Bonsoir,
Se trouve ici le début d'un "roman" (je met entre guillemets car je ne suis même pas sûre de le finir un jour, bref) qui est LOIN d'être terminé, et a largement besoin d'être retravaillé.
J'aimerais néanmoins vos avis sur les grandes lignes (à la limite, je ne vous force pas à tout lire, vu la longueur...)
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Lundi 11 mai
Ils m’agacent. Tous ces regards, toutes ces mains tendues, toutes ces paroles en l’air. L’être humain est un animal, ils ont tendance à l’oublier. Il parait que je m’invente une vie ; mais qu’au fond, que je suis comme les autres. Et ils sont fiers d’avoir découvert ça, ces ignorants ! Pas une seconde, ils ne se seraient imaginés qu’ils ne sont que des simples marionnettes que je manipule à ma guise, dans le but qu’ils croient uniquement ce que je veux leur faire croire. En fait, pas une seule personne n’est capable de me déchiffrer. Tous des incapables. Je ne suis peut-être pas exceptionnel, mais si l’on me compare a eux, il est clair que je suis un être extraordinaire. Une simple phrase sortie de ma bouche, et les voilà déjà rageants de les avoir ramené à la réalité des choses. J’irai même jusqu’à dire, qu’un tas énorme de tous leurs cerveaux regroupés n’équivaut pas même au tiers du mien. Ils sont faibles, les gens.
Je me souviens du premier soir, où mon intelligence m’a fait prendre conscience que j’étais différent. C’était à une soirée, un peu banale, très ennuyante et plutôt bruyante, parce que comme ça «ils sentent la musique». Une bande de gamins, approximativement de mon âge, se bousculaient, s’agrippaient les uns aux autres, faisaient même des sortes de prises de rugby mal établies ; dans le but de faire tomber l’autre dans une piscine. Et une fois tombés, ils riaient. Je me trouvais alors nez à nez face à une démonstration de la lâcheté humaine.
Tout d’abord, il y a une première phase, où ils s’amusent à se pousser les une des autres, tout en veillant à ne pas tomber eux-mêmes. Les personnes poursuivies, crient, hurlent, se défendent comme des mouches sans patte, comme si leur vie en dépendait. Mais en réalité, c’est bien leur but, de tomber un moment ou l’autre dans l’eau. Et c’est ainsi qu’on peut remarquer à quel point l’homme est un manipulateur un peu grossier, absolument pas discret. Dans un deuxième temps, une fois leur manège du chat et de la souris terminé, ils rigolent, ces sots alors que dans cette piscine, ils ne sont que victimes de leur adversaire. Et là, la lâcheté de l’homme vous est démontrée. Quel autre animal, même parmi les plus idiots, rit lorsqu’il se fait piégé par son adversaire, et qui en plus de cela, lui a facilité la tâche ? C’est un fait, l’être humain n’est pas idiot ; mais en l’étant, il croit paraître intelligent. Il en a tellement pris l’habitude qu’aujourd’hui, il ne sait même plus penser.
Je passe mon temps, mes jours comme mes nuits, à observer et à comprendre chacun de leurs mouvements, de leurs gestes, de leurs paroles… L’homme est un animal dont la stupidité doit être analysée ; non pour le copier, mais veiller à demeurer son parfait opposé.
Je n’étonnerai personne si je disais que j’étais un grand solitaire. Je n’ai pas vraiment d’ami, puisque comme je l’ai expliqué plus haut, personne ne me comprend. Avoir des gens à qui je me confierai, serait alors un désastre : ma vie ne regarde que moi. Où est donc passée la fierté et l’honneur ? Lorsque je suis étendu dans l’herbe, que je vois passer quelques nuages, je me prends souvent en train de rêvasser à des tas de choses inconnues. Ainsi, il n’est pas rare que je m’imagine être un de ces adolescents normal, qui veulent rire d’un tout, et pleurer d’un rien. Ils sont plus émotifs je crois, que les adultes. C’est un peu comme si les épreuves qu’ils avaient du surmonter tout au long de leur vie leur permettaient de se former une sorte d’armure, se renfermer sur eux-même, comme disent ceux qui pensent tout savoir sur un moment de leur vie qu’ils ont connu il y a des décennies. Moi, je suis né avec. Mes parents en subissent les conséquences ; ils se demandent pourquoi je leur semble si absent, dépossédé de tout bonheur possible.
