[Nouvelle] Tant de choses ont changées.

Lady_Schimaere

[Nouvelle] Tant de choses ont changées.

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19/06/08 à 17:25

Tant de choses ont changées.
Tellement. Autant. Sûrement.


"Bien le bonsoir.
Combien de temps s'est écoulé depuis notre dernière discussion, voire rencontre ? Un temps fou. C'est la seule chose dont je suis certaine.
Pourquoi ce message ? Cela fait un moment que j'y réfléchissai avant de me décider...
Pardon si je t'interromps pendant tes révisions ou autre, que sais-je... Peut-être que tu va trouver cela mal-venu ou pas.
Je n'en sais rien. J'aimerais pouvoir tout te dire dans ce message, mais... comme je ne suis pas sûre d'obtenir une réponse, ou si c'est le cas; une "agréable"...
Je m'abstiens. Je voudrais "renouer" le contact avec toi. C'est simple, tu me manque en tant qu'ami. Et autre. J'arrête là. Bonne soirée et désolée pour t'avoir importuné. Bises."

Combien de temps en effet, m'a-t'il fallût avant que je ne me décide à t'écrire ce message ? Longtemps. Cela fait tellement longtemps que tout s'est terminé entre nous, que j'ai pris la fuite devant l'inconnu, devant quelque chose d'innomable.
Et depuis quelques temps, tu m'es revenu en tête, tu as repris ta place là. Dans mon coeur, dans mon âme. Et pourtant, en fait, en y réfléchissant, je crois que tu n'as jamais disparu, tu n'as jamais quitté cette place. Avec tout ce qu'il m'est arrivé, je crois que tu as été enfouie, comme le reste, sous cette montagne de noirceur.
J'étais persuadée que j'étais une personne sensible, aimante, attentionnée. Mais en vérité, j'ai été la personne la plus cruelle qui soit, vis-à-vis de toi. J'ai été un monstre. La culpabilité est un sentiment que je connais bien maintenant, il m'a animée pour bon nombres d'épisodes de ma courte vie, et là, quand je pense à toi, ce sentiment refait surface.
J'ai repoussé ce moment à plus tard de nombreuses fois. Reprendre contact et ensuite ?
Voilà des années que je suis partie et que je n'ai eu de cesse de penser à toi. Mais à mes yeux, tu était et tu es toujours, "trop bien pour moi".
Fin, délicat, raffiné. Instruit, cultivé, et j'en passe. Je ne tarirais pas d'éloges sur toi, si je devais t'évoquer maintenant.
Tu dois certainement penser que je minable, pitoyable ou autre. Mes erreurs de parcours, ma scolarité chaotique et le reste.

"Bonsoir, je dois avouer que je ne m'attendais pas vraiment à une telle démarche de ta part...
Je ne vois aucune raison de m'opposer à ta volonté de renouer le contact, d'autant que tu n'as jamais disparu de mon esprit...
Par contre, tu le comprendras, je ne peux pas te promettre que je serai très disponible des prochains jours,
comme tu le sais le bac approche.
Bonne soirée, à bientôt. Bisous. Jeff. "

Tu es le genre de personne à peser chaque mot que tu emploi, chaque ponctuation. Alors pourquoi ? Pourquoi ces hésitations, ces "suspensions" dans tes phrases ? Je n'ai jamais disparu de ton esprit ? Vraiment ? Tu ne sais pas à quel point ton message m'a troublée, m'a perturbée. Et pourtant, je ne sais pas quelle signification y mettre derrière.

"J'en suis ravie, je dois avouer que je ne m'attendais pas à une telle réponse de ta part, voire à une réponse tout court.
Oui je sais que le bac approche. Je suis également en plein dedans... Je passe mes soirées et mes weekends à réviser. Etonnant n'est-ce-pas ? Je suis devenue assidue. (Mais je "patauge" toujours en maths malgré mon travail). J'aimerais te voir... quelques minutes ou plus... lorsque tu auras un peu de temps à m'accorder... et si tu veux bien. Bises."

"Ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Ou peut-être qu'à la réflexion, tu t'es dit que je n'en valais pas la peine.
Je n'en sais rien. Parano ? moi ? non non mais j'ai le droit de demander, non ? Si je t'ennuie... Bah ne te gêne pas pour me le dire.
En fait, je souhaiterais te parler, de vive-voix, en tête-à-tête, enfin tu m'a comprise. Cela ne presse pas certes, mais c'est important pour moi. Mais après tout ce que je t'ai dit et fait, tu n'en a que faire... je comprends tout à fait mais bon... Je ne t'ennuie pas plus. Je te souhaite une bonne journée. Bisous (?)."

