un moment qui ne soit pas trop désagréable.
J'aimerais votre avis, même si je sais que la note ne dépend que du goût du correcteur.
Il fallait trouver une suite, impliquant l'entrée d'un nouveau personnage dans le café, à ce texte:
"Dans la pénombre de la salle de café le patron dispose les tables et les chaises, les cendriers, les siphons d'eau gazeuse; il est six heures du matin.
Il n'a pas besoin de voir clair, il ne sait même pas ce qu'il fait. Il dort encore. De très anciennes lois règlent le détail de ses gestes, sauvés pour une fois du flottement des intentions humaines; chaque seconde marque un pur mouvement : un pas de côté, la chaise à trente centimètres, trois coups de torchon, demi-tour à droite, deux pas en avant, chaque seconde marque, parfaite, égale, sans bavure. Trente et un. Trente-deux. Trente-trois. Trente-quatre. Trente-cinq. Trente-six. Trente-sept. Chaque seconde à sa place exacte.
Bientôt malheureusement le temps ne sera plus le maître. Enveloppés de leur cerne d'erreur et de doute, les événements de cette journée, si minimes qu'ils puissent être, vont dans quelques instants commencer leur besogne, entamer progressivement l'ordonnance idéale, introduire çà et là, sournoisement, une inversion, un décalage, une confusion, une courbure, pour accomplir peu à peu leur oeuvre : un jour, au début de l'hiver, sans plan, sans direction, incompréhensible et monstrueux.
Mais il est encore trop tôt, la porte de la rue vient à peine d'être déverrouillée, l'unique personnage présent en scène n'a pas encore recouvré son existence propre. II est l'heure où les douze chaises descendent doucement des tables de faux marbre où elles viennent de passer la nuit. Rien de plus. Un bras machinal remet en place le décor.
Quand tout est prêt, la lumière s'allume... "
Premier évènement fatal qui donne naissance à tous les autres. Cette lumière jaunâtre, brillant faiblement à travers la neige grise, vient une fois de plus de faire tomber le corps du temps, laissant place au brouillard incernable de la journée.
Mais il est trop tôt. Bien trop tôt pour que déjà, la porte s'ouvre brusquement, dans un rythme si outrageusement décalé avec la seconde quarante deux que le pas du patron vers son comptoir en est déséquilibré. Trop tôt ou non, c'est le temps où la machine matinale doit laisser place à la maladresse de l'être humain qui ne contrôle rien.
L'inconnu, debout devant la porte refermée, annonce par sa seule présence, à cette heure, et de cette manière, le caractère particulièrement désagréable de l'acte I. Le décor n'a pas bougé. L'on sent simplement dans l'athmosphère une fumée invisible et imposante.
Le patron sait fatalement que la perfection du temps n'existe plus. Il ne fait même plus attention au rythme instable du pas de l'homme qui s'avance, à présent, vers la chaise la plus proche. C'est une insulte qu'il a pris l'habitude d'ignorer depuis longtemps.
-"Je vous sers? demande-t-il sur un ton nonchalant à l'étranger.
-Du jus de pomme de terre, répond l'homme d'une voix brute et sonore.
Finallement, peut être aurait-il mieux fait de ne pas allumer la lumière. Pas si tôt.
-Nous ne possédonc pas cela ici" dit le patron sur un ton faussement désolé, pour cacher sa stupeur intérieure.
Cette stupeur est provoquée par deux facteurs. Cette demande est si peu commune... et, maintenant que le patron peut distinguer son visage, celui-ci lui retourne son estomach à peine réveillé.
Eclairé par la faible couleur jaune qui règne sur la salle, brillent deux petits yeux d'un noir si intense qu'ils ont l'air d'assombrir la lumière. Ses lèvres sont grossièrement dessinées, son nez insultant, ses cheveux secs et parsemés de trous: son ensemble fait penser à une sorte de marionnette volontairement baclée. Et de là, l'on sent l'odeur immense d'un passé assez défructueux contrastant avec celle d'une présence imposante.
Dis sept. Dix huit. Dix neuf. Vingt.
Le rythme robotique des secondes est revenu. Le jeu se trouve comme en suspension, le temps réfléchit aux prochains évènements qui peuventt l'accélérer. Finir un jour, en recommencer un autre.
Immobilisés, les deux visages se tiennent face à face, la flamme de leur regard éteinte et dont la direction est pourtant bien claire.