C’est aussi dans ces moments, où je crois me souvenir du moment où j’étais enfant. Je me vois alors allongé sur le dos, avec un sourire en coin presque maîtrisé. Elle me regarde avec un air rempli de tendresse, et me caresse la joue de sa main délicate. Ses cheveux blonds et bouclés, me chatouillent le nez. Elle était plutôt belle, ma mère. Et puis, c’est au tour de mon père. Il s’approche lentement du landau, comme pour ne pas me réveiller, et voit déjà en moi celui dont il sera fier dans quelques années. J’ai l’impression que ce moment dure des heures et des heures ; puis je me réveille. Je n’ai pas bougé d’un millimètre, mais le temps lui, a changé. L’océan du ciel, est victime d’une tempête peu ordinaire, et celle-ci a bouché chacun des petits espaces de coins bleus les uns après l’autre. Je suis cette tempête, qui prend plaisir à tout gâcher. Je n’aime pas le bonheur, mais j’aime le détruire. En regardant ces nuages, tous plus noirs les uns que les autres, j’ai l’impression de les gouverner moi-même. Les bras en l’air, les mouvements de mes doigts semblent être leurs dirigeants.
Vendredi 15 mai
Aujourd’hui, est une journée comme les autres. Mes deux paupières s’ouvrent simultanément, et je m’assois-là, sur mon lit. Je suis encore pensif, et songe encore au rêve que je viens de faire. Je sais que dans quelques minutes je vais l’oublier, alors j’aime discuter quelques instants avec mon inconscient. Et puis, lorsque je commence à ne plus me souvenir de l’histoire, que tout semble emmêlé, je me lève. Je ne veux gâcher en aucun cas, ce que l’on a voulu me dire. Avec des mouvements lents, je commence le processus initial monotone du matin, consistant à me préparer pour aller au lycée. La maison est silencieuse, presque trop, mais c’est habituel. Enfin, je prends le bus et arrive dans cette fourmilière agitée. D’un pas nonchalant, j’arrive jusqu’à la porte d’entrée. Je ne supporte pas entendre le claquement fort et puissant de celle-ci une fois que je suis passé. J’ai l’impression qu’elle m’en veut, et que dans son claquement, elle souhaite me désobéir. C’est pourquoi j’attends toujours que quelqu’un soit juste derrière moi, pour que celui-ci rattrape la porte que je n’ai pas retenue. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire lorsque je constate que c’est lui, qui s’est fait piégé. Puis, j’entame la longue montée des escaliers : c’est ainsi que commence la journée de tout lycée. Ils sont sans fin, arrogants, disproportionnés. Ils seraient capables de n’importe quoi, pour vous faire succomber à la tentation de faire demi tour.
Pourtant, j’arrive malgré tout à trouver ma salle dans ce labyrinthe, et m’assois là où il reste de la place, c’est-à-dire au premier rang. C’est un discours sans fin qui débute alors. Ca ne m’intéresse absolument pas, ce que l’on nous apprend. Je voudrais avoir des cours où des personnes racontent leur vie pour que je puisse les comprendre, analyser leur comportement ; je suis persuadé que cela me plairait. Ne croyez-pas que j’aimerais travailler plus tard dans la psychologie pour autant. A quoi bon les aider, ces incultes. En revanche, me moquer d’eux, les manipuler, trahir leur confiance, jouer avec leurs sentiments, les voir s’inquiéter d’un rien, et prendre plaisir avec tout ce qui leur nuit ; j’aimerai beaucoup si l’occasion se présentait. C’est pourquoi, durant les heures de cours, j’observe scrupuleusement chacune des mimiques du professeur, son humour, son sens de l’autorité et de gestion des élèves. Ils m’amusent, ces hommes-là, qui transmettent un savoir qu’ils ont lu dans des livres. Tout le monde est capable de les lire et de les comprendre ces bouquins ; celui qui ne l’est pas, ne devrait même pas exister. Je vais en cours, non pas par obligation, mais parce que je ne veux pas décevoir une fois de plus mes parents en arrêtant mes études. C’est la seule chose que je leur accorde, même si je ne fais aucun effort. Ainsi, je leur épargne quelques soucis sur mon avenir, et leur laisse le plaisir d’espérer, en vain, que je réussirai peut-être ma vie malgré tout.
