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Belle du Singe |
Nude |
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06/03/09 à 21:08 |
Merci de lire ce texte, que je viens tout juste d'écrire, et de me donner votre avis =)
A.
Son départ. Son départ, définitif cette fois-ci, a été destructeur. Il l’a laissée en lambeaux, comme ceux que sa grand-mère assemblait durant la Grande Guerre pour panser les blessures. Ces lambeaux-ci ne seront rassemblés par personne.
Une fois qu’il eut refermé la porte, Margaux éclata en sanglots. Ces sanglots qui commencent par tourmenter le bas ventre, qui montent puis déchirent la gorge gracile, pour enfin se dégager, en un soubresaut. Ses mains, celles de Margaux, tremblaient alors qu’elle ôtait son costume, alors qu’elle dégrafait son porte-jarretelles qui n’avait pas eut l’effet escompté. Elle avait osé espérer qu’il l’aurait retenu, qu’elle aurait put le garder auprès d’elle, juste quelques heures de plus.
Elle trouva finalement la force de se faire couler un bain. L’eau était brûlante, elle ne la trahirait pas. Cette eau meurtrissait la douce peau de Margaux, cette peau soyeuse sur laquelle le temps n’avait aucune emprise, malgré les douleurs, malgré les années. Cette peau qu’il avait tant aimé caresser.
Le souvenir de ses mains sur son corps, de son souffle chaud et haletant contre sa nuque. Le souvenir de lui fit frissonner Margaux, malgré toutes ses brûlures. Ne pas y penser, songer à autre chose qu’à ces moments de tendresse. Les souvenirs… Cette terrible vie qui n’en est pas une, et qui fait mal. Se rappeler ses accès de colère, lorsqu’il l’empoignait par le bras et la serrait jusqu’à ce qu’elle hurle de douleur. Le haïr pour son mépris, pour ce en quoi il l’avait transformée. Une âme torturée, un âme amoureuse. Oublier les « je t’aime » qui sonnaient vrai. N’entendre plus que ce mot, ce mot fatal qui avait fini par l’obséder « Une pute, tu n’es qu’une sale pute ». Ressentir de nouveau le coup au cœur lorsqu’il la giflait. Oublier ce qu’elle éprouvait, et éprouve encore. Renier ses sentiments.
L’eau avait presque fini de couler lorsque les larmes de Margaux inondèrent une fois de plus ses joues. Ne pas se laisser aller à pleurer, surtout pas. Elle était forte, très forte. « Je suis faible, si pitoyablement faible ». Elle aimait se laisser glisser sous l’eau, tout doucement. Elle aimait sentir ses cheveux bruns flotter à la surface, et savoir qu’eux survivraient à l’asphyxie. Ses beaux cheveux. Et lui qui y passait ses longs doigts, sur toute leur longueur. Il disait qu’elle avait des cheveux de Sirène. Lors de l’amour, il les agrippait toujours. Elle avait très mal lorsqu’il jouissait, mais cela n’avait pas d’importance, elle l’aimait. Lui aimait ses cheveux, avant. Eux non plus n’avaient pas eu l’effet escompté.
La première fois que Margaux l’avait rencontré, elle avait sût qu’il serait différent de tous les autres. Il émanait de cet homme une sorte d’assurance, une distinction qui lui était jusqu’alors inconnue. Tous les hommes qu’elle avait jusqu’alors fréquentés étaient bestiaux, et sans aucune subtilité.
Dès le premier regard échangé, elle avait senti à quel point il serait agréable de lui appartenir, le temps de s’oublier. Et cette félicité avait duré 9 mois. Il venait la voir, toujours chez elle, et toujours à la même heure. 10h45. Onze heures moins le quart. Qu’il était délectable de l’attendre, de savoir qu’il serait au rendez-vous !
Il ne viendrait plus. « Ne te fais plus d’idées, sombre idiote ». Plus jamais.
Elle regarda avec attendrissement le joli cœur qu’elle venait de dessiner au rasoir entre ses cuisses. Ses cuisses ouvertes, si tendres, le sang qu’il en découlait formant de mignonnes petites rigoles le long de ses jambes. Ses cuisses, ses jolies cuisses qui frottent. Offertes au temple de son amour pour lui. Les meurtrir n’était qu’une façon de plus de maudire le passé, de le maudire lui.
Elle sursauta lorsqu’on frappa à la porte d’entrée. Se leva en précipitation de son bain, essuya le sang qui coulait et se drapa de son peignoir de soie. Elle alla ouvrir à son nouveau client. « Tiens, les affaires reprennent » pensa-t-elle lorsqu’il se jeta sur elle pour l’embrasser goulument.