Le temps semble hésiter à les faire repartir, le rythme sonore se décale pour la première fois dans une lutte indescriptible.Une main bouge. Les évènements ont repris le dessus.
-"Vous avez des pommes de terre. Faites moi du jus de pomme de terre". Réplique l'homme, fronçant deux gros sourcils hirsutes qui dissimulent presque entièrement ses deux petits yeux.
Le patron ne sais plus. Il est trop tôt pour pouvoir réagir aux évènements qui le dépassent. Ces évènements qui le dépassent toujours, rendant au final la succession de ses journées monotone.
En réponse à l'ordre de son client, le visage du patron prends la forme du visage général de l'être humain clone, sans vie ni teinte. Il émet un faible "oui", puis repart presser quatre ou cinq pommes de terres.
Le temps et les événements combattent depuis une demi heure. Inconnu est celui qui l'emporte sur le contrôle de la journée. 1800 secondes, et déjà deux événements imconpréhensibles et incontrôlables.
Quand le patron revient, l'inconnu n'est plus là. Il a remis la chaise comme il l'a trouvée, et un contrôle d'ADN aurait affirmé qu'il n'a pas même ouvert la porte ce jour là.
Le patron touche une chaise du décor, s'assit en fixant la fenêtre d'un regard dépourvu d'humanité.
Acte I. Le temps a gagné.
[Bac L français] Ecriture d'invention |
21/29 |
16/08/2008 à 23:38 |
PlAstic_Blue a écrit :
J'ai eu 13.
Vous croyez qu'ils nous rendent les copies?
Sur 16 ? Je me demandais aussi pour ceux qui ont aussi posté leur note, vous donnez uniquement les notes relatives au travail d'écriture ou la note globale ? (+ question préalable donc )
[Bac L français] Ecriture d'invention |
22/29 |
16/08/2008 à 23:40 |
13 et ils ne rendent pas les copies.
Sigh, on donne la note générale puisque les copies de bac sont dans les archives de la France...
On ne les touchera pas, à moins de faire appel pour voir la copie, etc. Mais on ne la reçoit pas, non. Donc on ne sait pas combien on a eu à la question préalable et au sujet en lui-même.
[Bac L français] Ecriture d'invention |
23/29 |
16/08/2008 à 23:41 |
j'ai moi aussi prit ce sujet, mais j'ai eu 6/20 -_-' heuresement qu'a l'oral j'ai eu 14/20 =)
[Bac L français] Ecriture d'invention |
24/29 |
17/08/2008 à 18:50 |
Maintenant que tu me le dis Lehaim, ça tombe sous le sens. En fait, comme je n'ai pas rendu la question préalable, je sais que du coup la note que j'ai eu (14) ne correspond qu'au sujet d'invention, mais c'est logique qu'on ne puisse pas dissocier les deux notes autrement.
Merci pour la remise dans le droit chemin du bon sens >_
[Bac L français] Ecriture d'invention |
25/29 |
17/08/2008 à 18:54 |
"Vous avez des pommes de terre. Faites moi du jus de pomme de terre"
Ca me fait penser aux bronzés font du ski . "Vous avez d'la pate ... vous avez du suc' ... bon bah avec la pate vous faites une crèpe et vous mettez le suc' dedans"
Bon okay je ferme ma gueule .
Sinon pour avoir une bonne note à l'écriture d'invention c't'année, fallait qu'il n'yest pas d'action, pas d'intrigue ... que de la description quasiment . Et j'ai bien retenu la leçon après avoir "lu" Proust --' .
[Bac L français] Ecriture d'invention |
26/29 |
28/09/2008 à 01:37 |
Et d'ailleurs l'agent de presse tient à noter que PlAstic_Blue à eu 13 à ce devoir, merci à tous ceux qui ont rendu cet événement possible
[Bac L français] Ecriture d'invention |
27/29 |
07/06/2011 à 22:13 |
T'a eu 13/20 Pour ce chef d'oeuvre? Mon dieu, je ne m'attend même pas à la moyenne dans ces cas là.
[Bac L français] Ecriture d'invention |
28/29 |
07/06/2011 à 22:19 |
Oh je l'ai fait l'an dernier. 18/20, j'avais adoré faire ça.
[Bac L français] Ecriture d'invention |
29/29 |
08/06/2011 à 15:39 |
T'étais en "L" ? 18/20 au bac de français en "L" c'est possible même?? :O