Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude.

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Am Stram Gram Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 12 09/02/07 à 17:03

Après maintes reflexions et changements ainsi que rédaction d'une suite, je vous refais part de ma nouvelle.

Merci de laissez vos avis les plus francs et des critiques fondées !

Gros bizouxXx à tous.

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Et chaque soir c'est pareil.

Un rituel incessant qui s'enclenche dès la sonnerie de 17h30. Dernier sourire. Allez, Ouais ouais, tout vas bien. Au revoir. A demain...

Quelques pas hésitants dans la neige sale. Je m'introduis dans l'allée déblayée de toutes congères qui mène jusqu'à l'entrée. Me voilà devant la porte principale. La vitre encastrée au milieu donne vue direct sur mon couloir. Je scrute longuement celui-ci d'un regard vide, louchant de temps à autre sur mon mirage translucide à travers le verre parsemé de condensation.

Me sortant de cette abstraction, je déshabille ma main d'un gant noir et la pose sur la poignet gelée. A son contact, une vague sensation de peur obscure me saisit...

Non. Pas maintenant.

Je me retourne et balaye du regard le monde extérieur. J'aimerais retarder ce qui fatalement ce produira lorsque je franchirai le seuil de "ma maison".

Trop tard. Un sylphe invisible me pousse à tourner cette clanche...

Et comme toujours, cette singularité indicible qui me prend au coeur. La chaleur du cocon familial pénètre en moi, m'exalte puis me rend indifférente. Aux limites du dégoût. Et ce n'est pas sans me sentir étrangère à ce lieu que j'y pénètre...

Je claque la porte partiellement de bois gonflé par l'humidité. J'ignore le tintement métallique et désagréable du carillon qui s'entrechoque contre le verre. J'hume à la hâte le repas du soir qui mijote. Comme un jeu puéril je tente d'en déduire le menu, mais j'abandonne... J'ai pas l'odorat absolu, enfin... Qu'importe ?

<< Salut Noé, bonne journée ? >>

Tiens, mon père qui émerge de son jeu en ligne. Je ne répond pas concrêtement et me contente de lui lâcher quelques notes sans prendre la peine de me répèter. Monsieur oppine du chef mais n'y a guère prêté attention. Une telle négligance de sa part ne me frustre guère désormais. L'habitude finit par entraîner une lassitude certaine à vrai dire...

Je n'approndis pas ce semblant de dialogue et n'entame aucun autre sujet. Ni les dernières remarques dénigrantes reçues. Ni les derniers coups de gueule et encore mon état d'âme. Nullement envie de lui faire part de Ma vie privée. De plus, celà le perturberait dans son instance de jeu... Pauvre petit papa, no-life à temps partiel...

Mes yeux croisent le miroitement flou de mon allure sur l'ample glace de l'entrée... Je râle en apercevant un nouveau bouton qui "fleurît" timidement sur ma tempe. Comme si j'en avais pas assez sur le reste du visage... Allez viens "meugnon", viens-t'en que je te charcute... En fait, non. Marre de toutes ces cicatrices qui s'accumulent d'une pression de doigts... J'veux pas d'une figure qui pourrait témoigner d'explosions de pus. Style remake de la guerre des tranchées version poussées hormonales quoi... Côté esthétique c'est vraiment pas le top...

Avec précaution j'arrange mes petites lunettes Afflelou bancales sur mon nez et pleines de buée. Je m'aperçois alors que mon interminable journée à fait couler mon maquillage sensé rester discret. Génial. Je soupire et rattrape les bavures du bout de l'index... Par acquis de conscience j'inspecte le reste du carnage signé la Puberté... Je frôle ma peau et suis le tracés de mes poches sous mes yeux fatigués... Impossible de le nier, je "bourgeonne" et ce, avant le printemps... Incroyable n'est-ce pas ?! Non ce n'est pas le réchauffement climatique, c'est les déréglements hormonaux. Tout simple, tout bête. Tout "chiant", surtout.