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06/03/2009 à 21:17 |
Et bien comme je te l'ai dis, je trouve que ce titre va très bien=)
Le texte est très beau. Mais la fin est un peu trop abrupte à mon goût, comme si finalement elle s'en fichait du premier.
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06/03/2009 à 21:18 |
J'aime, vraiment.
Je ne sais pas comment l'expliquer, mais j'aime.
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06/03/2009 à 21:42 |
Merci les amis! Valmont, tes conseils sont toujours bon, tu le sais bien.
D'autres avis?
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06/03/2009 à 22:16 |
Quelle chute ! Enfin j'my attendais pas xD.
Nude |
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06/03/2009 à 23:31 |
Je n'aime pas trop. Je trouve la fin trop... précipitée. Aucun lien avec le reste de ton texte. Ton héroïne devient tout à coup indifférente à tous ces sentiments que tu as décris plus haut. C'est décevant.
Nude |
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07/03/2009 à 10:45 |
Justement, j'ai essayé pendant le reste du texte de donner des indices sur sa condition, et justement, si tu trouves la fin précipitée c'est qu'elle l'est. C'est pour faire un contraste entre la réalité de la vie et celle des sentiments, c'est pour jouer sur la capacité qu'on certaines personnes à relativiser et à se créer un masque en une seconde. Enfin, j'sais pas si je me fais comprendre.
D'autres avis?
Nude |
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07/03/2009 à 14:17 |
Oui je vois ce que tu veux dire, m'enfin ça peut être dur pour le lecteur de s'imaginer ça.
Sinon je réitère, très beau texte.
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07/03/2009 à 16:03 |
Ouais il est chouette, à croire que tu l'as vécu lol
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07/03/2009 à 17:04 |
Je n'aime pas.
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07/03/2009 à 17:06 |
J'aime vraiment beaucoup.
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07/03/2009 à 20:11 |
Frosties a écrit :
Je n'aime pas.
Deuxième désaccord en deux jours, nous frôlons l'overdose ma chère.
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07/03/2009 à 20:17 |
On ne peut pas toujours être en accord sur tout.
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07/03/2009 à 20:25 |
Pourquoi n'aimes-tu pas Frosties?
Ce n'est pas du vécu Dandy, enfin presque pas.
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08/03/2009 à 09:08 |
Je ne m'attendais pas à cette fin-là, je croyais qu'elle allait se noyer dans sa baignoire... Ca me parraissait logique (tiens ça me fait penser un peu à Jabberwock qui incite aisément les gens au suicide)... Mais bon cette chute est néanmoins surprenante...
C'est la première fois que je me balade dans cette partie Création et Littérature, ou plutôt que j'ai le courage de tout lire... Sinon, je dois avouer que ton expression n'est pas mauvaise du tout. C'est assez plaisant de te lire, d'ailleurs. Heureusement que tu n'écris pas exactement comme Freud ou encore des philosophes comme Rousseau sinon j'aurais été obligée de relire plusieurs fois pour saisir toute la subtilité et comprendre où ces philosophes écrivent au mot près veulent en venir...
Tout ça pour dire que j'ai quand même aimé malgré la fin qui me coupe le souffle, ton personnage est assez contradictoire entre ce qu'elle pense au fond d'elle-même et l'image publique qu'elle veut donner aux gens... J'ai bien du mal à la comprendre...
Nude |
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08/03/2009 à 22:35 |
I AM FREUD a écrit :
Pourquoi n'aimes-tu pas Frosties?.
Je rejoins un peu l'avis de Champagne sur la question. Disons que je trouve la fin trop brusque pas dans le sens que le personnage se met ainsi en contradiction avec ce qu'il évoquait précédemment, mais dans le fait que ça casse le rythme du texte.
Nude |
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08/03/2009 à 22:50 |
Franchement je trouve le texte extrêmement riche et fort bien fourni et étudié.
Les idées rassemblés sont bien fichus, l'histoire est original, l'amour de la prostitué pour le garçon qui venait tout les jours est franchement bien trouvé. Le désespoir lié au sentiments inexistant du garçon, et surtout la chute qui contraste étonnament bien avec le reste de l'histoire et sonne franchement claquante et percutante, enfin une chute qui donne du rebondie et laisse imaginer le lecteur.
D'habitude j'aime vraiment pas lire mais là je peux que dire bravo !