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Alhambra |
Hiver. |
14 |
20/10/09 à 21:48 |
[ Hum bon un texte qui m'est venu comme ça, ça faisait longtemps. J'attends vos avis. ]
Il est tard. Je ne dors toujours pas, l’insomnie me ronge ces jours-ci. C’est chiant, à vrai dire. Je suis fatigué tout le temps. Le matin en me réveillant, je n’ai pas assez dormi, je suis crevé. En cours je suis incapable de me concentrer, le manque de sommeil m’achève. Et quand arrive le soir, j’ai envie de dormir. J’en ai envie. Mais je ne peux pas. Je pense trop. Mes yeux vont se fermer et puis voilà, une nouvelle idée arrive, je ne peux pas m’endormir, je vais l’oublier. Et il ne faut pas que je l’oublie, cette fois-ci c’est peut-être important, cette fois-ci ça va peut-être me mener à quelque chose, pas comme les 57 milliards d’idées, de suppositions, d’hypothèses qui me sont venues comme ça, toutes les nuits ces dernières semaines.
Là encore, je devrais dormir, et je pense. Je pense que je pense. C’est con. C’est le genre de trucs dont tu n’arrives pas à te sortir, tu sais ? Tu te dis « je pense. Ah c’est marrant, je pense que je pense ! Allez, j’arrête de penser que je pense. Ah ! Je pense qu’il faut que j’arrête de penser que je pense. ». C’est comme un dédoublement en fait. Comme la conscience. Ça me fait penser à mes cours de philo. Je pense que je pense à mes cours de philo.
Et puis je ne fais qu’éviter les vraies choses. Les choses qui comptent vraiment. Je sais très bien ce qui me tient éveillé la nuit, je connais par cœur les mots qui s’inscrivent en répétition dans ma tête, et qui creusent mes cernes. C’est épuisant.
Vous voulez que je vous dise ? Ce qui m’obnubile, me hante, me pourrit la vie ? Vous voulez savoir ? Je vous préviens, vous allez me trouver ridicule, je vais vous faire pitié. Le pauvre mec, vous allez penser.
C’est tout simple : je me suis fait larguer. Banal. Là vous pensez tous à la fois où vous aussi vous êtes passés par là, vous avez envie de me dire que ça sert à rien de me lamenter, ça passera, je sais. Je sais. Mais chaque histoire est propre et singulière. Dans 5 mois je pleurerai de rire devant le ridicule de ma réaction. Peut-être.
En attendant j’arrive même pas à pleurer. Je vous jure, j’aimerais plein pleurer, péter un bon câble, crier, faire une crise de nerf, rendre ses comptes à Dieu lui-même, je sais pas. Mais je n’y arrive pas. C’est là, coincé dans ma tête, coincé dans ma gorge, ça ne veut pas sortir. Ça bloque. Je passerai à autre chose quand j’aurai craché ça bien fort, bien loin. Là je peux pas.
Je pense à elle et je ne comprends pas. Rien qu’en disant « elle », je suis amoureux. Je disais « elle », et on comprenait de qui je voulais parler. C’était elle quoi, drôle, folle, jolie, mais pas drôle comme les autres, pas folle comme vous comprenez le mot folle, pas jolie comme vous pouvez imaginer. Vous pouvez pas imaginer, en fait. Il y a que moi qui pouvais. Elle ne trouvera jamais personne qui la trouvera jolie comme je le faisais. Jamais. Parce que pour moi elle brillait. Je suis sûre que vous ne voyez même pas ce que je veux dire, vous ne pouvez pas. Elle brillait, elle rayonnait, quand elle était là, il n’y avait plus qu’elle, quand elle n’était pas là, il n’y avait plus rien.
Je n’ai même pas envie de dire que je ne comprends pas, je n’ai pas même envie de dire que je la déteste, qu’elle me fait du mal. Elle a sûrement une raison. Quand je la comprendrai, je l’admettrai. Elle a toujours raison, elle ne se trompe jamais.
J’ai froid. Il est tard. Il est tard et je ne dors toujours pas, je ne comprends toujours pas, comment on peut balancer des mots aussi blessants, aussi abrupts quand on est la fille la plus magique du monde, quand on est de l’or en personne, je ne comprends pas comment une telle méchanceté a pu effleurer des lèvres si douces, un cœur si bon. J’ai froid, j’ai froid partout, j’ai froid pour nous, j’ai froid surtout pour elle. Il neige sans cesse sous ma couette.
Il faut que je dorme. Ce doit être si simple de dormir quand on a chaud ! J’ai oublié comment on faisait. Je m’endors sur mon tapis de gel. De la neige qui ne fond plus. De la grêle pour chaque mot qu’elle m’a dit.