Accablée par les « dégats » je finis par me ressaisir et je me déchausse. Mes bottes sont humides. J'ai froid aux pieds. Comment, après ça, faire confiance aux soldes d'hiver ? Je vous le demande ! C'est bien la peine de garantir nos achats imperméables et à bas prix avec ça ! Belle qualitée. Si si, je vous le jure. L'ironie n'est même pas de mise là... Enfin...

D'un geste d'épaules, je me décharge de mon sac de cours. Allez, comment ce sentir légère en 5 secondes... Il retombe lourdement sur le tapis de jonc. Pour le poid qu'il fait aussi... Ne tappons pas scandale pour scoliose. Non non... Nous n'oserions jamais nous pauvres élèves accablés de boulot. Ne dit-on pas qu'il faut ce qu'il faut d'ailleurs ?

Je fais lentement glisser la tirette de mon manteau d'hiver. Je prend mon temps, il faut que je retarde tout ça... A l'étage j'entend les déplacements de mes soeurs, l'auto cuiseur qui siffle et la télévision qui marche dans le vide. L'économie... Ce n'est pas le slogan du siècle nouveau ? Je constate qu'il est appliqué au pied de la lettre en ce cas là !

Je dégage mon cou de l'écharpe en laine coupable de mon probable étouffement. Je finis d'ôter mon blouson puis porte le tout jusqu'au porte-manteaux. Séance d'enlèvement de surplus vestimentaire hivernal effectuée.

Je me recharge de mon fardeau scolaire enfilant en équilibre la sangle droite sur l'épaule adéquate. Je bifurque ensuite sur ma droite, sans jeter un oeil dans le bureau de mon père, et je me dirige tel un automate vers la porte de ma chambre.

Mon antre. Mon véritable chez moi. Mon havre de paix. Mon univers...

Paradoxalement, je ralentis le pas. J'entrouvre la porte qui accumule les panneaux "Interdiction d'entrer zone sinistrée" & "Frappez sous peine de danger de mort". Eux ne sont malheureusement là que part décoration futile et inutile. N'espérons pas de bouleversement dans les habitudes de ma mère. Aux oubliettes les bonnes manières, bonjour les intrusions instantanées et imprévues. Merci bien. Ca sera très peu pour moi. A moins de souhaiter provoquer une forte irritation de ma part... Ce qui résulterait de tendances profondément suicidaires. Heureusement que les psys sont là pour rappeler qu'un adolescent à besoin d'un jardin secret. Heureusement aussi que tous les parents se font un devoir d'approuver ces bons conseils.

Je me glisse à l'intérieur de mon alcôve avec tellement de retenue qu'on aurait pu croire que j'avais peur de violer ma propre intimité... Et en moi, je percevais exactement celà. Ca me faisait comme si, dès que je franchissais l'encadrement, je devenais quelqu'un d'autre progressivement et que la personnalité du départ tendait à disparaître le temps d'un déplacement vers une simple chaise de bureau... Totalement fou, je l'accorde à qui le veut.

Je respire un coup. Prend place sur mon siège et lâche littéralement mon sac à mes pieds.

Et fatalement, dès ce moment, tout s'entame... Appréhensions justifiées. Préambule d'un cirque infernal. Par conséquent je dus me résigner à ce phénomène comparable à une intuition cachée la journée et qui se confirme le soir. Comme les bêtes qui ne ravagent que la nuit. Comme le croc-mitaine des comptes pour enfants que l'ont encoffre impitoyablement dans un placard et qu'on laisse terroriser les petits dès l'apparition des premières étoiles. Comme, plus exactement, un phénomène dont seul mon subconscient est responsable et ne m'en fait par qu'après un certain lapse de temps. Présentement, le compte à rebourd est achevé.

