...Comme d'un moment du jour

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...Comme d'un moment du jour

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23/04/12 à 21:10

Il était grand temps de peindre un monochrome.
Quelle qu'en soit sa couleur, souvenez vous de moi comme d'un moment du jour. La lumière du matin a toujours un goût de cendres, et celle du soir l'odeur d'un vieillard.
Le voile se lève... Calypso... Le peintre et la toile sont des uchronies mangées par les siècles, le pinceau est lui la mère de toutes les mères. L'éveil, c'est nous.
Et je vis une mer transparente, irradiée de lumière. Il y avait un vieil homme qui péchait, et un goéland aux yeux de cendres qui le surveillait. Ils attendaient paisiblement le temple, la tente du témoignage. Nous, le Stans et le Fluens, avons enterré Télémaque peu après les vendanges.
Vous étiez le sol fertile, et le vieil homme encore trop ivre, a fait chavirer sa barque. Six jours au fond des océans, le temps qu'il faut pour tout reconstruire. Le vin s'est renversé sur tous les trônes, laissés vacants d'Euphrate à Babylone.
Tous les pilotes et les caboteurs, les marins et les travailleurs de la mer se tiendront à distance. Pour les siècles des siècles.
L'horizon brillait comme le cristal de roche, seule nuance du monochrome. Le raisin allait à nouveau mûrir douze fois dans l'année.
Oui je reviens en hâte.
Tout ce que j'avais peint était noyé dans les siècles des siècles. La toile a sombré au large d'Inishmurray.