Et puis la fin de la journée arrive, la plupart des élèves rentrent chez eux. Je n’ai pas parlé aujourd’hui, il me semble. Mais là, maintenant, j’en ai envie. D’ailleurs, je ne dis bonjour à personne le matin. Sauf cette fille, parce qu’elle m’a obligé. Habituellement, je n’aurai pas apprécié. Mais c’est la seule qui a osé, et j’ai aimé. Les traits de son visage, me semblent être familiers. Elle est sûre d’elle, un peu trop ; mais elle joue avec la modestie pour attirer les gens vers elles. C’est pour ça, qu’elle me plait. Ses cheveux sont noir charbon, mais le soleil se reflète joliment sur ses quelques boucles, qui glissent naturellement sur son décolleté à dentelle. Elle s’appelle Gabrielle, et je trouve que ce prénom breton lui va plutôt bien. Soudain, une tape amicale sur l’épaule me sort de mes pensées :
« Tu comprends ? me demande-t-elle d’un air peu confiant.
Oui, tu as sûrement raison.
Mais je ne parle pas de moi, Nat’. Je ne sais pas comment l’aider. Comment tu ferais, toi, à ma place ? Tu comprends, c’est ma meilleure amie et je ne voudrais pas…
Je ne sais pas. »
Je la regarde. Ses grands yeux arrondis, me laissent penser qu’elle est complètement paniquée. Mais qu’est-ce que j’y peux, moi ? Elle me prend pour son confident, comme c’est la mode aujourd’hui apparemment, qui a réponse à tout. Mais j’en sais rien moi ! En plus, elle a écorché mon prénom, et je trouve ça impardonnable. De toute façon, elle a une idée en tête parce qu’elle en a toujours une, et que de ce fait, qu’importe si tous les opinions s’opposent au sien, elle suivra son instinct. Enfin, certainement à cause de mon silence prolongé, elle effleure ma main et mon carnet du regard, et s’éloigne.
Je prends alors le prochain bus, et c’est ainsi que s’achève ma journée de lycéen. Avachis sur mon siège, je regarde d’un air passif les paysages qui défilent, à travers la vitre mal nettoyée. Cet enchaînement d’immeubles, de champs, d’arbres, de virages, me fait tourner la tête. Pourtant, il m’est plus agréable d’avoir cette sensation de vertige, plutôt que de supporter les regards critiques des autres élèves, bien que leurs avis ne m’atteignent pas.
J’arrive devant le seuil de ma porte. J’attends quelques instants, puis pousse la porte à contrecœur. Après avoir fait un léger hochement de tête à ma mère, je monte dans ma chambre. Etalé sur le lit, je pense à elle. C’est une sacrée fille, tout de même. Elle n’est pas plus intelligente que les autres ; mais pourtant, elle a quelque chose en elle qui m’a toujours attiré.
Dimanche 16 mai
Qui suis-je, au fond ? Pourquoi suis-je si différent ? Est-ce que je suis un monstre pour mépriser tout le monde ? A moins que ce ne soit eux, les montres ? Je ne supporte pas la critique, comment puis-je l’imposer aux autres ? N’avait-elle pas raison, finalement ?
Je me suis réveillé avec toutes ces questions dans la tête. Aucune d’entre elles n’a de réponse. Je parviens à comprendre n’importe quel individu, même ceux qui se prétendent compliqués ; mais je suis pour moi-même un labyrinthe sans fin. Un pas derrière l’autre, j’avance vers ce qui me semble la sortie, la clef de l’énigme ; avant de m’approcher et de m’apercevoir qu’il n’en est rien. Je suis le créateur de ce casse-tête, et ne suis même pas capable de retrouver le cheminement inverse pour trouver la solution. Alors je marche à travers les haies, souvent je cours lorsque je pense avoir trouvé, avant de me déclarer perdu, vaincu par moi-même. Mais quelle différence ? Je dois trouver la solution, même si cela doit durer tout au long de ma vie. Je ne peux pas faire demi-tour, c’est impossible, personne n’est capable de revenir dans le temps. Je suis faible, en fin de compte.
Soudain, l’hurlement de la sonnerie de mon réveil me rappelle à l’ordre. Je dois arrêter de me poser autant de questions. De toute façon, elles n’ont pas de réponses. Peut-être qu’elle pourrait m’aider. Parfois je me dis, que j’aimerais être normal. Je voudrais faire parti de tous ces petits ignorants, et pouvoir m’amuser d’un rien. Je pense qu’au final, ces gens-là vivent bien mieux que moi, la tête plus reposée du moins. Eux, ils vivent parce que c’est drôle, ils «profitent» comme ils disent ; alors que moi ma présence en société n’est aujourd’hui que physique.