Le vrombissement atténué de la machine posée sur ma table de travail commence à faire effet sur mes sens. Je bouge fébrilement la souris sans fils qui clignote rouge à chaque mouvements. En attendant l'affichage de l'écran, j'observe pour la énième fois ce qui repose autour de moi... Tiens, une copie notée. Vieille expression écrite. Je cite en un murmure l'écriture rose de la professeur de Français : "C'est un vrai bonheur de te lire, car tu manies avec une aisance et une sensibilité remarquables la langue française." Hem. Soit. Est-ce seulement la véritable vérité ? A revoir et à authentifier, par la même occasion...

Ah. Voilà enfin le moniteur dégagé de tout voile noir. J'active instantanément le lecteur de musique. J'opte sans hésité pour le registre de Damien Saez. Une personne extérieur aurait pu admettre que c'était par habitude, quelqu'un d'un peu plus fou ( ou réaliste ? ) aurait plutôt penché à croire que j'étais prédestinée à agir de la sorte... Une sorte de robot contrôlé par un aspect surnaturel.

Je me relève à la hâte afin de brancher mon casque. Par pudeur ? Je ne sais pas... J'ai juste le sentiment que ces musiques m'appartiennent et que le monde externe dans mes moments d'évasions n'à pas à en prendre part...

Les premiers accords fluides de Perfect World m'emportent aussitôt... "Once again I feel... The hole growing inside..." J'évite avec peine de chantonner. Je me contante d'articuler mes lèvres. Je n'aimerais pas superposer ma voix à la sienne. Celle qui a, par ailleurs, le don de m'envouter... Sexy, mystérieuse et pénétrante... Elle aborde tellement de tons différents sans la moindre fausse vocalise que c'est sans doute ce qui fait sa suavité d'ailleurs.

Dieu qu'il a du talent... Et ses textes, ses messages chantants, chantés, qui reflètent tellement bien le monde noir d'une pseudo-adolescence typique ainsi que tout ce qui s'y rejoint... Une façon de voir qui est mienne également. J'ai l'impression d'épouser chaque mots, d'en comprendre le sens plus que quiconque. Je ressens mon mal être à travers chaque vers qui s'enchaîne, se répète, inlassablement...

Je ferme les yeux. Tellement besoin de partir... Loin... Très loin de tout. De moi. D'eux. Et que sa musique m'accompagne.

Dans l'univers de mes songes je perçois, en sourdine, l'écho de ses créations. Et au grès de sa voix qui grimpe dans les aiguës, la cadence de mon coeur s'accélère, propageant une sensation d'apaisement... Les notes flottent harmonieusement dans le cieux de mes rêves. Seulement, elles finissent toujours par peser sur les nuages de mes angoisses... La cause m'en reste occulte... C'est ainsi que la giboulé émotionnelle se déverse. Elle désole au passage la flamme de mon coeur. Celui-ci cesse de battre. Un instant. Un court instant. Une seconde. Deux secondes. Juste le temps pour mon esprit d'échouer sur les rives du Styx puis de se faire ravaler par la mer houleuse de la réalité.

Une décharge électrique me poigne le coeur. Le ressuscitant. Non... Fausse manoeuvre. J'voulais pas... Le retour en arrière demeure impossible. J'ai l'impression de perdre pied. Je cherche une accroche des yeux. Le chant séducteur des sirènes saeziennes à raison de moi et me pousse à me noyer dans l'océan de mes larmes. Seul navigue mon esprit tourmenté au grès du courant hésitant.

Je me mords les lèvres... Mes pleurs sont inaudibles, étouffés... J'entrouve mes paupières. Mon attention est automatiquement détournée vers une date sur un vieux calendrier. Cerclée de rouge vif. Le temps que je prenne conscience de l'importance de cette date, la chanson se termine... Et on enchaîne. Lister aléatoirement le hasard de Windows Média, qui semble m'en vouloir, met en marche "J'veux qu'on baise sur ma tombe". Il ne manquait plus que ça... Alors mes mains se mettent déplorablement à trembler par l'émotion... Je m'agite fiévreusement, ne trouvant même pas la force de mettre fin à ce douloureux refrain...

J'ai juste le courage de refermer les yeux pour tenter une seconde disparition... Seulement, derrière mes yeux clos il y a... Le Néant. Espace nébuleux. Précipice infini. Chute libre. Abysse. Le vide m'aspire...

