Je sais que peu de gens vont lire ce texte car il est assez long. Je crois bien que c'est la 1ère fois que j'écris aussi "doucement". Néanmoins, merci de me donner vos avis =)
A.
Arthur se leva, tout doucement afin de ne pas réveiller sa femme qui dormait encore à ses côtés. Il vérifia sur sa montre l'heure. Tout irait bien. Le jour commençait tout juste à pointer timidement à travers les rideaux mais Arthur dû tout de même se déplacer à la lueur de son portable à travers la pièce. Très soigneusement, il referma la porte de la chambre à coucher, comme il le faisait tous les matins depuis maintenant 8 ans. Il s'appuya contre le mur recouvert de papier paint le temps de calmer son coeur qui battait à la chamade. Tout irait bien.
Ce qu'il pouvait détester ce papier paint, recouvert de fleurs fanées, et dégageant une odeur de moisissure. Comme tout le reste. Lentement, il se dirigea vers la cuisine. Une fois arrivé devant le frigo, il se rendit compte qu'il avait l'estomac trop noué pour pouvoir avaler quoi que se soit. "Tant pis" se dit-il, "je m'arrêterai en route à un Mac-drive si j'ai faim".
Lorsqu'il se trouva devant le miroir de la salle de bain, Arthur se dévisagea. La dernière fois qu'il s'était ainsi observé remontait à sa dernière tentative de suicide. Un suicide savament combiné, avec le Pec-citron acheté la veille au super-marché et rangé dans le placard juste sous le lavabo.
Il s'était regardé, la bouteille de produit à la main. Puis, sans aucun préavis, les larmes s'étaient mises à couler. Cela faisait longtemps qu'elles avaient été bannies de sa figure pourtant. Mais elles continuaient de mouiller son visage aux traits tirés par la fatigue. Et par la dépression. Elles coulaient pour aller finalement se réfugier dans sa barbe mal-rasée.
Sans bruit, il s'était assis par terre, avait posé la bouteille à côté de lui. Toujours en silence, il avait pleuré toutes les larmes de son corps. Prostré, il avait attendu que le flot se tarisse.
Cela faisait 1 an, jours pour jours. L'heure était tout aussi matinale et le ciel à travers la fenêtre avait la même teinte grise. Comme lui. Lui, le ciel, Arthur, la vie, gris. Mais cette fois-ci, il ne pleurerait pas. Pas une larme versée, souffrance refoulée. Tout irait bien.
Machinalement, il commença à se laver la figure. Il hésita même à utiliser l'anti-cerne en pot de sa femme afin de dissimuler les affres de sa nuit blanche. A quoi bon, personne ne le verrai. Bien entendu, il ne trouva pas son dentifrice dans sa trousse de toilette. Il chercha dans celle de sa femme, et le trouva là. Un sourire las apparu sur son visage. Elle ne changerait jamais.
Il vérifia une seconde fois l'heure. Il avait le temps de faire le reste. Tout irait bien. Et puis, toutes ses affaires étaient déjà prêtes. Il sortit du placard de l'entrée sa petite valise à roulettes. "Toi, tu m'auras accompagné partout", pensa-t-il en la regardant avec un regard presqu'affectueux. Mais le plus dur restait à faire malheureusement.
Il ouvrit la porte de la chambre en appuyant bien fort sur la poignée afin qu'elle ne grince pas. Il s'avança, toujours sans bruit, vers les lits. Elles étaient si belles lorsqu'elles dormaient. "Elles, mes filles" se dit-il. La plus jeune se retourna vers lui, il retint sa respiration. Elle ne s'était pas réveillée. Tout irait bien.
Il sentit alors que ses yeux commençaient à piquer. Tous ses muscles se figèrent. Il ne pleurerai pas. Il n'en avait pas le droit. Lorsqu'il toucha le front de son aînée, il sentit la douce chaleur qu'elle dégageait. Il s'éloigna d'elle. Trop, ç'en était trop.
Il ne se retourna pas avant de quitter la chambre.
Silencieusement, il saisit sa petite valise. Regarda l'heure sur sa montre. Ouvrit la porte d'entrée.
Silencieusement, Arthur quitta leurs vies.
Pas d'inquiétude à avoir.
Tout irait bien.
Tout irait bien |
1/26 |
10/01/2009 à 16:29 |
C'est facile à lire. Ce n'est pas " trop long", mais un peu court à mon goût.