Face à mon lit, il y a ce tableau. Un portrait d’une femme, peut-être est-elle japonaise. En fait, je me passionne pour des choses simples, et même si j’aime la pureté de cette aquarelle, je n’irai pas jusqu’à me demander ce qu’elle représente. Je l’apprécie, c’est tout. Je suis moins exigeant avec les choses que je ne le suis avec ceux de mon espèce, si l’on est vraiment de la même espèce. Mais le pire finalement, c’est que je crois que je ne sais même pas pourquoi. Certes, les traits du corps de la jeune femme sont fins et délicats, mais il me semble que les couleurs m’apaisent. Les fleurs, qui font office de bordure du tableau, sont somptueusement colorées de rouge et de vert.
Tout à coup, un cri lointain vient à nouveau mettre fin à mes rêveries. C’est sûrement ma mère qui m’appelle pour aller déjeuner. Je ne supporte pas que l’on m’impose des directives. Pourtant le matin, elle ne cesse de m’appeler. Mais que pourrais-je lui dire ? De toute façon, je ne parle plus. La plupart de ma famille est persuadée que je suis devenu muet, que j’ai fait voeux de silence, ou quelconque autre sottise inventée par l’homme lui-même, évidemment. Certains cherchent malgré tout à avoir une discussion avec moi, mais lorsque ces derniers se rendent compte qu’elle n’aboutit à rien, parce que je n’argumente jamais mes pensées, ils s’éloignent et chuchotent plus ou moins discrètement à mes parents « un jour, il redeviendra le gentil petit garçon qu’il était ». Ensuite, mes parents le regardent de leurs yeux brillants, puis soupirent comme pour laisser échapper un souffle d’impuissance. Voilà, tout est fini.
Aujourd’hui, je ne vais pas en cours. Je n’ai pas envie de travailler des leçons qui ne m’apporteront jamais rien, mais je n’ai rien prévu pour m’occuper. De toute façon, je ne prévois jamais rien. Je sors de mon lit, me dirige vers la salle de bain. Après avoir fait ma toilette quotidienne, je passe mes mains sous le robinet d’eau chaude, avant de me mouiller le visage, sans oublier la nuque ; parce que c’était comme ça. Enfin, d’un pas lent, je retourne dans ma chambre et enfile ce que je trouve sous la main. Je sors de chez moi, adressant un regard à ma mère assez coutumier, signifiant que je ne rentrerai pas pour manger ce midi.
Dehors, c’est la jungle. Ma rue est ombragée par ces grands palmiers de bétons, l’odeur de ces macaques circulant dans les rues est repoussante, et les faucons marchant sur les trottoirs les serres pleines de sacs de magasins en tout genre, regardent d’un air mauvais les autres passants. Je n’aime pas la ville. Alors je prends le bus, et m’éloigne de ce désastre humain. Je vais jusqu’au terminus. Ensuite, je descends, et je marche pendant près d’une demi-heure. Il n’y a personne, et le seul son que l’on peut entendre est celui des oiseaux. La vision de ce lac, face à moi, est en elle-même apaisante. Je dirais même qu’ici, je me sens comme le héros d’un roman, tant l’endroit est magnifique, presque stéréotypé.
J’aime venir ici, tout seul. Ou plutôt, j’aime être seul, donc j’aime venir ici. J’ai tendance à inverser les causes et les conséquences, et ceci est peut-être la cause de mon «mal être» comme disait le psychologue il y a quelques mois. En quoi vais-je mal ? Ce n’est pas parce que je suis différent, que je ne vais pas bien ! Tiens, ces gens-là aussi m’agacent, à se mêler de la vie de tout le monde, et surtout de la mienne ; pour gagner leur vie. Je sais parfaitement où j’en suis ; je n’ai besoin de personne, et encore moins de personnes qui le font pour vivre. Il est vrai que je n’extériorise pas beaucoup mes pensées, et c’est la raison pour laquelle j’aime écrire sur ce carnet. C’est peut-être la seule chose que je possède aujourd’hui, qui n’est ni hypocrite, ni agaçant. Parfois, les gens sont intéressés par ce que j’écris en longueur de journée ; mais pour rien au monde je ne leur ferai lire. Si je l’écris, c’est pour garder une trace de toutes les réflexions que je puisse faire sur moi-même, et ainsi me comprendre tout seul. La solitude n’est d’ailleurs pas un problème pour moi : si certains me qualifient de coincé, moi je me trouve plutôt intelligent. Je suis quelqu’un d’autonome, c’est à dire que comparé à tous ces gens, je ne suis pas dépendant de toutes ces choses dont ils ont besoin. Tout ce qu’il me faut, c’est un lieu tranquille, un carnet, et surtout un stylo. Pourquoi surtout ? Parce que sans lui, je serai incapable d’immortaliser une bonne fois pour toutes ce que je pense, sans prendre le risque de m’embrouiller avec toutes mes autres pensées dans ma tête. Le second avantage, c’est qu’il ne m’impose pas à ce que je m’adresse à lui quotidiennement, mais seulement lorsque j’ai besoin de lui. Je n’aime pas ce mot : besoin. Parce que j’estime que nos seuls véritables besoins sont ceux qui sont vitaux, et que le reste au final n’est qu’un plus, en aucun cas une véritable nécessité. Et pourtant, j’ai tellement l’impression d’avoir besoin d’elle.
