Coucou Elise,
Je t'écris et je sens déjà qu'à travers ces mots, quelque chose s'apaise et devient plus clair, plus détaché. Je pense sans doute maintenant à des images, des instantanés qui font les repères du chemin que nous avons parcouru. Je fais des bagages de souvenirs qui m'accompagneront dans le reste de ma vie, il me faut peut-être un jour ou deux pour les faire, et anticiper un chagrin que j'ai et que j'aurai. Je n'ai jamais autant pensé à toi qu'aujourd'hui, il y a un ramassement du temps, un concentré d'histoire qui fait tenir presque trois ans en un jour et une larme. Et de ce jour je sortirai mais j'apprends à l'apprécier, à en vivre son intensité troublée, troublante, autant que l'image qui, à travers l'eau amère, ne se focalise plus sur un monde très réel en ce moment.
Tu n'apprécies malheureusement pas autant que moi l'intensité de ces émotions. Rarement la source de la vie ne m'a autant envahi, dans son flux, dans ses larmes qui nous ont rapprochés hier soir, au coin du monde quotidien. C'était un étrange décor trop habituel.
J'apprendrai à ne plus être avec toi, c'est la première fois de ma vie que cela m'arrive : ne plus être avec toi. Hier soir, j'ai retrouvé sur mon lit les deux oreillers. C'est un vide qui est monté et qui m'a comblé d'émotions, de souvenirs. J'attends d'autres impressions qui me saisiront et me prendront au dépourvu, quand une tendresse inutile me montera au cœur. Ce matin, j'ai remis la chemise que tu m'as offerte, et toi, tu as surement revu le chat en poster. Et en même temps, d'autres souvenirs sont maintenant semés à certains endroits où je les retrouverai de façon certaine. Ce sont mes petites îles, des pauses dans la vie. J'aime ces repères sur lesquels compter. Ce sont mes lieux de secret où j'irai te retrouver.
Tu m'as rendu heureux, dans les soirs, dans les nuits, dans les jours, dans le temps où nous avons parcouru la même branche de vie. Je devrais te remercier pour tout ce que j'ai vécu avec toi, tout ce que tu m'as fait ressentir, ce que j'ai appris de toi et avec toi. J'ai grandi. Maintenant que tout est souvenir entre nous, je me penche, attentif, sur mon cœur où l'histoire se dénoue. Ici, les bons souvenirs, les points où nous nous sommes avancés, à découvert, à mains nues. Toi et moi, nous repensons d'abord à la Bretagne, aux confins du rêve où la plage, la nuit et la mer sans fin se confondaient.
Je suis saisi par l'étrange coïncidence entre toi et mon weekend de formation sur les conflits de besoin. Au moment où tu réfléchissais, on s'interrogeait sur notre amour de ces derniers temps : "Mais de quel amour parle-t-on ?". La réalité est un exercice rude et m'apparaît comme une épreuve. Le hasard des choses me semble organisé ou prendre son sens par une causalité supérieure. C'est peut-être la première fois qu'elle m'est si évidente, si sensible, si réelle. J'ai été cherché et trouvé ce 29 janvier 2012, et cela est passé par toi : tu es une voix intermédiaire. Je suis touché de comprendre trop tard une révélation. Je l'accueille aujourd'hui enfin, après la vie de notre relation.
Tu as peut-être remarqué dans cette lettre que je ne te pose pas de questions : je n'attends pas de réponse. Je cherche à savoir ce qu'il restera de nous et de notre histoire. Il y aurait tant de questions qui me viennent encore sur ce que tu as vécu de ton côté, comment tu verras notre relation au fil du temps, mais j'accepte de partir sans tout savoir. Que deviendra l'être Elise-et-Stéphane qui est né ? Où grandira-t-il ? J'aimerais tant être un bon souvenir pour toi, tenir dans quelques années heureuses de ta vie pour que tu puisses dire de nous : "Ce passage là était vraiment bien". Tu as raison, ne ternissons pas cette image qu'on a l'un de l'autre si elle peut rester belle et intacte. La vie généreuse dépasse le chagrin et je suis heureux de t'avoir connue. C’était si bien. Tu deviens une muse, une source d'inspiration qui teinte mon paysage intérieur. De cette vie là, tu ne sortiras jamais. Tu sais bien que cette forme d'amour m'éclaire et m'éclairera. Je t'aimerai toujours.
Stéphane
Lettre d'adieu après 3 ans |
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01/02/2012 à 12:26 |
Et euh, tu espères quoi en donnant cette lettre ?
Lettre d'adieu après 3 ans |
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01/02/2012 à 12:29 |
Et ?
Lettre d'adieu après 3 ans |
3/4 |
01/02/2012 à 12:36 |
Le "coucou" casse tout.
Ca va pas avec le reste quoi.
Lettre d'adieu après 3 ans |
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01/02/2012 à 12:46 |
Bastard Barbie a écrit :
Le "coucou" casse tout.
Ca va pas avec le reste quoi.
C'est ce que je me suis dis aussi...