Texte écrit sous l'impulsion, et sur un air de Too long,Yael Naim. J'espère que vous prendrez la peine de le lire et de me dire ce que vous en pensez...
Je t'ai aperçu dans la rue ce matin. Je crois que jamais je ne pourrais me tromper. Oublier.
Le bruit de tes pas est toujours le même, constant. A ne marcher que sur les pavés, un à un. Essayer de ne pas tomber.
Et puis tu portais ce pull, celui que tu aimes tant, le rayé gris. Je ne sais pas s'il porte toujours mon odeur, celle du jour ou tu m'as serrée contre toi pour mieux m'embrasser. Je me souviens encore de la musique que jouaient nos respirations, du bruit que nos lèvres ont fait en s'effleurant, de mon cœur qui battait la chamade. De ton sourire ce jour là. J'ai refermé le portail derrière moi en essayant de faire le moins de bruit possible, comme ces cris que j'essayais d'étouffer lorsque tu as fermé ta valise sur nos souvenirs.
Il était tôt. Tu ne m'as pas vu, je crois. Ou peut être faisais-tu seulement semblant ? Tu aimes tellement jouer. Et j'aime tellement (me) perdre avec toi. Tu as tourné à gauche. Près du café où l'on aurait pu se quitter. Je suis entré au supermarché acheter du thé. Voilà ce que tu m'avais laissé, le goût du thé.
C'était devenu un rituel auquel jamais je ne manquais. Acheter cette boîte de thé pour me souvenir de l'odeur qui émanait des tasses autour desquelles l'on parlait des heures. Toi et tes cendres de cigarette. Moi qui buvais tes mots. Puis tu es entré à ton tour. As jeté un œil à droite puis tu t'es dirigé vers le rayon où je me cachais. Tu m'as regardé, a sourit lorsque tu as aperçu ce paquet de thé entre mes mains. Je n'ai pas aimé ce sourire qui voulait dire tu vois, tu penses encore un peu à moi. Et je me sentais tellement bête avec ce paquet entre les mains.
« Tu n'aimais pas ça avant de me connaître. »
Bien sûr, c'était trop jouissif de te dire que je ne t'avais pas oublié. Et puis tu avais tellement raison. Je n'aimais pas le thé avant de te rencontrer, je n'aimais pas grand-chose à vrai dire. Je ne savais jamais quel CD acheter, quel film regarder, quel vêtement enfiler. Je suivais tes goûts du moment. J'écoutais ce que tu écoutais, je lisais ce que tu lisais. J'aimais tout, tout ce que tu aimais. Et face à ton sourire j'étais si désarmée. Tu avais touché là où il ne fallait pas. Mais tu sais bien que j'ai eu trop mal. Tu sais bien que ton absence a tout rongé chez moi, jusqu'à la plus petite parcelle de mon cœur. Tu vois bien que je n'y arrive plus. Tu vois bien que je ne peux pas te remplacer.
Et ton départ sonne en écho dans ma tête.
Je me souviens de tout, des mots que tu as soigneusement choisi pour m'avouer que tu ne m'aimais plus, de ton regard plein de tendresse et de tristesse. Je me souviens des points de suspension que laissait entrevoir ta voix et des silences que tu laissais s'imposer pour mieux écouter mes soupirs, mes larmes et mon désespoir. Laisse-moi en paix maintenant. Pourquoi viens-tu si tôt devant chez moi ? Pourquoi viens-tu dans ce rayon voir si j'achète toujours le thé que tu m'avais fait aimer ? Tu étais mon toit, ma maison. Tu vois j'utilise le passé. Il n'y a plus rien. Alors bien sûr j'ai voulu te blesser, te blesser comme tu m'as blessée. Anéantie. J'ai pris ma voix méchante, tu sais celle qui te pince le cœur :
« Tu ne m'as rien laissé, non. Ca n'est pas pour moi. »
Et ton regard s'est troublé. J'ai bien vu que ça t'avait atteint, j'ai bien senti que tu avais eu mal. Ton sourire avait disparu et j'imagine même que tu mordais ta joue intérieure pour feindre la douleur. Et puis alors ? Tu n'avais qu'à pas venir si tôt. Tu n'avais qu'à pas sourire de me voir à cet endroit. Tu n'avais qu'à pas me quitter. Pourquoi devrais-je avoir des remords ? Pourquoi devrais-je être gentille ? Tu ne l'as pas été toi.
« Ah, très bien, je croyais simplement que tu n'avais pas oublié. Le thé, nos discussions... Enfin j'ai du me tromper. »
Et puis tu es partit avec cette flamme triste dans les yeux. Et bien sûr je m'en voulais. Mais il était trop tard, beaucoup trop tard. J'ai refermé ma bouche. Essayé de ravaler mes larmes. Et ce paquet de thé est allé s'écraser au sol. Comme les cendres de cigarette qu'autrefois tu laissais s'échouer à nos pieds.
A.
Tu ne m'as rien laissé. |
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23/09/2008 à 18:42 |
Wah, j'ai beaucoup aimé ! (Je trouve la dernière phrase parfaite !)