Je tombe...


Encore...


Encore...

Et durant ma déchéance je tente de prendre en compte le sens de ce jour. De m'abandonner à la conviction d'y parvenir...

20 Janvier... 20 Janvier 2005... 2 ans...

Ces caractères tournent autour de moi, me raillent, m'hypnotisent, m'obsèdent, vides de toutes notifications... Puis, en définitive, ressurgissent de mon anamnésie... Gravés à jamais en moi. Simplement enfoui sous les cendres d'espérances embrasées...

Mes pensées s'attardent sur leur signification... Je cogite. Tout rentre dans l'ordre. Mais pourquoi ressasser le passé ? Il est si loin maintenant... C'est Ridicule. Je suis minable. Desespérée. Desespérante... Et pourtant... Il me manque. Oui. C'est certain. Je ne peux le nier... Sans en refaire une fixation, tout ça me manque... Inévitablement...

Malgrè tout, n'est-ce pas le berceau de mes maux dont la nourrice reste mes plaintes de regrets ?

"J'aurais aimé t'écrire le plus beau des poèmes, et construire un empire, juste pour ton sourire ..."

Retour inexorable à l'exactitude.

Je me signale à moi même que des strophes je lui en ai dédiées. Mais j'ai pas eu le courage d'en faire part. J'ai pas assumé. A quoi bon ? Lui aussi est "far away now"... Et l'empire de mon coeur avec pour idole son effigie, il l'a lui même abolit, sans pitié, sans remords, sans l'ombre d'un regard de compassions.

Je crispe les poings. Bouillante d'une douce haine amante. Impossible de continuer. Je ne peux plus supporter. Seulement, prise de court par tout ça, le tourbillon de réminiscence me brise au fond du gouffre. Et toujours cette rumeur effacée et clandestine qui s'immisce, tel un spectre musical, dans les recoins sombres d'une confession égarée...

Mes doigts véhéments se posent sur mes écouteurs, les opressent, les saisissent, les éloignent... Le son qui en découle se nuance de phonèmes absorbés et lointains... Mélodieuse symphonie que je déguste avec mon âme...

Tout à coup, coupure. Entract entre deux compositions. Je retiens mon souffle. Comme si l'air, dépourvue de ces notes vagabondes, en devint irrespirable...






« Je serai l’accident
Sur le bord de ta route...

La larme du poison
Cachée entre les gouttes ... »

Ces paroles imagées balayent toute asphyxie. J'expire. Je souris. Je larmoie. Et mon coeur tambourine. De plus en plus fort. Il se déchaîne. J'ai mal. A nouveau je referme mes yeux... Ultime manière dérisoire d'échapper en partie à la vérité.

D'emblée, face au noir de mes idées, j'appréhende, deviens fébrile. En moi le cognement soutenu semble pilloner la herse du royaume des souvenirs. Et si...

Non. J'veux pas. J'veux plus. J'laisserais pas mon histoire franchir les portes des tréfonds de mon advertance. J'ai trop payé pour ces multiples cavales...

Sombre lacis de secret scellé par l'alliage de l'omission et des larmes.

Ils ne m'auront plus. Mais ils frappent. Anciens et funestes témoignages exhortés par une hargne sauvage. Ils se soudent, s'unifient, ne font plus qu'un...

Coup de grâce.

Bélier furieux prisonnié d'un labyrinth de brins de vie enmêlés.

Il charge contre les parois blindées. Je le sens lyncher mon esprit. Mais c'est à l'intérieur que tout ça se passe. A l'intérieur... Et je ne peux apaiser cette esclandre. L'intérieur est impardonnable là dessus...

Mon visage se déforme d'une grimace de martyre. Je n'arrive pas à prendre sur moi. En un élan, je me redresse brusquement, poussée par cette douleur lancinante qui me dévore...

