[ ça faisait un moment que je n'avais pas écrit. Comme d'habitude ça m'est venu comme ça, d'un coup, je ne sais pas trop d'où. Et comme d'habitude je ne sais pas du tout ce que ça vaut. Et ... comme d'habitude, je me soumets à votre jugement ]
Le soleil venait tout juste de pointer le bout de son nez, Pierre dormait encore. Tout était … là, suspendu, sans aucune conscience du temps qui passe ou ne passe pas, lentement ou non, tout était hors du temps, ailleurs, dans une existence simple et unique, une existence qui n’a même pas conscience d’elle-même. Pierre dormait dans mes bras, ses cheveux tous doux sur la peau de ma poitrine, et moi j’étais quelque part, quelque part dans le bonheur, dans le souvenir de la soirée et de la nuit que nous avions passés tous les deux, dans le souvenir des mots et des caresses. Une espèce de chaleur, de souffle chaud m’entourait, j’étais en pleine torpeur, les yeux mi-clos, un sourire béat. Je ne savais même pas que j’étais là. J’étais simplement heureuse, sans même m’en rendre compte. Heureuse, sans grandiloquence. La béatitude parfaite.
Oui, nous étions là, tous les deux, accrochés dans un temps qui n’existe pas, lui dans le sommeil, moi dans le rêve, tous les deux nageant dans l’harmonie, sans avoir la moindre idée de nous-mêmes, et pourtant, oui pourtant il fallait que quelque chose se passe. C’est dans la nature des choses, de la vie, il y a toujours, toujours quelque chose qui se passe. Le temps allait nous rattraper, il n’avait pas le choix.
Et moi, idiote, je ne le savais même pas. Je restais là, la bouche en cœur, sans réaliser la chance que j’avais, et que je ne saisissais même pas. Oh et puis, qu’aurais-je pu faire ? Faire semblant de dormir ? Le serrer contre moi aussi fort que possible ? Fuir, fuir d’un coup, et qu’à jamais cela reste le souvenir invincible, indestructible, d’un bonheur, du bonheur enfin, du bonheur comme on l’attend, pas simplement comme on l’entend. Du bonheur que, dans cette étape éphémère, rien ne peut encore salir, ni les mots, ni les espoirs idiots qu’on se fait, ni les attentes, les stupides « et après ? », ni rien du tout.
Non, je ne pouvais rien faire, c’est l’ordre des choses, c’est l’essence même de la vie. Il y a du mouvement. Partout, tout le temps. Ça bouge, ça avance.
Et pour nous aussi, ça a avancé. Oui, le jour venait de poindre, et il s’est réveillé. Et nous nous sommes regardés, et nous avons hésité. Nous étions là, tous bêtes, revenus dans la dure réalité, la dure réalité où il faut parler, vite, vite parler pour remplir le temps, l’espace, pour créer un semblant de vie, de normalité. Alors que non ! Il fallait lutter, pour que rien ne devienne normal justement, pour vivre à jamais dans le rêve, dans l’incroyable, incroyablement simple et beau. Pour rester là où il n’y a pas encore de pudeur, de conventions, là où on se fiche d’avoir l’air intelligent, drôle et beau, parce qu’on ne sait même pas qu’on existe, parce qu’on n’a aucun recul sur soi-même, parce qu’on ne voit que l’autre, que le bonheur, que la perfection, sans même la comprendre. Nus de tout, et inconscients.
Tout de suite, il a fallu coller des étiquettes. Est-ce que nous étions un couple ? Est-ce qu’il faudrait que ce soit lui qui paye au restaurant ou est-ce que ça ne se fait plus, est-ce qu’il faudrait lui dire « je t’aime » au bout d’un nombre de jours réglementés, est-ce qu’il faudrait dire « c’est mon copain ».
Et nous étions là, avec nos étiquettes collés sur le front, qui nous bouchaient la vue, qui nous empêchaient de voir ce qui compte réellement : les moments qui passent entre nous, la douceur, nos 5 sens enfin ! Nos 5 sens qui vibrent. Nous étions presque heureux. A demi-heureux. Heureux comme on l’entend. Mais pas comme on l’attend. Forcés par notre propre regard à un bonheur de pacotille, un bonheur faux et prétendu, un bonheur tout bien comme il faut.
