Le grand trou blanc.

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What the Phoque   Le grand trou blanc. 11 Ce jour à 02:48

En revenant de Clermont, dans le train, l'inspiration et voilà ce que cela a donné. Presque aucune retouche, vous voyez l'objet à l'état brut. Je vais certainement le continuer, en développant d'autres pièces, et d'autres aspects de l'esprit du type en question.

Merci.



Le grand trou noir, voilà comment ça a commencé. Je me suis réveillé avec une grosse migraine.

Je me souviens de cette chambre, j’avais l’impression d’être un nouveau né qui découvre le monde. Des murs blancs, des rideaux blancs, les draps aussi, blancs. J’étais assurément dans un hôpital. Il y a pourtant plusieurs éléments qui me firent par la suite douter de cette affirmation. Premièrement, je ne portais pas ce genre de blouse hideuse qu’on vous oblige à mettre par mesure d’hygiène. J’avais simplement un vieux caleçon, d’une couleur qui n’a ici pas d’importance, et qui me servait probablement de pyjama. Deuxièmement, l’endroit me semblait bien calme. Malgré mon mal de crâne omniprésent, j’arrivais à discerner le silence ambiant. A priori, il n’y avait personne d’autre que moi dans ce bâtiment. Enfin, aucun signe de matériel médical, mon lit semblait être tout à fait normal, et ni mes bras, ni mes jambes n’étaient attachés. Ce constat aurait du me rassurer, il m’a avant tout dérangé. A cet instant précis, je ne savais où j’avais dormi, où j’étais. Peut-être était-ce le lit de quelqu’un d’autre ? En tout cas, une chose est sûre, ce ne devait pas être chez moi car, assis dans le lit, je ne reconnaissais rien de ce qui m’entourait. Le peu d’objets présents dans cette chambre ne me paraissait pas familier. Je n’avais certainement jamais utilisé ce téléphone qui se trouvait sur une petite table en face du lit. Deux objets toujours de la même couleur, blancs. Je n’avais pas non plus du boire dans ce verre, à moitié vide, posé sur la table de chevet. Un verre de lait.

Toujours ce blanc, partout, je ne voyais que ça. Tout semblait tellement fade, quelque chose n’allait pas. J’avais le sentiment d’avoir des données en moins. J’étais certain que ces objets n’étaient, au fond, pas blancs. Les murs étaient certainement couleur crème, et les rideaux prunes ; je ne les voyais qu’en blanc. Le téléphone devait être d’un rouge un peu vieilli, la petite table en bois, très légèrement vernie. Rien ne m’apparaissait comme cela. Peut-être même qu’il n’y avait pas de lait dans ce verre. J’avais l’impression d’avoir subitement perdu la notion de couleurs. Je dis « subitement », et pourtant, je n’étais pas sûr d’avoir eu connaissance de cette faculté, auparavant. Je ne me souvenais pas de grand-chose à vrai dire, cependant je m’offusquais à me penser amnésique. C’était surement ma forte migraine qui était la cause de toutes ces pertes. La mémoire, ensuite la vision des couleurs. J’étais daltonien à un stade critique.



Le mal de tête ne cessait pas, il empirait. Je décidai de me lever et de chercher des aspirines. Même si, finalement, je ne me trouvais pas dans un hôpital, la ou les personnes qui vivaient ici, devaient certainement avoir de quoi faire passer cette douleur. J’ouvris le tiroir de la table à chevet mais n’y trouvai que des feuilles de papiers, blanches, et un stylo, blanc. Je me dis que mon hôte devait être écrivain, et que ces feuilles étaient surement remplies ce qui devait être le brouillon d’une histoire. Je ne pouvais malheureusement pas la lire. J’allai à la fenêtre, ouvris les rideaux, et fus ébloui par la lumière.

Il neigeait.