Par contre j'ai quelques objections, je trouve que cette formule : "Tu n'avais qu'à pas " n'est pas très jolie (bon, mais après ça va peut-être avec le ton réaliste du texte.), ensuite c'est "je suis entrée", et non "entré", c'est "tu ne m'as pas vue" et non "vu". (ou alors n'écris pas "serrée" mais écris "serré". Enfin tu vois, fille ou garçon, il faut choisir
)
Et sinon, je trouve que le dialogue est un peu simpliste, et c'est dommage comparé au reste du texte que je trouve vraiment réussi !
Bon, là je ne parle que de défauts, mais dans l'ensemble je trouve que c'est très bien écrit, et qu'il y a de bonnes idées.
Bravo à toi !
Tu ne m'as rien laissé. |
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23/09/2008 à 18:49 |
J'aime pas. J'ai juste accroché un peu vers la fin.
Tu ne m'as rien laissé. |
3/16 |
23/09/2008 à 18:51 |
J'adore. =)
Tu ne m'as rien laissé. |
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23/09/2008 à 19:30 |
Pas accrocheur *_*
Tu ne m'as rien laissé. |
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23/09/2008 à 19:38 |
Touchant... Mais j'ai vecu une rupture y a pas longtemps, c'etait pas exactement le truc sur lequel javais envie de tomber... Mais sinon franchement c'est bien ecrit.
Tu ne m'as rien laissé. |
6/16 |
23/09/2008 à 19:45 |
J'aime bien =)
J'accroche beaucoup, la restranscription du regret, des souvenirs "heureux" et de la tristesse se sentent bien.
Tu ne m'as rien laissé. |
7/16 |
23/09/2008 à 20:24 |
Merci beaucoup de vos avis!
Tu as raison Alhambra, simples erreurs d'inattention...
Personnellement, je sais bien que ce texte n'est pas très travaillé ni rien, mais il est sorti tout seul et c'est ça que je trouve magnifique dans le fait d'écrire, juste quand les mots s'échappent de ton esprit pour se concrétiser. Et ça a été le cas avec ce texte, que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire.
Oui, le dialogue est simple, et je ne pense pas qu'on puisse même parler de dialogue, je dirais qu'il est vraiment superficiel dans ce texte ci.
D'autres avis?
Tu ne m'as rien laissé. |
8/16 |
23/09/2008 à 20:40 |
moi qui n'aime pas du tout lire!! j'ai pris la peine de le lire et je trouve ton texte très beau et "criant" d'emotions.
Tu ne m'as rien laissé. |
9/16 |
23/09/2008 à 21:40 |
MrsNonchalance a écrit :
c'est ça que je trouve magnifique dans le fait d'écrire, juste quand les mots s'échappent de ton esprit pour se concrétiser.
Malheureusement ce n'est pas écrire, au sens où tu peux l'entendre... c'est plutôt gribouiller...
Sinon pour ce qui est du texte :
Bon ben la fin est bien choisie au sens où plus de matière, ça aurait été vraiment trop... Parce que c'est le typique de ce genre d'écriture non ? On écris, on fait des phrases avec des mots forts, vastes, et on cale le tout dans un soupçon d'harmonie... Mais si on s'attarde trop, ça devient lourd : Pour le lecteur, il n'y a aucune description, aucune immersion, aucune interaction, aucune action. On s'ennuie un peu. Et puis tout ça ne permet pas non plus de réelle réflexion. Et enfin, il n'y a pas création d'un monde, d'un espace... n'est ce pas nécessaire pour un bon écrit ?
Et puis je me suis demandé quel type de texte c'était... Plutot une nouvelle ? Un essai ? Un poème ? Un poème bien évidemment, a partir du moment où on gribouille trois mots ( ce qui n'est pas ton cas ) on fait de la poésie... Donc ça veut plus dire grande chose... Et toi, tu considères comment ton texte ? A moins que tu ne considères, à la manière pascalienne, que ce n'est qu'un fragment de ta pensée ?
Toutefois, ce que je disais dans un autre message, c'est que le fait même d'écrire est bien plus honorable que les critiques, toutes pertinentes qu'elles puissent être. Et c'est donc à complimenter. Sans parler que l'ensemble du texte est d'un rythme digne d'être remarqué à notre niveau d'écriture.
Bravo.
Tu ne m'as rien laissé. |
10/16 |
23/09/2008 à 21:44 |
J'aime
Tu ne m'as rien laissé. |
11/16 |
24/09/2008 à 15:36 |
S'il te plait! La prochaine fois, fait plus cour j'aurais p-e le temps de lire! La premiere phrase m'a donnée envie de continuer mais pas l'temps dc... Pas de critiques^^
Tu ne m'as rien laissé. |
12/16 |
24/09/2008 à 16:08 |
J'aime beaucoup, on a un peu de mal à s'accrocher au début mais à la fin c'est génial
Tu ne m'as rien laissé. |
13/16 |
24/09/2008 à 16:59 |
Merci à vous.