J'aime assez.
Tout irait bien |
2/26 |
10/01/2009 à 16:34 |
Quand tu dis que tu l'as écris doucement, c'est pas rapidement ou d'une manière douce?
Tout irait bien |
3/26 |
10/01/2009 à 16:40 |
J'a bien aimé, surtout la fin en fait ! C'est un peu lent à démarrer mais la fin est bien. C'est dommage parce que ça s'arrête juste au moment où on commence à s'attacher vraiment à l'histoire.
Sinon y'a pas mal de fautes d'orthographes, et puis c'est "tout irai
t bien".
Tout irait bien |
4/26 |
10/01/2009 à 16:40 |
Je l'ai écris avec des mots doux, comme un rythme lancinant, je sais pas si ça se perçoit quand on le lit. Mais tu ne me dis pas quel est ton avis =)
Quelqu'un?
Tout irait bien |
5/26 |
10/01/2009 à 16:42 |
J'aime sans plus. Disons que j'accroche pas vraiment au style (par moment).
Tout irait bien |
6/26 |
10/01/2009 à 16:45 |
Alhambra a écrit :
J'a bien aimé, surtout la fin en fait ! C'est un peu lent à démarrer mais la fin est bien. C'est dommage parce que ça s'arrête juste au moment où on commence à s'attacher vraiment à l'histoire. Sinon y'a pas mal de fautes d'orthographes, et puis c'est "tout irait bien".
Ah justement, j'avais hésité entre "irai" et "irait". Merci =)
La lenteur du début est faite exprès, pour que le lecteur perçoive bien l'ambiance de lassitude extrème, de souffrance aussi. Je voulais que ça donne un texte "gris" justement. Et la fin est un peu abrupte, mais là encore, c'est fait exprès.
Tout irait bien |
7/26 |
10/01/2009 à 16:54 |
JE SUIS PERFIDE a écrit :
Je l'ai écris avec des mots doux, comme un rythme lancinant, je sais pas si ça se perçoit quand on le lit. Mais tu ne me dis pas quel est ton avis =)Quelqu'un?
Mon avis? C'est un beau texte, je pense que tu as réussi à retransmettre cette sorte de souffrance contrôlée. En fait, ça me fait penser à un homme qui aurait renoncé à tout bonheur, et qui serait vaincu par la vie. Un peu comme si il disait "c'est bon, vous avez gagné, je me soumet". Voilà mon avis
Sinon, c'est vrai qu'il faut vraiment entrer dans le texte, l'intérioriser, pour l'apprécier.
Tout irait bien |
8/26 |
10/01/2009 à 17:05 |
Oui Skizo, c'est à peu près ça que j'ai voulu faire passer. Ravie que quelqu'un l'ait comprit.
A part ça, d'autres avis?
Tout irait bien |
9/26 |
11/01/2009 à 14:59 |
Petit up histoire d'avoir d'autres avis, ça serait pas mal =)
Tout irait bien |
10/26 |
11/01/2009 à 15:32 |
Alors, personnellement j'aime bien. C'est bien écrit, une bonne sonorité des phrases et un français très correct. Pour le style, j'aime toujours autant ta façon d'écrire.
Par contre la fin m'a un peu déçu. J'ai cru comprendre que tu parlais d'un Schizophrène, dans ce cas précis, je m'attendais à le voir tuer sa famille^^ et pourquoi pas la mettre dans cette fameuse valise. M'enfin sinon le reste m'a plu, juste cette fin à laquelle je ne m'étais pas douté.
Tout irait bien |
11/26 |
11/01/2009 à 15:44 |
Merci =)
C'est étrange que tu aies eu cette idée là. Je n'y avais pas du tout pensé, dès le début je savais très bien que je voulais écrire le départ d'un père qui aurait renoncé à ses enfants par lassitude.
Mais justement, si la fin t'a surprise, c'est plutôt un bon point non?
Tout irait bien |
12/26 |
11/01/2009 à 15:47 |
Oui c'est un bon point ^^. Comme je t'ai dit je ne m'y attendais pas du tout donc bon
.