Je ne veux plus y croire. Ce n’était pas elle, et puis ce n’était même pas moi. C’est une scène de film, que j’ai vue au cinéma, j’ai confondu. Je préfère me dire ça. Me dire que je suis juste amnésique, plutôt que de me répéter, avec une voix féminine, ma préférée, que je suis chiant, trop collant, que je deviens ridicule. Je ne veux pas entendre ça. Même pour elle. Je ne veux pas salir l’image d’ange que j’ai d’elle.
J’ai froid. Mais tout n’est pas perdu, je me battrai, je nous retrouverai, ou je comprendrai. Ce sera bien. Il faut que j’y pense. Il faut que je trouve une idée, la bonne idée.
Il est tard. Je n’arrive toujours pas à dormir. Il est tard ; pas trop tard. Pas assez tard pour me laisser abattre.
Hiver. |
1/14 |
20/10/2009 à 21:56 |
J'adore !!
Surtout à partir de "Je pense à elle et je ne comprends pas". Tu décris très bien la magie que dégage l'être aimé, et aussi la déception que peut provoquer cette idéalisation. Personnellement je m'y retrouve tout à fait.
Hiver. |
2/14 |
20/10/2009 à 22:01 |
L'enchaînement de phrases courtes le fait bien mais y'a un peu redondance d'idées parfois.
C'est pas mal.
Hiver. |
3/14 |
20/10/2009 à 22:09 |
C'est vraiment bien écrit. J'aime beaucoup ton style, et surtout l'idée en elle même. Ca faisait longtemps que j'avais pas vu un aussi bon texte ici. (=
Hiver. |
4/14 |
20/10/2009 à 22:09 |
Merci beaucoup à vous deux ! Ce que tu dis ma fait vraiment plaisir Mademoiselle_, et Toxique tu as raison, ya des répétitions, dans le fond et dans la forme, merci de ton avis !
Hiver. |
5/14 |
20/10/2009 à 22:10 |
Oh
Merci God smoke, vraiment ça me fait super plaisir !
Hiver. |
6/14 |
20/10/2009 à 23:25 |
j'adore
Hiver. |
7/14 |
21/10/2009 à 15:53 |
Et ben ! Merci beaucoup, ça me touche !
Hiver. |
8/14 |
21/10/2009 à 17:36 |
J'ai lu d'autres de tes textes, et aujourd'hui je vais commenter, juste parce que celui là, je l'aime pas vraiment.
Je le trouve plat, très peu de saveur, pas de complexité, assez lent, même s'il reste certaines phrases qui ne manquent pas d'interêts. La dernière par exemple, je la trouve bien tournée.
Hiver. |
9/14 |
21/10/2009 à 18:00 |
C'est pas le texte que j'ai préféré de toi, mais j'aime bien, l'idée de se mettre à la place de quelqu'un d'autre, comme ça, assez simplement en même temps. Et les images sont jolies quand tu décris le froid.
Les adresses au lecteur, aussi, au début : )
Hiver. |
10/14 |
21/10/2009 à 18:36 |
Merci à vous deux pour ces avis détaillés !
PENSERATA, je prends en compte tes remarques, j'essairai d'améliorer ces aspects la prochaine fois
Hiver. |
11/14 |
21/10/2009 à 18:40 |
PENSERATA a écrit :
J'ai lu d'autres de tes textes, et aujourd'hui je vais commenter, juste parce que celui là, je l'aime pas vraiment.
Je le trouve plat, très peu de saveur, pas de complexité, assez lent, même s'il reste certaines phrases qui ne manquent pas d'interêts. La dernière par exemple, je la trouve bien tournée.
Je suis à peu près d'accord. Et puis je trouve que tu tournes en rond et ça aussi ça rend pas super dans l'ensemble.
Hiver. |
12/14 |
21/10/2009 à 20:45 |
Hiver. |
13/14 |
21/10/2009 à 23:51 |
Ton texte me chiffonne un peu. C'est bien écrit, mais il y a omniprésence de courtes phrases qui donnent à ton texte un aspect télégraphique dont je me serais bien passé. De même, ce n'est pas vraiment le style de texte qui me pousserait à écrire des critiques dithyrambiques pendant toute la nuit.
Les images sont jolies, cela étant. Bref, j'aime moyen.
Hiver. |
14/14 |
22/10/2009 à 00:08 |
NON!!!
Je n'arrive pas à expliquer, mais... NON!
J'aime tes textes, CE texte. Les phrases courtes, le style. Ce que j'aime moins, c'est (peut-être) l'approche. Les répétitions me gênent. Tu aurais aussi pu écrire ca en quelques phrases. C'est long... pour rien. Et c'est du déjà-lu. Toujours les mêmes histoires d'amour raté. Rien de choquant, qui fait rêver ou qui fait avoir des cauchemars. Du quotidien... c'est tout.
Je ne dis pas que je n'aime pas... Mais... c'est comme avec la musique: si tu écoutes toujours la même chanson, tu finis par te lasser.