Mon casque glisse le long de mon cou puis dégringole. La vue brouillée par les larmes je m'attarde sur les mouvements alternatifs qu'il produit au dessus du vide...

Je m'approche ensuite de ma vitre et fais glisser mes doigts sur le rideau brodé... L'immolation interne semble étrangement s'amortir. J'ose espérer le prolongement de cette trève...

Contre mes cuisses je ressens la chaleur intense que dégage mon chauffage... J'appuis ma tête ankylosée sur le carreau glacial. Et l'alliance des températures me provoque un faux semblant de malaise... Je me recule sèchement. Sur mes gardes. Comme si le vice me chercher noises.

Seulement, contre toute attente, le mal-être s'accroît. Ce n'est plus le bélier. C'est encore plus indigne et acerbe...

Un filtre noir me brouille la vue. Des vertiges me prennent dangeureusement. Je vois double, trouble. Je n'ai plus la notion des distances, des repères. Ma respiration se saccade. Des vagues de chaud et de froid arpentent mon être. Mon rythme cardiaque augmente.

Mon coeur s'opprime.

Se crève.

Eclate.

Un déchirement barbare me balafre intégralement.

« Comme une maladie qui s'attrape et qui s'en va ... »

Je cède une plainte aïgue... Ma tête bascule en arrière puis entraîne en un élan tout mon individu...

Etendue sur le sol, les yeux clos, je n'ai plus conscience du temps. Il me semble néanmoins ressentir une présence humaine autour de moi... L'atmosphère de ma chambre m'est trop commune pour me tromper la dessus. Et mes doutes se confirment sans plus attendre...

Une respiration lente et ardente attise mon visage... Des mains fermes d'homme se placent habilement sous mes épaules. Avec une douceur et une précaution extrème Il me relève... Je suis faible, trop faible, pour prendre appuit sur mes jambes... Elles vacillent. Et sur mes paupières repose encore le poids de mon chagrin. Impossible donc d'apercevoir son profil... Mais Il me tient toujours, et contre Lui je me sens si bien... Rassérénnée par son étreinte, toutes mes angoisses ont l'air de se dissiper...

Il me soulève progressivement. Ainsi, au grès de mon ascension, je reconquiert mes ailes d'ange déchu... Pour m'envoler à nouveau... Pour juger de là haut le bonheur comblant mon corps éphémèrement... Pour divaguer, comme avant...

Il me porte à bout de bras, je garde confiance et laisse avec légèreté la magie se perpétuer... Il pose alors ses lèvres dans mon cou... J'exquisse un sourire. Son regard brûle mon visage affectieusement. Je le sens... Et la satisfaction procurée ne reste pas descriptible...

C'est insensé. Irréfléchi. Irresponsable. Mais ça me plaît...

Je n'ai soudainement plus envie de mettre une figure sur ce miracle inespéré... Je crains peut être un simple et malicieux tour d'imagination... Une chose est sûr, je veux surtout céder à la tentation... Savourer sans limite les délices de l'engouement... Jouir de l'inconnu... Ressusciter quelques humbles sensations tombées dans l'oublie...

Toujours chargé de mon corps Il avance. Un pas... Deux pas... Trois... Quatre... Sa démarche me berce... Il s'arrête. S'incline. Et, en toute quiétude, je me laisse déposer sur mon lit... Je n'éprouve pourtant aucun regret. Je sais pertinemment que ça ne se finira pas là. Ca ne se peux pas, tout simplement... Et la manière dont il m'allonge me conforte avec bonheur dans mon idée...

J'ignore s'il est faisable et décent de se ressouvenir de sa plus tendre enfance; des instants où nous n'étions que le premier fruit de l'amour de nos parents et une jolie poupée pour notre famille...

Non, vraiment, je ne le sais pas et ne le saurais apparement jamais. Seulement, sur le moment, j'ai eu tendance à y croire... Il était si tendre et soucieux de préserver mon semi-sommeil comme on tient à la prunelle de nos yeux que j'ai eu l'agréable sensation d'un flash back de 14 ans...

