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melo22 |
mésaventure |
7 |
05/05/05 à 18:45 |
Encore dsl pour la longueur…
Travail scolaire 1ère S
Note : 6/7
3) Dans un court alinéa, d’une quinzaine de ligne, à la manière de Rousseau, vous raconterez une mésaventure qui vous est arrivé. (texte de référence n°2 p114, édition : hachette) => mini invention
{ … } = les commentaires de ma prof correspondant à ce qu’elle a souligné que j’indique ainsi : […]
abréviation : md = mal dit
(ps : mon texte étant d’avance trop long, j’ai voulu « gagner » de la place sur ma feuille en supprimant les alinéas figurant ici… lol)
Le soleil était au plus haut. Je faisais une promenade pédestre à travers champs et bosquet, dans l’espace de ma vie. Le souffle d’un géant animait le spectacle de cet environnement paradisiaque où régnait un délicieux parfum sucré. Les longues brindilles jaunâtres tremblaient et chatouillaient agréablement mes jambes nues lorsque je sautillais puérilement sur les vastes étendues sauvages. Ma légère robe voilée valsait gracieusement, quand je sautais, gambadais et virevoltais avec ivresse. Je sifflais à tue-tête et [noyais] mes rires [aux] {incorr} chants des oiseaux et bourdonnements d’abeilles et grillons... Je pénétrais dans cette confusion, la forêt, par un petit sentier sinueux. Les miettes de bois, arrachées aux arbres morts, squelettes brisant le ciel, craquaient sous mes pas. Je faisais des milliers de tours sur moi-même, de même que les pirouettes des toupies de mon enfance. Je rejoignais bientôt le cœur de la forêt. Le lierre étranglait férocement le thorax des arbres. A leur pied, les racines semblaient fuir cet étouffement, et dans ma tête, elles s’imposaient. D’où je viens ? Mon imagination prenait des ailes et je mettais des visages à mes ancêtres. Je culbutais, [me faisant douter] {md} de mon équilibre, sur de gros cailloux brillants, qui s’apparentaient à des diamants, jaillissants grossièrement du sol terne et sablonneux, semblables à des photos jaunies, sans nuances. Je me surprenais à jouer maladroitement au funambule sur les maigres fissures qui lézardaient la terre désaltérée, comme les rides qui courent sur les visages dévorés par les saisons. Je marchais, je courais, je sautais, je papillonnais, je volais. Mais autour de mes agitations de liberté, aucune créature ne réagissait, à croire que je me fondais dans le paysage, comme un élément propre au décor. Les rythmes lents de la terre semblaient imperturbables.
Je ne sentais plus mes jambes. Combien de kilomètres avais-je fait ? J’étais à bout de force. Je ne sentais plus le soleil me brûler la peau. Seuls quelques rayons perçaient le houppier des arbres feuillus, sortes de faisceaux lumineux que mon corps se plaisait à briser. L’azur du ciel s’estompait. Une odeur exquise de fraîcheur m’envahit. Il était temps de rentrer. Une peinture [visqueuse], d’un rouge-feu éclatant, se mettait à couler sur l’horizon, à l’issue du chemin mais elle semblait reculer à chacun de mes pas. La beauté des lieux m’attirait, me séduisait, me charmait, m’envoûtait. Le cri d’un volatile me ramena à la réalité. Je fis trois tours sur moi même, [pour retrouver boussole] {md}. Je m’étais égarée dans cet immense labyrinthe.