Il n’y a que dans de rares instants, logés au creux de la nuit, muets et attentifs, que nous apercevons au loin, vaguement, dans les rayons du soleil qui se lève, un bout du rêve qui passe. Mais qui passe sans nous, qui nous échappe. Parce qu’il est trop tard. Nous avons passé notre tour. Et ailleurs, sur une autre planète, il y a deux personnes qui goûtent, sans le savoir, au vrai bonheur. Qu’ils le saisissent et l’attrapent, qu’ils l’empêchent de partir ! Rien au monde n’est plus important.
Au loin, le bonheur. |
1/8 |
07/11/2009 à 23:18 |
J'aime bien, c'est bien construit =)
Au loin, le bonheur. |
2/8 |
07/11/2009 à 23:50 |
Beeeh... Moi j'aime pas, je trouve qu'au fil de tes textes il y a souvent les mêmes idées qui reviennent. Je trouve ça un peu dommage, tu as une écriture qui n'est pas désagréable.
Faut espacer un peu ton texte aussi
ça fait gros bloc.
Au loin, le bonheur. |
3/8 |
08/11/2009 à 11:21 |
Merci à vous deux pour vos avis !
Les mêmes idées qui reviennent ... Je suis d'accord avec toi, c'est souvent le cas, mais pour ce texte-là, l'idée que j'ai développée, je ne me souviens pas l'avoir déjà abordée. Peut-être que l'idée n'apparaît pas assez clairement dans le texte alors ...
Et sinon pour le fait d'espacer le texte, tu as raison, mais j'ai du mal à aller à la ligne s'il n'y a pas une raison dans le texte qui me pousse à le faire :s il faudra que je m'en souvienne
Merci beaucoup !
Au loin, le bonheur. |
4/8 |
08/11/2009 à 11:31 |
Au niveau de l'espacement je suis assez d'accord.
Sinon, j'aime beaucoup, tant le contenu que la manière dont il est écrit.
C'est beau, c'est simple, c'est bien quoi.
Bonne continuation !
Au loin, le bonheur. |
5/8 |
08/11/2009 à 23:34 |
SonyaScarlet a écrit :
Beeeh... Moi j'aime pas, je trouve qu'au fil de tes textes il y a souvent les mêmes idées qui reviennent. Je trouve ça un peu dommage, tu as une écriture qui n'est pas désagréable.
Je suis d'accord. C'est un thème récurrent chez touah même si en général t'essayes de l'aborder d'une manière différente à chaque fois.
Je trouve que c'est surtout dans la façon d'écrire, dans ton style que c'est répétitif. Et à cause de ça, j'ai du mal à accrocher.
Au loin, le bonheur. |
6/8 |
09/11/2009 à 13:21 |
Bah moi je suis partagé, c'est assez inégal. Certains passages sont vraiment bons, mais je trouve que l'ensemble est niais. j'aime beaucoup ton style, en revanche.
Au loin, le bonheur. |
7/8 |
09/11/2009 à 21:37 |
Je t'avouerai que la forme compact de ton texte m'a, aux premiers abords, un peu dissuader à le lire, mais que je viens de faire "l'effort" d'en venir à bout.
Bref... J'aime l'idée, enfin, les idées que tu cherches à véhiculer. Seulement, tu parles à un moment de mouvement, or je trouve ton texte assez statique, et un peu plat. Toujours un style agréable, très joli et qui coule de source, mais des thèmes qui ne se démarquent pas assez par moment... Je sais pas, j'ai aimé ce texte, j'en ai aimé d'autres de toi également, et tu es douée pour ça, mais ça laisse un goût de "déjà vu", tout du moins, "déjà exploité" et trop... simple ?
Mais j'aime tout de même !
ASG.
Au loin, le bonheur. |
8/8 |
13/11/2009 à 12:46 |
J'aime.
Par contre essaye d'aérer ton texte, à première vue ça fait un peu gros pavé à lire.