Je revis divinement l'innocence vulnérable de l'aube de mon destin. Mais finis par me questionner non sans stupidité...


Pourquoi grandit-t'on ?
N'est-il pas plaisant de vivre en bon gamin candide au sourire désarmant ?
Personne ne regrette donc l'époque où il croquait la vie à pleine dent sans en avoir une seule pourtant ?
Aucun adulte ne déplore sa naissance lorsqu'il voit secrètement ses rêves de gosses à jamais inexcaussés ?
Est-ce un manque d'immaturité de ma part d'avoir peur d'affronter Leur Monde ou, au contraire, une clairvoyance certaine comparée à leur comportement qui dissimulerait avec honte une plausible nostalgie?

Et c'est sur ces pensées que je pris conscience du fait que jamais plus je ne pourrais vivre pleinement... Au fond, il me manquera constamment mes yeux d'enfants...

Cette conception semble m'avoir perturbée dans mon somme étant donné que je ressens Mon mystérieux sauveur encore plus présent à mon chevet. Il cherche à me protéger, à comprendre l'inquiétude qui me saisit. Je ne dirais rien. Je le laisserais lire en moi...

Tel un ange gardien, il se pose à mes côtés... La chaleur de son corps en serait palpable... Je soupçonne une nouvelle contemplation de sa part. Il glisse alors ses doigts dans mes cheveux ondulés, puis, sans se presser, oriente ses sages caresses vers le bas de mon minois... Son pouce aborde le contour de ma bouche. Timidement il laisse ses lèvres prendre la relève... Délicat baiser que j'aurais souhaité immortaliser...

C'était d'un romantisme et d'une pudeur qui devrait être innées chez tout homme se respectant. C'est déplorable que ce ne soit pas le cas et que ce ne le sera jamais. Mais j'en suis pour le moment priviligié et pour rien au monde je n'irais briser cette féerie...

Je n'irais pas à qualifier ça d'un acte d'Amour. Le scénario est trop incongru, sensuel et fôlatre pour utiliser une telle expression qui ne doit pas se vider de sa beauté et de son charme inégalables...

L'attrait reste l'interdit. Comme si ce n'était qu'en transgressant les tabous que l'on se forgeait une personnalité et que l'on éprouver un quelconque nirvana... Pas de quoi en être bouffi d'orgeuil, juste assez pour acquérir une satisfaction qu'un adulte n'irait pas comprendre. C'est dût à l'âge sans doute...

Sa main prend place sur ma hanche. Il m'embrasse à nouveau... Il s'aventure dans les méandres de mes reins. Mon instinct s'éveille et dès lors subsiste à l'affût de ses moindres gestes. Ces marques d'affections me comblent on ne peut plus... Mon ardeur s'inonde d'un savoureux philtre aphrodisiaque.

Il est là, avec moi. Et j'y crois. Envoyé du ciel. Messie de l'optimisme. Il panse et cicatrise les blessures d'une ex passion ternis... Il est là, avec moi, et il y restera ... Il est là, avec moi, il ne partira pas...

<< Noé ! Lêve toi !!! >>

Je sursaute. Affolée. Ebranlée. En sueur. Et ma mère de recrier derrière la cloison :

<< Je te mets une gauffre ? >>

Je n'engage aucunes réactions. Je pose simplement une main sur mon coeur. Alors l'énigme absurde s'impose parmis mes idées décousues...


Suis-je en vie ?!

Et au creux de ma poitrine la réponse fait écho. Triste vibration continue, corrosive et éreintante. Allouable certitude d'une étincelle fugace, ravivant fortuitement la chandelle du temps et de l'existance. Ainsi la ranimer afin qu'à l'aube prochaine le souffle glacial de la Faucheuse puisse la faire vaciller pour mieux l'épuiser...

Alternance de l'illusoire au fondé.

Une chimère... Ce n'était donc qu'une chimère fantasmagorique...? Juste une brume épaisse et déroutante d'une fusion de deux dimensions confluentes en un même être bénin l'espace d'une nuit ?

