Moins de 18 ans
18 ans ou plus
xWHiTECHOCOLATE | Histoire des arts 3ieme francais | 0 | 12/05/13 à 15:10 |
Salut !
Je dois faire une analyse de texte sur un extrait d'Albert Cohen pour mon histoire des arts ... Celui ci! Sa serait cool que vous m'aidiez à décortiquer un peu le texte.. merci!
Pleurer sa mère , c'est pleurer son enfance. L'homme veut son enfance, veut la revoir, et s'il aime davantage sa mère à mesure qu'il avance en âge, c'est parce que sa mère, c'est son enfance. J'ai été un enfant, je ne le suis plus et je n'en reviens pas. Soudain, je me rappelle notre arrivée à Marseille. J'avais cinq an. En descendant du bateau, accroché à la jupe de Maman coiffée d'un canotier orné de cerises, je fus effrayé par les trams, ces voitures qui marchaient toutes seules. Je me rassurais en pensant qu'un cheval devait être caché dedans. [...]
Peu après notre débarquement, mon père m'avait déposé épouvanté et ahuri, car je ne savais pas un mot de français, dans une petite école de soeurs catholiques. J'y restais du matin au soir, tandis que mes parents essayaient de gagner leur vie dans ce vaste monde effrayant. Parfois, ils devaient partir si tôt le matin qu'ils n'osaient pas me réveiller. Alors, lorsque le réveil sonnait à sept heures, je découvrais le café au lait entouré de flanelles par ma mère qui avait trouvé le temps, à cinq heures du matin, de me faire un petit dessin rassurant qui remplaçait son baiser et qui était posé contre la tasse. J'en revois de ces dessins : un bateau transportant le petit Albert, minuscule à côté d'un gigantesque nougat tout pour lui ; un éléphant appelé Guillaume, transportant sa petite amie, une fourmi qui répondait au doux nom de Nastrine ; un petit hippopotame qui ne voulait pas finir sa soupe; un poussin de vague aspect rabbinique qui jouait avec un lion. Ces jours-là, je déjeunais seul, devant la photographie de maman qu'elle avait mise aussi près de la tasse pour me tenir compagnie. [...] Je me rappelle qu'en quittant l'appartement, je fermais la porte au lasso. J'avais cinq ou six ans et j'étais de très petite taille. Le pommeau de la porte étant très haut placé, je sortais une ficelle de ma poche, je visais le pommeau en fermant un œil et, lorsque j'avais attrapé la boule de porcelaine, je tirais à moi. Comme mes parents me l'avaient recommandé, je frappais ensuite plusieurs fois contre la porte pour voir si elle était bien fermée. Ce tic m'est resté.