D’ailleurs, j’aurai aimé qu’elle soit là aujourd’hui. Je veux dire, vraiment aimé, le genre de truc qui vous fait tellement sourire que cela vous coupe le visage en deux. Et puis, sentir son corps glabre contre le mien, et contempler son léger sourire. Mais je ne pourrai plus jamais sourire.
L’astre de la nuit a remplacé celui du jour, il est temps pour moi de rentrer.
Lundi 24 mai
Pour qui se prend elle ? Pourquoi aurait-elle droit de me toucher la joue ? Hein ? Tout ce qu’elle a su me dire, c’est quelque chose comme «Je pensais que t’étais un peu moins brute avec les filles, au moins avec moi». Et pourquoi toi, hein ? Pourquoi je devrai faire une exception, de quel droit ?! T’ai-je dit une seule fois que tu avais de l’importance pour moi ? Est-ce que tous les gens sont comme toi, à penser qu’ils sont le centre du monde ? Est-ce qu’ils ont tous ce regard chagriné lorsqu’on leur refuse quelque chose ? As-tu vraiment besoin de jouer la comédie avec moi ? Dis moi. Vous êtes tous des vautours, vous attendez patiemment que votre proie s’épuise, et dans un moment de faiblesse, vous en profitez ! Mais je ne suis et ne serai jamais faible. Jamais je te dis ! Pourquoi tu trembles ? Il fallait donc que je hausse la voix pour que tu me comprennes ? Bien sûr que non j’arrêterai pas ! Qu’est-ce que vous avez tous à me regarder ? Ne peut-on pas être seul de temps en temps ? Je n’ai pas besoin de vous, et certainement pas de toi.
Je l’ai fixé sans abaisser le regard, pendant qu’elle se cramponnait à la surface lisse du mur tout en m’implorant de me calmer. Elle n’avait pas le droit, pas elle. En me forçant à lui faire une bise le matin, elle montrait qu’elle avait une certaine influence sur moi, et ça devenait insupportable. Quand je passais dans les couloirs, je voyais et entendait même parfois, les regards, les murmures, de cette fille qui osait. Et bien, c’est finit. Aujourd’hui, c’est une fille comme une autre ; si on considère qu’elle ne l’a pas toujours été. Aujourd’hui, je suis le mec le plus dangereux du troisième étage. J’en ai marre. Assez ! Je n’en peux plus ! Non, je ne sais pas ce que je veux ! Et alors ?! Ils m’ont assassiné ! Le pire des châtiments ! Je ne suis qu’à moitié.
Je me suis calmé. Ou plutôt, on m’a calmé. Ils se sont mis à plusieurs sur moi, de sorte que je me suis trouvé complètement immobilisé, impuissant, fragile. Je n’ai pas aimé.
Finalement, c’était une journée à priori comme les autres. Je suis fatigué, et je n’ai pas envie de réviser quoique ce soit. J’ai la flemme de vivre. Tout ce que je vois, tout ce que je ressens, tout ce que je sais, me donne la flemme d’avancer. J’ai plus envie. Je n’ai plus envie de rien. Combien de temps cela va-t-il durer ? Je n’en sais rien. Pas trop longtemps, j’espère.
Je n’ai plus envie d’aimer. Est-ce que je devrais aimer ? Pourquoi ? Je ne sais pas. A quoi bon ? Est-ce que ce sera long ? Que faire, face à ce panneau. « A signpost ». J’ai envie de lire pour disparaître, pour que les personnages hurlent et sautillent dans ma tête, pendant que je me résignerai à ne plus vivre.