Et dans la pénombre de ma "piaule" tout redevient clair. Car de mon esprit tout s'eclipse... Enterrement transitoire des vestiges mélancoliques. Et ce, à l'insu de la lucidité diurne... Le mirage du bonheur s'évapore dans l'haut delà... L'aveugle amoureuse éperdue retrouve provisoirement l'usage de ses yeux.

La porte s'ouvre soudain en grand. La lumière artificielle m'agresse. Contrainte et forcée, j'émerge en m'étirant éxagérement des bras de Morphée, m'en dégageant cette fois ci à regret...

Je détourne la tête et fixe mon réveille-matin électronique... Son écran affiche d'un vert lumineux : 7h30.

Je saute hors de mon lit. Le plancher de bois est froid. Le heurt glacé me saisit. Des frissons me parcourt le dos...

Et chaque matin, c'est pareil...

Une routine perpétuelle qui débute machinalement dès mon lever. Premier sourire. Bien dormi ? Oui oui, tout vas bien... Merci.




Cette nouvelle avérée et fictive, titrée "Mémoire d'habitude", reste en constante rédaction... Et les pages blanches défilent, vierges de toutes afflictions et réjouissances. Sa plume glisse davantage entre ses doigts, écorchant le papier de sa pointe, elle y déverse son encre... S'esquivent alors des mots, douloureux, piètres, épanouis, transcendants...

Ils la submergent, se fondent, s'assemblent, se fuient, se dérobent et sa vie s'évade et s'unit à l'envers de chacuns d'eux. Vagabonde existance d'une ados sédentaire, elle goûte à la passion, à l'annéantissement, à travers l'écriture... Unique exutoire souverain de ses tourments d'âge ingrat...


© Noémie. - Janvier / Février 2007.

Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 1/12 09/02/2007 à 17:43
C'est long, c'est chiant, c'est moche, c'est nul ! Bravo, c'est un grand chelem ! Mr. Green
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 2/12 09/02/2007 à 19:37
MDR Merci quand même. Smile

Faire la biz
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 3/12 09/02/2007 à 19:39
roh ma noé i sont méchants
promis je le lis quand ya personne qur MSN qui m'enbete Faire la biz
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 4/12 09/02/2007 à 19:43
Arf ta vu le mavé que tu nous a pondu la? ^^ vraiment pas le courage desolé
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 5/12 09/02/2007 à 19:55
Mais euh... Même pas un tit courageux ou courageuse dans le coin ? =(

Faire la biz
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 6/12 09/02/2007 à 20:55
Sympa. Rire
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 7/12 09/02/2007 à 22:54
MOI j'ai TOUT LU Mr. Green
alors ma noé Shocked ouaaaa
j'ai pas ton niveau en rédaction ,ta un sacré niveau, autant en vocabulaire qu'en rédac nefin c'est super ben fait ( bon ya 2-3 fautes ) mais ça arrive à tout le monde
franchement les gens lisez, c'est quand meme mieux que decouter du tokio hotel Sifflote
Bravo Bravo Bravo
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 8/12 10/02/2007 à 19:53
Up ? Mr. Green

En passant : Merci mon tiboooooo Amitié Amitié Faire la biz Faire la biz
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 9/12 10/02/2007 à 19:56
toujours même avis ! c'est nul ! Mr. Green
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 10/12 10/02/2007 à 19:59
moche_nain >> vive l'objectivité !!
pas mal ...
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 11/12 10/02/2007 à 20:03
Ah ma soeurette tu sais que j'ai pas le courage de tout lire tout de suite mais je le ferai ^^


( Heureusement que tu m'as dit que t'étais plus la sur msn... ^^ )

Faire la biz
Nouvelle Version => Mémoires d'Habitude. 12/12 11/02/2007 à 15:50
Ghost_Loveur => Feignant ! Tu le feras même pas j'suis sûr. Mr. Green Faire la biz Amitié

For_Women_Only => Merci. ^^

Para_bellum => Chut ! Tire la langue
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