Un voile noir enroba brutalement mon paysage. Dans le ciel ténébreux, de petits yeux lumineux apparaissaient et me scrutaient, éparpillés autour d’une assiette d’argent, d’une froideur extrême comme le métal. Soudainement, un silence assourdissant me paralysa. Puis, un chant barbare résonna [dans mes tripes]. Le ciel répandait une odeur charbonneuse dans cette atmosphère lourde et oppressante. La peur me tressaillait. La frayeur palpitait dans mes veines. La pluie se mêlait à mes larmes d’effroi. Je m’affaissais, morte d’inquiétude. La pluie frappait violemment le sol et m’éclaboussait. Les creux se comblaient d’eau et débordaient. La pluie lavait mon visage et faisait couler mon maquillage noir. J’aperçue un pierrot dans le reflet d’une marre. Mais on aurait dit que ce chaos avait figé la nature. Donc, je me trouvais là, pétrifiée, sous les gouttes qui claquaient, frappaient, fouettaient mon visage d’ange déchu. Un [rideau d’eau] {sonorité !} pendait sous le cauchemar, brouillant mon regard torturé par les mauvais sorts. Prise de panique, je me repliais sur moi-même. Mon corps bafoué se froissait comme des feuilles de papiers raturées. Je me sentais défaillir, dépérir, m’évanouir comme une fleur fanée. J’étais à terre, je rampais sur le sol rugueux, à demi-morte, cherchant un refuge à cette manifestation démoniaque ou bien, je m’enterrais. J’ignorais mon sort, ni même si ces efforts inhumains en valaient la peine, mais cette lutte infernale n’en finissait pas. Je voyais défiler avec des flashs des moments de ma vie, et comprenais la maigreur de mon insignifiante existence dans la laideur de ce monde, encore plus laid en ma présence.
Je retrouvai mon cadavre dans les draps blancs. Des bras dansaient autour de moi. C’étaient des infirmières. Ma mémoire présentait des ellipses. On me raconta qu’un chasseur m’avait trouvée par hasard et m’avait recueillis à l’aurore, sous un petit abri de bois. Encore sous le choc de cette nuit mouvementée, mon cœur au bord des yeux, égara une perle d’émotion qui roula sur une colline rougie par le froid, puis s’éclata au sommet d’une falaise crevassée, et s’envola dans un tendre baiser que m’offrait l’atmosphère. Autour de moi, cette chaleur humaine, qui ne vaut pas plus que ces petits bonheurs en carton, m’apprit toutefois qu’une bonne étoile veillait sur moi. Seule, dans ce monde de décadence, j’avais frôlé la mort. Mais le temps coulent au coin de nos yeux comme un sablier, nous rappelant chaque instant que la vie est éphémère et qu’elle menace de s’éteindre. Je ne suis qu’un grain de sable dans le désert, une goutte d’eau dans la mer… mais dans les cœurs ? Un passage… une trace ? Un souvenir et un oubli… comme cet abandon, où même la terre n’a pas cessé de tourner… pour une vie de plus ou de moins. A quoi bon, puisque je ne suis rien.
{ 6/7 Travail extrêmement approfondi : figures de style foisonnantes et rythme varié. Souci d’imiter Rousseau aussi bien dans l’écriture préromantique que dans les questions philosophiques. Dommage que le paradoxe du bonheur dans la souffrance soit absent et que le texte soit long (sans alinéas de surcroît).}
Merci bcp à tous les lecteurs…
mésaventure |
1/7 |
05/05/2005 à 16:27 |
Waouh c'est superbe Mélodie , bravo à toi l'artiste !!
Moi je t'aurais mis 7 ^^
mésaventure |
2/7 |
05/05/2005 à 18:12 |
merci bcp! ah ben je te veux bien en prof de francais, toi!!! si tu me mets 7! ms je suis déjà contente avec mon 6
et merci, davoir eu le courage de tt lire, tu es la seule
gros bisous
mésaventure |
3/7 |
05/05/2005 à 18:18 |
Ce qui est bien dommage d'ailleurs car c'est cro beau ce que tu écris !!
mésaventure |
4/7 |
05/05/2005 à 18:30 |
mésaventure |
5/7 |
05/05/2005 à 18:34 |
Oui ms Rousseau aussi n'a pas raconté toute la vérité ^^ lol il a même dû inventer quelques passages même s'il s'était promis de ne dire que la vérité ^^
mésaventure |
6/7 |
05/05/2005 à 18:37 |
hahhh merci d'enrichir ma culture littéraire, je n'étais pas au courant!
j'ai juste dit celà pr préciser à ceux qui lisent (si nombreux soient-ils!, lol) et qui se demanderaient si cette histoire m'était arrivée!
merci bcp !
mésaventure |
7/7 |
05/05/2005 à 18:45 |
Lol ben de rien