Myrddin, ta critique était juste, bien que je n'ai pas réussi à réellement percevoir ton avis à toi. Tu vois, je pense que la création d'un "monde" est nécessaire à partir du moment où tu racontes l'histoire de tel personnage, dans telle vie. Ici, je dirai plutôt que ce personnage peut être n'importe qui, et que donc un monde supplémentaire est inutile puisque que le lecteur l'inclue déjà dans son monde à lui. Enfin, je ne sais si je me fais bien comprendre...
Est-il, encore une fois, vraiment nécessaire de donner un nom aux choses pour qu'elles existent? Je n'en suis pas sûre. Et ce n'est pas vanité de ma part que d'affirmer que mes textes ne se "calent" dans aucun genre.
J'appellerai plutôt ça un épanchement des sentiments, quitte à donner un nom. Ou un exutoire, au choix.
Cela a peu d'importance en réalité.
Oui, écrire est honorable, j'en suis convaincue. Bien plus à partir du moment où les écrits dépassent la simple littérature. Mais, je suis certaine que nous cherchons tous, d'une certaine manière, à s'améliorer dans cet "art". Il est donc souvent plus glorifiant d'être sûr de ne pas seulement avoir écrit, mais d'avoir bien écrit.
Enfin, désolée, je parle décidément trop!
Pierre, je salue ton effort x)
D'autres avis?
Tu ne m'as rien laissé. |
14/16 |
24/09/2008 à 17:55 |
J'adore, beaucoup d'émotions. Bravo =)
Tu ne m'as rien laissé. |
15/16 |
24/09/2008 à 19:29 |
MrsNonchalance a écrit :
je n'ai pas réussi à réellement percevoir ton avis à toi.
Mon avis sur le texte ? C'est dur à juger équitablement... Parce que si on a lu une fois dans sa vie un bon livre, ce qui doit être le cas de la majorité des gens de ce forum, il devient dur de dire qu'un texte "amateur" est bien... Alors on va dire que c'est pas mal ;)
Tu vois, je pense que la création d'un "monde" est nécessaire à partir du moment où tu racontes l'histoire de tel personnage, dans telle vie. Ici, je dirai plutôt que ce personnage peut être n'importe qui, et que donc un monde supplémentaire est inutile puisque que le lecteur l'inclue déjà dans son monde à lui. Enfin, je ne sais si je me fais bien comprendre...
Moi je crois que c'est nécessaire pour accrocher le lecteur... Dans tous les bons textes, à part les essais qui sont un peu particulier, ya création d'un monde... Dans le roman, la nouvelle, le théatre, la poésie etc... C'est un peu le propre de la littérature, sinon j'ai peur que ca passe plutôt du coté de la documentation... Si aucun monde n'est crée, pour le lecteur sa lecture sera resté superficiel, faute d'endroit ou aller... La littérature doit permettre un certain oubli de soi-même, et pour ça il faut se plonger dans quelque chose...
Est-il, encore une fois, vraiment nécessaire de donner un nom aux choses pour qu'elles existent? Je n'en suis pas sûre. Et ce n'est pas vanité de ma part que d'affirmer que mes textes ne se "calent" dans aucun genre.
J'appellerai plutôt ça un épanchement des sentiments, quitte à donner un nom. Ou un exutoire, au choix.
Cela a peu d'importance en réalité.
On rentre dans des sujets un peu complexes là ^^
J'ai quand même peur que si un texte ne se cale dans aucun genre, c'est que ce n'est pas de la littérature... Car la littérature est un art, avec des académies et des règles, et je pense que ne pas rentrer dans un genre c'est une manière d'enfreindre ces règles. Alors après, on peut remettre en cause les bons fondements de la littérature, et se demander "Qu'est ce que la littérature", et on part encore dans une autre question...
A ce que je dis je me met quand même moi même une contradiction, c'est celle de Pascal... Et cela ne m'étonnerai pas qu'il ne soit pas seul.. Je veux dire : Lui aussi a écrit des textes qui ne rentre dans aucun genre précis... Et pourtant c'est de la littérature.. Mais on peut souligner le fait que dans son cas, il n'a pas réellement écrit les "Pensées", puisque à la base il entreprenait toute autre chose... Il est mort entre temps ^^
Bref c'est une question un peu compliquée, mais tu as une partie de mon avis déjà ^^
Oui, écrire est honorable, j'en suis convaincue. Bien plus à partir du moment où les écrits dépassent la simple littérature.
Objection
Mais, je suis certaine que nous cherchons tous, d'une certaine manière, à s'améliorer dans cet "art". Il est donc souvent plus glorifiant d'être sûr de ne pas seulement avoir écrit, mais d'avoir bien écrit.
Je n'ai pas dit le contraire
Tu ne m'as rien laissé. |
16/16 |
28/09/2008 à 20:32 |
Merci pour cette réponse construite Myrddin, mais nous restons en désaccord il me semble x)
D'autres avis?(je up pour ça)