Est-ce que c’est ça, la vie ? Attendre. Amélioration. Non. Rétrospectif. Amitié non déclarée. Tu me perturbes, au fond. Est-ce que tu m’entends ? Dis, tu es là ? Réponds moi ! Non, non, non je ne veux pas ! Pas sans toi. Pourquoi je ne pourrai pas ? Mais je fais ce que je veux de ma vie ! Je veux partir. Comment ça, je divague ? Une bouteille à la mer. Aidez-moi. Non, ne venez pas. Je suis bien là. Etrange peine.
Pourquoi j’ai mal ? Suis-je devenu fou ? Est-ce que j’ai raison, de dire que je suis fou ? Pourquoi tu es reparti ? Tu n’étais pas bien avec moi ? Je t’aimais moi, tu sais. J’ai plus envie. Non, même pas de toi. Tu es comme les autres, tu es là que pour me faire souffrir, et dès que j’ai besoin de toi, PAF, tu t’envoles. Pourquoi tu es parti ? Hein ? Dis le moi ! Tu n’en avais pas le droit. C’est de ta faute si j’en suis là aujourd’hui.
Disparais ! Et ne reviens jamais.
Oublie ce que j'ai dit. |
1/8 |
08/03/2010 à 20:45 |
Je n'aime pas tellement la façon dont ça se déroule. Après j'aime particulièrement les pensées du personnage, le fait qu'il soit un tantinet ... non pas décalé mais que sa vision de l'entourage soit assez plausible, tout en restant pessimiste.
D'ailleurs la fin m'a fait sourire
, ça ressemble à un texte que j'ai écrit il y a franchement pas longtemps, les idées me semblent bien distinctes et claires, tout en gardant une petite confusion dû à la colère...
Mouais ça l'fait j'aime bien m'enfin après mon avis sera paaaaas objectif
Oublie ce que j'ai dit. |
2/8 |
08/03/2010 à 20:51 |
Hum de la lecture !
Mais ne me voilà pas découragé ! Ton ébauche de roman est intéressante mais demande pas mal de corrections d'après moi.
Un avis, ...
Alors tout premièrement je trouve l'ensemble intéressant dans la forme : un journal intime. Ensuite l'idée de dégout de l'Homme est intéressante à développer, mais est aussi délicate.
En effet, je trouve que tu tournes soit un peu en rond dans tes critiques humaines s'étendant presque seulement sur les relations entre le héros et les autres.
De plus je note que ton style d'écriture est pas assez construit dans le sens où tes idées arrivent sans être totalement organisées. On a l'impression d'être dans la pensée pure du héros ce qui me semble pas très agréable car les pensées s'entremêlent trop.
En outre je pense aussi que les revendications dans ce texte sont trop "adolescentes" et s'élèvent peu. On observe une révolte intérieur du personnage tout comme un ado serait en crise ...
Quelques lignes pour te montrer quelques défauts à mes yeux.
Mais vraiment je t'encourage à continuer sur cette voie. Je suis certain que si tu reprenais ton texte en faisant un petit plan et en essayant d'aller plus souvent au-delà des "cris" du héros ce serait vraiment très bien !
Amicalement, Zaihir !
Oublie ce que j'ai dit. |
3/8 |
08/03/2010 à 21:00 |
C'est relativement bien écrit. Mais j'ai lu beaucoup de texte du même genre et celui-ci n'est pas assez "particulier" pour être mémorable.
Je trouve que ça manque de réalisme. Pis d'habitude, ce genre de personnage m'est sympathique, mais là j'ai vraiment ressenti aucune empathie.
Sinon, tout pareil que Zaihir.
Oublie ce que j'ai dit. |
4/8 |
08/03/2010 à 21:56 |
Merci beaucoup pour vos critiques =)
Je pense cependant, que si tout parait "désordonné", c'est un choix volontaire. C'est pas évident à expliquer, vu que je ne l'ai pas terminé. Mais disons que la fin (prévue) du roman, permet de comprendre beaucoup de choses, et notamment le fait qu'il parle constamment d'une fille, qui n'est pas forcément la fille à laquelle on pense.
Bon je sais que c'est pas hyper clair dit comme ça.. Mais si je viens à bout de ce "roman", vous comprendrez certainement mieux ce que je voulais dire.
Oublie ce que j'ai dit. |
5/8 |
08/03/2010 à 22:00 |
Mais sincèrement si ton roman était plus long, je ne pense pas le finir.
Veuilles-tu m'excuser, mais un écrit aussi désordonné n'est pas du tout agréable à lire.