Je ne m’attardai pas devant ce spectacle qui me rappelait mon problème : cette non-vision des couleurs. Peut-être ne neigeait-il pas ? Peut-être y avait-il un beau ciel bleu avec un arc en ciel ? J’aurais aimé pouvoir répondre à ces questions, mais je ne sais vraiment pas. Je refermai les rideaux derrière moi, et tournai le dos à la fenêtre, comme pour me montrer à moi-même que tout cela ne m’atteignait pas. Et pourtant, je crois qu’au fond, j’étais en détresse. J’avais de plus en plus peur d’un mal dont je ne connaissais même pas l’origine. J’étais comme prisonnier, enfermé entre ces murs blancs, oppressants. J’eu l’idée d’aller prendre le téléphone pour appeler à l’aide, et je le fis le plus rapidement possible, comme si bizarrement, le temps m’était compté.

Le téléphone sonnait à vide. La ligne était coupée.

Comme pour me rassurer, je me dis que c’était certainement la tempête de neige qui avait tout bloqué. Cela semblait évident, et je souris même un instant, pour me convaincre que tout ce qui m’arrivait était normal, que je n’avais rien à voir là-dedans, et que je n’avais presque pas de soucis à me faire.




Je jetai un coup d’œil à la décoration, ou plutôt à l’absence de décoration de la pièce. Aucun tableau, aucune fleur. Le néant esthétique. J’étais chez une personne qui n’avait pas de goûts, ou bien qui n’en avait pas grand-chose à faire de donner un peu de vie à ses pièces. Pour ma part, je ne savais pas trop quoi penser, mais, ça commençait à me paraître normal, vu que c’était la même histoire depuis mon réveil. Je ne savais pas si je devais être heureux ou triste. Avoir peur ou laisser faire le temps. Et puis, de toute façon, ma migraine empêchait tout début de réflexion. Je prends soin de dire « ma » migraine, de me l’approprier, car c’est bien la seule chose que j’étais sûr de posséder. Je m’en serais bien passé.




Après l’épisode infructueux du téléphone, je décidai de quitter cette pièce, en me disant secrètement que peut-être en ouvrant la porte, j’allais me réveiller et que tout cela était en fait un mauvais rêve. A chaque pas que je faisais pour me diriger vers cette fameuse porte, ce sentiment ne faisait que grandir dans mon esprit. Lorsque je mis la main sur la poignée, je pris alors une grosse respiration pour me donner du courage, et j’ouvris.

Le grand trou blanc. 1/11 22/08/2010 à 02:51
Que ? Neutral
Le grand trou blanc. 2/11 22/08/2010 à 07:14
très bon Smile.... sérieusement, je m'y suis accroché tout au long et je vois plusieurs enchainements possibles à cette histoire.... lache pas, t'es bien partit Verre
Suave   
Le grand trou blanc. 3/11 22/08/2010 à 13:48
Quelques fautes mais c'est bien écrit. J'aime assez.
Le grand trou blanc. 4/11 22/08/2010 à 13:59
Le style d'écriture est très bien. La chute pour le moment nous laisse sur notre fin.
J'aime beaucoup ! =)
Le grand trou blanc. 5/11 22/08/2010 à 23:34
Merci à vous.

Je viens de relire mes fautes là. Evil or Very Mad Evil or Very Mad

C'est pour ça qu'il ne faut pas poster à deux heures du matin.
Le grand trou blanc. 6/11 23/08/2010 à 13:02
SonyaScarlet a écrit :

Que ?



Que?
Le grand trou blanc. 7/11 25/08/2010 à 00:05
Verre
Le grand trou blanc. 8/11 25/08/2010 à 00:16
Ça me donne envie de lire la suite. J'aime bien le style d'écriture Smile
Le grand trou blanc. 9/11 25/08/2010 à 15:51
J'aime bien Smile
Le grand trou blanc. 10/11 26/08/2010 à 18:54
Ouais parce que là ça laisse le lecteur sur sa faim.

je m’offusquais à me penser amnésique.

J'aurais plutôt dit : "en me pensant amnésique".

et ni mes bras, ni mes jambes n’étaient attachés.

Et ça, ça m'étonne un peu. On est pas forcément attaché dans un lit d'hôpital, non ? J'ai du mal à piger ce détail.
Le grand trou blanc. 11/11 26/08/2010 à 19:44
Non mais là, pour les jambes et les bras attachés, c'était plus un détail pour rappeler les asiles et non les hôpitaux. Le personnage fait un amalgame tout con. On peut le lui reprocher à cause de sa migraine, mais voilà.
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