J'avoue que je préfère les histoires qui mélangent les genres, mais celle-ci aussi est tout aussi bien^^
Tout irait bien |
13/26 |
11/01/2009 à 16:00 |
Youngcon a écrit :
Alors, personnellement j'aime bien. C'est bien écrit, une bonne sonorité des phrases et un français très correct. Pour le style, j'aime toujours autant ta façon d'écrire. Par contre la fin m'a un peu déçu. J'ai cru comprendre que tu parlais d'un Schizophrène, dans ce cas précis, je m'attendais à le voir tuer sa famille^^ et pourquoi pas la mettre dans cette fameuse valise. M'enfin sinon le reste m'a plu, juste cette fin à laquelle je ne m'étais pas douté.
C'est vrai qu'au début moi aussi je pensais qu'il serait question d'un meurtre ou suicide. Mais finalement, je trouve ça bien mieux comme tu l'a fais, c'est plus original, plus cohérent.
Tout irait bien |
14/26 |
11/01/2009 à 16:06 |
J'aime assez ton texte, le style est agréable. Par contre, je m'attendais trop à la fin comme tu la racontes; du coup je m'étais mis à espérer autre chose, quelque chose de plus surprenant.
JE SUIS PERFIDE a écrit :
dès le début je savais très bien que je voulais écrire le départ d'un père qui aurait renoncé à ses enfants par lassitude.
Et je n'ai pas vraiment perçu cet homme comme un père lassé de sa vie. L'importance des filles dans sa décision m'est apparue plus faible que celle de sa femme, parce que tu ne parles pas d'elle et peut être parce que le ''Trop ç'en était trop" à propos des filles est la seule allusion à cette lassitude vis-à-vis d'elles.
Tout irait bien |
15/26 |
11/01/2009 à 16:16 |
Le "trop ç'en était trop" veut surtout dire qu'il ne pouvait supporter de regarder ses filles plus longtemps, sinon il n'aurait plus le courage de partir. Sa lassitude est surtout vis à vis de lui-même, de ce qu'il est, ce qu'il a fait de sa vie. Il se considère comme nocif pour sa famille, et se dit qu'il devrait mieux disparaitre, d'où la tentative de suicide ratée. Bref, je sais pas si je me fais comprendre =)
Tout irait bien |
16/26 |
11/01/2009 à 16:20 |
Ouais je vois bien ce que tu veux dire mais c'est pas ce que j'ai ressenti en lisant le texte.
Tout irait bien |
17/26 |
11/01/2009 à 16:28 |
bah personnellement j'ai compris ça dès le départ. Ce que tu as ressenti est plutôt du à une lecture plus approfondie du texte, à une analyse plus poussée, ce qui en soit n'est pas mauvais du tout et montre que le texte t'a intéressé.
Personnellement le "trop, c'en est trop", je l'analyserais comme une profonde réprobation de son être et de tout ce qu'il a fait avec: le suicide raté, la vie de merde qui en a suivit et sa famille pour qui il pense être un fardeau. Tout ceci constitue le fait qu'il décide de partir, comme cherchant non pas à faire souffrir sa famille mais à la protéger.
Tout irait bien |
18/26 |
11/01/2009 à 18:01 |
Hum, tu analyses bien Youngcon. Ce texte, je l'ai vraiment écris comme ça, sans y réfléchir, mais c'est vrai qu'il me touche moi personnellement, peut-être parce que en écrivant l'histoire de cet homme, j'ai voulu parler de quelque chose d'encré en moi, comme ce besoin de fuite...
Ps: C'est papier peint et Paic-citron que je voulais écrire x)
Tout irait bien |
19/26 |
11/01/2009 à 18:17 |
Moi perso, j'ai kiffé !
Lire ce "long" texte était tout aussi facile que de lire le titre d'un journal ! J'aime bien l'ambiance grisatre que tu induis dans le texte, tu fais bien passé le sentiment de lassitude !
On aurait vraiment dit que sa allait finir en suicide malgrès le fait qu'il ait tout (celon mon impression) pour être heureux hormis la dépression qui le fait bien evidement plonger ! J'aime bien l'idée de tout plaquer comme ça aussi =)
Tout irait bien |
20/26 |
12/01/2009 à 20:06 |
Tu sais, on a toujours tout pour être heureux en général. Et c'est pas par hasard que c'est les gens les plus "normaux" en apparences qui se suicident...
Tout plaquer, tout recommencer. C'est aussi un acte de lâcheté finalement.
D'autres avis?