Mais tu peux utiliser un style en apparence désordonné mais qui est au fond très ordonné. Je pense là à Nathalie Sarraute qui écrit beaucoup suivant les pensées de ses personnages. Je pense que tu pourrais puiser dans son style.
Oublie ce que j'ai dit. |
6/8 |
08/03/2010 à 23:59 |
mais qu’au fond, que je suis comme les autres.
==> Le "que" en moins et ta phrase sera grammaticalement correcte.
"Pas une seconde, ils ne se seraient imaginés qu’ils ne sont que des simples marionnettes que je manipule à ma guise, dans le but qu’ils croient uniquement ce que je veux leur faire croire."
==> Là j'ai l'impression de lire une enfant de dix ans plus qu'une personne intelligente et qui a un minimum de vocabulaire. L'expression est mauvaise. "qu'ils croient uniquement ce que je veux leur faire croire" Tu pourrais trouver un synonyme de "croire", parce que deux fois le même verbe dans une seule phrase, ça fait pas top.
"C’était à une soirée, un peu banale, très ennuyante et plutôt bruyante, parce que comme ça «ils sentent la musique». "
==> Touah tu fais encore mieux que de sauter du coq à l'âne d'une phrase à une autre, tu le fais carrément dans un même phrase ! A mon sens le "parce que blabla" est déplacé ici. Soit tu lui crées un phrase pour lui seul, comme ça t'auras ton insistance sur l'aspect bruyant de la fête, soit t'insistes pas et alors tu l'enlèves.
"faisaient même des sortes de prises de rugby mal établies "
==> Là c'est pareil. L'expression est mauvaise, on dirait vraiment un enfant en bas âge qui s'exprime.
"Je me trouvais alors nez à nez face à une démonstration de la lâcheté humaine."
==> Bah là faut savoir. Soit tu mets "nez à nez" soit tu mets "face à" mais tu peux pas mettre les deux. Pourquouah pas ? Tout simplement parce que sinon tu fais ce qu'on appelle un pléonasme et c'est pas jojo.
Ensuite l'expression "lâcheté humaine" je trouve ça un peu gros. Enfin ça me donne envie de dire que ton personnage, tout au moins ses pensées, sont ridicules mais bon ce n'est que mon avis.
" où ils s’amusent à se pousser les une des autres"
==> Bon déjà on remarquera la faute d'inattention à un (le "e" en moins ça le fait déjà plus). Mais j'ajouterai aussi que si tu remplaçais "les uns des autres" par "les uns les autres" ça rendrait mieux.
"se défendent comme des mouches sans patte"
==> C'est toujours ton problème dans l'expression qui me gêne. J'aurais plutôt dit "comme une/des mouche(s) démenbrée(s)".
" ils rigolent, ces sots alors que dans cette piscine,"
==> Ouhla du calme, du calme ! Pas si vite ! Tu te mélanges les pinceaux dans la ponctuation en plus. Comme l'a si bien dit mon ancien prof de philo : "De nos jours les jeunes ne savent même plus ponctuer une phrase correctement." Là dans ce passage que je viens de relever, il serait bon de mettre les virgules ainsi : "ils rigolent ces sôts, alors que, dans cette piscine..."
"C’est un fait, l’être humain n’est pas idiot ; mais en l’étant, il croit paraître intelligent."
==> Tu sens pas comme une légère contradiction dans ta phrase ? oO
"Je n’étonnerai personne si je disais que j’étais un grand solitaire."
==> Ajoute un "s" à "étonnerai" puisque c'est du conditionnel.
"Avoir des gens à qui je me confierai"
==> Idem.
"qui veulent rire d’un tout, et pleurer d’un rien."
==> Tu t'es trompée de sujet. Là tu ne dois pas accorder ton verbe à "des adolescents" mais à "l'adolescent qu'il rêve d'être", c'est donc la troisième personne du singulier.
"C’est aussi dans ces moments, où je crois me souvenir du moment où"
==> La redondance du terme "moment" n'est pas top. Un synonyme serait bienvenu.
"des petits espaces de coins bleus les uns après l’autre"
==> Problème d'accord comme tu l'auras sûrement remarqué. "les uns après les autres".
"Je suis cette tempête, qui prend plaisir à tout gâcher"
==> Je vois pas ce que fiche cette virgule en plein milieu de la phrase. C'est elle qui "gâche".
"Aujourd’hui, est une journée comme les autres"
==> Idem .
"Mes deux paupières s’ouvrent simultanément,"
==> Pas besoin de préciser que ton personnage a deux paupières ni qu'elles s'ouvrent simultanément. C'est le genre de détails totalement inutiles dans une description.
