[J'ai pas la prétention de dire que c'est excellent, ni même que c'est bien. L'idée m'est passée par la tête, c'tout...=) ]
Chaque matin, à 7h30 exactement, je peigne les cheveux de Sarah. D’un geste si doux, presque irréel. Puis je m’installe confortablement sur ma chaise habituelle et je l’observe. Pendant des heures. Depuis près de six mois, la contemplation de son corps impeccable et de son visage angélique est devenu ma principale et unique occupation.
Sarah avait des yeux verts éclatant l’hiver et jaunes foncés l’été. Elle s’habillait toujours avec classe. Juste assez sexy, parfois trop osée. Je me souviens encore de tous les moments magiques qu’on passait ensemble tous les deux. On se promenait au parc, main dans la main, et tous les hommes se retournaient sur notre passage. Sur son passage. Et je surprenais l’envie baignant au fond de leurs regards.
Tout le monde sans exception était jaloux de moi et de ma Sarah. Les hommes me maudissaient d’avoir trouvé la perle rare avant eux et les femmes bouillaient de rage devant la beauté qu’elles n’auraient jamais.
Il faut dire que Sarah a toujours été la plus magnifique de toutes. Que ce soit par le creux de ses joues, l’asymétrie de ses lèvres, le fin tracé de ses sourcils ou le relief de ses cheveux. Tout s’agençait ensemble pour former une femme divine, dont l’éclat particulier éblouissait tous et chacun.
D’ailleurs, je n’ai jamais compris comment elle a pu être séduite par un homme tel que moi. Timide, petit, maigre et sans panache. Depuis que je suis rentré dans le monde des adultes, on me répète sans cesse que l’amour n’est qu’une question d’apparences où on ne cherche plus que son idéal : l’être parfait digne des plus prestigieux magazines de mode. Où la superficialité passe avant les qualités du cœur. En fait, on tente de me glisser subtilement que je devrais partir en quête d’une femme m’étant accessible. En d’autres mots, d’une femme banale, voire horrible.
C’est pourquoi la raison de l’attachement de Sarah à mon égard m’échappait totalement. On aurait dit qu’elle ne voyait pas à quel point j’étais laid et à quel point elle était belle. C’était comme si toutes les déclarations d’amour qu’elle recevait ne l’atteignaient pas. Elle était différente des autres. Elle me murmurait que j’étais le plus beau, le plus romantique, le plus brillant. Elle me regardait comme si j’étais tout pour elle. Comme si c’était elle qui avait eu de la chance de me rencontrer. Elle était si différente de toutes les autres. La perfection, tout simplement.
Du moins, c’est ce que je pensais.
Quand Mathias est devenu son supposé collègue de travail, ma relation avec Sarah a brusquement changée. Appels moins fréquents, visites écourtées. « Je t’aime » sans passion, mots doux presque inexistants. Elle ne faisait que me crier sans grande conviction que Mathias n’était qu’un ami, qu’il comptait énormément pour elle et qu’elle ne comprenait pas mes crises de jalousies quotidiennes.
Puis elle en eue assez de moi, elle fit ses valises et retourna vivre chez ses parents. Du moins, c’est ce que je croyais. Jusqu’à ce que j’apprenne qu’elle était emménagée chez Mathias. Eh oui, un bel homme pour une belle femme. Un imbécile pour une briseuse de cœur.
Quand je suis débarqué chez son nouvel amant, elle n’a pas semblée réaliser qu’elles étaient mes intentions. Elle n’a pas réussi à comprendre que c’était pour son bien. Pour notre bien à tous les deux.
Maintenant, Sarah est revenue avec moi. On dort ensemble, on mange ensemble, on se lave ensemble, on écoute la radio ensemble. Quand je regarde ses jolis yeux vides, je souris de bonheur.
Chaque matin, à 8h00 exactement, j’étends Sarah sur le canapé, juste avant que je parte travailler. Je l’embrasse sur le front, je lui murmure que je l’aime et je pose délicatement une couverture de laine sur son adorable visage.
Ça fait des mois que tout le monde cherche Sarah. Ils la croient disparue, emprisonnée, violée et même assassinée. Sauf que je ne peux rien révéler à personne. Parce que Sarah et moi, on est les seuls à savoir que je l’ai tué parce que je l’aime. Parce qu’on est fous amoureux l’un de l’autre. Parce que c’était la seule solution pour oublier mon malheur. Maintenant, au moins, elle est toujours avec moi. Je peux la regarder, la toucher, l’embrasser. Je peux lui prouver mon amour.
Sarah, c’est ma beauté éteinte, mais toujours aussi resplendissante. Et même morte, elle reste en vie.
Ma Sarah. |
21/28 |
02/04/2008 à 04:36 |
Pas mal !
Ma Sarah. |
22/28 |
02/04/2008 à 04:38 |
Oué pas mal
Ma Sarah. |
23/28 |
02/04/2008 à 13:28 |
Merci.
Ma Sarah. |
24/28 |
02/04/2008 à 13:32 |
J'aime beaucoup.
Ma Sarah. |
25/28 |
02/04/2008 à 13:40 |
Firea a écrit :
J'aime beaucoup.
Moi aussi !!
Ma Sarah. |
26/28 |
02/04/2008 à 16:40 |
Outch
La pauvre.
J'aime bien !
Ma Sarah. |
27/28 |
02/04/2008 à 22:30 |
j'aime les histoires avec une fin inattendue, irréaliste pour ce texte. Bravo
Ma Sarah. |
28/28 |
02/04/2008 à 23:07 |
Angel_Margo a écrit :
j'aime les histoires avec une fin inattendue, irréaliste pour ce texte. Bravo
Ouais sauf que ma fin est plutôt prévisible Oô
Mais merci =)