"En fait, ma non-réponse valait consentement, et j'ai quasi épuisé mon forfait. Simplement, comme je te l'ai déjà dit, je n'ai pas énormément de temps à te consacrer, donc se revoir pourquoi pas, mais je ne saurais te donner dès à présent un jour, une heure...
Bonne journée, bisous. Jeff. "

"Hum d 'accord, je comprends. oui oui le bac, je sais. On se verra peut-être à ton lycée si tu as encore cours... (je n'ai aucune connaissance des dates de fin des cours). On verra bien. Bonne journée. Bonnes révisions. Bisous."

Quelle bécasse je fais, je te l'accorde. T'envoyer par la suite des texto, comme si tout était comme avant. Des familiarité en veux-tu, en voilà.
Un texto contenant une photo de mon Rat et de moi-même... Doublée de commentaires respirants la niaiserie et l'enfance à plein nez.
Pour faire comme-si rien n'avait changé. Comme-si nous étions aussi proches qu'avant.

"Alors, je te présente mon Amoureuse; Ratatouille alias Rasta pour les intimes. Pourquoi je te le parésente ? Bah tout le monde doit la connaitre voyons ! Non je plaisante. Et pourquoi est-ce-que moi je suis sur la photo ? Heu bonne question. Peut-être parce-que tu te serais demandé pourquoi est-ce-que je t'envoi la photo de cette "bébête" ? Râh, puis je n'en sais rien. J'avais envie de te la présenter et moi de même tiens. ("Mon dieu qu'elle est moche, je sais.) (Bien entendu, il s'agit de ma personne que je critique allègrement.)
Nota: J'ai fais l'effort de m'attacher les cheveux ! Bref. Trêve de plaisanteries... J'arrête ! Bon. Bonne soirée ! Bisous."

En écrivant tout cela, les larmes me viennent... Rien ne sera jamais comme avant. Pourquoi est-ce-que je m'entête dans cette voie ?

"Toi et ton orgueil légendaire... Tu donnera le bonjour à Rasta de ma part.
Bonne soirée. Bisous. Jeff."

J'avais oubliée que je ne possédais aucun sens de l'humour, ou plutôt une grande susceptibilitée.

"*Blessée...* c'était de l'humour... je n'aurais pas due ? Qu'est-ce-que j'ai dit ? ça y est, je culpabilise et cogite... d'accord, d'accord... en tout cas, ton "bonsoir" est passé. Elle te fait des léchouilles. Bonne soirée à toi. Bisous."

"Ma remarque était ironique ! Prends pas la mouche pour si peu..."

C'est vrai, tu as raison. En fait, je pense que je n'ai pas tellement changé de ce côté-là, ou alors si, et je suis vraiment sensible, trop même...

"Ha d'accord. Désolée, désolée... En fait ça me rappelle quelque chose, ta remarque en y réfléchissant bien. Bref.
Toujours le restant de crédit ou tu as été renouvellé ? Non, je ne vais pas te harceler, mais c'est tout comme...
puis sinon je pourrais entamer un monologue. Bonne soirée. Bisous."

"Il doit me rester en tout et pour tout 3 sms pour les 7 prochains jours. A bientôt."

Comme si tout était ou pouvait être comme avant... Apparemment je suis intimement convaincue du contraire.

Bien le bonjour ! Etant en forme chimérique (ou Titanesque, au choix), Je me suis dit; tiens mais pourquoi ne pas partager ma super forme et autre ? C'est chose faite, alos je te raconte ma vie et après je m'éclipse. Si si, promis. Ton Amie va sûrement se poser des questions si tu reçois trop de messages de ma part. (Sait-on jamais) Bref.
Pour une fois fois, petite journée en ce qui me concerne. Maths, maths et maths !
Quatre heures. Primitives, limites et j'en passe... >.<
Bah ça va te faire sourire mais vu mon amour des maths... ça ne le fait pas. Cela passe tout juste. Mais ça met en forme. Puis après, pas cours pour une fois, donc révisions pour le bac. Ha mais qu'elle est embêtante. bref. J'arrête. Tout ça pour justifier ma démarche de "textotage". Je te souhaite une excellente journée. (Plus rapide pour terminer >.< ) Bisous."

Et le soir-même... Quand j'ai appris de la bouche de mon père que tu ne resterais pas ici... que dans quelques mois à peine, tu va rejoindre la Capitale. Tu n'imagine pas ce que j'ai pûe ressentir. J'ai crûe défaillir. Et c'est peu dire.

"Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu partais après ton bac ? Je sais que tu n'as aucun compte à me rendre mais là n'est pas la question... Est-ce-que tu veux réellement me voir avant de partir ou pas ? Je sais qu'il reste du temps, mais non !
Tu va être occupé après et j'en passe. Soit franc. J'ai appris cela et je dois dire que cela ne me laisse pas indifférente, en fait...
Pour tout te dire, cela m'attriste. Je suis heureuse pour toi, mais triste, pour ne pas dire "malheureuse", pour autre chose. Bon je ne dérange pas plus. Bonnes révisions.
Bon courage pour ton bac. Bisous."

"Bonsoir mon Cher. Je viens prendre de vos nouvelles... je pensaos qie votre renouvellement de forfait avait eu lieu. Bref. Trêve de plaisanteries. Bientôt le bac. As tu commencé à passer les épreuves ? Et tiens, je serais curieuse de savoir si tu t'en sort avec maestria en philo... Cela m'intrigue. Non pas que je ne t'en crois pas capable, mais je suis curieuse, tu le sais. Bref. J'espère obtenir un jour une réponse à tous mes textos.
Rasta te fait des léchouilles. Bone je cesse de t'importuner. Bonne soirée, bisous, bon courage pour le bac."

"Donc en fait, loin de moi l'idée de t'ennuyer avec mes états d'âmes ou autre, ma question sur des hypothétiques épreuves vendredi et lundi... c'était uniquement pour savoir si l'on se verrais ou pas. Sait-on jamais.
Mais merci pour m'avoir littéralement "sciée". Bref.
Nouvelle question; post-bac, Sciences-Po ?
Bonne soirée. Bises."

Tant de messages qui sont restés sans réponse. Comment puis-je le prendre à ton avis ? Comment... ?

Malgré tout, j'aimerais, même si cela t'importe peu, que tu sois fier de moi un jour. Que tu me regarde à nouveau dans les yeux...
Et que tu me dise ça, ce que tu m'a écris, que "je n'ai jamais disparue de ton esprit".
J'aimerais que tu sois la première personne à qui je pourrais annoncer que j'ai réussie mon examen, que je suis admise dans mon Ecole, que j'ai réussie à me redresser, bossue de la vie que j'étais.
D'ailleurs, je voudrais pouvoir te dire, ou plutôt te donner un rendez-vous "Après Sciences Po, si tu le veux bien".

J'aimerais pouvoir te dire que je t'ai aimé. Oui je t'ai aimé, réellement, et sincèrement. Mais quand on approche de la quinzaine, on est encore incapable de dire si l'on aime. Ce n'est qu'après que l'on s'en rend compte. Moi, c'est quatre ans après que je m'en suis rendue compte.
Que je t'ai aimé.

Je ne sais pas comment est-ce-que tu va prendre connaissance de cet écrit... entassé dans ta boite à lettres, sous une multitudes de courriers administratifs ou autres, ou bien...
Peut-être que je serais là, à attendre la fin de ta lecture, assise en face de toi, le visage renfermé, le regarde vide.
Certes, mais qu'est-ce-que je pourrais bien attendre ? Car je ne sais même pas ce que je veux.
Un Mea-Culpa ? Ou simplement éclaircir mon coeur par rapport à ce que je ressent ? Inutile, je viens de le faire.
Peut-être que j'attendrais que tu me dise enfin tout ce que tu pense, ce que tu ressent vis-à-vis de moi, et qu'éventuellement tu me prenne par la main.
"Viens. Avançons tous les deux. Je vais t'aider à te sortir de tout ceci. Je vais t'aider à avancer."

Je n'en sais rien en fait. Je vais juste dire que j'essaie de me repentir, uniquement ça.
Je n'ai pas le droit d'arriver comme ça, quatre ans après, et d'imposer mes sentiments. Tout a changé.
J'ai été trop naïve, trop candide, trop stupide, de croire que justement, tout serait comme avant.
Pardonnes-moi juste. Pardonne-moi tout. C'est peut-être la seule chose dont j'ai réellement besoin ? Que tu m'accorde le pardon que j'ai toujours voulue.
Même si tu me dis que tu ne veux plus jamais me revoir, ou ne plus jamais entendre parler de moi, à la lecture de cet écrit, pardonne-moi juste.
Je t'en prie. Juste ça. Et je m'éclipserais, comme j'ai sûe si bien le faire, sauf que cette fois-ci tu ne souffrira pas.