"Je ne supporte pas entendre le claquement fort et puissant"
==> Il manque le "d' devant "entendre". Sinon j'aurais tendance à dire que tant qu'à vouloir mettre deux adjectifs pour désigner la porte, autant éviter de mettre deux synonymes qui sont par trop proches dans leurs définitions.
"et que dans son claquement, elle souhaite me désobéir"
==> Encore une expression que je qualifie de "vaseuse". Au lieu de dire "dans son claquement" pourquouah ne pas tout simplement remplacer par une expression pratique "de cette manière-là" ?
"Ca ne m’intéresse absolument pas, ce que l’on nous apprend."
==> Je trouve que dit comme ça : " Ce que l'on nous apprend (ça) ne m'intéresse absolument pas", ça rend mieux.
"j’aimerai beaucoup si l’occasion "
==> Encore une fois il manque le fameux "s".
" Les traits de son visage, me semblent être familiers"
==> Encore une virgule qui a rien à faire là. Enfin si je devais relever toutes les phrases où il y a ce problème-là, demain j'aurais encore pas terminé la lecture de ton texte. T-T
"Ses cheveux sont noir "
==> Il manque le "s" à l'adjectif.
"Elle me prend pour son confident, comme c’est la mode aujourd’hui apparemment, qui a réponse à tout."
==> Le "qui a réponse à tout" je le mettrais plutôt avant le "comme c'est apparemment la mode aujourd'hui" , si j'étais à ta place.
" si tous les opinions s’opposent au sien"
==> "à la sienne".
" l’hurlement de la sonnerie de mon réveil me rappelle à l’ordre."
==> Euh ouais kewl la personnification de la sonnerie, sauf que ça va pas. Un réveil ça hurle pas et à moins que t'écrives un truc fantastique, bah ça marque pas ce genre de figure de styles ici. Tu peux mettre le "bruit" à la place et si tu trouves pas ça assez intense, tu peux rajouter un autre terme pour marquer le coup, du genre "le bruit strident".
"Je voudrais faire parti"
==> Un "e" à "partie" me semble de mise ici.
" La plupart de ma famille est persuadée"
==> T'as pas oublié un mot là ? Il conviendrait d'ajouter "des membres".
"et le seul son que l’on peut entendre est celui des oiseaux."
==> En soi il n'y a rien à reprocher à ce passage. Pourtant je trouve qu'il serait plus judicieux de dire "de la nature" plutôt que "des oiseaux".
"par ce que j’écris en longueur de journée"
==> "à longueur de " et non pas ce que tu as écrit.
"que je puisse faire sur moi-même, "
==> Je vois pas ce que le subjonctif (si mes souvenirs sont bons, c'est ce temps que tu as mis) vient faire là. oO
Ici c'est du présent qu'il faut mettre : "que je peux faire..." voire "que je fais".
" Et bien, c’est finit."
==> Correction : "Eh bien c'est fini".
" Pourquoi tu es reparti ?"
==> Correction : "repartie".
"Pourquoi tu es parti ?"
==> Correction : "partie".
Bref, voilà j'ai corrigé une partie mais il en reste encore pas mal. Mis à part les fautes d'inattention ou autres, les mauvaises constructions de phrases, tes expresssions mal foutues à certains moments, j'ajoute encore autre chose. Je trouve ton personnage infiniment gamin, ridicule. En fait, avec ta façon enfantine d'écrire (et là malheureusement ce n'est pas voulu) tout ce que tu tentes de rendre crédible chez ton personnage produit l'effet inverse. Il paraît tout sauf mature et intelligent. On a l'impression d'avoir affaire à un garçon true rebelz qui est en plein crise d'ados. Ses critiques sont bidons, sa manière de penser arrogante et peu réfléchie. Enfin voilà, j'vais pas épiloguer deux cent ans non plus.
Je n'aime pas et à moins que la suite (prochaine ou non) s'améliore (tant au niveau de la forme que du fond) mon avis ne changera pas sur le sujet.
Oublie ce que j'ai dit. |
7/8 |
09/03/2010 à 07:59 |
Ouf, j'ai bien fait de m'être arrêté au début.
Je plussoie pour le style un peu trop enfantin donc, pour le reste je ne sais pas, j'ai juste lu quelques lignes.
Oublie ce que j'ai dit. |
8/8 |
09/03/2010 à 08:05 |
J'aime pas.
C'est long, ennuyeux et soporifique, de mon humble avis.